Insee Conjoncture Guadeloupe ·
Juillet 2021 · n° 14
Bilan économique 2020 - Guadeloupe
En 2020, l’économie de la Guadeloupe est marquée comme les autres régions françaises par les impacts de la pandémie mondiale L’effet du confinement du printemps 2020 lié à la Covid 19 aurait impacté négativement le PIB à hauteur de -3 %. Pour autant, la structure de l’économie de l’archipel particulièrement marquée par le poids important du secteur non marchand et des administrations publiques ainsi que les dispositifs d’aides utilisés par les entreprises ont permis d’amortir les effets de la pandémie. Ainsi, l’emploi ne recule que légèrement tandis que la création d’entreprises demeure à un niveau élevé. Néanmoins, l’agriculture et le tourisme, deux secteurs porteurs de l’économie, connaissent des difficultés majeures. L’épargne des ménages comme celle des entreprises est en forte croissance, corollaire de la consommation des ménages qui a fortement baissé durant les semaines de confinement.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Epargne-Crédit - Une année atypique avec une activité bancaire en forte croissance Bilan économique 2020
Cindy CANDALEN (IEDOM)
L’activité bancaire croît à nouveau en 2020, année très atypique marquée par la crise sanitaire liée à la COVID-19. Elle est dynamisée par l’octroi de prêts garantis par l’État (PGE) aux entreprises. Ainsi, l’encours global de crédits est en nette hausse : + 12,2 %. L’épargne financière accélère également : + 13,8 %. D’une part, la diminution des revenus des ménages est moins marquée que celle de la consommation, générant une augmentation de leur épargne, et d’autre part, une partie des PGE est mise en réserve par les entreprises sur leurs comptes courants.
Une activité de financement très dynamique
Au 31 décembre 2020, l’encours de crédits sains s’élève à 10,7 milliards € en Guadeloupe. Dans un environnement sanitaire et économique marqué par la COVID-19, la distribution de crédits est dynamique et accélère en 2020. L’activité de financement bancaire enregistre une hausse de 12,2 % en 2020 (+ 1,2 milliard €), soit un taux de croissance historique, après avoir augmenté de 6,4 % en 2019. Hors effet de structure, ce taux de croissance s’établit à 10,9 % sur un an.
Forte croissance des crédits aux entreprises
L’encours sain des crédits aux entreprises s’élève à 4,7 milliards € à fin 2020, soit une hausse de 25,2 % sur un an. Au 31 décembre 2020, les crédits d’investissement augmentent de 18,8 % (+ 13,5 % hors effet de structure), soit un rythme de croissance qui reste dynamique. Ils se composent principalement de crédits à l’équipement (86,4 %). À l’inverse, les crédits immobiliers reculent (− 0,8 % contre + 0,7 % en 2019). Les crédits d’exploitation affichent pour leur part une croissance exceptionnelle, leurs encours atteignent 821,2 millions € en 2020 (contre 320,6 millions € en 2019). Cette évolution s’explique par le déploiement des prêts garantis par l’État (PGE) à l’attention des entreprises. Ainsi, au 1er janvier 2021, 646,1 millions € de PGE ont été accordés en Guadeloupe par les différents établissements bancaires de la place à 4 145 entreprises.
L’encours sain des crédits aux particuliers s’établit à 4,5 milliards € à fin 2020, soit une croissance de 3,4 % contre + 6,9 % en 2019. Les crédits aux particuliers financent à 65 % leur habitat et à 35 % leur consommation. Les crédits à l’habitat sont moins bien orientés en 2020 (+ 3,9 % contre + 6,2 % en 2019). De même, dans un contexte de consommation en berne, les crédits à la consommation des ménages sont en perte de vitesse (+ 2,5 % contre + 8,2 % l’année précédente).
Les crédits octroyés aux collectivités locales s’établissent à 1,1 milliard € : + 1,5 % en 2020 contre + 1,9 % en 2019. Cependant, hors effet de structure, ces derniers marquent le pas, avec une baisse de 1,2 % sur un an. L’encours comprend 93,3 % de crédits d’investissement.
La sinistralité de la place bancaire est en demi-teinte
En 2020, dans un contexte économique marqué par la crise sanitaire, l’encours des créances douteuses brutes locales croît de 1,5 % pour atteindre à 399,3 millions €. En parallèle, l’encours total brut local progresse plus rapidement, enregistrant une croissance à deux chiffres (+ 11,0 %). Le taux de créances douteuses brutes local est de 3,9 % (contre 4,2 % l’année précédente), la hausse de la sinistralité est masquée par celle des encours. Ainsi, la sinistralité de la place bancaire se détériore en 2020, bien que cette dégradation soit moins perceptible en raison d’une croissance exceptionnelle de l’activité de financement.
Rebond des actifs financiers
La collecte des dépôts s’établit à 9,2 milliards € et affiche une croissance plus soutenue que l’année précédente (+ 13,8 % après + 2,9 % en 2019). Les dépôts à vue qui représentent 49,7 % des actifs, sont en forte augmentation (+ 25,4 % contre + 3,1 % en 2019), notamment ceux des sociétés non financières (+ 38,1 % contre + 5,2 % en 2019). Les placements liquides ou à court terme poursuivent leur croissance (+ 6,3 % après + 1,9 % un an plus tôt). L’épargne à long terme progresse pour sa part plus modérément (+ 2,6 % contre + 3,6 % en 2019).
Les ménages détiennent 6,1 milliards € d’actifs financiers, soit 66,2 % des avoirs totaux. Leurs placements augmentent de 7,3 % en 2020, après une progression de 2,5 % en 2019. Cette évolution est principalement portée par la croissance des dépôts à vue (+ 13,7 % contre + 1,4 % en 2019), dans un contexte de repli de la consommation. En parallèle, les entreprises concentrent 28,7 % des actifs financiers, soit 2,7 milliards €. Leurs avoirs progressent à un rythme 7 fois plus soutenu que l’année précédente (+ 31,9 % après + 4,5 % en 2019), tirés par les dépôts à vue. En effet, les entreprises ont constitué des réserves de trésorerie avec la partie non consommée des prêts garantis par l’État qui leur ont été octroyés en 2020.
tableauFigure 1 – Evolution des encours bancaires
Date | Taux de croissance en glissement annuel | Encours |
---|---|---|
déc.-16 | 3,7 | 8 113,17 |
déc.-17 | 4,6 | 8488,10 |
déc.-18 | 5,2 | 8932,96 |
déc.-19 | 6,4 | 9503,99 |
déc.-20 | 12,2 | 10 664,94 |
- Source : IEDOM
graphiqueFigure 1 – Evolution des encours bancaires

- Source : IEDOM
tableauFigure 2 – Evolution des actifs financiers
Date | Taux de croissance en glissement annuel | Encours |
---|---|---|
déc.-16 | 3,0 | 7 204,1 |
déc.-17 | 6,3 | 7 657,9 |
déc.-18 | 3,1 | 7 897,6 |
déc.-19 | 2,9 | 8 127,4 |
déc.-20 | 13,8 | 9 250,9 |
- Source : IEDOM
graphiqueFigure 2 – Evolution des actifs financiers

- Source : IEDOM
tableauFigure 3 – Evolution des créances douteuses
Taux de créances douteuses | Créances douteuses brutes | |
---|---|---|
2016 | 5,0 | 401,0 |
2017 | 5,0 | 419,1 |
2018 | 4,3 | 375,1 |
2019 | 4,2 | 393,3 |
2020 | 3,9 | 399,3 |
- Source : IEDOM
graphiqueFigure 3 – Evolution des créances douteuses

- Source : IEDOM
tableauFigure 4 – Chiffres clés
Valeur 2016 (en milliers d'euros) | Valeur 2017 (en milliers d'euros) | Valeur 2018 (en milliers d'euros) | Valeur 2019 (en milliers d'euros | Valeur 2020 (en milliers d'euros) | Evolution 2020/2019 (%) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Encours sain | 8113 | 8488 | 8933 | 9504 | 10665 | 12,2% |
dont Ménages | 3569 | 3805 | 4040 | 4318 | 4464 | 3,4% |
dont Entreprises | 3118 | 3321 | 3498 | 3793 | 4750 | 25,2% |
dont Collectivités | 1047 | 1002 | 1054 | 1073 | 1090 | 1,5% |
dont Autres agents | 380 | 360 | 342 | 320 | 361 | 12,6% |
Créances douteuses brutes locales | 401 | 419 | 375 | 393 | 399 | 1,5% |
- Source : IEDOM
Les variations présentées sont calculées sur la base d’une collecte de données enrichie à compter de 2020 : intégration de données supplémentaires. Lorsque cela est nécessaire, les évolutions hors effet de structure viennent compléter l’analyse.
Pour en savoir plus
Rapport Annuel Guadeloupe 2020 – Édition 2021 de l’IEDOM et les notes Infos financières. Toutes les publications de l’Institut sont disponibles en ligne sur le Ouvrir dans un nouvel ongletsite internet.
Les variations présentées sont calculées sur la base d’une collecte de données enrichie à compter de 2020 : intégration de données supplémentaires. Lorsque cela est nécessaire, les évolutions hors effet de structure viennent compléter l’analyse.