Insee Conjoncture Guadeloupe ·
Juillet 2021 · n° 14
Bilan économique 2020 - Guadeloupe
En 2020, l’économie de la Guadeloupe est marquée comme les autres régions françaises par les impacts de la pandémie mondiale L’effet du confinement du printemps 2020 lié à la Covid 19 aurait impacté négativement le PIB à hauteur de -3 %. Pour autant, la structure de l’économie de l’archipel particulièrement marquée par le poids important du secteur non marchand et des administrations publiques ainsi que les dispositifs d’aides utilisés par les entreprises ont permis d’amortir les effets de la pandémie. Ainsi, l’emploi ne recule que légèrement tandis que la création d’entreprises demeure à un niveau élevé. Néanmoins, l’agriculture et le tourisme, deux secteurs porteurs de l’économie, connaissent des difficultés majeures. L’épargne des ménages comme celle des entreprises est en forte croissance, corollaire de la consommation des ménages qui a fortement baissé durant les semaines de confinement.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Transport automobile - Forte baisse des ventes de voitures suite au confinement Bilan économique 2020
Philippe Mouty (Direction de l'environnement, de l'aménagement et dulogementde Guadeloupe)
En 2020, en Guadeloupe, 16 430 véhicules routiers neufs ont été immatriculés, soit une baisse de 21 % par rapport à l’année précédente. Les achats de voitures particulières et commerciales par les personnes morales ont largement contribué à cette décroissance du marché. En revanche, les ventes des véhicules à motorisations alternatives (électriques et hybrides rechargeables doublent quasiment (+ 87 %). Elles représentent désormais 9 % de ce segment.
Le marché de l’occasion reste très dynamique. En recul par rapport à 2019, il résiste néanmoins mieux que celui du neuf.
En 2020, les ventes de véhicules routiers neufs toutes catégories baissent de 21 % en Guadeloupe. Elles subissent de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire liée à la Covid 19. En effet, la baisse des immatriculations est un contrecoup de l’interdiction de déplacement imposée lors du premier confinement de mars à mai 2020. Comparée à la Martinique et la Guyane (respectivement − 8 % et − 5 %), la Guadeloupe est plus fortement touchée, mais son marché reste malgré tout plus dynamique. En effet, avec 16 430 véhicules vendus en 2020, il compte 1 800 unités de plus que celui de la Martinique.
Les ventes de voitures particulières et commerciales en forte baisse
Les voitures particulières et commerciales qui représentent 75 % des ventes de véhicules neufs, contribuent fortement à ce recul (− 27 %). C’est le plus bas niveau d’immatriculations atteint sur les dix dernières années. Les restrictions de déplacement liées au confinement ont largement impacté les investissements des entreprises en matière de véhicules. Comparé à 2019, leurs achats chutent de 47 %. Ainsi, la part de marché des achats par des personnes morales n’est plus que de 33 % alors qu’elle était de 45 % jusqu’alors.
En termes de puissance fiscale, l’engouement des consommateurs pour les « Sport Utility Vehicle » (SUV) et les « Crossovers » continue de progresser. En effet, la part de marché des cylindrées de puissances intermédiaires (7 à 11 CV) augmente (29 % des immatriculations en 2020 contre 22 % en 2019). A l’inverse, celle des petites cylindrées (1 à 6 CV) passe de 76 % en 2019 à 70 % du marché en 2020 .
Les achats de motorisations alternatives (électriques et hybrides rechargeables) ont fortement progressé : ils représentent 9 % des immatriculations de véhicules particulières neufs en 2020. Les mesures incitatives pour l’achat d’un véhicule à faibles émissions de CO2 ainsi que la nouvelle réglementation s’appliquant aux constructeurs automobiles (voir encadré) ont très probablement favorisé cet essor.
Si les motorisations à énergies fossiles sont globalement en nette régression par rapport à 2019 (− 31 %), les modèles gazoles résistent mieux que ceux à l’essence. La part de marché du diesel gagne 1 point passant de 25 % en 2019 à 26 % en 2020 alors que celle de l’essence perd 6 points (71 % en 2020 contre 65 % en 2019).
Forte baisse des ventes de véhicules pour transport de marchandises
En 2020, 4 184 véhicules routiers d’autres catégories ont été immatriculés, soit une hausse de 3 % par rapport à 2019. Leurs immatriculations se distinguent en quatorze genres regroupés en trois sous-ensembles qui évoluent de manière contrastée.
Les véhicules destinés au transport de marchandises, avec 51 % de part de marché, constituent le premier sous-ensemble. Leurs ventes ont régressé de 14 % en 2020, essentiellement celles des camionnettes qui représentent à elles seules 93 % de cette catégorie.
Le sous-ensemble des autres types de véhicules représente 45 % de ce marché et est en revanche en forte hausse par rapport à 2019 (+ 36 %). Les cyclomoteurs et motocycles concentrent 38 % du marché, en augmentation de 44 % par rapport à 2019.
Les ventes de véhicules conçus pour le transport de personnes baissent aussi de 14 % ; elles constituent 4 % de part de marché.
Le marché de l’occasion reste dynamique
En 2020, avec 27 166 véhicules routiers immatriculés, le marché de l’occasion reste très supérieur à celui du neuf. Néanmoins, il est aussi en baisse dans une moindre mesure : − 4 % par rapport à 2019. C’est la première fois depuis vingt ans que le nombre des ventes de véhicules d’occasions en Guadeloupe dépasse celui de la Martinique. En effet, 26 787 unités, toutes catégories confondues, ont été vendues en Martinique en 2020, soit un recul 7 % par rapport à 2019.
Les ventes de voitures particulières et commerciales d’occasion vendues en 2020 baissent de 3 % par rapport à 2019.
tableauFigure 1 – Immatriculations de véhicules neufs en Guadeloupe – Année 2020
Types de véhicules | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Voitures particulières et commerciales | 12 642 | 13 423 | 14 205 | 16 170 | 16 998 | 16 780 | 12 246 |
Véhicules utilitaires légers | 2 018 | 2 209 | 2 279 | 2 588 | 3 076 | 2 474 | 2 128 |
Dont : | |||||||
VASP léger | 32 | 89 | 268 | 273 | 234 | 170 | 148 |
Camionnettes | 1 986 | 2 120 | 2 011 | 2 315 | 2 842 | 2 304 | 1 980 |
Véhicules Industriels à moteur et de transport en commun | 158 | 110 | 139 | 138 | 179 | 185 | 161 |
Dont : | |||||||
Autobus et autocar | 64 | 11 | 37 | 29 | 38 | 34 | 35 |
Camions | 62 | 60 | 70 | 72 | 77 | 87 | 59 |
Tracteurs routiers | 14 | 17 | 11 | 20 | 34 | 36 | 32 |
VASP lourd | 18 | 22 | 21 | 17 | 30 | 28 | 35 |
Cyclomoteurs | 865 | 879 | 733 | 965 | 347 | 582 | 942 |
Motocycles, Tricycles, quadricycles à moteur | 684 | 677 | 775 | 568 | 547 | 517 | 643 |
Voiturettes | 74 | 71 | 53 | 72 | 15 | 60 | 61 |
Remorques | 78 | 77 | 82 | 115 | 126 | 93 | 118 |
Semi-remorques | 5 | 19 | 12 | 22 | 37 | 43 | 35 |
Tracteurs agricoles | 77 | 75 | 62 | 68 | 71 | 83 | 81 |
Divers agricoles | 9 | 26 | 18 | 16 | 19 | 14 | 15 |
Ensemble Guadeloupe | 16 610 | 17 566 | 18 358 | 20 722 | 21 415 | 20 831 | 16 430 |
- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
tableauFigure 2 – Immatriculations de véhicules particuliers neufs aux Antilles-Guyane
Guadeloupe | Martinique | Guyane | |
---|---|---|---|
2010 | 100 | 100 | 100 |
2011 | 108 | 102 | 135 |
2012 | 102 | 93 | 132 |
2013 | 96 | 90 | 130 |
2014 | 97 | 91 | 126 |
2015 | 103 | 109 | 128 |
2016 | 107 | 110 | 119 |
2017 | 121 | 112 | 143 |
2018 | 125 | 115 | 141 |
2019 | 122 | 97 | 146 |
2020 | 96 | 89 | 138 |
- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
graphiqueFigure 2 – Immatriculations de véhicules particuliers neufs aux Antilles-Guyane

- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
tableauFigure 3 – Immatriculations de véhicules neufs selon la puissance
Puissance administrative | 1 à 6 CV et non indiquée | 7 à 11 CV | 12 CV et plus | Total |
---|---|---|---|---|
2010 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2011 | 103 | 97 | 103 | 102 |
2012 | 98 | 95 | 116 | 98 |
2013 | 97 | 77 | 75 | 93 |
2014 | 100 | 73 | 76 | 94 |
2015 | 106 | 81 | 72 | 100 |
2016 | 111 | 91 | 69 | 106 |
2017 | 125 | 109 | 70 | 120 |
2018 | 130 | 122 | 70 | 126 |
2019 | 123 | 137 | 76 | 125 |
2020 | 82 | 130 | 45 | 91 |
- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
graphiqueFigure 3 – Immatriculations de véhicules neufs selon la puissance

- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
tableauFigure 4 – Structure selon le carburant des immatriculations particulières et commerciales neuves en Guadeloupe
Essence | Gazole | Autres (hybride…) | |
---|---|---|---|
2010 | 42,0 | 58,0 | 0,0 |
2011 | 42,5 | 58,0 | 0,0 |
2012 | 43,4 | 56,1 | 0,4 |
2013 | 46,7 | 52,4 | 0,9 |
2014 | 47,0 | 51,9 | 1,1 |
2015 | 56,1 | 42,0 | 1,9 |
2016 | 59,0 | 38,7 | 2,2 |
2017 | 63,4 | 34,2 | 2,4 |
2018 | 68,6 | 29,0 | 2,5 |
2019 | 71,4 | 25,1 | 3,5 |
2020 | 64,8 | 26,3 | 8,9 |
- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
graphiqueFigure 4 – Structure selon le carburant des immatriculations particulières et commerciales neuves en Guadeloupe

- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
tableauFigure 5 – Évolution des véhicules de transport de personnes
Véhicules de transport de personnes | Évolution 2020/2019 | |
---|---|---|
Véhicules de transport de marchandises | Tracteurs routiers | -11,1 |
Semi-remorques | -18,6 | |
Camionnettes | -14,1 | |
Camions | -32,2 | |
Remorques lourdes | 140,0 | |
Véhicules de transport de personnes | Autobus et autocars | 2,9 |
Remorques légères et caravanes | 20,5 | |
Motocycles | 24,4 | |
VASP léger | -12,9 | |
Voiturettes | 1,7 | |
Cyclomoteurs | 61,9 | |
Véhicules spéciaux | VASP lourds | 25,0 |
Divers agricoles | 7,1 | |
Tracteurs agricoles | -2,4 |
- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
graphiqueFigure 5 – Évolution des véhicules de transport de personnes

- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
tableauFigure 6 – Immatriculations de véhicules d’occasions en Guadeloupe – Année 2020
Types de véhicules | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Voitures particulières | 22 479 | 23 047 | 23 625 | 23 081 | 24 700 | 23 297 | 22 572 |
Autobus et autocars | 66 | 72 | 71 | 67 | 37 | 65 | 50 |
Camionnettes | 3 548 | 3 460 | 3 494 | 3 412 | 3 560 | 3 430 | 3 136 |
Camions | 156 | 149 | 137 | 140 | 126 | 150 | 141 |
Véhicules automoteurs spécialisés | 93 | 83 | 100 | 108 | 128 | 129 | 171 |
Tracteurs routiers | 42 | 51 | 51 | 51 | 54 | 57 | 43 |
Tracteurs agricoles | 54 | 60 | 67 | 43 | 54 | 55 | 56 |
Motocycles | 1 133 | 1 166 | 1 180 | 1 133 | 993 | 1 002 | 997 |
Total | 27 571 | 28 088 | 28 725 | 28 035 | 29 652 | 28 185 | 27 166 |
- Source : SdeS – Répertoire statistique des véhicules routiers.
Encadré 1 - Forte incitation à l’achat de véhicules peu polluants
Objectif de développement durable
Avec 108,1 grammes par kilomètre, les émissions conventionnelles de CO2 régressent de 6 % en 2020 par rapport à 2019. Elles restent malgré-tout, au-dessus du règlement européen qui « fixe l’objectif applicable à partir de 2020 de 95 grammes de CO2/Km de niveau moyen d’émissions » sur l’année civile. Cette baisse provient conjointement de la baisse du nombre de véhicules immatriculés, et de la forte hausse des modèles hybrides et électriques lié aux subventions à l’achat de l’État et à la mise en œuvre d’exigences européennes de réduction des rejets de CO2 des véhicules.
Les aides de l’État
Deux aides pour l’acquisition de véhicules peu polluants sont proposées en 2020 : le bonus et la prime à la conversion. Ces dispositifs sont cumulables.
- Le bonus constitue une aide à l’achat ou à la location de longue durée d’un véhicule électrique, hydrogène ou hybride rechargeable neuf. Un nouveau barème applicable jusqu’au 30 juin 2021 est entré en vigueur le 1er juin 2020.
- La prime à la conversion est une aide à l’acquisition ou à la location d’un véhicule peu polluant, en échange de la mise au rebut d’un vieux véhicule polluant. Des règles temporaires ont été appliquées aux véhicules acquis entre le 1er juin et le 2 août 2020 afin de soutenir le secteur automobile. Depuis le 3 août 2020, de nouveaux critères et un nouveau barème applicable jusqu’au 30 juin 2021 sont entrés en vigueur.
Nouvelle réglementation européenne
Jusqu’au 29 février 2020, les émissions de CO2 des voitures neuves étaient mesurées en norme NEDC corrélée. Depuis le 1er mars 2020, elles sont mesurées en norme WLTP, ce qui induit une rupture de séries dans les statistiques d’émissions de CO2. L’objectif européen étant exprimé en norme NEDC corrélée, les émissions de CO2 des voitures neuves immatriculées entre le 1er mars 2020 et le 31 décembre 2020 ont été converties dans cette norme.