En 2020, le secteur de l’hébergement et de la restauration subit de plein fouet les mesures prises pour lutter contre la pandémie de la Covid-19. Mi-mars, le premier confinement a entraîné la fermeture de ces établissements et par conséquent, une chute brutale de leur activité. Par rapport à l’année précédente, les hôtels et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) enregistrent une chute de 47,7 % de leur chiffre d’affaires. Les mois d’avril, juin et novembre enregistrent les plus mauvais résultats. En revanche, en juillet, août et décembre les pertes sont plus limitées.

En mars, avril et mai, les pertes sont équivalentes dans l’hôtellerie et la restauration. Mais, avec des ouvertures autorisées sur certaines périodes et la vente à emporter, la restauration résiste mieux globalement. Sur un an, le chiffre d’affaires dans ce secteur baisse de 25,0 %.

Avec 672 000 de nuitées en 2020, l’activité hôtelière guadeloupéenne chute de 45 % par rapport à 2019. Ce net recul de la fréquentation des hôtels est principalement dû à la mise en place des motifs impérieux pour pouvoir voyager et aussi au confinement qui a obligé certains hôtels à fermer. Bien qu’important, ce résultat est moindre que celui de la France métropolitaine (– 51,4 %), mais plus élevé qu’en Martinique (– 43 %) et Guyane (– 40 %).

L’année avait bien commencé avec une fréquentation hôtelière moyenne en janvier et février autour de 78 %, équivalente à celle de 2019. La dégradation s’est amorcée à partir du mois de mars avec de légers rebonds en juillet, août et décembre suite à l’allégement des restrictions de déplacement et à la promotion touristique pour les fêtes de fin d’année.

Par rapport à l’année précédente, le taux d’occupation dans les hôtels passe de 60,4 % à 37,5 %. En Guadeloupe, la saison touristique s’étale d’octobre à mars, avec des taux d’occupation qui augmentent en continu durant cette période pour atteindre un pic généralement au mois de février. En 2020, le pic de février (80 %) s’est bien réalisé (figure 4). Le reste de l’année, les taux varient entre 20 % (en avril) et 44 % (en août et décembre). La clientèle locale contribue au maintien des taux d’occupation à des niveaux raisonnables. Malgré la crise, les meilleurs mois avec le plus grand nombre de chambres offertes en 2020 restent ceux des vacances scolaires.

Les entreprises ont dû faire face à une baisse d’activité engendrée par les fermetures administratives et les restrictions de déplacements. Afin de sauver les emplois et assurer aux salariés une indemnisation pour leur perte de salaire, elles ont notamment mobilisé les dispositifs d’activité partielle (ou chômage partiel), en particulier au deuxième trimestre 2020 où 72 % des salariés sont concernés en avril et 66 % en mai. Les taux ont baissé progressivement les mois suivants, tout en restant supérieur à ceux de la France métropolitaine. La tendance s’est inversée en novembre et décembre, période où la France métropolitaine subissait au deuxième confinement .