Du 1^er janvier au 31 mai 2021, 291 915 décès, toutes causes confondues, sont enregistrés en France à la date du 30 juin 2021, soit 9 % de plus qu’en 2019 (+ 23 739 décès).

Pour suivre l’évolution de la mortalité en 2021, l’Insee fait le choix de privilégier la comparaison avec l’année 2019, année sans épidémie Covid. Ce choix, qui s’impose pour la période à partir de mars, conduit en début d’année à comparer la période hivernale de janvier-février 2021 à la période hivernale de janvier-février 2019, marquée par une grippe saisonnière plus virulente que celle de janvier-février 2020. Santé Publique France a ainsi estimé qu’en janvier-février 2019, l’excès de mortalité toutes causes confondues avait été de 13 100 et que 8 120 décès étaient au cours de cette période attribuables à la grippe. La grippe de l’hiver 2019-2020 a quant à elle, selon les estimations de Santé Publique France, occasionné environ moitié moins de décès qu’à l’hiver 2018/2019 (3 680 selon le décompte arrêté au 15 mars 2020). Du 1^er janvier au 31 mai 2021, le nombre de décès s’avère du même niveau que celui observé sur la même période en 2020 (+ 1 %) mais nettement supérieur à 2019. Par rapport à 2019, les décès en 2021 sont plus élevés à la fois sur la période janvier-février (+ 7 659, + 7 %) et sur la période entre le 1^er mars et le 31 mai (+ 16 080, + 11 %). Par rapport à 2020, les décès en 2021 sont nettement supérieurs sur la période janvier-février (+ 15 151, et même + 16 964 en tenant compte du caractère bissextile de l’année 2020, soit + 16 %), la pandémie ne s’étant pas encore propagée en France à cette période l’an passé ; depuis le 1^er mars et jusqu’au 31 mai, les décès ont à l’inverse été moins nombreux que l’an passé au cours de la même période (- 11 281, soit - 6 %) englobant le pic épidémique de la première vague. Plus précisément, les décès survenus en mars-avril 2021 ont été nettement inférieurs à ceux survenus en mars-avril 2020 (- 14 103, soit – 11 %), mais au contraire légèrement supérieurs sur la période du 1^er mai au 31 mai (+ 3 020, soit + 6 %).

Le nombre moyen de décès enregistrés quotidiennement, qui avait un peu augmenté en janvier 2021 par rapport à fin 2020, a diminué ensuite jusqu’à la mi-mars pour se stabiliser sur un plateau jusqu’à début mai. Il baisse depuis. Au cours du mois de janvier, environ 2 150 décès ont été enregistrés en moyenne chaque jour contre 2 035 la deuxième moitié du mois de décembre. En février, le nombre moyen de décès quotidien diminue et s’établit à 2 040, avec une baisse entre la première quinzaine et la seconde quinzaine. La baisse qui s’était poursuivie la première quinzaine de mars (avec 1 880 décès en moyenne par jour), fait place ensuite à une relative stabilisation jusqu’à début mai (avec 1 900 décès en moyenne par jour entre la mi-mai et la fin avril). La première quinzaine de mai, le nombre moyen de décès s’établit à 1 750 par jour. Il continue de diminuer ensuite et s’établit en moyenne à 1 620 décès par jour la seconde quinzaine de mai, soit un niveau qui se rapproche de celui de 2019 (excédent par rapport à 2019 de + 3 % contre + 9 % durant la quinzaine précédente).

Dans toutes les régions de France métropolitaine, le nombre de décès enregistrés entre le 1^er janvier et le 31 mai 2021 est supérieur à celui mesuré sur la même période en 2019.

En France métropolitaine, l’excédent de décès par rapport à 2019 est le plus important en Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 16 %), dans les Hauts-de-France et en Île-de-France (+ 13 %), et dans le Grand-Est (+ 10 %). Il est faible en Bretagne, Corse et Nouvelle-Aquitaine (compris entre + 3 % et + 5 %).

Comme au niveau national, en France métropolitaine, les décès ont augmenté en janvier 2021 par rapport au mois précédent dans toutes les régions à l’exception de trois d’entre elles (Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie et Bourgogne-Franche-Comté). Les plus fortes hausses ont eu lieu en Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie (+ 11,5 %). En février en revanche une baisse s’amorce dans toutes les régions sauf en Île-de-France (+ 4 %) et en Corse (+ 8 %). Les plus fortes baisses surviennent dans l’est de la France en Bourgogne-Franche-Comté (- 16 %), Auvergne-Rhône-Alpes (- 10 %) et Grand Est (- 10 %). La baisse se poursuit et se généralise en mars. Elle marque le pas en avril avec une situation plus contrastée : les décès augmentent dans huit régions et diminuent encore dans cinq autres mais les évolutions sont moins fortes que celles des mois précédents. En mai, la baisse des décès reprend dans toutes les régions de France métropolitaine. Elle est la plus prononcée dans l’est et le nord de la France, ainsi qu’en Normandie et en Corse (de plus de 10 %).

Au niveau départemental en France métropolitaine, neuf départements sur dix enregistrent, entre le 1^er janvier et le 31 mai 2021, un nombre de décès supérieur à la même période de 2019. Pour cinq d’entre eux, la hausse est de 18 % ou plus (soit au moins deux fois plus que la moyenne) : en Seine-et-Marne (+ 21 %), dans les Deux-Sèvres (+ 20 %), le Var (+ 19 %), la Seine-Saint-Denis (+ 19 %) et les Vosges (+ 18 %).

Les plus fortes baisses concernent le Lot (- 6 %), le Territoire de Belfort (- 2 %) et l’Aveyron (- 1 %). Dans les cinq autres départements enregistrant une diminution, celle-ci est inférieure à 1 %.

Pour les départements les moins peuplés, ces évolutions doivent être interprétées avec précaution, le nombre de décès pouvant davantage fluctuer d’une année sur l’autre.

La situation est très hétérogène dans les départements d’outre-mer. Au cours de la période allant du 1^er janvier au 31 mai 2021, les décès toutes causes confondues augmentent très fortement par rapport à la même période de 2019 à Mayotte (+ 61 %). Leur augmentation est notable à La Réunion (+ 12 %). Ils ne sont qu’en légère hausse en Guadeloupe (+ 4 %) et en Guyane (+ 3 %), et diminuent légèrement en Martinique (- 2 %). Comme pour les départements métropolitains les moins peuplés, ces évolutions doivent être interprétées avec prudence.

Si le nombre de décès est supérieur de 9 % en France, sur la période du 1^er janvier au 31 mai par rapport à la même période de 2019, il n’augmente que pour les personnes âgées de plus de 65 ans. En effet, le nombre de décès enregistré entre le 1^er janvier et le 31 mai 2021 est inférieur à celui constaté sur la même période en 2019 pour les jeunes (- 12 % pour les moins de 25 ans) mais aussi pour les personnes âgées de 25 à 49 ans (- 5 %). Il est relativement stable pour les personnes âgées de 50 à 64 ans (+ 2 %).

Les décès sont en revanche supérieurs à 2019 pour les 65 à 74 ans et les 75 à 84 ans (+ 14 % dans les deux cas). À l’inverse de ce qui avait été observé en 2020, en 2021, la surmortalité est désormais moins marquée pour les 85 ans et plus sur cette période du 1^er janvier au 31 mai (+ 8 % par rapport à 2019).

Ces évolutions relatives des décès pour les 65-84 ans et les 85 ans et plus, différentes de celles constatées durant les deux vagues d’épidémie de 2020, s’expliquent probablement par les premiers effets de la vaccination, mais aussi par des effets « moisson » associés à la grippe saisonnière en 2019 et à la Covid en 2020 (les épidémies touchent les personnes les plus faibles et parfois anticipent leurs décès, si bien qu’ensuite la mortalité baisse).

Tous âges confondus, l’excédent de décès est plus élevé pour les hommes (+ 11 %) que pour les femmes (+ 7 %), sur la période du 1^er janvier au 31 mai 2021 par rapport à la même période de 2019. À partir de 75 ans, les excédents sont, pour chaque tranche d’âge, plus élevés pour les hommes que pour les femmes. Entre 65 et 74 ans, comme entre 50 et 64 ans, les hausses sont équivalentes selon le sexe. À l’inverse, entre 25 et 49 ans, les diminutions de décès entre 2019 et 2021 au cours de la période sont plus importantes pour les femmes que pour les hommes alors que c’était l’inverse en 2020. Avant 25 ans, les baisses sont quasiment de la même ampleur (- 11 % pour les femmes et - 13 % pour les hommes).

Comme lors des précédentes vagues de Covid-19, les décès survenus en maisons de retraite s’accroissent davantage que ceux à l’hôpital (respectivement + 16 % et + 10 %), sur la période du 1^er janvier au 31 mai 2021 par rapport à la même période de 2019. Les décès à domicile augmentent également significativement (+ 19 %).

À noter par ailleurs que l’information sur le lieu de décès transmise par les mairies est déclarative et sa qualité dépend du degré de connaissance du déclarant sur les circonstances du décès ainsi que de sa capacité et de celle de l’officier d’état civil à choisir la modalité appropriée (cf. note méthodologique).