Entre le 1ᵉʳ septembre 2020 et le 31 décembre 2020, 237 723 décès, toutes causes confondues, sont enregistrés en France à la date du 12 février 2021, soit 17 % de plus qu’entre le 1^er septembre 2019 et le 31 décembre 2019 et 20 % de plus qu’en 2018.

Le nombre de décès enregistrés quotidiennement a augmenté significativement en octobre 2020 comparativement à la même période de 2019 avec un pic confirmé le 7 novembre (2 337 décès). Jusque fin décembre 2020, le nombre de décès diminue progressivement, mais plus lentement que lors de la première vague. Au cours de la deuxième quinzaine d’octobre 2020, 2 000 décès ont été enregistrés en moyenne chaque jour (contre 1 630 en 2019, soit + 23 %). Entre le 1^er et le 15 novembre, ce sont 2 260 décès qui ont eu lieu chaque jour (soit 33 % de plus qu’en 2019). Lors des quinzaines suivantes de 2020, le nombre moyen de décès quotidiens diminue ensuite légèrement et s’établit à 2 020 en moyenne la seconde moitié du mois de décembre (soit + 13 % par rapport à la même période de 2019).

En 2020, lors de la première vague de l’épidémie de Covid-19, le nombre moyen de décès quotidiens avait augmenté de 25 % entre la première et la deuxième quinzaine de mars pour atteindre un pic de 2 811 au 1^er avril, la hausse avait été plus modérée au cours de la première quinzaine d’avril (+ 14 %), puis une décrue rapide avait été observée au cours de la deuxième quinzaine (- 26 %). Lors de la deuxième vague, le nombre moyen de décès quotidiens a augmenté de 15 % entre la première et la deuxième quinzaine d’octobre puis de 13 % au cours de la première quinzaine de novembre. Il a ensuite diminué régulièrement de 2 % à 5 % par quinzaine entre la fin novembre et la fin décembre.

Au final, si la hausse des décès a été moins marquée lors de cette deuxième vague, elle s’accompagne aussi d’une baisse plus lente jusque fin décembre, date à laquelle les décès demeuraient toujours supérieurs à ceux enregistrés fin décembre 2019 (+ 13 % entre le 15 et le 31 décembre 2020 comparativement à la même période de 2019).

Relativement à l’année passée, l’excédent de décès mesuré au niveau national entre septembre et décembre 2020 est nettement supérieur à celui enregistré durant les deux mois de la première vague épidémique (mars-avril) : + 34 100 décès entre le 1^er septembre et le 31 décembre 2020 contre + 27 300 entre le 1^er mars et le 30 avril 2020.

Dans toutes les régions de France métropolitaine, le nombre de décès enregistrés entre le 1ᵉʳ septembre et le 31 décembre 2020, transmis par voie dématérialisée ou par voie papier, est supérieur à celui mesuré sur la même période un an auparavant en 2019. L’augmentation est la plus importante en Auvergne-Rhône-Alpes (+ 38 %), suivie de Bourgogne-Franche-Comté (+ 27 %), puis de Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 22 %). Elle atteint 18 % dans les Hauts-de-France. Elle est la plus faible dans les Pays-de-la-Loire (+ 7 %) et en Bretagne (+ 3 %).

Lors de la deuxième quinzaine d’octobre, le nombre moyen de décès quotidiens augmente par rapport à la quinzaine précédente dans toutes les régions, sauf en Corse. La hausse est de loin la plus prononcée en Auvergne-Rhône-Alpes (+ 41 %), suivie de Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 26 %). Elle est également notable dans les Hauts-de-France, en Normandie et en Île-de-France (entre + 15 % et + 18 %). Au cours de la première quinzaine de novembre, la hausse s’atténue dans de nombreuses régions, notamment celles qui avaient enregistré des hausses importantes précédemment, tout en demeurant vive en Auvergne-Rhône-Alpes (+ 30 %). En revanche, elle s’intensifie en Bourgogne-Franche-Comté (+ 26 %), dans le Grand-Est (+ 19 %) et dans une moindre mesure en Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine et Corse (entre + 13 % et + 15 %).

La hausse semble stoppée au cours de la deuxième quinzaine de novembre. Par rapport à la quinzaine précédente, le nombre moyen de décès quotidiens se stabilise en Bretagne, dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté, et diminue dans toutes les autres régions à l’exception du Centre-Val de Loire. La situation est en revanche plus contrastée au cours de la première quinzaine de décembre : le nombre moyen de décès quotidiens diminue dans un peu plus de la moitié des régions, et tout particulièrement en Auvergne-Rhône-Alpes (- 18 %) ; il augmente à l’inverse dans six régions, et de manière particulièrement notable dans le Grand-Est (+ 10 %).

Enfin, au cours de la deuxième moitié du mois de décembre, une hausse, très légère, est observée dans seulement deux régions : la Bourgogne-Franche-Comté (+ 3 %), après un mois de stabilisation du nombre moyen de décès quotidiens ; le Grand-Est, où la hausse se poursuit mais à un rythme très atténué (+ 1 %). Dans toutes les autres régions, c’est une baisse qui est observée, et pour la troisième quinzaine consécutive en Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans les Hauts-de-France, en Île-de-France et en Occitanie.

Au niveau départemental en France métropolitaine, trente-quatre départements enregistrent, entre le 1ᵉʳ septembre et le 31 décembre 2020, un nombre de décès, transmis par voie dématérialisée ou par voie papier, supérieur d’au moins 20 % à l’année précédente. Les plus fortes hausses sont enregistrées en Haute-Loire (+ 60 %), Savoie (+ 57 %), Loire (+ 49 %), Haute-Savoie (+ 48 %) et Isère (+ 46 %), soit des départements d’Auvergne-Rhône-Alpes.

À l’opposé, deux départements enregistrent un nombre de décès totaux très légèrement inférieur à la même période un an auparavant : la Vendée (- 2 %) et la Manche (- 0,4 %).

Au cours de la deuxième quinzaine d’octobre, le nombre moyen de décès quotidiens augmente par rapport à la quinzaine précédente dans la plupart des départements (81 d’entre eux, soit plus de huit sur dix). La hausse est très importante en Savoie et dans les Hautes-Alpes (+ 74 %), et dépasse 50 % dans trois départements (Haute-Savoie, Ain et Isère). La hausse se poursuit dans une grande partie de ces départements au cours de la première quinzaine de novembre (62 d’entre eux, avec une hausse qui reste vive en Savoie et Haute-Savoie par exemple) et gagne de nouveaux départements (au nombre de 15). Au cours de la deuxième quinzaine de novembre, le freinage est net, le nombre moyen de décès quotidiens diminue dans une soixantaine de départements par rapport à la première quinzaine de novembre. La situation est beaucoup plus contrastée au cours de la première quinzaine de décembre, avec une hausse des décès quotidiens moyens pour la moitié des départements, et une diminution pour l’autre moitié (jusqu’à - 33 % en Savoie). Enfin, le nombre moyen de décès quotidiens n’augmente au cours de la deuxième moitié de décembre 2020 que dans une minorité de départements (moins d’un tiers).

Pour les départements les moins peuplés, ces évolutions doivent être interprétées avec précaution, le nombre de décès pouvant davantage fluctuer d’une année sur l’autre.

La situation est hétérogène dans les départements d’outre-mer. Au cours de la période allant du 1ᵉʳ septembre au 31 décembre 2020, les décès toutes causes confondues augmentent notablement par rapport à 2019 en Guadeloupe (+ 21 %) et à Mayotte (+ 19 %). Ils sont également en hausse en Martinique (+ 12 %). En revanche, les décès sont stables en Guyane et légèrement inférieurs à 2019 à La Réunion (- 3 %). Comme pour les départements métropolitains les moins peuplés, ces évolutions doivent être interprétées avec prudence, notamment en Guyane et à Mayotte.

Si le nombre de décès est supérieur de 17 % en France sur la période du 1ᵉʳ septembre au 31 décembre 2020 par rapport à la même période de l’an passé, il continue de baisser chez les jeunes de moins de 25 ans (- 8 %) et n’augmente que très légèrement entre 25 et 49 ans (+ 2 %). En revanche, le nombre de décès augmente de 6 % pour les personnes âgées de 50 à 64 ans, de 15 % entre 65 et 74 ans, de 19 % entre 75 et 84 ans et de 21 % au-delà.

Tous âges confondus, le nombre de décès augmente sur cette période de 16 % pour les femmes et de 18 % pour les hommes. Aux âges jeunes, la baisse de la mortalité continue d’être plus accentuée pour les hommes (- 11 % pour les jeunes hommes de moins de 25 ans, - 2 % pour les jeunes femmes). Entre 25 et 49 ans, alors que la mortalité des hommes est stable, celle des femmes augmente (+ 5 %). Enfin, à partir de 50 ans, la hausse de la mortalité est plus importante pour les hommes pour chaque classe d’âge : + 7 % entre 50 et 64 ans (contre + 4 % pour les femmes), + 16 % entre 65 et 74 ans, + 22 % entre 75 et 84 ans et + 24 % à 85 ans ou plus (contre respectivement + 13 %, + 14,5 % et + 19 % pour les femmes).

Alors que sur la période mai-août 2020, les décès ayant eu lieu à l’hôpital ou en clinique diminuaient par rapport à la même période en 2019 (- 4 %), ils augmentent entre le 1ᵉʳ septembre et le 31 décembre 2020 par rapport à la même période un an auparavant (+ 13 %). Les décès survenus en maison de retraite ou à domicile depuis le 1ᵉʳ septembre sont nettement plus nombreux qu’à la même période l’an passé (respectivement + 31 % et + 30 %). Alors que lors de la première vague (mars-avril 2020), la hausse des décès par rapport à la même période en 2019 avait été nettement plus importante dans les maisons de retraite qu’à domicile, elle est de la même ampleur lors de cette deuxième vague. À noter toutefois que l’information sur le lieu de décès transmise par les mairies est déclarative et sa qualité dépend du degré de connaissance du déclarant sur les circonstances du décès ainsi que de sa capacité et de celle de l’officier d’état civil à choisir la modalité appropriée (cf. note méthodologique).

Au total, entre le 1ᵉʳ mars et le 31 décembre 2020, 559 755 décès ont eu lieu en France, soit 13 % de plus qu’en 2019 et 12 % de plus qu’en 2018 (+ 62 600 décès par rapport à 2019, + 62 100 par rapport à 2018).

Le bilan de l’année 2020 est de 668 500 décès à la date du 12 février, soit 9 % de plus qu’en 2019. Sur un an, l’excédent de décès s’établit ainsi à + 55 100.