Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur ·
Juillet 2021 · n° 34
Bilan économique 2020 - Provence-Alpes-Côte d'Azur L’économie régionale particulièrement touchée par la crise, un choc amorti sur l’emploi
En 2020, l’activité mondiale est avant tout déterminée par l’épidémie de Covid-19 et par les mesures d’endiguement adoptées. Dans la plupart des pays, la limitation des déplacements a pesé sur la consommation des ménages. En France, la croissance chute fortement, davantage que dans la zone euro.
L’économie de Provence-Alpes-Côte d’Azur, particulièrement exposée par sa composante touristique, est plus affectée que la moyenne des régions de France. L’emploi se contracte, mais le choc économique est amorti par le recours massif à l’activité partielle. Les mesures de soutien de l’État limitent aussi les défaillances d’entreprises à travers un accroissement de l’encours de crédits bancaires. Les créations d’entreprises ne résistent à la crise que grâce aux immatriculations de micro-entrepreneurs. Les premières conséquences sociales de la crise se manifestent par une hausse de la demande d’emploi et une envolée du nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Chômage et politiques de l’emploi – La crise sanitaire, un choc atténué sur le marché du travail Bilan économique 2020
Mathieu Sauviac (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités)
En 2020, dans un contexte de crise sanitaire, le taux de chômage localisé baisse légèrement en Provence-Alpes-Côte d’Azur et s’établit à 8,9 % au quatrième trimestre. Ce recul en « trompe-l’œil » s’explique par les restrictions liées au confinement de novembre et décembre, qui a entravé la recherche active d’emploi de nombreuses personnes sans emploi. Dans le même temps, le nombre d’inscrits à Pôle emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (catégories A, B, C) progresse (+3,6 %), effaçant la baisse de l’année précédente. Cette hausse est moins vive que lors de la crise économique de 2008-2009. Le nombre de bénéficiaires de contrat aidé continue de se replier, mais la baisse s’interrompt au second semestre 2020.
- Une évolution en trompe-l’œil du taux de chômage
- Une hausse de la demande d’emploi de bien moindre ampleur que lors de la crise économique de 2008-2009
- Les hommes, les jeunes et les inscrits de longue durée sont les plus touchés
- Le nombre de contrats aidés baisse sur un an mais progresse au deuxième semestre
Une évolution en trompe-l’œil du taux de chômage
En 2020, en raison de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, l’évolution du taux de chômage se révèle contre-intuitive. En effet, malgré la baisse de l’activité économique et la réduction des embauches, le taux de chômage diminue de 0,2 point sur un an en Provence-Alpes-Côte d’Azur, passant de 9,1 % au quatrième trimestre 2019 à 8,9 % au quatrième trimestre 2020 (figure 1). L’interruption de la recherche active d’emploi ou l’indisponibilité pour travailler pendant le confinement de novembre-décembre a eu en effet pour conséquence de faire sortir provisoirement un grand nombre de personnes de la définition officielle du chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) [Insee, 2021]. En revanche, ces personnes sont venues gonfler les statistiques de halo du chômage. Un phénomène analogue s’est produit au premier semestre 2020 du fait du confinement du printemps. Le taux de chômage avait alors baissé avant de rebondir nettement au troisième trimestre, marqué par le premier « déconfinement ».
tableauFigure 1 – Évolution trimestrielle du taux de chômage
Provence-Alpes-Côte d'Azur | France hors Mayotte | |
---|---|---|
4ᵉ trim. 2005 | 10,1 | 9 |
1ᵉʳ trim. 2006 | 10,2 | 9,1 |
2ᵉ trim. 2006 | 10,1 | 9 |
3ᵉ trim. 2006 | 10 | 8,9 |
4ᵉ trim. 2006 | 9,5 | 8,4 |
1ᵉʳ trim. 2007 | 9,7 | 8,5 |
2ᵉ trim. 2007 | 9,4 | 8,1 |
3ᵉ trim. 2007 | 9,2 | 8 |
4ᵉ trim. 2007 | 8,6 | 7,5 |
1ᵉʳ trim. 2008 | 8,2 | 7,2 |
2ᵉ trim. 2008 | 8,3 | 7,3 |
3ᵉ trim. 2008 | 8,3 | 7,4 |
4ᵉ trim. 2008 | 8,6 | 7,7 |
1ᵉʳ trim. 2009 | 9,4 | 8,6 |
2ᵉ trim. 2009 | 9,9 | 9,2 |
3ᵉ trim. 2009 | 10 | 9,2 |
4ᵉ trim. 2009 | 10,4 | 9,5 |
1ᵉʳ trim. 2010 | 10,2 | 9,4 |
2ᵉ trim. 2010 | 10,1 | 9,3 |
3ᵉ trim. 2010 | 10,1 | 9,2 |
4ᵉ trim. 2010 | 10,2 | 9,2 |
1ᵉʳ trim. 2011 | 10,2 | 9,1 |
2ᵉ trim. 2011 | 10,3 | 9,1 |
3ᵉ trim. 2011 | 10,4 | 9,2 |
4ᵉ trim. 2011 | 10,6 | 9,4 |
1ᵉʳ trim. 2012 | 10,6 | 9,5 |
2ᵉ trim. 2012 | 10,8 | 9,7 |
3ᵉ trim. 2012 | 10,8 | 9,8 |
4ᵉ trim. 2012 | 11,1 | 10,1 |
1ᵉʳ trim. 2013 | 11,3 | 10,3 |
2ᵉ trim. 2013 | 11,5 | 10,5 |
3ᵉ trim. 2013 | 11,3 | 10,3 |
4ᵉ trim. 2013 | 11,2 | 10,1 |
1ᵉʳ trim. 2014 | 11,2 | 10,1 |
2ᵉ trim. 2014 | 11,3 | 10,2 |
3ᵉ trim. 2014 | 11,4 | 10,3 |
4ᵉ trim. 2014 | 11,6 | 10,4 |
1ᵉʳ trim. 2015 | 11,4 | 10,3 |
2ᵉ trim. 2015 | 11,7 | 10,5 |
3ᵉ trim. 2015 | 11,5 | 10,4 |
4ᵉ trim. 2015 | 11,4 | 10,2 |
1ᵉʳ trim. 2016 | 11,4 | 10,2 |
2ᵉ trim. 2016 | 11,2 | 10 |
3ᵉ trim. 2016 | 11,1 | 9,9 |
4ᵉ trim. 2016 | 11,4 | 10 |
1ᵉʳ trim. 2017 | 10,9 | 9,6 |
2ᵉ trim. 2017 | 10,8 | 9,5 |
3ᵉ trim. 2017 | 10,9 | 9,5 |
4ᵉ trim. 2017 | 10,3 | 9 |
1ᵉʳ trim. 2018 | 10,6 | 9,2 |
2ᵉ trim. 2018 | 10,4 | 9,1 |
3ᵉ trim. 2018 | 10,3 | 9 |
4ᵉ trim. 2018 | 10 | 8,7 |
1ᵉʳ trim. 2019 | 10 | 8,7 |
2ᵉ trim. 2019 | 9,7 | 8,4 |
3ᵉ trim. 2019 | 9,6 | 8,4 |
4ᵉ trim. 2019 | 9,1 | 8,1 |
1ᵉʳ trim. 2020 | 8,8 | 7,8 |
2ᵉ trim. 2020 | 8,3 | 7,1 |
3ᵉ trim. 2020 | 10,3 | 9,1 |
4ᵉ trim. 2020 | 8,9 | 8 |
- Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
- Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.
graphiqueFigure 1 – Évolution trimestrielle du taux de chômage

- Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
- Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.
Fin 2020, la région demeure la troisième de France métropolitaine la plus touchée par le chômage après les Hauts-de-France et l’Occitanie (9,3 % dans ces deux régions). En France (hors Mayotte), le taux de chômage au sens du BIT se réduit également sur un an (–0,1 point) et s’élève à 8,0 % de la population active au quatrième trimestre 2020 (figure 2).
Le taux de chômage recule dans tous les départements de Provence-Alpes-Côte d’Azur (entre –0,3 et –0,5 point), exception faite des Hautes-Alpes où il est stable et des Alpes-Maritimes où il progresse de 0,5 point. Ces deux départements ont en effet été les plus durement touchés de la région par les conséquences de la crise sanitaire. Au sein de la région, le taux de chômage demeure le plus élevé en Vaucluse (10,0 %) et le plus faible dans les Hautes-Alpes (7,5 %), seul département où il est inférieur à la moyenne nationale.
tableauFigure 2 – Taux de chômage
2019 T4 | 2020 T1 | 2020 T2 | 2020 T3 | 2020 T4 (p) | Évolution 2020 T4 / 2019 T4 (points de %) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Alpes-de-Haute-Provence | 9,5 | 9,2 | 8,7 | 10,5 | 9,0 | -0,5 |
Hautes-Alpes | 7,5 | 7,4 | 6,9 | 8,4 | 7,5 | 0,0 |
Alpes-Maritimes | 8,4 | 8,2 | 8,0 | 10,3 | 8,9 | 0,5 |
Bouches-du-Rhône | 9,5 | 9,2 | 8,3 | 10,4 | 9,1 | -0,4 |
Var | 8,7 | 8,3 | 8,0 | 9,6 | 8,2 | -0,5 |
Vaucluse | 10,3 | 9,9 | 9,2 | 11,5 | 10,0 | -0,3 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 9,1 | 8,8 | 8,3 | 10,3 | 8,9 | -0,2 |
France hors Mayotte | 8,1 | 7,8 | 7,1 | 9,1 | 8,0 | -0,1 |
- p : données provisoires.
- Note : données CVS.
- Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.
La situation des personnes sur le marché du travail a été fortement affectée depuis le début de la crise sanitaire (secteur d’activité à l’arrêt, contrainte de garde d’enfant par exemple). Pour être considéré comme chômeur, il faut être sans emploi, disponible pour travailler et avoir fait des démarches actives de recherche d’emploi. La baisse du chômage au sens du BIT ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi. L’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge du dispositif.
Une hausse de la demande d’emploi de bien moindre ampleur que lors de la crise économique de 2008-2009
En moyenne au quatrième trimestre 2020, 499 570 personnes sont inscrites à Pôle emploi en catégories A, B, C (figure 3). En 2020, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi repart à la hausse dans le contexte de crise sanitaire (+3,6 %). Cette augmentation efface la baisse de 2019, la première en douze ans (–3,5 %). La hausse résulte de la progression des demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A : +7,3 %, après −4,9 %) tandis que le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite a poursuivi sa baisse (catégories B et C : –3,0 %, après –0,8 %). Elle est toutefois cinq fois moins importante que celle enregistrée lors de la crise économique de 2008-2009 : fin 2009, la demande d’emploi de catégories A, B, C augmentait de 17,3 % sur un an.
La crise sanitaire affecte la demande d’emploi de façon inégale selon les départements. La hausse est la plus marquée dans les Hautes-Alpes (+5,3 %) et les Alpes-Maritimes (+7,0 %). Elle est proche ou inférieure à l’évolution régionale dans les Alpes-de-Haute-Provence (+3,3 %), les Bouches-du-Rhône (+2,5 %), le Var (+1,9 %) et le Vaucluse (+3,4 %). En France, le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B, C s’accroît plus vite qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur : +4,5 % en 2020, après –3,0 % en 2019.
tableauFigure 3 – Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2020 | Évolution 2020/2019 ¹ | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Catégories A, B, C | Catégorie A | Catégories A, B, C (% de l'ensemble) | Catégorie A (% de l'ensemble) | Catégories A, B, C (%) | Catégorie A (%) | |
Hommes | 245 280 | 167 700 | 49,1 | 51,0 | 5,0 | 8,8 |
Femmes | 254 290 | 161 290 | 50,9 | 49,0 | 2,2 | 5,8 |
Moins de 25 ans | 60 550 | 42 370 | 12,1 | 12,9 | 4,8 | 8,0 |
De 25 à 49 ans | 299 960 | 193 190 | 60,0 | 58,7 | 3,3 | 7,4 |
50 ans ou plus | 139 060 | 93 430 | 27,8 | 28,4 | 3,5 | 6,8 |
Inscrits depuis un an ou plus | 242 770 | nd | 48,6 | nd | 8,2 | nd |
dont inscrits depuis plus de 2 ans | 135 650 | nd | 27,2 | nd | 6,2 | nd |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 499 570 | 328 990 | 100,0 | 100,0 | 3,6 | 7,3 |
France entière | 6 008 400 | 3 815 200 | 100,0 | 100,0 | 4,5 | 7,5 |
- nd : données non disponibles.
- ¹ : évolution de l'indicateur entre le quatrième trimestre 2019 et le quatrième trimestre 2020.
- Note : données CVS-CJO.
- Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
- Source : Pôle emploi-Dares, STMT.
Les hommes, les jeunes et les inscrits de longue durée sont les plus touchés
Fin 2020, le nombre de femmes inscrites en catégories A, B, C s’accroît, à un rythme relativement modéré (+2,2 % sur un an, après –3,0 % fin 2019). Alors qu’il diminuait depuis 2018, le nombre d’hommes inscrits augmente deux fois plus fortement que celui des femmes (+5,0 %, après –4,0 %). Néanmoins, le nombre de femmes inscrites à Pôle emploi reste plus élevé que le nombre d’hommes en catégories A, B, C.
Les jeunes de moins de 25 ans sont les plus affectés en 2020. Après une importante baisse fin 2019 (−5,1 %), leur demande d’emploi augmente vivement fin 2020 (+4,8 %).
Chez les 50 ans ou plus, le nombre d’inscrits progresse également, à un rythme toutefois moins soutenu que les autres tranches d’âge (+3,5 %, après –0,8 %). Ainsi, pour la première fois en onze ans, la demande des jeunes progresse plus vite que celle des seniors.
Le nombre d’inscrits depuis moins d’un an baisse légèrement fin 2020 (–0,5 %, après –4,5 %). La demande d’emploi des inscrits depuis un an ou plus augmente pour sa part de façon très vive en fin d’année (+8,2 %, après –2,3 %). In fine, les demandeurs d’emploi de longue durée rassemblent 48,6 % des inscrits de la région (+2,1 points sur un an). En France, cette part s’élève à 49,7 % (+1,9 point sur un an).
Le nombre de contrats aidés baisse sur un an mais progresse au deuxième semestre
Fin 2020, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le nombre de bénéficiaires de contrat aidé continue de diminuer, à un rythme cependant ralenti en comparaison de l’année précédente (–7,4 % sur un an, après –9,4 %, figure 4). La région compte 10 200 salariés en contrat aidé, contre 11 000 un an plus tôt. Parmi eux, neuf sur dix sont employés dans le secteur non marchand. Dans le détail, le nombre de parcours emploi compétences (PEC, anciennement CUI du secteur non marchand) recule fortement sur un an (–18,3 %). En revanche, le nombre de bénéficiaires de contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) progresse nettement dans le secteur marchand, comme non marchand (respectivement +10,2 % et +4,8 %).
Toutefois, en lien avec les mesures d’urgence (notamment l’augmentation de la durée maximale des contrats d’insertion), le stock de bénéficiaires repart à la hausse au second semestre 2020 (+6,8 % entre fin juin 2020 et fin décembre 2020), après quatre ans de baisse ininterrompue.
tableauFigure 4 – Bénéficiaires de contrats aidés en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Nombre | Évolution annuelle | |||
---|---|---|---|---|
Fin 2019 | Fin 2020 | en nombre | en % | |
Secteur non marchand | 10 190 | 9 150 | -1 040 | -10,2 |
Parcours emploi compétences (PEC) (1) | 6 600 | 5 390 | -1 210 | -18,3 |
Contrats à durée déterminée d’insertion (CDDI) (2) | 3 590 | 3 760 | 170 | 4,8 |
Secteur marchand (3) | 800 | 1 020 | 230 | 28,6 |
Contrats à durée déterminée d’insertion (CDDI) (2) | 800 | 880 | 80 | 10,2 |
Total | 10 980 | 10 170 | -810 | -7,4 |
- (1) À partir de janvier 2018, les CUI-CAE sont transformés en parcours emploi compétences (PEC).
- (2) Le CDDI peut être réalisé soit dans un atelier et chantier d’insertion (ACI) (secteur non marchand), soit dans une entreprise d'insertion (EI) (secteur marchand).
- (3) Compte tenu de leur poids négligeable, les entrées en CUI-CIE ne sont pas représentées mais sont bien comptabilisées dans le total du stock de bénéficiaires.
- Note : données arrondies, provisoires.
- Source : ASP, traitements Dares.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Sources
Définitions
Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).
On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...
Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.
Le halo autour du chômage est composé de personnes sans emploi qui, soit recherchent un emploi mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, soit n’ont pas effectué de démarche active de recherche d’emploi dans le mois précédent mais souhaitent travailler, qu’elles soient disponibles ou non.
depuis janvier 2018, les contrats aidés sont transformés en parcours emploi compétences.
Ceux-ci sont destinés aux publics les plus éloignés du marché du travail.
La mise en œuvre des parcours emploi compétences repose sur le triptyque emploi-formation-accompagnement :
un emploi permettant de développer des compétences transférables, un accès facilité
à la formation et un accompagnement tout au long du parcours tant par l’employeur
que par le service public de l’emploi, avec pour objectif l’inclusion durable dans
l’emploi des personnes les plus éloignées du marché du travail.
Le parcours emploi compétences est prescrit dans le cadre de CUI-CAE dans le secteur
non marchand, et dans le cadre de CUI-CIE dans les DOM ou par les conseils départementaux
sous certaines conditions (voir définition du CUI).
L’objectif de durée d’un parcours est de 12 mois et les conventions initiales ne peuvent
être inférieures à 9 mois.
Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs,
exprimé en pourcentage du Smic brut, pourra être modulé entre 30 % et 60 %, dans la
limite des enveloppes financières. Le taux de prise en charge est fixé par arrêté
du préfet de région.
suite à la réforme de l’Insertion par l’activité économique (IAE), l’aide au poste d’insertion pour le financement des structures de l’IAE est généralisée et se substitue aux autres aides versées par l’État. En conséquence, pour les Ateliers et chantiers d’insertion (ACI), le recours aux contrats aidés a pris fin au 1er juillet 2014 et le CUI est désormais remplacé par le CDDI qui a vocation lui aussi à faciliter l’insertion professionnelle des personnes sans emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières. D’une durée minimale de 4 mois renouvelables dans la limite d'une durée totale de 2 ans, il peut toutefois être renouvelé au-delà de 2 ans pour permettre d'achever une action de formation professionnelle, ou pour favoriser l'insertion d'un salarié âgé d'au moins 50 ans ou d'une personne reconnue travailleur handicapé. Le CDDI concerne également le secteur marchand dans le cadre des recrutements par une entreprise d’insertion (EI).
Taux de chômage
Taux de chômage (BIT)
Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).
Chômage partiel
Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.
Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM
Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.
Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD
Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.
Catégories de demandes d'emploi établies par Pôle emploi
Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.
Population active (BIT)
La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.
Contrat d'apprentissage
Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et
un jeune de 16 à
29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.
Contrat d'insertion dans la vie sociale / CIVIS
Le contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS), dans son volet « accompagnement vers l'emploi » a été mis en œuvre en 2005. Il s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans faiblement qualifiés et rencontrant des difficultés particulières d'insertion professionnelle. Il a pour objectif d'organiser les actions nécessaires à la réalisation de leur projet d'insertion dans un emploi durable. Ce contrat est conclu avec les missions locales ou les permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO). Sa durée est d'un an renouvelable. Les titulaires d'un CIVIS âgés d'au moins 18 ans peuvent bénéficier d'un soutien de l'État sous la forme d'une allocation versée pendant les périodes durant lesquelles ils ne perçoivent ni une rémunération au titre d'un emploi ou d'un stage, ni une autre allocation.
Le CIVIS n'est pas un contrat de travail. Il a pour principe la mobilisation de mesures dont dispose le service public de l'emploi (parmi lesquelles les emplois aidés) dans une logique de parcours.
Contrat unique d'insertion / CUI
Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.
Contrat de professionnalisation
Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.
Chômeur (BIT)
Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :
- être sans emploi durant une semaine donnée
- être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
- avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.
Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation
La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.
Pôle emploi
créé en août 2016, le PACEA est le nouveau cadre contractuel de l’accompagnement des
jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus.
Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner
pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.
En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation
peut être accordé à un jeune intégrant un PACEA. Elle est destinée à soutenir ponctuellement
la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie. Le montant
mensuel de l’allocation ne peut pas excéder le montant mensuel du revenu de solidarité
active (RSA) hors forfait logement. Au 1ᵉʳ avril 2018, cela correspond à un montant
de 484,82 €.
les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus.
expérimenté à partir du 1ᵉʳ avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1ᵉʳ janvier 2020,
le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier
d’un aide lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de
la politique de la ville (QPV). Le dispositif est valable jusqu’au 31 décembre 2021.
Le montant de l’aide est de 5 000 € par an pour un CDI et de 2 500 € par an pour un
CDD d’au moins 6 mois, proratisé au temps de travail effectué.
Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » le dispositif est renforcé temporairement
pour les jeunes de moins de 26 ans à partir du 15 octobre 2020. L’aide passe ainsi
à 7 000 € la première année, puis 5 000 € les années suivantes, dans la limite de
trois ans, pour un recrutement en CDI ; 5 500 € la première année, puis 2 500 € l’année
suivante, dans la limite de deux ans, pour un recrutement en CDD d’au moins six mois.
Halo du chômage
Pour en savoir plus
« Au quatrième trimestre 2020, le taux de chômage se replie à nouveau, à 8,0 % », Informations rapides n° 037, février 2021
« Analyse des résultats de l’enquête Emploi. Éclairage sur le marché du travail au 4ᵉ trimestre 2020 », Complément à l'Informations Rapides n° 037 du 16 février 2021
Passeron V., « Pourquoi le chômage n’a-t-il pas augmenté avec la crise en 2020 ? », Article publié sur le blog de l’Insee le 18 mai 2021
Adaoust S., « Autant de personnes aux frontières du chômage que de chômeurs », Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d’Azur n° 52, octobre 2017