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Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur · Juillet 2021 · n° 34
Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'AzurBilan économique 2020 - Provence-Alpes-Côte d'Azur L’économie régionale particulièrement touchée par la crise, un choc amorti sur l’emploi

En 2020, l’activité mondiale est avant tout déterminée par l’épidémie de Covid-19 et par les mesures d’endiguement adoptées. Dans la plupart des pays, la limitation des déplacements a pesé sur la consommation des ménages. En France, la croissance chute fortement, davantage que dans la zone euro.

L’économie de Provence-Alpes-Côte d’Azur, particulièrement exposée par sa composante touristique, est plus affectée que la moyenne des régions de France. L’emploi se contracte, mais le choc économique est amorti par le recours massif à l’activité partielle. Les mesures de soutien de l’État limitent aussi les défaillances d’entreprises à travers un accroissement de l’encours de crédits bancaires. Les créations d’entreprises ne résistent à la crise que grâce aux immatriculations de micro-entrepreneurs. Les premières conséquences sociales de la crise se manifestent par une hausse de la demande d’emploi et une envolée du nombre de bénéficiaires du revenu de solidarité active.

Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur
No 34
Paru le :Paru le08/07/2021

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2020 publiés par l'Insee.
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Emploi - Un recul de l’emploi limité par le recours à l’activité partielle Bilan économique 2020

Kendal Masson, Etienne Perron-Bailly (Insee), Laure Senia (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales)

Suite au choc économique engendré par la crise sanitaire, l’emploi se contracte en Provence-Alpes-Côte d’Azur sur l’ensemble de l’année 2020. L’emploi salarié diminue de 16 000 postes (soit –0,8 %, public et privé confondus), après une année 2019 assez dynamique (+1,2 %). Le recul est un peu moins fort qu’au niveau national (–1,1 %). Tous les départements de la région sont concernés, même si la structure productive des Hautes-Alpes et des Alpes-Maritimes les expose davantage.

Le tertiaire marchand, moteur de l’emploi dans la région, subit la baisse des effectifs dans l’hébergement-restauration. Ce secteur perd plus de 14 000 postes. L’emploi salarié se replie plus modérément dans l’industrie tandis que la construction reste dynamique. La santé stimule l’emploi non marchand.

La résistance de l’emploi, notamment en regard de la baisse importante de l’activité, s’explique principalement par les dispositifs de soutien comme l’activité partielle. Les embauches ont toutefois fortement diminué tout au long de l’année, l’ajustement de l’emploi à la baisse de l’activité passant plutôt par un gel des nouvelles embauches et par la baisse du recours à l’intérim lors du premier confinement.

Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur

No 34

Paru le :08/07/2021

L’emploi salarié a globalement peu reculé face à la crise sanitaire

En 2020, l’emploi salarié recule de 0,8 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur pour s’établir à 1 862 300 postes, public et privé confondus. On dénombre 15 900 emplois en moins en un an. La chronique de l’emploi suit celle des restrictions sanitaires. Après un effondrement au premier semestre (–61 500 emplois), l’emploi salarié a rebondi durant l’été, puis progressé légèrement au quatrième trimestre.

Cette année 2020, rythmée par les différentes mesures de restrictions pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 dès le mois de mars, marque une rupture après cinq années de croissance robuste de l’emploi (+1,0 % par an en moyenne entre 2015 et 2019, figure 1). En France (hors Mayotte), la baisse est plus prononcée encore et l’emploi salarié diminue de 1,1 % en un an.

L’emploi privé reflue de 1,3 % cette année et concentre seul l’ensemble de la baisse. À l’inverse, l’emploi public résiste et progresse de 0,6 %.

L’emploi salarié n’a pas été frappé par la crise avec la même vigueur que l’activité. Le recours au chômage partiel (9,5 % des salariés en moyenne entre avril et décembre) a en effet servi de soupape face aux baisses de l’activité. Ce soutien à l’emploi a été très utilisé dans les secteurs les plus atteints par les restrictions sanitaires : 69,5 % des salariés de l’hébergement-restauration étaient concernés en avril, 54,1 % en décembre.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Provence-Alpes-Côte d'Azur Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Provence-Alpes-Côte d'Azur Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2010 100 100 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 100,2 100,2 100,3 100,3
2ᵉ trim. 2011 100,2 100,3 100,3 100,4
3ᵉ trim. 2011 100,1 100,2 100 100,4
4ᵉ trim. 2011 100,4 100,3 100,4 100,4
1ᵉʳ trim. 2012 100,5 100,3 100,4 100,4
2ᵉ trim. 2012 100,4 100,3 100,3 100,3
3ᵉ trim. 2012 100,2 100,1 99,9 100,1
4ᵉ trim. 2012 100,3 100 100,1 99,9
1ᵉʳ trim. 2013 100,3 100 100,1 99,9
2ᵉ trim. 2013 100,3 99,9 100 99,7
3ᵉ trim. 2013 100,5 100,1 100,2 99,8
4ᵉ trim. 2013 100,8 100,4 100,3 99,9
1ᵉʳ trim. 2014 101 100,4 100,3 99,9
2ᵉ trim. 2014 100,9 100,4 100,3 99,9
3ᵉ trim. 2014 100,9 100,3 100,3 99,8
4ᵉ trim. 2014 101,1 100,4 100,4 99,8
1ᵉʳ trim. 2015 101,1 100,4 100,3 99,8
2ᵉ trim. 2015 101,4 100,6 100,8 100
3ᵉ trim. 2015 101,3 100,7 100,7 100,1
4ᵉ trim. 2015 101,8 100,9 101,2 100,3
1ᵉʳ trim. 2016 102,2 101,1 101,7 100,5
2ᵉ trim. 2016 102,6 101,3 102,1 100,8
3ᵉ trim. 2016 102,8 101,6 102,3 101,2
4ᵉ trim. 2016 102,9 101,7 102,4 101,3
1ᵉʳ trim. 2017 103,3 102,1 102,8 101,8
2ᵉ trim. 2017 103,6 102,4 103,2 102,2
3ᵉ trim. 2017 104 102,7 103,9 102,6
4ᵉ trim. 2017 104,3 103,1 104,4 103,2
1ᵉʳ trim. 2018 104,8 103,2 105,1 103,3
2ᵉ trim. 2018 104,9 103,3 105,2 103,5
3ᵉ trim. 2018 105 103,4 105,4 103,7
4ᵉ trim. 2018 105,1 103,7 105,5 104,1
1ᵉʳ trim. 2019 105,5 104,1 106,1 104,6
2ᵉ trim. 2019 105,9 104,3 106,6 104,8
3ᵉ trim. 2019 106,2 104,5 106,8 105
4ᵉ trim. 2019 106,4 104,9 107,1 105,5
1ᵉʳ trim. 2020 104,2 102,9 104,3 102,9
2ᵉ trim. 2020 102,9 102 102,9 102,2
3ᵉ trim. 2020 105,2 103,8 105,4 104
4ᵉ trim. 2020 105,5 103,7 105,7 103,8
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’intérim, première variable d’ajustement de l’emploi

En 2020, l’intérim se replie de 1,4 % (figure 2). Ce repli limité sur 12 mois (–700 postes par rapport à fin 2019) masque de très fortes variations au cours de l’année. Au premier trimestre, l’emploi intérimaire a plongé de plus de 40 % (soit –21 600 postes) : lors du premier confinement, l’incertitude qui pesait sur l’activité a poussé les employeurs à limiter le recours à ces contrats, dont une grande part n’a pas été renouvelée. Le nombre d’intérimaires en mission dans la construction s’est ainsi effondré (–61,5 %). Dans l’industrie, la chute des missions est aussi extrêmement marquée au premier trimestre (–36,4 %). Le niveau d’emploi intérimaire s’est globalement rétabli au cours des trimestres suivants, pour atteindre fin 2020 un niveau proche de celui enregistré avant la crise sanitaire.

Figure 2Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Provence-Alpes-Côte d'Azur France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2007 98,6 109,5
1ᵉʳ trim. 2008 104,3 115,4
2ᵉ trim. 2008 98,1 106,7
3ᵉ trim. 2008 97,9 101,1
4ᵉ trim. 2008 90,5 87
1ᵉʳ trim. 2009 82,7 75,7
2ᵉ trim. 2009 85,4 76
3ᵉ trim. 2009 85,7 79,8
4ᵉ trim. 2009 87,5 84
1ᵉʳ trim. 2010 90,7 88,1
2ᵉ trim. 2010 95 91,7
3ᵉ trim. 2010 97,3 95,6
4ᵉ trim. 2010 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 99,1 101,1
2ᵉ trim. 2011 95,4 101,5
3ᵉ trim. 2011 97,1 100,1
4ᵉ trim. 2011 98 99,4
1ᵉʳ trim. 2012 92,8 95
2ᵉ trim. 2012 91,5 92
3ᵉ trim. 2012 90,8 88
4ᵉ trim. 2012 88,3 85,4
1ᵉʳ trim. 2013 90 88,2
2ᵉ trim. 2013 90,1 87,2
3ᵉ trim. 2013 89,4 89,8
4ᵉ trim. 2013 90,6 90,3
1ᵉʳ trim. 2014 89,8 89,3
2ᵉ trim. 2014 88,5 91,2
3ᵉ trim. 2014 87,3 88,9
4ᵉ trim. 2014 90,9 90,1
1ᵉʳ trim. 2015 87,3 89,8
2ᵉ trim. 2015 96,2 93,4
3ᵉ trim. 2015 97 97
4ᵉ trim. 2015 98,7 99,6
1ᵉʳ trim. 2016 100,7 99,3
2ᵉ trim. 2016 105,6 102,2
3ᵉ trim. 2016 106,9 105,5
4ᵉ trim. 2016 113,2 110,8
1ᵉʳ trim. 2017 117,5 115,4
2ᵉ trim. 2017 119,5 120,3
3ᵉ trim. 2017 124,3 124,3
4ᵉ trim. 2017 130,5 130,8
1ᵉʳ trim. 2018 130,7 129,6
2ᵉ trim. 2018 130,3 127,8
3ᵉ trim. 2018 132,3 127,8
4ᵉ trim. 2018 131,7 126,5
1ᵉʳ trim. 2019 131,8 127,4
2ᵉ trim. 2019 131,6 126,9
3ᵉ trim. 2019 134,3 126,5
4ᵉ trim. 2019 133,8 126
1ᵉʳ trim. 2020 78,2 75,2
2ᵉ trim. 2020 105,5 92,5
3ᵉ trim. 2020 123,6 113,5
4ᵉ trim. 2020 132 119,3
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi intérimaire en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Le tertiaire marchand, moteur de l’emploi régional, est à l’arrêt

L’emploi salarié se replie de 2,5 % sur un an dans le tertiaire marchand (hors intérim). Jusqu’alors principal moteur de l’emploi, le secteur est directement touché par la crise sanitaire et les mesures de restriction (figure 3). Cette baisse est de même ampleur que celle constatée au niveau national. Les destructions d’emplois sont massives, notamment lors des deux premiers trimestres.

Ce recul est constaté dans tous les départements de la région, mais est particulièrement fort dans les Hautes-Alpes (–15,2 %). Le tertiaire marchand résiste mieux dans le Var notamment (–0,6 %).

Figure 3Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Provence-Alpes-Côte d'Azur

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Provence-Alpes-Côte d'Azur (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2010 100 100 100 100
1ᵉʳ trim. 2011 99,7 100,5 100,4 100
2ᵉ trim. 2011 99,9 100,9 100,7 100
3ᵉ trim. 2011 98,6 100,5 100,3 100,4
4ᵉ trim. 2011 98,6 101 100,6 100,4
1ᵉʳ trim. 2012 98,1 100,8 100,9 100,8
2ᵉ trim. 2012 97,2 100,9 100,8 100,8
3ᵉ trim. 2012 96,3 101,1 100,8 101
4ᵉ trim. 2012 96 101 100,8 101
1ᵉʳ trim. 2013 94,8 101 100,9 100,9
2ᵉ trim. 2013 94,6 100,7 100,7 101,4
3ᵉ trim. 2013 94,6 100,7 101 101,5
4ᵉ trim. 2013 93,9 100,6 101,1 102,3
1ᵉʳ trim. 2014 93,6 100,4 101,1 102,9
2ᵉ trim. 2014 92,5 100,4 101,3 102,6
3ᵉ trim. 2014 91,8 100 101,3 103
4ᵉ trim. 2014 90,5 100 101,4 103,5
1ᵉʳ trim. 2015 89,9 99,7 101,5 103,6
2ᵉ trim. 2015 89,2 99,8 101,8 103,8
3ᵉ trim. 2015 88,8 99,8 101,9 103,5
4ᵉ trim. 2015 88,9 99,6 102,3 104,1
1ᵉʳ trim. 2016 89 99,7 103 104,1
2ᵉ trim. 2016 89,1 99,4 103,3 104,6
3ᵉ trim. 2016 89 99,2 103,5 104,7
4ᵉ trim. 2016 89,2 98,9 103,4 105
1ᵉʳ trim. 2017 89,5 98,7 103,7 105,1
2ᵉ trim. 2017 89,6 98,9 104,3 105,3
3ᵉ trim. 2017 89,9 98,9 105,1 105
4ᵉ trim. 2017 90,6 99,2 105,4 104,6
1ᵉʳ trim. 2018 91,3 99,6 106,3 104,6
2ᵉ trim. 2018 91,7 99,9 106,5 104,6
3ᵉ trim. 2018 92,7 100,1 106,7 104,2
4ᵉ trim. 2018 93,3 100 106,7 104,3
1ᵉʳ trim. 2019 95 100,2 107,5 104,1
2ᵉ trim. 2019 95,7 100,4 108 104,4
3ᵉ trim. 2019 95,8 100,3 108,2 104,6
4ᵉ trim. 2019 96,5 100,5 108,5 104,7
1ᵉʳ trim. 2020 95,7 100 106,8 104,5
2ᵉ trim. 2020 96,5 99,3 103,5 103,7
3ᵉ trim. 2020 98,5 99,7 106,1 105,2
4ᵉ trim. 2020 99 99,5 105,8 105,8
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Provence-Alpes-Côte d'Azur

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Au sein du tertiaire marchand, la perte est surtout marquée dans l’hébergement-restauration (–12,1 % sur un an, soit –14 300 emplois). Ces activités sont en effet particulièrement touchées par les restrictions sanitaires (fermetures d’établissements, limitation des déplacements...). La baisse est plus forte dans la région qu’au niveau national (+1 point). C’est dans les Hautes-Alpes que l’emploi dans l’hébergement-restauration décline le plus (–50 % sur un an).

D’autres activités tertiaires ont réduit leurs effectifs, quoique dans des proportions moindres. C’est le cas des services aux ménages (–3,3 % sur un an), de l’information-communication (–1,7 %), des activités financières et d’assurances (–1,2 %), du commerce et de la réparation automobile (–1,1 %), et des activités scientifiques, techniques et administratives de soutien hors intérim (–0,4 %). Dans le transport-entreposage et les activités immobilières, l’emploi salarié est stable sur 12 mois (figure 4).

Figure 4Emploi salarié total par secteur d'activité - Provence-Alpes-Côte d'Azur

en %
Emploi salarié total par secteur d'activité - Provence-Alpes-Côte d'Azur (en %)
Secteur d'activité Emploi au 31/12/2020 (milliers) Glissement annuel Glissement annuel moyen 2019/2014 ¹
Provence-Alpes-Côte d'Azur Provence-Alpes-Côte d'Azur France hors Mayotte Provence-Alpes-Côte d'Azur France hors Mayotte
Agriculture 23,2 -0,7 0,1 2,3 1,6
Industrie 154,0 -0,9 -1,8 0,1 -0,2
Industrie agro-alimentaire 28,8 0,3 -0,3 1,3 1,0
Énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 30,7 -0,1 -0,3 0,2 -0,1
Biens d'équipement 17,0 -1,9 -2,6 0,1 -0,7
Matériels de transport 15,2 0,1 -2,9 -0,7 -0,5
Autres branches industrielles 62,3 -1,9 -2,3 -0,3 -0,6
Construction 108,7 2,6 2,2 1,3 0,8
Tertiaire marchand 932,0 -2,5 -2,6 1,7 1,7
Commerce 251,8 -1,1 -1,0 1,2 0,8
Transports 109,4 -0,0 -0,8 1,0 0,9
Hébergement - restauration 103,9 -12,1 -11,2 2,4 2,6
Information - communication 43,7 -1,7 -0,5 2,7 2,5
Services financiers 50,6 -1,2 -1,1 -0,3 0,6
Services immobiliers 22,9 -0,0 -1,8 0,9 1,2
Services aux entreprises hors intérim 200,9 -0,4 -1,1 2,1 2,5
Intérim 51,1 -1,4 -5,3 8,1 6,9
Services aux ménages 97,7 -3,3 -4,9 0,0 -0,2
Tertiaire non marchand 644,5 1,0 0,8 0,2 0,1
Total 1 862,3 -0,8 -1,1 1,0 0,9
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • ¹ : glissement annuel qu'aurait connu l'emploi salarié total du secteur, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Une dynamique positive dans la construction malgré un ralentissement

Dans la construction, l’emploi reste sur une dynamique positive, en hausse de +2,6 % en 2020 (hors intérim), malgré le repli des mises en chantier de logements neufs [Pekic, 2021]. Le stock de chantiers ou projets immobiliers interrompus au printemps 2020 a permis à l’emploi de repartir après le coup d’arrêt du premier confinement.

Cette hausse est certes moindre que celles de 2018 et 2019 (respectivement +3,0 % et +3,4 %), mais cela contraste avec les autres secteurs d’activité, où l’emploi a beaucoup plus souffert. Cette hausse se retrouve dans tous les départements de la région, en particulier dans les Alpes-de-Haute-Provence (+5,8 % sur un an). Elle est un peu moins prononcée au niveau national (+2,2 %).

Dans l’industrie, l’emploi résiste mieux qu’au niveau national

Dans l’industrie (hors intérim), l’emploi diminue légèrement en 2020 (–0,9 %, soit –1 400 emplois), après trois ans de légère hausse. Toutefois, cette baisse est deux fois moins forte que celle enregistrée pour la France hors Mayotte (–1,8 %).

L’emploi se replie en particulier dans la fabrication d’autres produits industriels (–1,9 %), la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et machines (–1,9 %). Dans les autres secteurs industriels, l’emploi est stable. C’est dans le Var et les Alpes-de-Haute-Provence que la baisse de l’emploi industriel est la plus sensible (–1,8 % et –2,1 %).

L’emploi agricole en difficulté

Dans l’agriculture, l’emploi salarié recule de 0,7 % dans la région en 2020, alors qu’il s’est maintenu au niveau national (+0,1 %). Les effectifs ont particulièrement diminué dans le Var (–2,3 %) et en Vaucluse (–1,3 %). L’emploi agricole avait ralenti dans la région en 2019 après deux années dynamiques.

Les secteurs santé et social portent l’emploi non marchand

Le tertiaire non marchand gagne 6 500 emplois salariés en 2020 (+1,0 %), progression du même ordre qu’en France. La hausse des effectifs est concentrée dans la santé (+3,2 %) et l’action sociale (+1,3 %). Elle est modérée dans l’enseignement et les effectifs dans l’administration sont stables.

Les Hautes-Alpes et les Alpes-Maritimes en difficulté

La baisse du nombre d’emplois salariés est particulièrement vive dans les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence (figure 5). La chute dans les Hautes-Alpes, très marquée au quatrième trimestre, est liée à l’arrêt du tourisme de sports d’hiver suite aux mesures sanitaires. Dans les Alpes-Maritimes, les embauches non réalisées [Belle, Rouaud, Sanzéri, 2020] et le recul important de l’emploi avant l’été n’ont pas été rattrapés au second semestre ; c’est dans ce département que l’activité a été la plus affectée par l’absence des touristes en provenance de l’étranger [Masson, Perron-Bailly, 2020]. Dans les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse, le nombre d’emplois salariés recule légèrement sur un an.

Figure 5Évolution de l'emploi salarié total par département

en % par rapport au 4ᵉ trimestre de l'année précédente
Évolution de l'emploi salarié total par département (en % par rapport au 4ᵉ trimestre de l'année précédente)
2019T4 2020T4
Alpes-de-Haute-Provence 1,1 -1,3
Hautes-Alpes 1,6 -6,8
Alpes-Maritimes 1 -2
Bouches-du-Rhône 1,4 -0,2
Var 1,3 -0,3
Vaucluse 0,7 -0,4
  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolution de l'emploi salarié total par département

  • Notes : données CVS en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.
Avertissement

À partir des résultats du premier trimestre 2018, le champ des estimations trimestrielles d'emploi (ETE) localisées, réalisées en partenariat avec l'Acoss et les Urssaf (champ hors intérim) ainsi que la Dares (sur l'intérim), s’est étendu. En 2017, les ETE publiées au niveau localisé (région et département) portaient seulement sur les salariés du secteur marchand - hors agriculture et activité des particuliers employeurs - en France métropolitaine. Depuis 2018, le champ des ETE localisées comprend les départements d’outre-mer (hors Mayotte) et l’ensemble de l’emploi salarié, donc y compris les salariés de la fonction publique, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs.

De plus, une distinction des emplois « privé » et « public », établie à partir de la catégorie juridique des employeurs, est disponible au niveau régional. Les niveaux de l’emploi « privé » publiés par les Urssaf et par l’Insee diffèrent du fait d’écarts de champ et de concept, et de légères différences peuvent exister sur les taux d’évolution.

Parallèlement, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, en particulier durant la phase de montée en charge de la DSN.

Encadré – Chute des embauches en Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2020

La crise sanitaire perturbe fortement les embauches en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le ralentissement de l’activité s’est notamment traduit par un gel des embauches de la part des employeurs, pour s’adapter à la situation économique.

Au cours de l’année, les embauches ont suivi de très près le rythme des restrictions sanitaires (figure 6) : de mars à mai 2020, le nombre de déclarations préalables à l’embauche (DPAE) diminue de 56 % par rapport à la même période en 2019. Il se redresse pendant l’été sans retrouver les niveaux d’avant-crise, avant un nouveau ralentissement des embauches en novembre, lors du second confinement (–37 %).

Au total, avec 1,5 million de contrats signés en 2020 (hors intérim), les embauches reculent de 29 % (figure 7). Tous les grands secteurs d’activité sont touchés par la crise, hormis la construction, où les embauches ne diminuent que de 1 %.

Si tous les types contrats sont concernés, ceux de courte durée (CDD de moins d’un mois) chutent plus fortement (–33 %), notamment dans le secteur de l’hébergement-restauration (–62 %). Les embauches en CDI diminuent de 21 % (dont –36 % dans l’hébergement-restauration). La régression des contrats à durée déterminée de plus d’un mois est moins forte que pour les autres types de contrat (−17 %).

Ce secteur de l’hébergement-restauration, très présent dans les Alpes-Maritimes, explique en partie la baisse de près de 40 % des embauches dans ce département. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, le recul des embauches est moins prononcé (−20 %).

Figure 6Évolution du nombre de déclarations préalables à l’embauche en 2020 par rapport au même mois de 2019 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, par secteur

en %
Évolution du nombre de déclarations préalables à l’embauche en 2020 par rapport au même mois de 2019 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, par secteur (en %)
Construction Industrie Tertiaire marchand Tertiaire non marchand Hébergement-restauration Ensemble
janv.-20 0,4 8,4 0,9 6,4 -1,4 2,3
févr.-20 4,8 7,3 5,1 4,8 0,9 5,1
mars-20 -25,4 -15,9 -39,9 5,6 -63,3 -29,9
avr.-20 -69,3 -74,1 -83,8 -38,2 -96,0 -74,0
mai-20 -28,3 -46,4 -72,5 -27,3 -93,0 -61,9
juin-20 14,3 3,8 -37,8 -13,3 -33,5 -31,1
juil.-20 0,9 -15,9 -25,3 -10,7 -20,1 -21,6
août-20 24,4 -4,1 -14,0 -7,5 -16,5 -11,4
sept.-20 -12,7 -11,9 -25,2 -6,1 -48,1 -19,9
oct.-20 -6,3 -9,9 -29,2 -2,4 -64,2 -22,0
nov.-20 2,8 -23,8 -50,3 -1,0 -89,3 -37,2
déc.-20 -13,4 -19,4 -44,6 -8,3 -84,6 -35,3
  • Note : les déclarations préalables à l’embauche n’incluent pas les missions d’intérim.
  • Source : Acoss, Urssaf.

Figure 6Évolution du nombre de déclarations préalables à l’embauche en 2020 par rapport au même mois de 2019 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, par secteur

  • Note : les déclarations préalables à l’embauche n’incluent pas les missions d’intérim.
  • Source : Acoss, Urssaf.

Figure 7Évolution du nombre de déclarations préalables à l’embauche en 2020 par rapport à 2019, par département

en %
Évolution du nombre de déclarations préalables à l’embauche en 2020 par rapport à 2019, par département (en %)
CDI CDD de plus d’un mois CDD de moins d’un mois Tous types de contrats
Alpes-de-Haute-Provence -9,9 -17,3 -24,0 -20,0
Hautes-Alpes -20,9 -22,4 -18,6 -20,3
Alpes-Maritimes -26,9 -27,6 -44,8 -39,4
Bouches-du-Rhône -19,5 -16,5 -27,4 -24,6
Var -17,9 -16,8 -30,8 -25,4
Vaucluse -18,5 -21,3 -34,8 -29,3
Provence-Alpes-Côte d’Azur -21,1 -20,0 -33,4 -29,1
  • Note : les déclarations préalables à l’embauche n’incluent pas les missions d’intérim.
  • Source : Acoss, Urssaf.
Publication rédigée par :Kendal Masson, Etienne Perron-Bailly (Insee), Laure Senia (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié ».

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Emploi (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,etc.) et de durée.

Pour en savoir plus

Rouaud P., Sanzeri O. (Insee), Belle R. (Direccte), « Les employeurs face à la crise sanitaire : arrêt des embauches et recours à l’activité partielle », Insee Analyses Provence-Alpes-Côte d’Azur n° 85, juillet 2020.

Perron-Bailly E., Masson K. (Insee), « Saison estivale 2020 – L’hôtellerie évite le pire en juillet-août avant de rechuter », Insee Flash Provence-Alpes-Côte d’Azur n° 68, décembre 2020.

Pekic C., « Construction – L’activité dans le neuf baisse en 2020, les perspectives se dégradent », Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d’Azur n° 34, juillet 2021.