En 2019, en France, 7,3 millions de personnes en emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) exercent une profession d'employé, soit 27 % de l'emploi total (figure 1). Après avoir continûment augmenté de 1982 à 2008 (+ 4 points), la part de ce groupe socioprofessionnel dans l'emploi total s'est repliée depuis (– 3 points).

Les employés occupent des emplois administratifs, commerciaux ou de services de premier niveau de qualification. Ils se décomposent en cinq catégories socioprofessionnelles. La plus nombreuse, représentant 33 % de l'ensemble des employés en 2019 (figure 2a), regroupe les employés civils et agents de service de la fonction publique (agents de catégorie C de la fonction publique, facteurs, agents de service dans les écoles ou les hôpitaux, aides-soignantes, auxiliaires de puériculture, etc.).

Les personnels des services directs aux particuliers (serveuses, réceptionnistes d'hôtel, femmes de chambre, coiffeuses, assistantes maternelles, aides à domicile, etc.) représentent quant à eux 25 % des employés.

Deux catégories socioprofessionnelles comptent ensuite chacune un peu moins de 20 % des employés : les employés administratifs d'entreprise (secrétaires, hôtesses d'accueil, hôtesses de l'air, employés des services comptables ou financiers, etc. ; 19 %) et les employés de commerce (vendeuses, hôtesses de caisse, employés de libre-service, etc. ; 16 %).

Enfin, les policiers et militaires, qui incluent aussi les sapeurs-pompiers, les surveillants pénitentiaires, les vigiles et convoyeurs de fonds, représentent 7 % des employés.

La hausse de la part des employés au sein de l'emploi total entre 1982 et 2008 a été portée par les personnels des services directs aux particuliers et par les employés civils et agents de service de la fonction publique. Dans un contexte de maintien d'une fécondité relativement élevée combiné à une hausse tendancielle de l'activité féminine et de vieillissement de la population, les besoins de soins, d'accueil et de garde d'enfant, d'aide à domicile et de ménage se sont en effet accrus. En outre, depuis le milieu des années 1980, des politiques publiques favorisent et structurent l'emploi dans les services à la personne. La progression des employés de commerce a également nettement contribué à la hausse d'ensemble, en lien avec le développement du salariat dans les grandes surfaces au détriment des « petits » commerçants. Les employés administratifs d'entreprise ont quant à eux nettement reculé sur la période, sous l'effet de l'essor des technologies numériques.

Depuis 2008, la part des employés diminue, mais la recomposition se poursuit : les métiers administratifs continuent de fortement reculer ; les services aux particuliers et les métiers du commerce se maintiennent.

En définitive, les employés administratifs d'entreprise, catégorie majoritaire des employés en 1982 avec 36 % des employés, ne représentent plus que 19 % des employés en 2019. À l'inverse, les personnels des services directs aux particuliers, qui ne pesaient que pour 17 % des employés, représentent désormais 25 % du groupe socioprofessionnel. Ce mouvement s'accompagne d'une hausse de l'emploi non qualifié au sein des employés : en 1982, 40 % des employés étaient non qualifiés ; ils sont 48 % en 2019 (figure 2b).

En 2019, 75 % des employés sont des femmes (figure 3a). Cette proportion est relativement stable depuis 1982. Au sein des employés, la catégorie socioprofessionnelle la plus féminisée est celle des personnels des services directs aux particuliers (84 % de femmes en 2019), suivie de celle des employés administratifs d'entreprise (81 %), puis de celle des employés civils et agents de la fonction publique (80 %). Certaines professions sont quasi-exclusivement féminines : les auxiliaires de puériculture (99 % de femmes), les agents de service des écoles (98 %), les assistantes maternelles (97 %) ainsi que les secrétaires (97 %) et les employées de maison et personnels de ménage chez des particuliers (95 %).

En revanche, les policiers et militaires restent une catégorie socioprofessionnelle essentiellement masculine, même si la part des femmes passe de 5 % en 1982 à 16 % en 2019.

À l'inverse, au sein des employés de commerce, la part des femmes diminue tendanciellement, passant de 80 % en 1982 à 70 % en 2019, accompagnant le développement des activités de mise en rayon dans les libres-services et de gestion des réserves des grandes surfaces.

En 2019, 12 % des employés sont âgés de 15 à 24 ans, soit 3 points de plus que pour l'ensemble des personnes en emploi (figure 3b). Les jeunes sont plus présents encore parmi les employés de commerce (23 %), notamment les vendeurs en habillement et articles de sport (38 %) et les caissiers (26 %).

Parmi les personnels des services directs aux particuliers, les serveurs, les aides de cuisine et les coiffeuses salariées sont plus jeunes, tandis que les employées de maison, les aides à domicile et les assistantes maternelles ont plus souvent que les autres dépassé 50 ans.

Les employés sont plus souvent titulaires d'un CAP-BEP ou du baccalauréat (60 %) que l'ensemble des personnes en emploi (43 %) (figure 3c). C'est particulièrement le cas pour les employés civils et agents de la fonction publique (68 %).

En 2019, 18 % des employés sont peu ou pas diplômés ; c'est plus souvent le cas parmi les personnels des services directs aux particuliers où 31 % sont sans diplôme ou titulaires du seul brevet des collèges.

Les diplômés du supérieur sont deux fois moins nombreux parmi les employés (22 %) que parmi l'ensemble des personnes en emploi (43 %). Toutefois, près de la moitié des employés administratifs d'entreprise sont diplômés du supérieur ; cette part atteint 81 % pour les employés de services commerciaux de la banque et 60 % pour les employés des services comptables ou financiers.

Le salariat en emploi à durée indéterminée est la forme d'emploi la plus répandue parmi les employés (82 %, figure 4). Cette part est un peu plus faible pour les employés civils et agents de service de la fonction publique (78 %), qui sont plus souvent concernés par des emplois à durée déterminée de plus de trois mois. C'est notamment le cas des agents de service des écoles ou des établissements de santé (de la fonction publique et du secteur privé).

Les employés sont plus souvent à temps partiel sur leur emploi principal (32 % contre 18 % pour l'ensemble des personnes en emploi), et, par conséquent, plus souvent en situation de sous-emploi (10 % contre 5 %, figure 5). À l'exception des policiers et militaires, où il ne concerne que 6 % des personnes, le temps partiel est fréquent pour toutes les autres catégories socioprofessionnelles qui composent les employés. Il est particulièrement répandu parmi les aides à domicile et employées de maison, où le cumul de plusieurs emplois à temps partiel est fréquent.

Par rapport à l'ensemble des personnes en emploi, les employés se singularisent par un travail le week-end plus fréquent : sur les quatre dernières semaines, les employés ont plus souvent travaillé le samedi (en 2019, 45 % contre 39 % pour l'ensemble des personnes en emploi, figure 6) et le dimanche (26 % contre 22 %). Le travail à domicile, lorsque le domicile n'est pas le lieu de travail, est en revanche rare.

Les policiers et militaires présentent les contraintes temporelles les plus fortes. Ainsi, sur les quatre dernières semaines, ils sont largement concernés par le travail le samedi (64 %) et le dimanche (56 %), mais aussi, bien plus que les autres catégories, par des horaires de nuit (45 %). Il en va de même pour les employés du secteur de la santé (agents de service hospitaliers et plus encore aides-soignantes).

Les employés de commerce sont surtout concernés par le travail le samedi (74 %), du fait des horaires d'ouverture des magasins.

Si 29 % des personnels des services directs aux particuliers travaillent le dimanche, c'est essentiellement dans les métiers de la restauration (54 % des serveurs de café et restaurant, 51 % des aides de cuisine). Les serveurs sont également plus exposés au travail de nuit (21 %).

Enfin, les employés administratifs d'entreprise présentent des conditions de travail moins atypiques ; ils ne sont ainsi quasiment pas concernés par le travail le dimanche ou de nuit et nettement moins par le travail le samedi, à l'exception des employés des services commerciaux de la banque qui sont nombreux à travailler le samedi (66 %).