Après 3 années consécutives de hausse marquée par un pic en 2017, la fréquentation des campings et des hôtels de Nouvelle-Aquitaine baisse de 0,8 % soit 350 000 nuitées de moins qu’en 2017 (figure 1). Avec 42 millions de nuitées, la région reste cependant parmi les régions les plus attractives derrière l’Île-de-France (73,6 millions) et l’Occitanie (42,5 millions).

Entre avril et septembre 2018, 26 millions de nuitées sont comptabilisées dans les campings de la région, soit une diminution de 0,7 % par rapport à la saison 2017 (figure 2). En décalage avec la tendance en France métropolitaine (+ 0,8 %), la Nouvelle-Aquitaine s’inscrit dans un mouvement de baisse, généralisé à l’ensemble des régions du sud du pays (à l’exception de la Corse).

La fréquentation des campings néo-aquitains est pénalisée par la désaffection de la clientèle résidant en France (résidente) : – 3,5 % après + 5,5 % en 2017. Au contraire, la fréquentation de la clientèle résidant à l’étranger (non résidente) se développe, à un rythme toujours plus élevé (+ 7,3 % après des hausses de 5,1 % en 2017 et 2,2 % en 2016). Ainsi, la Nouvelle-Aquitaine est la région française qui accueille le plus grand nombre de clients non résidents (1,2 million d’arrivées pour 7,4 millions de nuitées), devant la région Occitanie.

La baisse de la fréquentation masque des évolutions mensuelles contrastées. La forte diminution enregistrée en avril (– 33 %), liée à un temps maussade et à moins de jours de vacances scolaires par rapport à 2017, est compensée par un très bon mois de mai (+ 38 %) grâce à une météo et un calendrier plus favorables. La fréquentation recule de 6 % en juin et de 3 % en juillet. Elle est stable en août (– 0,1 %). Septembre bénéficie d’une arrière-saison aux températures estivales (+ 11 %).

Globalement, le manque de campeurs impacte davantage l’intérieur du territoire (– 1,6 %) que le littoral (– 0,3 %). Ainsi, dans les terres, l’hôtellerie de plein air de Dordogne, des Deux-Sèvres et de la Vienne est touchée alors que les campings des autres départements non côtiers réalisent une bonne saison (figure 3). Sur la façade atlantique, la fréquentation est quasi stable dans les Landes, en Gironde et en Charente-Maritime, premier département néo-aquitain d’accueil des campeurs et quatrième de France métropolitaine. En revanche, les campings des Pyrénées-Atlantiques sont moins attractifs.

Seuls les établissements haut de gamme (3-4-5 étoiles) sont épargnés par la désaffection des campeurs (figure 4).

En 2018, la clientèle hôtelière cumule plus de 16 millions de nuitées dans la région (figure 5). La fréquentation diminue de 1,1 % après 3 années de hausse mais reste légèrement supérieure à celle de 2016. En France, la croissance de la fréquentation ralentit (+ 2,4 % contre + 5,1 % en 2017), et reste portée par l’hôtellerie francilienne.

Comme au niveau national, le nombre de nuitées des clients résidents recule (– 2,8 %). Cependant, dans la région, ces pertes ne sont pas compensées par l’augmentation de la fréquentation de la clientèle non résidente qui génère 200 000 nuitées de plus qu’en 2017 (+ 7,3 % sur l’année).

Ainsi, les non-résidents représentent 3 millions de nuitées dont 80 % générées par cette clientèle en provenance d’Europe. De plus, la fréquentation de ces derniers croît de 5 % en 2018. Celle des clients venus des autres continents est beaucoup plus dynamique (+ 19 %) : la clientèle originaire d’Amérique du Nord, première provenance non européenne, est bien plus présente cette année (+ 30 %).

La baisse de la clientèle résidente impacte essentiellement l’hôtellerie économique (– 6,2 %), affectée par une réduction importante de son offre de chambres (figure 6). L’essor de la clientèle non résidente profite aux établissements classés « 4 et 5 étoiles » dont la fréquentation augmente de 3,5 %. Dans les hôtels classés 3 étoiles, où s’effectuent 38 % des nuitées hôtelières de la région, la fréquentation progresse de 1,2 %.

Le nombre de nuitées stagne dans les hôtels des zones urbaines hors littoral, malgré l’accroissement important de la clientèle venant de l’étranger. Il recule respectivement de 2,0 % et 2,7 % sur le littoral et dans les espaces ruraux.