Bilan économique 2017 - Guadeloupe
L’activité de la Guadeloupe est bien orientée en 2017 : les imports, l’investissement, les créations de sociétés sont en hausse. Le taux de chômage a légèrement baissé même s’il reste à un niveau structurellement très élevé. La consommation des ménages reste très dynamique et les importations ont fortement augmenté. L’inflation reprend légèrement mais reste contenue. Le cyclone Maria a perturbé le deuxième semestre pour l’agriculture, mais le tourisme est resté très dynamique : trafic aérien élevé, nuitées hôtelières en forte croissance, profitant même parfois d’un déport de la clientèle de Saint-Martin, plus durement touchée par un autre cyclone, Irma.
Commerce extérieur - Les produits pétroliers dopent les échanges commerciaux Bilan économique 2017
Matthieu Cornut
Après trois années de baisse consécutive, le déficit commercial de la Guadeloupe repart à la hausse, pour atteindre un niveau supérieur à celui de 2013. La hausse exceptionnelle des exportations de produits pétroliers masque une réalité plus terne pour les autres secteurs d’activité et ne suffit pas à compenser l’augmentation des exportations.
Insee Conjoncture Guadeloupe
No 04
Paru le :31/05/2018
Le déficit commercial de la Guadeloupe se creuse. Il s’élève à 2,5 milliards d’euros pour l’année 2017. Le montant des importations atteint 2,7 milliards d’euros (+ 247 millions d’euros) et celui des importations s’élève à 283 millions d’euros (+ 59 millions d’euros).
Les importations en hausse
En Guadeloupe, les importations ont fortement augmenté en 2017 (+ 9,8 %). Sous l’effet de l’évolution des cours du Brent (+ 18 % par rapport à 2016), les importations du secteur des produits pétroliers raffinés sont en hausse de 42,4 % et contribuent à la moitié de la hausse globale.
Les importations de matériels de transport, incluant les produits de l’industrie automobile, sont en hausse de 13,6 %, augmentant le niveau général des importations de la Guadeloupe de 1,7 point.
Les denrées alimentaires et les produits issus de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche sont importés en pus grande quantité qu’en 2016, et ce malgré une croissance démographique négative.
L’Hexagone, principal fournisseur
Malgré une baisse de deux points par rapport à 2016, l’Hexagone reste le principal fournisseur de biens et services de la Guadeloupe avec 58,5 % des importations. En 2017, les importations en provenance de l’Hexagone sont en hausse de 100 millions d’euros : elles atteignent 1,6 milliard d’euros.
Avec 11,8 % des importations, le reste de l’Union Européenne reste stable. Les États-Unis, en doublant leurs exportations à destination de la Guadeloupe, se placent en troisième position. Elles atteignent 262 millions d’euros, soit 9,4 % du total des importations.
Les importations en provenance de Martinique et de Guyane restent stables. Celles en provenance des pays de la Caraïbe baissent pour la deuxième année consécutive, atteignant leur niveau de 2014.
Les produits pétroliers font exploser les exportations
Les exportations de la Guadeloupe ont augmenté de 26,5 % en 2017. En revanche, le chiffre global masque des disparités selon les secteurs d’activité, puisque les produits pétroliers raffinés, en quintuplant leurs exportations, portent à eux seuls 27,5 points de hausse.
Les exportations hors produits pétroliers sont donc en très légère baisse. Les produits alimentaires, boissons et produits à base de tabac tirent leur épingle du jeu, avec une hausse de 29,3 %. Les produits issus de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche reculent de 36,6 %.
Les exportations vers l’Hexagone reculent
En baisse de 10,4 %, les exportations à destination de la métropole ne représentent plus qu’un tiers des exportations totales, contre la moitié en 2016. Les exportations vers la Guyane, multipliées par six, expliquent à elles seules l’augmentation du niveau global des exportations guadeloupéennes.
Les exportations à destination de la Martinique baissent de 9,2 % et ne représentent désormais plus que 12,7 % du total. Les exportations vers les autres pays de la Caraïbe ont doublé mais pèsent moins de 4 % du total.
tableauFigure 1 – Chiffres clés du commerce extérieur
2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Importations | 2 616 | 2 731 | 2 590 | 2 590 | 2 528 | 2 775 |
Exportations | 204 | 263 | 205 | 209 | 223 | 283 |
Solde des échanges | -2 412 | -2 468 | -2 385 | -2 381 | -2 305 | -2 492 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 2 – Les échanges commerciaux en hausse
Importations | Exportations | |||
---|---|---|---|---|
Valeur | Évolution en 2017 | Valeur | Évolution en 2017 | |
Agriculture, sylviculture et pêche | 64,3 | 8,9 | 22,9 | -36,6 |
Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets | 31,0 | 20,0 | 10,9 | -14,8 |
Denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac | 459,6 | 5,5 | 71,2 | 29,3 |
Produits pétroliers raffinés et coke | 430,1 | 42,4 | 72,9 | 554,4 |
Équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique | 442,7 | 5,5 | 22,8 | 3,4 |
Matériels de transport | 355,0 | 13,6 | 39,5 | -4,5 |
dont industrie automobile | 261,2 | 9,4 | 4,2 | -36,6 |
Autres produits industriels | 971,9 | 2,0 | 41,8 | -4,3 |
dont pharmacie | 166,4 | 4,6 | 1,8 | 67,7 |
Autres | 20,5 | 0,0 | 0,7 | -40,7 |
Total | 2 775,1 | 9,8 | 282,7 | 26,5 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 3 – L’Hexagone reste la principale destination des exportationsRépartition des exportations selon leur destination de 2012 à 2017 (en million d'euros)
Hexagone | Guyane | Martinique | Union européenne hors France | États-Unis | Caraïbe hors ACP | Caraïbe ACP | Autres | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2012 | 125,6 | 9,1 | 38,2 | 12,7 | 1,7 | 3,5 | 2,1 | 10,4 |
2013 | 114,1 | 32,7 | 71,8 | 10,2 | 11,3 | 1,2 | 1,8 | 19,3 |
2014 | 115 | 8,6 | 46,6 | 15,8 | 3,3 | 1,1 | 1,4 | 12,5 |
2015 | 98,8 | 8,9 | 46,8 | 27,9 | 5,3 | 2,3 | 2,4 | 15,9 |
2016 | 113,3 | 10,4 | 39,5 | 27,1 | 8,9 | 1,8 | 3,9 | 18,3 |
2017 | 101,5 | 75,9 | 35,8 | 30,9 | 7,4 | 5,9 | 5,2 | 19,8 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
graphiqueFigure 3 – L’Hexagone reste la principale destination des exportationsRépartition des exportations selon leur destination de 2012 à 2017 (en million d'euros)

- Source : Douanes, calculs Insee.
tableauFigure 4 – La France hexagonale est le principal fournisseurRépartition des importations selon leur provenance de 2012 à 2017 (en million d'euros)
Hexagone | Union européenne hors France | États-Unis | Martinique | Chine | Caraïbe ACP | Caraïbe hors ACP | Guyane | Autres | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2012 | 1 457,8 | 293,0 | 252,6 | 118,6 | 104,0 | 59,7 | 161,7 | 7,6 | 160,7 |
2013 | 1 475,5 | 388,9 | 306,5 | 72,8 | 95,3 | 78,5 | 137,8 | 6,4 | 168,8 |
2014 | 1 453,9 | 284,1 | 243,9 | 175,2 | 114,5 | 47,1 | 50,3 | 6,6 | 214,8 |
2015 | 1 462,7 | 307,9 | 194,3 | 139,5 | 120,2 | 108,0 | 57,3 | 6,5 | 194,1 |
2016 | 1 522,6 | 321,2 | 137,0 | 110,8 | 107,8 | 77,2 | 64,6 | 7,6 | 179,6 |
2017 | 1 622,4 | 327,8 | 262,2 | 120,7 | 108,8 | 49,7 | 50,5 | 6,7 | 226,3 |
- Source : Douanes, calculs Insee.
graphiqueFigure 4 – La France hexagonale est le principal fournisseurRépartition des importations selon leur provenance de 2012 à 2017 (en million d'euros)

- Source : Douanes, calculs Insee.