Bilan économique 2017 - Guadeloupe
L’activité de la Guadeloupe est bien orientée en 2017 : les imports, l’investissement, les créations de sociétés sont en hausse. Le taux de chômage a légèrement baissé même s’il reste à un niveau structurellement très élevé. La consommation des ménages reste très dynamique et les importations ont fortement augmenté. L’inflation reprend légèrement mais reste contenue. Le cyclone Maria a perturbé le deuxième semestre pour l’agriculture, mais le tourisme est resté très dynamique : trafic aérien élevé, nuitées hôtelières en forte croissance, profitant même parfois d’un déport de la clientèle de Saint-Martin, plus durement touchée par un autre cyclone, Irma.
Prix - Retour de l’inflation sur les trois premiers trimestres 2017 Bilan économique 2017
Matthieu CORNUT, Insee
En 2017, les prix ont légèrement augmenté par rapport à l’année 2016. Le prix de l’énergie, de nouveau à la hausse, ne permet plus de compenser la hausse des produits de première nécessité. Les prix des services et des produits alimentaires contribuent eux aussi à l’inflation. Les prix des produits manufacturés sont stables.
Insee Conjoncture Guadeloupe
No 04
Paru le :31/05/2018
En moyenne, entre 2016 et 2017, les prix ont augmenté de 0,8 % en Guadeloupe. Cette hausse est légèrement supérieure à celle observée en Martinique et similaire à celle mesurée en Guyane. Elle résulte de l’augmentation conjointe des tarifs de l’énergie, des prix des services et des produits alimentaires.
Les tarifs pétroliers repartent à la hausse
Après quatre années de baisses consécutives, les tarifs de l’énergie et plus particulièrement des produits pétroliers sont en hausse et contribuent fortement à l’élévation du niveau général des prix. Sur une année, ils augmentent de 4,8 % et 6,6 %, retrouvant ainsi un niveau proche de celui de 2015. Dès le mois de janvier, les tarifs énergétiques subissent une hausse de 5,9 %, dont 8,3 % pour les produits pétroliers. Les variations sont contenues le reste de l’année, à l’exception d’une nouvelle augmentation significative au mois d’octobre. En dehors des mois de juillet et septembre, les prix de l’énergie ont toujours été supérieurs à ceux mesurés un an auparavant.
Forte contribution des services à l’inflation
Avec l’énergie, le secteur des services contribue le plus à la hausse moyenne des prix en Guadeloupe en 2017. L’augmentation des prix des services reste contenue à 0,6 % mais leur poids dans la consommation des ménages explique cette prépondérance dans l’indice des prix moyen.
La variation annuelle des tarifs des services masque la disparité des mouvements de prix affectés à ce poste. En effet, alors que les loyers et services associés progressent de 1,2 % et les services de santé de 2 %, les services de communication contrebalancent le mouvement grâce à une baisse de leurs tarifs de 3,6 %. Le prix des services de transports reste relativement stable.
Les produits alimentaires nourrissent l’inflation
Représentant 16 % des dépenses des ménages guadeloupéens, les produits alimentaires, dont le prix a augmenté de 1,4 % en 2017, contribuent de manière conséquente à la hausse globale des tarifs. Alors que l’année semblait avoir bien commencé avec une légère baisse, les consommateurs ont assisté à une hausse régulière de leurs prix au second semestre.
Avec une augmentation de 4,9 %, le secteur des produits frais est celui dont les prix ont le plus augmenté en 2017, juste derrière les produits pétroliers. La hausse des prix des produits frais de 7,3 % au mois de novembre est caractéristique de la tendance de fin d’année.
Stabilité des prix des produits manufacturés
En 2017, les prix des produits manufacturés n’ont que très peu évolué dans l’ensemble. Les importantes baisses de prix des produits d’habillement et des chaussures constatées durant les soldes de janvier et d’octobre ont été rattrapées. La forte baisse des prix des produits de santé, de 3 % sur l’année, compense la hausse des autres produits manufacturés.
tableauFigure 1 – Chiffres clésIndice des prix à la consommation en 2017
Pondérations 2017 | Indices moyens 2016 | Indices moyens 2017 | Variation 2017/2016 (en %) | Contributions à la hausse des prix en 2017 (en point) | |
---|---|---|---|---|---|
Alimentation | 1 620 | 101,2 | 102,6 | 1,4 | 0,2 |
Produits Frais | 179 | 102,2 | 107,2 | 4,9 | 0,1 |
Alimentation hors produits frais | 1 441 | 100,8 | 101,8 | 1,0 | 0,1 |
Tabac | 89 | 101,1 | 102,1 | 1,0 | 0,0 |
Produits manufacturés | 3 344 | 100,0 | 99,9 | -0,1 | 0,0 |
Habillement et chaussures | 482 | 99,5 | 99,5 | 0,0 | 0,0 |
Produits de santé | 572 | 97,7 | 94,8 | -3,0 | -0,2 |
Autres produits manufacturés | 2 290 | 100,5 | 101,2 | 0,7 | 0,2 |
Énergie | 694 | 94,7 | 99,2 | 4,8 | 0,3 |
Produits pétroliers | 498 | 92,1 | 98,2 | 6,6 | 0,3 |
Services | 4 253 | 100,5 | 101,1 | 0,6 | 0,3 |
Loyers et services rattachés (1) | 774 | 100,4 | 101,6 | 1,2 | 0,1 |
Services de santé | 715 | 100,4 | 102,4 | 2,0 | 0,1 |
Services de transports | 223 | 94,6 | 95,0 | 0,4 | 0,0 |
Services de communications | 409 | 99,8 | 96,2 | -3,6 | -0,1 |
Autres services (2) | 2 132 | 100,7 | 101,6 | 0,9 | 0,2 |
Ensemble | 10 000 | 99,9 | 100,7 | 0,8 | 0,8 |
- (1) Les services rattachés représentent les produits et les services pour la réparation et l'entretien du logement, l'adduction d'eau, l'enlèvement des ordures et les services d'assainissement.
- (2) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
tableauFigure 2 – Les produits pétroliers favorisent l’inflationContribution des postes à l’évolution générale des prix
Contribution 2017 | Contribution 2016 | |
---|---|---|
Produits pétroliers | 0,330 | -0,393 |
Énergie | 0,330 | -0,368 |
Services | 0,254 | 0,213 |
Alimentation | 0,224 | 0,194 |
Autres services (1) | 0,191 | 0,149 |
Alimentation hors produits frais | 0,143 | 0,115 |
- (1) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
graphiqueFigure 2 – Les produits pétroliers favorisent l’inflationContribution des postes à l’évolution générale des prix

- (1) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
tableauFigure 3 – Retour de l’inflation après une période de stabilitéÉvolution des prix entre 2002 et 2017 aux Antilles-Guyane et en France métropolitaine
Guadeloupe | Martinique | Guyane | France métropolitaine | |
---|---|---|---|---|
2002 | 81,0 | 80,8 | 82,1 | 82,8 |
2003 | 82,7 | 82,4 | 83,7 | 84,6 |
2004 | 83,8 | 84,1 | 84,7 | 86,4 |
2005 | 86,5 | 86,1 | 86,0 | 87,9 |
2006 | 88,3 | 88,2 | 87,9 | 89,3 |
2007 | 89,5 | 90,4 | 90,8 | 90,7 |
2008 | 91,5 | 92,9 | 94,1 | 93,2 |
2009 | 91,7 | 92,6 | 94,6 | 93,3 |
2010 | 94,2 | 94,1 | 94,9 | 94,7 |
2011 | 96,6 | 96,5 | 96,8 | 96,7 |
2012 | 98,5 | 97,9 | 98,2 | 98,6 |
2013 | 99,4 | 99,1 | 99,6 | 99,5 |
2014 | 99,7 | 99,9 | 100,1 | 100,0 |
2015 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2016 | 99,9 | 99,8 | 99,9 | 100,2 |
2017 | 100,7 | 100,3 | 100,7 | 101,2 |
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
graphiqueFigure 3 – Retour de l’inflation après une période de stabilitéÉvolution des prix entre 2002 et 2017 aux Antilles-Guyane et en France métropolitaine

- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
Pour comprendre
Méthodologie
L'indice des prix à la consommation (IPC) est désormais publié en base 2015
Jusqu’en décembre 2015, l'IPC était publié en base 100 par rapport à 1998. À partir de février 2016, l'année de référence est 2015 : la moyenne des indices des prix pour l’année 2015 vaudra 100. L’IPC a régulièrement changé de base : l'indice base 2015 est ainsi la huitième génération d'indice. Un changement de base comprend des opérations simples, de nature purement calculatoire. Le niveau de l’indice, qui est modifié avec le changement de l’année de référence, importe peu : c’est l’évolution de l’indice que l’on souhaite mesurer et cette évolution n’est pas affectée par l’année de référence dans le cas d’un indice chaîné comme l’IPC. Le changement de base 2015 a également permis d’intégrer un nombre important d’améliorations, rendues nécessaires étant donné le temps écoulé depuis le précédent changement de base. La série agrégée « transport-communications » par exemple, a été dissociée entre les « services de transport » d'une part et les « services de communication » d'autre part, compte tenu du poids grandissant de ces derniers. Des informations complémentaires concernant ce changement sont disponibles sur la page web de cet indicateur.
Les pondérations de l'IPC sont entièrement mises à jour
C'est en particulier le cas pour les indices des prix des DOM, qui intègrent désormais la dernière enquête budget des familles de 2011. Ce changement de pondérations ne change pas les tendances, mais peut les amplifier.
Le calcul de l’indice a été amélioré
Les changements de base sont aussi l’occasion de mettre en œuvre des évolutions méthodologiques importantes. Ainsi, pour les produits frais, la méthodologie d’agrégation de l’indice a été modifiée : les produits frais seront traités comme les autres variétés et leurs prix de base seront mis à jour chaque année.
Sources
L’indice des prix à la consommation
Instrument de mesure de l’inflation, il permet d’estimer la variation moyenne des prix des produits consommés par les ménages entre deux périodes. C’est une mesure synthétique de l’évolution des prix des produits, à qualité constante. Il est publié chaque mois au Journal Officiel.
Le glissement annuel rapporte le niveau atteint un mois donné à celui du même mois, un an auparavant (par exemple décembre N par rapport à décembre N-1). L’évolution en moyenne annuelle compare la moyenne d'une année à la moyenne de l'année précédente.