Bilan économique 2017 - Pays de Loire
En 2017, la croissance française est solide : le PIB progresse en volume de 2,2 %,
après + 1,2 % en 2016. L’activité progresse dans tous les secteurs dans les Pays de
la Loire, comme en France métropolitaine. Les effectifs salariés augmentent nettement
dans la région (+ 2,8 %), davantage qu’au niveau national (+ 1,6 %), confirmant la
reprise amorcée en 2015. En 2017, la région crée 26 000 emplois salariés dans les
secteurs principalement marchands. Le tertiaire marchand tire encore l'emploi régional,
la reprise de 2016 se confirme dans l'industrie. L'emploi repart dans la construction
après de nombreuses pertes depuis la crise de 2008. Les créations d'entreprises sont
au plus haut depuis 2010.
Le repli du taux de chômage dans les Pays de la Loire s'amplifie en 2017. Il s’établit
à 7,3 % de la population active au 4e trimestre.
Synthèse régionale - Contexte national Bilan économique 2017
Isabelle Delhomme, Insee ; Bruno Patier, Insee Division synthèse conjoncturelle
Insee Conjoncture Pays de la Loire
No 20
Paru le :31/05/2018
- Synthèse régionale : Emploi très dynamique en 2017
- Dynamisme de l’activité et de l’emploi
- Reprise confirmée dans l’industrie et la construction
- Croissance de l’emploi tertiaire
- Des embellies fragiles pour l’agriculture
- Hausse des créations d’entreprises
- Dynamisme des encours de crédits
- Chômage : au plus bas depuis 2009
- Contexte national - L'économie française progresse vivement en 2017
- La croissance de la zone euro au plus haut depuis 2007
- L’économie française accélère franchement en 2017
- La vigueur de l’investissement contribue fortement à la croissance du PIB
- L’accélération de l’emploi a conduit à une baisse d’un point du taux de chômage
- Le pouvoir d’achat des ménages ralentit du fait de l’inflation
Synthèse régionale : Emploi très dynamique en 2017
Dynamisme de l’activité et de l’emploi
En 2017, la croissance française est solide : le PIB progresse en volume de 2,2 %, après + 1,2 % en 2016. La vigueur retrouvée de l’investissement tant des ménages que des entreprises et le rebond de fin d’année des exportations aéronautiques nourrissent la croissance. En revanche, la consommation des ménages est moins dynamique qu’en 2016.
L’activité progresse dans tous les secteurs dans les Pays de la Loire, comme en France métropolitaine, d’après les enquêtes de la Banque de France. Les effectifs salariés augmentent nettement dans la région (+ 2,8 %), davantage qu’au niveau national (+ 1,6 %), confirmant la reprise amorcée en 2015. En 2017, la région crée 26 000 emplois salariés dans les secteurs principalement marchands.
Malgré le dynamisme du commerce extérieur, le déficit de la balance commerciale augmente, du fait de la forte hausse des importations.
Reprise confirmée dans l’industrie et la construction
Démarrée en 2015, la reprise se confirme en 2017 dans l’industrie : l’activité s’améliore nettement avec une forte augmentation des chiffres d’affaires, des exportations et des investissements. Hors intérim, dans les Pays de la Loire, l’emploi salarié industriel progresse de 1,5 %, confirmant la reprise observée en 2016. En France, il stagne après une année 2016 en repli. Tiré par la construction automobile, l’emploi progresse le plus dans la fabrication de matériels de transport. La situation est également favorable dans le secteur des biens d’équipements où activité, exportations et emploi sont en hausse. L’activité dans la fabrication d’autres produits industriels progresse après trois années de stabilité. En revanche, dans les industries agro-alimentaires, la croissance de l’activité est ralentie par le secteur de la transformation de la viande.
Après de nombreuses pertes d’emplois dans la construction depuis la crise de 2008, l’emploi repart. Les ventes d’appartements neufs et les mises en chantier progressent. En 2017, les autorisations de construction de logements neufs se stabilisent. La surface de locaux non résidentiels autorisée dans la région augmente fortement.
L’activité et l’investissement devraient continuer à progresser dans l’industrie et la construction en 2018.
Croissance de l’emploi tertiaire
En 2017, le tertiaire marchand tire encore l’emploi régional. L’intérim est plus allant qu’au niveau national. Ses effectifs augmentent de 13,0 % sur un an, contre 8,2 % en France. Fin 2017, il atteint un niveau nettement supérieur à celui d’avant-crise. Hors intérim, l’emploi salarié progresse également dans le tertiaire marchand, de manière plus prononcée qu’en France. L’hébergement-restauration et l’information-communication demeurent des secteurs très dynamiques et l’emploi y connaît les plus fortes augmentations. La fréquentation des campings de la région est en hausse, tandis que celle des hôtels progresse plus modérément ; la clientèle étrangère est nettement plus présente en 2017. En revanche, l’emploi reste stable dans le commerce, couplé à une consommation des ménages moins dynamique qu’en 2016.
La croissance de l’emploi salarié ralentit dans le secteur des transports malgré un fort dynamisme de l’activité. Les ventes de véhicules neufs poursuivent la reprise amorcée en 2015. Le transport aérien à bas coût continue de tirer la croissance du trafic de l’aéroport de Nantes, ininterrompue depuis 2009. En perte de vitesse depuis plusieurs années, le port de Nantes-Saint-Nazaire reprend des couleurs. Le transport routier de marchandises se redresse.
Des embellies fragiles pour l’agriculture
En 2017, l’abondance de l’offre légumière engendre des chutes de prix et des crises conjoncturelles. Les rendements en céréales s’améliorent, mais les récoltes mondiales importantes pèsent sur les cours. Pour la viticulture, comme en 2016, le millésime 2017 est réduit mais de bonne qualité. Par ailleurs, la forte demande mondiale en matières grasses génère une pénurie de beurre et une flambée des cours. Le marché des bovins est contrasté, tandis que celui du porc connaît une courte embellie, dopée par la demande chinoise en début d’année. Épargnée par la crise du fipronil, la production d’œufs profite de la forte demande européenne.
Hausse des créations d’entreprises
En 2017, 23 100 entreprises sont créées dans les Pays de la Loire, soit le plus haut niveau atteint depuis 2010. La hausse est portée par la forte progression des entreprises individuelles classiques et des sociétés, qui compense le recul des immatriculations de micro-entrepreneurs.
Dynamisme des encours de crédits
Avec une progression de 4,9 milliards d’euros entre fin 2016 et fin 2017, les encours de crédits distribués à la clientèle non financière des Pays de la Loire atteignent 101,7 milliards d’euros. La région se maintient ainsi au 8e rang des régions de France métropolitaine. Les crédits immobiliers connaissant la plus forte hausse, notamment en Loire-Atlantique et Vendée.
Chômage : au plus bas depuis 2009
En lien avec l’embellie économique, le repli du taux de chômage s’amplifie en 2017 (– 1,1 point sur un an, après – 0,4 point en 2016). Il s’établit à 7,3 % au 4e trimestre, son niveau de début 2009. Fin 2017, les Pays de la Loire affichent le plus faible taux des régions françaises. La baisse est similaire en France métropolitaine, pour s’établir à 8,6 % de la population active.
La baisse du nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) ralentit (– 1,0 %), après un recul plus marqué en 2016 (– 5,2 %). Avec les personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), la région compte 323 000 demandeurs d’emploi fin 2017, soit une hausse de 2,0 %. Cette augmentation est due en partie à la reprise économique qui génère un grand nombre de contrats courts, notamment en intérim.
Contexte national - L'économie française progresse vivement en 2017
La croissance de la zone euro au plus haut depuis 2007
En 2017, l’activité mondiale a accéléré : + 3,9 % après + 3,3 % en 2016. L’activité continue à reprendre quelques couleurs dans les pays émergents (+ 6,5 % après + 4,9 %) : l'activité chinoise se stabilise mais l’activité se reprend au Brésil et en Russie. Dans les économies avancées, l’activité accélère aussi (+ 2,3 % après + 1,7 % en 2016) essentiellement du fait des États-Unis (+ 2,3 % après + 1,5 %) portée par une reprise de la dépense publique et de l'investissement des entreprises. La croissance britannique se stabilise (+ 1,8 % après + 1,9 %). Dans la zone euro, l'activité accélère vivement : + 2,5 % après + 1,8 % avec des niveaux de confiance des entrepreneurs à des plus hauts historiques depuis 17 ans. L'accélération de l'activité dans la zone euro est surtout portée par le commerce extérieur avec des exportations très dynamiques (+ 5,3 % après + 3,4 %). L'investissement reste allant, aidé par la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui reste accommodante et maintient les taux d’intérêt à un niveau faible. Les disparités de croissance demeurent, l'Italie étant moins dynamique que ses principaux partenaires européens. Au total, le commerce mondial se reprend franchement en 2017, à + 5,3 % après + 2,0 %.
L’économie française accélère franchement en 2017
En 2017, le PIB français progresse de 2,2 % en volume, après + 1,2 % en 2016. Il s’agit de la plus forte croissance depuis 2011 (figure 1).
Le commerce extérieur contribue positivement à la croissance du PIB pour la première fois depuis 2012 (+ 0,1 point contre - 0,5 point en 2016) : en effet, les exportations sont particulièrement vigoureuses (+ 4,5 % après + 1,5 %) tandis que les importations accélèrent moins fortement (+ 4,0 % après + 3,0 %). Les entreprises stockent plus en 2017 (contribuant pour + 0,2 point à la croissance annuelle, après - 0,4 point en 2016), compensant le ralentissement de la demande intérieure.
En effet, la demande intérieure hors stocks ralentit un peu (contribution de + 1,8 point à la croissance du PIB en 2017 contre + 2,1 points en 2016), freinée par la consommation (ménages et administrations) dont la contribution au PIB passe à + 0,8 point en 2017 après + 1,5 point en 2016. Le ralentissement de la consommation des ménages (+ 1,1 % après + 2,0 %) provient en partie de celui de leur pouvoir d’achat (+ 1,3 % après + 1,8 %). Du côté de la demande publique, la consommation collective des administrations publiques marque légèrement le pas (+ 0,5 % après + 0,7 %) mais leur investissement accélère (+ 1,4 % après + 0,2 % en 2016 faisant suite à des replis les années précédentes dont - 4,6 % en 2015).
tableauFigure 1 – Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution
Consommation (ménages et APU*) | Investissement | Solde du commerce extérieur | Variation de stocks | Croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) | |
---|---|---|---|---|---|
2013 | 0,63 | -0,18 | -0,11 | 0,24 | 0,58 |
2014 | 0,76 | 0,01 | -0,53 | 0,71 | 0,96 |
2015 | 1,05 | 0,22 | -0,44 | 0,28 | 1,11 |
2016 | 1,45 | 0,61 | -0,49 | -0,40 | 1,17 |
2017 | 0,84 | 0,99 | 0,11 | 0,21 | 2,16 |
- * Administrations publiques.
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.
graphiqueFigure 1 – Évolution du PIB en volume et contributions à cette évolution
La vigueur de l’investissement contribue fortement à la croissance du PIB
L’investissement accélère nettement en 2017 (+ 4,5 % après + 2,8 % en 2016) jusqu’à dépasser son rythme de 2008. L’investissement des ménages progresse très fortement (+ 5,6 % après + 2,8 %), notamment du fait d’achats immobiliers très dynamiques. Malgré une diminution des livraisons de matériels militaires, l’investissement public accélère en 2017 (+ 1,4 % après + 0,2 %), porté par les dépenses en bâtiment et en travaux publics. Enfin, l’investissement des entreprises non financières, déjà dynamique en 2016 (+ 3,4 %), accélère encore en 2017 (+ 4,1 %). Le taux d’utilisation de leurs capacités de production atteint en fin d’année des niveaux inédits depuis la crise financière de 2008, tout comme l’ensemble des facteurs de tension sur l’offre (difficultés de recrutement et goulots de production).
L’accélération de l’emploi a conduit à une baisse d’un point du taux de chômage
L’emploi total accélère : + 261 000 sur un an fin 2017, après + 251 000 un an auparavant. Il est porté par l’emploi salarié marchand non agricole (+ 257 000 après + 213 000) qui bénéficie de l’accélération de l’activité. Ainsi, le taux de chômage en France entière baisse davantage que l’année passée, passant de 10,0 % fin 2016 à 9,0 % fin 2017.
Le pouvoir d’achat des ménages ralentit du fait de l’inflation
En moyenne annuelle, les prix de la consommation retrouvent une progression significative en 2017 après avoir stagné en 2016 (+ 1,3 % après - 0,1 %), tandis que le revenu disponible des ménages accélère nettement (+ 2,6 % après + 1,7 %), du fait de la vigueur des revenus d’activité et du patrimoine et de la modération des prélèvements obligatoires. L’accélération des prix l’emportant sur celle des revenus, le pouvoir d’achat des ménages ralentit légèrement en 2017 (+ 1,3 % après + 1,8 %, figure 2).
tableauFigure 2 – Évolution du pouvoir d'achat des ménages et de ses composantes
Pouvoir d'achat des ménages | Revenus d'activité | Revenus nets du patrimoine | Prestations sociales | Prélèvements obligatoires | Prix de la consommation | |
---|---|---|---|---|---|---|
2013 | -1,16 | 0,54 | -0,83 | 1,01 | -1,24 | -0,64 |
2014 | 1,21 | 0,87 | 0,20 | 0,86 | -0,62 | -0,11 |
2015 | 0,93 | 1,01 | 0,10 | 0,55 | -0,47 | -0,26 |
2016 | 1,83 | 1,26 | 0,18 | 0,63 | -0,39 | 0,13 |
2017 | 1,34 | 1,98 | 0,73 | 0,67 | -0,75 | -1,28 |
- Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.