Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'AzurBilan économique 2015 - Provence-Alpes-Côte d'Azur

En 2015, l'activité mondiale a légèrement ralenti, du fait d'un fléchissement de la croissance dans les pays émergents. Cela résulte notamment d'un nouveau ralentissement de l'activité en Chine, et d'importantes récessions au Brésil et en Russie. Dans les économies avancées, la croissance est en revanche restée robuste. En France, l'économie a continué d'accélérer en 2015. L'emploi salarié du secteur marchand non agricole s'est maintenu, après deux années consécutives de baisse et le taux de chômage est resté stable, à 10,3 %. Dans ce contexte plus favorable au niveau national, l'activité économique s'est améliorée en Provence-Alpes-Côte d'Azur, permettant un rebond des créations d'emplois. Le nombre de demandeurs d'emploi a toutefois continué à augmenter, du fait d'une croissance forte de la population active soutenue en particulier par l'augmentation tendancielle des taux d'activité. Dans la majorité des secteurs d'activité, la situation conjoncturelle a été plus favorable en 2015, notamment dans le tourisme. Ainsi, la fréquentation hôtelière est repartie à la hausse, après deux années de baisse. Dans la construction, la situation s'est améliorée sans que cela se traduise encore par des créations d'emploi.

Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur
Paru le :Paru le31/05/2016
Françoise Cazenave, DRAAF Provence-Alpes-Côte d'Azur
Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur- Mai 2016
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Agriculture - Une campagne agricole marquée par les excédents communautaires et une météo atypique

Françoise Cazenave, DRAAF Provence-Alpes-Côte d'Azur

L’année agricole 2015 est marquée par la crise de l'élevage. La poursuite de l'embargo russe, la suppression des quotas laitiers depuis le 1er avril et la baisse de la demande chinoise pénalisent le cours du lait.

Hormis la viticulture et les céréales qui ont bénéficié d'une météo favorable, les volumes agricoles ont diminué en 2015. Le froid tardif et les pluies de mars-avril ont limité l'offre des cultures de plein champs et des fruits d'été. La vague de chaleur début juillet a accéléré la consommation mais déstabilisé le marché du melon, en crise pendant plus d'un mois. Face à cette offre plutôt limitée, les prix des fruits et légumes ont globalement augmenté.

Insee Conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur

No 10

Paru le :31/05/2016

Année globalement favorable pour les fruits à noyaux

À cause de l'hiver doux, les arbres à noyaux ont subi une floraison tardive et groupée. Les températures excessives de juillet ont bloqué la maturité des variétés précoces et réduit les calibres (figure 1). La production de cerises et d'abricots, plus tardive qu'en 2014, a reculé de 10 %. Cette offre contrainte et l'intérêt marqué du consommateur pour les produits origine France ont permis de maintenir des cours à un niveau plus élevé qu'en 2014.

La production de pêches et nectarines a augmenté de 4 % sur des surfaces en repli. La météo a été extrêmement favorable à la consommation, particulièrement sur le haut de gamme. Les prix se sont maintenus à des niveaux élevés. La production régionale de pommes s'est globalement stabilisée avec des contrastes selon les variétés. Les prix ont été supérieurs à ceux de 2014. L'exportation reste le débouché privilégié de la Golden, la parité euro/dollar favorisant la compétitivité de l'origine France. L'année est décevante pour la poire d'été. Le rendement par hectare n'est pas favorable et la concurrence des fruits d'été a entraîné une chute des prix.

Figure 1Production de fruits et légumes en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Production de fruits et légumes en Provence-Alpes-Côte d'Azur
2015 Part dans la production nationale en 2015 (en %)
Production Rendement (en T/ha)
Volume (en tonnes) Évolution 2015 / 2014 (en %)
Fruits
Fraise 7 408 1,5 23,3 13,1
Pastèque 3 692 8,1 52,0 50,5
Abricot 22 203 -10,4 12,2 13,9
Cerise 17 107 -10,6 6,3 40,9
Pêche & nectarine 64 858 3,9 28,6 29,9
Poire 65 210 18,5 28,7 46,3
Pomme 386 699 -0,9 39,9 24,2
Raisin de table 29 593 -0,8 9,1 61,7
Figue 2 484 13,7 9,0 79,8
Olive (table et huile) 19 300 40,8 1,9 59,9
Légumes
Asperge 811 -3,7 2,9 4,0
Aubergine 6 210 3,2 45,0 22,4
Tomate 178 365 -1,6 131,9 23,3
dont sous serre & abri haut 117 407 -0,9 242,1 20,3
Laitues 59 842 -2,7 32,4 26,3
Chicorées 14 644 37,5 37,9 45,9
Concombre 11 579 -13,8 196,3 36,0
Courgette 33 370 -16,7 59,0 27,5
Carotte 8 816 -8,7 35,3 1,6
Chou-fleur 3 072 13,5 20,8 1,0
Melon 44 780 -1,0 19,5 16,9
dont sous serre & abri haut 12 081 4,5 28,3 35,4
Potiron, courge et citrouille 38 146 -4,5 31,5 41,5
Radis 3 330 0,0 15,0 6,3
  • Source : Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt Paca ; AGRESTE, données définitives pour 2014 et semi-définitives pour 2015

Une offre des légumes limitée favorisant la fermeté des cours

Les marchés des légumes de printemps sont restés stables en 2015. La campagne de commercialisation a été correcte pour l’asperge, l’artichaut, la laitue et le concombre, plus difficile pour la courgette du fait de la concurrence espagnole. Les productions de légumes d'été, tomates, poivrons, épinards, potirons, perturbées par les chaleurs de juillet, ont diminué. Cette offre limitée face à une demande soutenue, a permis une hausse des cours. À contrario, l'offre excédentaire de melons a provoqué une situation de crise conjoncturelle du 12 juillet au 14 août.

Les marchés des légumes d’automne ont été plutôt mal orientés. La météo douce en fin de saison n'a pas encouragé la consommation de la plupart des produits de saison. Elle a aussi accéléré les cycles de production de la salade d'hiver et du chou-fleur, provoquant des crises conjoncturelles.

Viticulture : une récolte un peu supérieure à la normale

En Paca, la prévision de récolte de 2015 s'établit à 4,4 millions d'hectolitres, soit un niveau supérieur à la moyenne des 5 dernières années (figure 2). Elle a toutefois reculé de 7 % par rapport à la campagne précédente en raison de rendements plus faibles.

La production régionale des AOP (69 % des volumes produits) a diminué de 5 %. Cette baisse a concerné à la fois les Bouches-du-Rhône (– 6 %), le Var (– 3 %) et le Vaucluse (– 4 %). Sur l'ensemble de la campagne de commercialisation août 2014 - juillet 2015, les prix ont continué de progresser (+ 2 %), après une hausse déjà marquée lors de la campagne précédente (+ 16 %).

Enfin, le recul des volumes régionaux de vins IGP a été très marqué (– 11 %), en particulier dans le Vaucluse.

Figure 2Viticulture en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Viticulture en Provence-Alpes-Côte d'Azur
2015 Évolution en %
2015 / 2014 2015 / moyenne 2010-2014
Superficie (en ha)
AOP autres que les vins doux naturels 63 650 -0,3 -2,1
Vins doux naturels en AOP 498 -2,2 -6,5
Ensemble des vins de qualité 64 148 -0,3 -2,1
Autres vins, jus et moûts 21 124 0,7 1,2
Vignes de cuve en production 85 272 -0,1 -1,3
Vignes de cuve non productives 2 581 -8,0 38,1
Superficie en vignes de cuve 87 853 -0,4 -0,5
Production (en hl)
AOP autres que les vins doux naturels 3 008 911 -4,5 8,1
Vins doux naturels en AOP 8 138 -13,5 -22,2
Ensemble des vins de qualité 3 017 049 -4,6 8,0
IGP, VSIG et autres 1 379 666 -10,5 11,6
dont IGP 1 211 301 -10,7 10,9
Production totale 4 396 715 -6,5 9,1
  • Source : Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt Paca ; AGRESTE, données définitives pour 2014 et semi-définitives pour 2015

La production céréalière toujours en baisse

En 2015, les surfaces en blé dur en Provence-Alpes-Côte d'Azur ont diminué de près de 5 % (figure 3). Mais la production a augmenté à la faveur de meilleurs rendements (+ 9 %). Cette hausse des rendements masque toutefois des contrastes au sein de la région, entre une forte progression sur le littoral (+ 22 %) et une diminution dans les départements alpins (– 7 %). Après deux années de forte hausse, la production de blé tendre a reculé de 3 % dans la région, conséquence d'une baisse à la fois des surfaces et des rendements. Depuis 2012, les ensemencements en riz continuent de chuter. Le rendement moyen a néanmoins été correct, grâce aux conditions météorologiques favorables. Les superficies en oléagineux ont fortement augmenté (+ 10 %). Elles se sont en partie substituées aux surfaces des céréales. En 2015, les cours de l'ensemble des céréales ont suivi la dépression des marchés dans un contexte d'alourdissement des stocks européens. Seul le cours du blé dur a résisté à cette baisse.

Figure 3Production en grandes cultures en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Production en grandes cultures en Provence-Alpes-Côte d'Azur
Surfaces Productions Rendements
2015 (en ha) 2015 / 2014 (en %) 2015 / moyenne 2010-2014 (en %) 2015 (en T) 2015 / 2014 (en %) 2015 / moyenne 2010-2014 (en %) 2015 / moyenne 2010-2014 (en %)
Blé tendre 10 988 -1,1 26,8 40 700 -3,4 20,9 -4,5
Blé dur 39 308 -4,8 -15,8 137 142 3,5 -18,6 -3,2
Seigle et Méteil 312 -4,6 -34,1 933 -8,8 -33,6 0,1
Orge & Escourgeon 12 218 6,0 24,8 44 926 10,7 16,4 -7,2
Avoine 1 560 1,4 -0,4 3 627 -2,7 -4,6 -4,3
Maïs 3 657 -30,0 -19,2 30 315 -30,1 -28,5 -12,4
Sorgho 1 441 -29,1 -9,2 6 701 -36,6 -20,3 -12,8
Triticale 3 308 -0,2 -5,0 12 776 -6,7 -6,8 -2,0
Autres céréales 358 -2,2 -40,2 657 14,5 -29,8 17,6
Riz 11 000 -4,0 -22,9 60 442 -4,2 -22,1 1,5
Total céréales 84 150 -4,6 -8,2 338 218 -3,7 -13,0 -5,3
Colza 3 395 2,7 7,4 6 706 -2,7 10,8 2,9
Tournesol 8 068 6,9 7,6 14 488 12,3 7,6 0,4
Soja 1 151 105,9 206,9 3 114 131,9 245,2 12,5
Autres oléagineux 81 -3,6 -35,0 129 18,1 -21,2 18,5
Total oléagineux 12 695 10,4 13,8 24 437 15,0 18,7 4,7
Protéagineux 2 398 25,1 17,6 4 413 -8,5 -8,0 -22,9
Jachères 19 662 0,0 5,4 /// 0,0 0,0 ///
  • Source : Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt Paca ; AGRESTE, données définitives pour 2014 et semi-définitives pour 2015

Marchés porteurs pour l'huile essentielle de lavande et lavandin

Les récoltes d'huiles essentielles ont été bonnes, malgré l'épisode caniculaire de juillet. La production de lavande, cultivée essentiellement sur le plateau d'Albion, a encore augmenté de 18 %. En quatre ans, la production d'huiles essentielles a progressé de 40 %. Ce phénomène est dû au développement de variétés tolérantes au virus du dépérissement et aux techniques de semis directs. La production de lavandins, en augmentation de 22 %, est estimée à 1 140 tonnes. La sauge sclarée, cultivée pour les qualités aromatiques et médicinales de ses feuilles, constitue la troisième production en volume d'huile essentielle. Elle a augmenté de 50 %, ses bons rendements encourageant une augmentation des surfaces.

Marchés moins favorables pour les agneaux

Les cours des agneaux de boucherie, en hausse de 25 % en sept ans, ont reculé de 2 % en 2015. Les débouchés traditionnels ont en effet été moins porteurs. Les agneaux d'automne ne satisfaisaient pas au poids requis pour la fête de l'Aïd et le marché à l'export des agneaux âgés de 2 mois et demi vers l'Italie et l'Espagne s'est fermé. En 2015, le prix du lait a fortement chuté (– 16 %) alors qu'il avait progressé en 2014 (+ 7 %) (figure 4). Dans le même temps, la collecte laitière et le nombre de vaches laitières ont reculé (respectivement – 4 % et – 2 %). Pour autant, les effectifs de l’ensemble des bovins ont augmenté de 3 % en 2015.

Figure 4Productions ovines et bovines en Provence-Alpes-Côte d'Azur

Unités : têtes de bétail et hectolitres
Productions ovines et bovines en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Unités : têtes de bétail et hectolitres)
2015 Évolution (en %)
2015 / 2014 2015 / moyenne 2010-2014
Bovins
Vaches laitières 7 364 -1,8 -1,8
Génisses laitières 6 847 1,4 0,9
Vaches nourrices 16 899 3,7 4,0
Génices nourrices 8 650 4,7 3,6
Autres bovins 29 844 2,9 5,8
Effectif total 69 604 2,6 3,7
Ovins
Agnelles 96 248 8,5 -3,8
Brebis mères 480 553 -5,6 -11,3
dont brebis mères traites 5 681 7,6 10,8
Autres ovins 217 779 -1,0 1,4
Effectif total 794 580 -2,8 -7,3
Lait
Lait de vache livré à l'industrie (en Hl) 221 105 -3,8 -13,8
Prix moyen (en €/Hl) 0,313 -15,7 -6,0
  • Source : Direction Régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt Paca ; AGRESTE, données définitives pour 2014 et semi-définitives pour 2015

Définitions

Appellation d’Origine Protégée / AOP

C’est la dénomination en langue française d'un signe européen. Créé en 1992, ce label protège « la dénomination d'un produit dont la production, la transformation et l'élaboration doivent avoir lieu dans une aire géographique déterminée avec un savoir-faire reconnu et constaté.

Indication Géographique Protégée / IGP

L’indication géographique protégée (IGP) désigne un produit dont les caractéristiques sont liées au lieu géographique dans lequel se déroule au moins sa production ou sa transformation selon des conditions bien déterminées. C’est un signe européen qui protège le nom du produit dans toute l’Union européenne.

Pour en savoir plus

« Ouvrir dans un nouvel ongletConjoncture agricole », la note de conjoncture trimestrielle, DRAAF Paca

« Ouvrir dans un nouvel ongletL’information statistique », site de la DRAAF Paca