Bilan économique 2015 - Centre-Val de Loire
Une année 2015 en demi-teinte Alors que l'activité mondiale ralentit légèrement, l'économie française accélère en 2015. Les évolutions nationales de l'activité et de l'emploi sont favorables (+ 1,3 % et + 0,5 %) ; le taux de chômage est quasi stable, plutôt orienté à la baisse. Cette situation se reflète au niveau régional, avec une hausse mesurée de l'emploi ( + 0,2 %) et un taux de chômage stable (9,7 %). Les échanges extérieurs ont été dynamiques au cours de l'année, favorisés par les produits pharmaceutiques et les parfums et cosmétiques. Des signes encourageants de reprise d'activité dans la construction et le transport se dégagent. Cependant, le nombre de demandeurs d'emploi progresse de 5,8 % et les créations d'entreprises ont été moins nombreuses qu'en 2014.
Chômage - Une demande d’emploi toujours en hausse
Christophe Le Guinio, Direccte Centre-Val de Loire
En 2015, en Centre-Val de Loire, la demande d’emploi continue d’augmenter. Le rythme de croissance pour les catégories ABC décélère par rapport à l’année précédente. Il demeure cependant plus soutenu qu’en France métropolitaine. Les seniors et les demandeurs d’emploi de longue durée sont encore fortement touchés. A l’inverse, la demande d’emploi du public jeune est en repli de 0,4%.
Insee Conjoncture Centre-Val de Loire
No 10
Paru le :31/05/2016
La région compte 218 000 demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A, B ou C à Pôle emploi (en données brutes) fin 2015, dont 135 200 sans aucune activité au cours du dernier mois (catégorie A) (figure 3). La hausse de la demande se poursuit à un rythme moindre de celui de 2014 (+ 5,8 % contre + 6,7 %). En France métropolitaine, elle progresse de 4,9 %. Concernant la seule catégorie A, l’augmentation régionale s’élève à 2,0 %, contre 2,4 % nationalement.
À l’inverse de l’année précédente, les femmes sont plus affectées par la hausse de la demande d’emploi toutes catégories confondues : 6,4 % contre 5,1 % pour les hommes. Cet écart provient de la forte hausse des demandeurs d’emploi ayant une activité réduite, soit les catégories B et C, majoritairement féminines.
La demande d’emploi de catégorie A, B ou C s’accroît dans tous les départements, le Cher, l’Indre et l’Indre-et-Loire dépassant la moyenne régionale.
tableauFigure 3 – Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2015 (millier) | Glissement annuel (1) | |||
---|---|---|---|---|
Catégories A, B, C | Catégorie A | Catégories A, B, C | Catégorie A | |
Hommes | 107,0 | 71,6 | 5,1 | 1,4 |
Femmes | 110,8 | 63,7 | 6,4 | 2,6 |
Moins de 25 ans | 36,0 | 22,1 | -0,4 | -6,3 |
25 à 49 ans | 131,2 | 79,2 | 5,8 | 1,8 |
50 ans ou plus | 50,7 | 34,0 | 10,4 | 8,5 |
Inscrits depuis un an ou plus | 101,5 | nd | 13,0 | nd |
Centre-Val de Loire | 217,8 | 135,2 | 5,8 | 2,0 |
France métropolitaine | 5 551,7 | 3 638,5 | 4,9 | 2,4 |
- nd : données non disponibles.
- (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2014 et le 31/12/2015.
- Note : données brutes.
- Sources : Pôle emploi ; Dares
Presque un demandeur d’emploi sur deux inscrit depuis un an ou plus
Le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée, c’est à dire inscrits depuis un an ou plus à Pôle emploi, progresse à un rythme plus soutenu dans la région qu’en France métropolitaine. Fin 2015, ce public représente 47 % de la demande d’emploi, soit 3 points de plus qu’en 2014 et 1,1 point de moins qu’en moyenne métropolitaine.
Sur les 101 500 demandeurs d’emploi de longue durée, plus de la moitié sont même inscrits depuis deux ans ou plus. La durée moyenne des inscriptions continue de s’allonger et atteint près de dix-neuf mois. Elle s’élève à vingt-neuf mois pour les seniors (50 ans ou plus) alors qu’elle est de huit mois pour les demandeurs de moins de 25 ans.
Des seniors toujours plus touchés
Les seniors continuent à être fortement touchés. En effet leur nombre augmente à un rythme plus rapide qu’en 2014 : 10,4 % en 2015 contre 9,2 % (catégories A, B et C). Avec 50 700 seniors demandeurs d’emploi fin 2015, ce public a doublé en sept ans. Les réformes successives, qui ont vu le report de l’âge légal de la retraite, l’allongement progressif de la durée de cotisation et la suppression de la dispense de recherche, concourent à cette évolution.
Repli de la demande d’emploi chez le public jeune
À l’inverse de l’année précédente, qui avait vu le nombre de demandeurs d’emploi progresser de 4,0 %, l’année 2015 se solde par un recul de 0,4 % du nombre de demandeurs d’emploi chez les jeunes.
Selon les départements, en 2015, les disparités sont fortes. Alors que le nombre de demandeurs d’emploi recule dans l’Eure-et-Loir et le Loiret, respectivement de 3,5 % et 2,0 %, les autres départements connaissent une évolution moins favorable.
Progression des offres collectées
En 2015, 98 200 offres d’emploi ont été déposées à Pôle emploi. Ce chiffre est en augmentation de 2,6 % par rapport à l’année précédente et concerne principalement les offres d’emploi durable (+ 5,6 %). Alors que les offres d’emploi reculent sensiblement dans la construction (-17 %), ou dans le domaine de l’installation et de la maintenance, (-10 %), elles progressent dans d’autres métiers, tels les services à la personne (+12 %) et le commerce (+10 %).
Stabilisation du chômage
Au quatrième trimestre 2015, dans la région, le taux de chômage atteint 9,7 % contre 9,8 % fin 2014. Il est inférieur de 0,3 point au niveau métropolitain (figure 1 et figure 2). Le Cher demeure le département le plus touché, devant le Loiret, alors que le Loir-et-Cher affiche le taux le moins élevé.
Le chômage progresse faiblement dans le Cher et l’Indre, tandis qu’il recule légèrement dans les autres départements.
tableauFigure 1 – Taux de chômage
2014 T4 | 2015 T1 | 2015 T2 | 2015 T3 | 2015 T4 (p) | Évolution 2015T4/2014T4 (point de %) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Cher | 10,6 | 10,5 | 10,6 | 10,7 | 10,8 | 0,2 |
Eure-et-Loir | 9,8 | 9,6 | 9,6 | 9,7 | 9,6 | -0,2 |
Indre | 9,6 | 9,4 | 9,5 | 9,8 | 9,8 | 0,2 |
Indre-et-Loire | 9,4 | 9,2 | 9,2 | 9,3 | 9,2 | -0,2 |
Loir-et-Cher | 9,2 | 8,9 | 9,0 | 9,0 | 8,9 | -0,3 |
Loiret | 10,2 | 10,0 | 10,0 | 10,0 | 10,0 | -0,2 |
Centre-Val de Loire | 9,8 | 9,6 | 9,6 | 9,7 | 9,7 | -0,1 |
France métropolitaine | 10,1 | 10,0 | 10,0 | 10,1 | 10,0 | -0,1 |
- p : données provisoires.
- Note : données CVS.
- Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé
tableauFigure 2 – Évolution trimestrielle du taux de chômage
Centre-Val de Loire | France métropolitaine | |
---|---|---|
1er trim. 2005 | 7,4 | 8,3 |
2e trim. 2005 | 7,5 | 8,4 |
3e trim. 2005 | 7,6 | 8,6 |
4e trim. 2005 | 7,8 | 8,7 |
1er trim. 2006 | 7,8 | 8,7 |
2e trim. 2006 | 7,6 | 8,6 |
3e trim. 2006 | 7,5 | 8,5 |
4e trim. 2006 | 7,1 | 8,0 |
1er trim. 2007 | 7,0 | 8,1 |
2e trim. 2007 | 6,7 | 7,8 |
3e trim. 2007 | 6,6 | 7,6 |
4e trim. 2007 | 6,2 | 7,2 |
1er trim. 2008 | 5,8 | 6,8 |
2e trim. 2008 | 6,1 | 6,9 |
3e trim. 2008 | 6,3 | 7,1 |
4e trim. 2008 | 6,6 | 7,4 |
1er trim. 2009 | 7,4 | 8,2 |
2e trim. 2009 | 8,0 | 8,8 |
3e trim. 2009 | 8,0 | 8,8 |
4e trim. 2009 | 8,4 | 9,2 |
1er trim. 2010 | 8,3 | 9,0 |
2e trim. 2010 | 8,2 | 8,9 |
3e trim. 2010 | 8,2 | 8,8 |
4e trim. 2010 | 8,1 | 8,8 |
1er trim. 2011 | 8,0 | 8,7 |
2e trim. 2011 | 8,0 | 8,7 |
3e trim. 2011 | 8,2 | 8,8 |
4e trim. 2011 | 8,4 | 9,0 |
1er trim. 2012 | 8,5 | 9,1 |
2e trim. 2012 | 8,7 | 9,3 |
3e trim. 2012 | 8,9 | 9,4 |
4e trim. 2012 | 9,2 | 9,7 |
1er trim. 2013 | 9,5 | 9,9 |
2e trim. 2013 | 9,5 | 10,0 |
3e trim. 2013 | 9,4 | 9,9 |
4e trim. 2013 | 9,3 | 9,7 |
1er trim. 2014 | 9,4 | 9,8 |
2e trim. 2014 | 9,3 | 9,7 |
3e trim. 2014 | 9,6 | 10,0 |
4e trim. 2014 | 9,8 | 10,1 |
1er trim. 2015 | 9,6 | 10,0 |
2e trim. 2015 | 9,6 | 10,0 |
3e trim. 2015 | 9,7 | 10,1 |
4e trim. 2015 | 9,7 | 10,0 |
- Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
- Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.
graphiqueFigure 2 – Évolution trimestrielle du taux de chômage

- Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
- Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.
Forte baisse de l’activité partielle
Le recours à l’activité partielle recule dans la région. De juillet 2014 à juin 2015, les établissements ont consommé 644 milliers d’heures d’activité partielle contre 1 140 entre mi-2013 et mi-2014.
L’Indre-et-Loire, l’Eure-et-Loir, et dans une moindre mesure l’Indre, ont eu davantage recours à ce dispositif.
Léger recul de l’apprentissage
Avec près de 12 300 entrées en 2015, l’apprentissage continue de décroître (figure 4). Par ailleurs, 14 500 contrats aidés ont été signés dans la région, dont sept sur dix dans le secteur non marchand. Les emplois d’avenir progressent, atteignant 3 400 contrats. Les contrats d’insertion dans la vie sociale (Civis) sont en forte baisse par rapport à 2014, ce qui s’explique par la montée en charge de la Garantie jeunes. En 2015, les missions locales des trois départements du sud de la région se sont en effet engagées dans un nouveau dispositif : la Garantie jeunes. Il s'adresse aux jeunes de 18 à moins de 26 ans, en situation de précarité, qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études. En 2016, la Garantie jeunes s'étendra au Loiret.
tableauFigure 4 – Nombre d'entrées dans les principales mesures d'accompagnement et d'aide à l'emploi
2014 | 2015 (p) | Évolution 2015/2014 | |
---|---|---|---|
Contrats en alternance | |||
Contrats de professionnalisation | nd | /// | /// |
Contrats d'apprentissage du secteur privé | 12 486 | 12 298 | -1,5 |
Emplois aidés du secteur marchand | |||
Contrat unique d'insertion - Contrat initiative emploi (CUI-CIE) | 1 449 | 3 028 | 109,0 |
Emplois d'avenir | 997 | 1100 | 10,3 |
Emplois aidés du secteur non marchand | |||
Contrat unique d'insertion - Contrat d'accompagnement à l'emploi (CUI-CAE) | 9 244 | 8 059 | -12,8 |
Emplois d'avenir | 2376 | 2 311 | -2,7 |
Mesures d'accompagnement des jeunes | |||
Contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS) (1) | 6 286 | 3 591 | /// |
- p : données provisoires.
- /// : absence de donnée due à la nature des choses.
- (1) : le chiffre de 2015 n'est pas comparable avec 2014, il concerne les contrats de janvier à octobre.
- Note : extraction en avril 2016.
- Source : Dares
Sources
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Définitions
Taux de chômage
Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).
On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...
Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.
Taux de chômage (BIT)
Activité partielle / Chômage partiel
Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.
Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.
Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.
Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».
En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.
L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...
Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM
Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.
Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD
Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.
Catégories de demandes d'emploi établies par Pôle Emploi
Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail en catégories A, B ou C. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les inscrits à France Travail sont regroupés en cinq catégories :
- catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
- catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
- catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
- catégorie D : inscrits non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
- catégorie E : inscrits non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).
Population active (BIT)
La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.
Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).
Documentation
Définitions (pdf, 72 Ko )