Bilan économique 2015 - Bourgogne-Franche-Comté
Dans un contexte de ralentissement global de l'activité mondiale, l'économie française s'accélère en 2015 et crée de nouveau des emplois. Toutefois, cette croissance retrouvée s'avère encore insuffisante pour enrayer la hausse du chômage. La Bourgogne-Franche-Comté présente, quant à elle, un bilan mitigé. La situation sur le marché de l'emploi ne présente pas de signe d'amélioration. Le bâtiment peine à sortir de la crise. En revanche, l'année a été très bonne pour le tourisme.
Chômage - Recul du chômage des jeunes, progression du chômage de longue durée et des plus de 50 ans
Alain Ribault, Insee
Fin 2015, le taux de chômage s’établit à 9,2 % en Bourgogne-Franche-Comté, soit une diminution de 0,3 point en un an. Les départements de la région enregistrent également des taux de chômage en baisse. Seuls les départements de la Côte-d’Or et de la Nièvre affichent des taux identiques à ceux de fin 2014 . Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi dans la région progresse par rapport à l’année dernière. Cette hausse concerne notamment les 50 ans et plus et les chômeurs de longue durée. Le nombre de demandeurs d‘emploi de moins de 25 ans, quant à lui, recule.
Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté
No 3
Paru le :31/05/2016
Recul du taux de chômage en Bourgogne-Franche-Comté
Fin 2015, le taux de chômage s’élève à 9,2 % en Bourgogne-Franche-Comté soit un repli de 0,3 point par rapport à fin 2014. Le taux régional demeure plus faible que celui observé en France métropolitaine où il atteint 10,0 %, en baisse de 0,1 point sur la même période.
Le taux de chômage diminue ou reste stable dans tous les départements de la région. En Côte-d’Or et dans la Nièvre, il se situe à un niveau identique à celui de la fin de l’année dernière. Dans le Jura, en Saône-et-Loire et dans l’Yonne, il baisse légèrement (entre 0,1 et 0,2 point). Le recul est plus prononcé dans le Doubs (– 0,4 point), dans le Territoire de Belfort (– 0,7 point) et en Haute-Saône (– 1,0 point) (figure 1).
Nouvelle progression du nombre de demandeurs d’emploi
Toutefois, cette baisse du taux de chômage dans la plupart des territoires de la Bourgogne-Franche-Comté ne signifie pas que le chômage recule dans la région. Le taux de chômage rapporte le nombre de chômeurs au sens du BIT vivant sur un territoire à la population active de ce territoire. L’évolution du taux de chômage dépend donc également de l’évolution de la population active. Par ailleurs, un chômeur au sens du BIT ne répond pas forcément aux mêmes critères qu’un demandeur d’emploi inscrit à Pôle emploi et inversement.
Ainsi, avec 220 400 demandeurs d’emploi de catégorie A,B,C inscrits à Pôle emploi, la région compte 7 500 demandeurs d’emploi de plus que par rapport à l’année précédente, soit une augmentation de 3,5 % en un an. Cette hausse est moindre que celle observée en moyenne en France métropolitaine sur la même période (+ 4,9 %) (figure 2). Cette progression s’avère plus faible que celle enregistrée l’année dernière où le nombre de demandeurs d’emploi s’était accru de plus de 11 000 individus.
Dans la région, le nombre de demandeurs d’emploi baisse uniquement en Haute-Saône (– 1,3 %). Dans les sept autres départements, le nombre de demandeurs d’emploi progresse. Les hausses les plus importantes concernent le Jura (+ 5,5 %), la Côte-d’Or (+ 5,0 %) et la Saône-et-Loire (+ 4,9 %). Dans les autres départements, elles sont plus contenues et souvent inférieures à la moyenne nationale.
La situation des demandeurs d’emploi de longue durée dans la région se dégrade
La situation des demandeurs d’emploi, inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus s’est fortement détériorée en 2015. Leur nombre progresse de 8,7 % en un an. Cette hausse succède à celle de 4,2 % relevée entre fin 2013 et fin 2014. Ainsi fin 2015, la région compte 99500 demandeurs d’emploi de longue durée. Dorénavant, ils représentent 45 % des demandeurs d’emploi inscrits en Bourgogne-Franche-Comté.
Dans la région, les hausses les plus élevées concernent les départements de la Saône-et-Loire, du Jura (+ 10,0 % chacun), et de la Côte-d’Or (+ 9,7 %). Dans l’Yonne (+ 9 %), le Doubs (+ 8,3 %), la Haute-Saône (+ 8 %) et la Nièvre (+ 6,7 %), le nombre de chômeurs de longue durée augmente également de manière significative. La hausse est plus contenue dans le Territoire de Belfort (+ 3,2 %).
Nouvelle hausse du nombre des demandeurs d’emploi de 50 ans et plus
Par rapport à la fin 2014, le nombre de demandeurs d'emploi âgés de 50 ans et plus progresse de 3 800. En valeur relative, l'augmentation (+ 7,8 %) est toutefois plus faible que celle de l’année dernière où elle atteignait 9,0 %.
Dans la région, le Jura enregistre la plus forte hausse du nombre de demandeurs d'emploi âgés de 50 ans ou plus (+ 11,9 %). L’augmentation s’avère également très marquée en Côte-d’Or (+ 9,2 %), en Saône-et-Loire (+ 8,6 %), dans le Territoire de Belfort (+ 8,2 %), dans le Doubs (+ 7,5 %) et dans l’Yonne (+ 7,0 %).
Le chômage des jeunes recule
Entre fin 2014 et fin 2015, le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans diminue de 3,7 % dans la région. Durant cette même période, 1 360 jeunes sont ainsi sortis des listes régionales de Pôle emploi. Tous les départements profitent de cette amélioration. Les baisses les plus notables concernent les départements de la Haute-Saône (– 10,9 %), du Territoire de Belfort (– 8,2 %) et du Jura (– 5,1 %).
tableauFigure 1 – Taux de chômage
2014 T4 | 2015 T1 | 2015 T2 | 2015 T3 | 2015T4 (p) | Évolution 2015T4/2014T4 (en points de %) | |
---|---|---|---|---|---|---|
Côte-d'Or | 8,7 | 8,6 | 8,6 | 8,7 | 8,7 | 0,0 |
Doubs | 9,7 | 9,5 | 9,5 | 9,6 | 9,3 | -0,4 |
Jura | 7,8 | 7,7 | 7,8 | 7,8 | 7,7 | -0,1 |
Nièvre | 9,5 | 9,4 | 9,5 | 9,7 | 9,5 | 0,0 |
Haute-Saône | 10,5 | 10,1 | 9,9 | 10,0 | 9,5 | -1,0 |
Saône-et-Loire | 9,4 | 9,3 | 9,2 | 9,3 | 9,2 | -0,2 |
Yonne | 10,0 | 9,8 | 9,9 | 9,9 | 9,8 | -0,2 |
Territoire de Belfort | 12,0 | 11,6 | 11,6 | 11,7 | 11,3 | -0,7 |
Bourgogne-Franche-Comté | 9,5 | 9,3 | 9,3 | 9,4 | 9,2 | -0,3 |
France métropolitaine | 10,1 | 10,0 | 10,0 | 10,1 | 10,0 | -0,1 |
- p : données provisoires.
- Notes : données CVS.
- Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.
tableauFigure 2 – Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2015 (en milliers) | Évolution 2015/2014 (en %) (1) | |||
---|---|---|---|---|
Catégories A, B, C | Catégorie A | Catégories A, B, C | Catégorie A | |
Hommes | 109,2 | 74,0 | 3,0 | -0,8 |
Femmes | 111,1 | 64,4 | 4,1 | 1,9 |
Moins de 25 ans | 35,4 | 22,2 | -3,7 | -7,9 |
25 à 49 ans | 131,8 | 80,0 | 4,0 | 0,7 |
50 ans ou plus | 53,2 | 36,2 | 7,8 | 5,8 |
Inscrits depuis un an ou plus | 99,5 | nd | 8,7 | nd |
Bourgogne-Franche-Comté | 220,4 | 138,4 | 3,5 | 0,5 |
France métropolitaine | 5 551,7 | 3 638,5 | 4,9 | 2,4 |
- nd : données non disponibles.
- (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2014 et le 31/12/2015
- Note : données brutes.
- Source : Pôle emploi ; DARES.
tableauFigure 3 – Évolution trimestrielle du taux de chômage
Bourgogne-Franche-Comté | France métropolitaine | |
---|---|---|
1er trim. 2005 | 7,4 | 8,3 |
2e trim. 2005 | 7,6 | 8,4 |
3e trim. 2005 | 7,7 | 8,6 |
4e trim. 2005 | 7,9 | 8,7 |
1er trim. 2006 | 8,0 | 8,7 |
2e trim. 2006 | 7,9 | 8,6 |
3e trim. 2006 | 7,8 | 8,5 |
4e trim. 2006 | 7,4 | 8,0 |
1er trim. 2007 | 7,4 | 8,1 |
2e trim. 2007 | 7,0 | 7,8 |
3e trim. 2007 | 6,9 | 7,6 |
4e trim. 2007 | 6,5 | 7,2 |
1er trim. 2008 | 6,1 | 6,8 |
2e trim. 2008 | 6,3 | 6,9 |
3e trim. 2008 | 6,6 | 7,1 |
4e trim. 2008 | 7,0 | 7,4 |
1er trim. 2009 | 8,0 | 8,2 |
2e trim. 2009 | 8,6 | 8,8 |
3e trim. 2009 | 8,5 | 8,8 |
4e trim. 2009 | 8,9 | 9,2 |
1er trim. 2010 | 8,7 | 9,0 |
2e trim. 2010 | 8,5 | 8,9 |
3e trim. 2010 | 8,4 | 8,8 |
4e trim. 2010 | 8,3 | 8,8 |
1er trim. 2011 | 8,1 | 8,7 |
2e trim. 2011 | 8,0 | 8,7 |
3e trim. 2011 | 8,1 | 8,8 |
4e trim. 2011 | 8,3 | 9,0 |
1er trim. 2012 | 8,3 | 9,1 |
2e trim. 2012 | 8,6 | 9,3 |
3e trim. 2012 | 8,8 | 9,4 |
4e trim. 2012 | 9,3 | 9,7 |
1er trim. 2013 | 9,4 | 9,9 |
2e trim. 2013 | 9,4 | 10,0 |
3e trim. 2013 | 9,2 | 9,9 |
4e trim. 2013 | 9,0 | 9,7 |
1er trim. 2014 | 9,1 | 9,8 |
2e trim. 2014 | 9,0 | 9,7 |
3e trim. 2014 | 9,2 | 10,0 |
4e trim. 2014 | 9,5 | 10,1 |
1er trim. 2015 | 9,3 | 10,0 |
2e trim. 2015 | 9,3 | 10,0 |
3e trim. 2015 | 9,4 | 10,1 |
4e trim. 2015 | 9,2 | 10,0 |
- Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
- Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.
graphiqueFigure 3 – Évolution trimestrielle du taux de chômage

- Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
- Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.
Sources
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Définitions
Taux de chômage
Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).
On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...
Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.
Taux de chômage (BIT)
Activité partielle / Chômage partiel
Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.
Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.
Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.
Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».
En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.
L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...
Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM
Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.
Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD
Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.
Catégories de demandes d'emploi établies par Pôle Emploi
Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail en catégories A, B ou C. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les inscrits à France Travail sont regroupés en cinq catégories :
- catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
- catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
- catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
- catégorie D : inscrits non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
- catégorie E : inscrits non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).
Population active (BIT)
La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.
Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).
Pour en savoir plus
« Pour comprendre… la mesure du chômage » Insee en Bref, mai 2016,
Pariente J., Ribault A., « La région n’a pas encore trouvé le chemin de la reprise », Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté, n°2, avril 2016