Le bilan économique 2014 en Auvergne

En France, en 2014, l'emploi salarié marchand non agricole recule légèrement (- 0,2 %), en raison du faible rythme de croissance de l'activité. En Auvergne, l'année est encore marquée par la crise. L'emploi salarié se stabilise mais le taux de chômage progresse pour atteindre 8,9 % en fin d'année. Les demandeurs d'emploi séniors sont les plus touchés. Le secteur de la construction est particulièrement affecté tant par les destructions nettes d'emploi que les défaillances d'entreprises ou le nombre, en berne, de mises en chantier. Globalement, le revenu des exploitations agricoles se maintient mais les situations divergent selon les activités. Le tourisme auvergnat est lui aussi en difficulté, le nombre de séjours dans les hôtels de la région est à son plus bas niveau depuis 2010.

Insee Conjoncture Auvergne
Paru le :Paru le29/05/2015
Alain Batifoulier, Insee
Insee Conjoncture Auvergne- Mai 2015
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Le marché du travail s’assombrit en 2014

Alain Batifoulier, Insee

En fin d’année 2014, le marché du travail se dégrade. En Auvergne, 8,9 % de la population active est au chômage contre 10,0 % en France métropolitaine. Sur un an, le taux de chômage augmente de 0,4 point dans les deux territoires. L’Allier et le Puy-de-Dôme sont les départements auvergnats les plus touchés par le chômage, mais aussi ceux où sa progression est la plus forte en 2014. Par ailleurs, les difficultés s’amplifient pour tous les actifs, notamment les demandeurs d’emploi les plus âgés et les plus anciennement inscrits à Pôle Emploi. Au 1er semestre 2014, le recours au chômage partiel se réduit par rapport à 2013.

Insee Conjoncture Auvergne

No 5

Paru le :29/05/2015

Forte hausse du taux de chômage

En Auvergne comme sur l’ensemble du territoire métropolitain, le marché du travail se détériore en 2014. Au 4e trimestre, 8,9 % de la population active auvergnate est au chômage contre 10,0 % à l’échelon métropolitain. L’Auvergne, la Bretagne et Rhône-Alpes sont les régions où ce taux est le plus faible. En Auvergne, comme en France métropolitaine, le taux de chômage augmente de 0,4 point par rapport au 4e trimestre 2013. En 2014, dans ces deux territoires, après avoir stagné au 1er trimestre, il progresse de façon continue.

L’Allier est le département auvergnat dans lequel le chômage est le plus prégnant : il concerne 10,6 % de la population active. L’écart avec les autres départements de la région se creuse en 2014. En effet, c’est dans l’Allier où le chômage augmente le plus par rapport au 4e trimestre 2013 (+ 0,6 point). Dans le Puy-de-Dôme, il croît au même rythme que la moyenne régionale. Ainsi, le taux de chômage concerne 8,7 % de la population active puydômoise fin 2014. En Haute-Loire, la hausse du chômage se limite à  0,2 point. Le Cantal est le seul département métropolitain, avec la Nièvre, à enregistrer un léger recul (– 0,1 point). L’écart entre le taux de chômage de la région et celui du Cantal continue donc de se creuser. Il s’élève à 2,5 points fin 2014. Avec 6,4 % de la population active au chômage au 4e trimestre, le Cantal fait ainsi partie des départements français les plus épargnés.

Difficultés accrues sur le marché du travail

En Auvergne, plus de 102 000 personnes sont inscrites à Pôle Emploi au 31 décembre 2014 (catégories A, B et C confondues - Données brutes). Près des deux tiers n’ont exercé aucune activité au cours du mois (catégorie A). Le nombre de ces demandeurs d’emploi augmente ainsi de 5,6 % sur un an, soit 0,2 point de moins qu’en France métropolitaine. Le nombre d’inscrits à Pôle emploi progresse dans tous les départements français. La Haute-Loire et le Cantal font partie de ceux où la hausse des demandeurs d’emploi de catégorie A est la plus limitée (+ 2,2 %).

En Auvergne, le nombre de femmes inscrites comme demandeuses d’emploi en catégorie A, B et C, croît moins vite que celui des hommes (+ 5,6 % contre + 6,6 % sur un an). Le constat est le même pour les demandeurs de la seule catégorie A. La dégradation du marché du travail concerne en premier lieu les demandeurs de 50 ans et plus. Leur nombre s’accroît de 9,7 % sur un an. En catégorie A, une demande sur quatre émane de ces séniors. Les jeunes, quant à eux, sont un peu moins touchés. Le nombre de demandeurs d’emploi âgés de moins de 25 ans augmente plus faiblement (+ 2,1 % toutes catégories confondues). Fin 2014, ils représentent 16 % des demandeurs d’emploi auvergnats.

Enfin, les personnes inscrites à Pôle emploi depuis plus d’un an deviennent également beaucoup plus nombreuses (+ 7,1 % sur un an) que fin 2013. En décembre 2014, elles représentent 45,5 % des demandes de catégorie A, B et C.

Le recours au chômage partiel se réduit

Pour s’adapter aux variations de leur activité tout en évitant de licencier leur personnel, les entreprises recourent aussi au chômage partiel (ou activité partielle). Ce dispositif leur permet, quand elles sont confrontées à des difficultés économiques passagères, de réduire ou de suspendre temporairement l’activité de tout ou partie de leurs salariés. Les employés soumis au chômage partiel perçoivent une rémunération, inférieure à leur salaire contractuel. Cette rémunération est financée par l’État et l’entreprise, et dans certains cas par l’Unédic.

En Auvergne, depuis 2011, le nombre d’heures consommées dans le cadre du recours au chômage partiel ne cesse de croître (+ 129,8 % entre 2011 et 2012, + 33,5 % entre 2012 et 2013). En 2014, la tendance semble s’inverser puisque le nombre d’heures consommées au cours du 1er semestre (274 600) est inférieur de 9,1 % à celui enregistré en 2013 sur la même période.

Figure 1Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2013 T4 2014 T1 2014 T2 2014 T3 2014T4 (p) Évolution 2014T4/2013T4 (en points de %)
Allier 10,0 10,2 10,2 10,5 10,6 + 0,6
Cantal 6,5 6,4 6,4 6,5 6,4 – 0,1
Haute-Loire 8,2 8,2 8,2 8,5 8,4 + 0,2
Puy-de-Dôme 8,3 8,4 8,4 8,6 8,7 + 0,4
Auvergne 8,5 8,6 8,6 8,8 8,9 + 0,4
France métropolitaine 9,6 9,7 9,7 9,9 10,0 + 0,4
  • p : données provisoires.
  • Note : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 2Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2014 (en milliers) Évolution 2014/2013 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 49,0 33,8 + 6,6 + 6,0
Femmes 53,2 30,4 + 5,6 + 5,1
Moins de 25 ans 16,8 10,5 + 2,1 + 0,7
25 à 49 ans 61,3 37,3 + 5,8 + 5,3
50 ans ou plus 24,1 16,5 + 9,7 + 9,7
Inscrits depuis un an ou plus 46,5 nd + 7,1 nd
Auvergne 102,2 64,2 + 6,1 + 5,6
France métropolitaine 5 291,8 3 552,9 + 6,4 + 5,4
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2013 et le 31/12/2014
  • Note : données brutes.
  • Source : Pôle emploi ; DARES.

Figure 3Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Auvergne France métropolitaine
1er trim. 2005 7,1 8,3
2e trim. 2005 7,3 8,4
3e trim. 2005 7,5 8,6
4e trim. 2005 7,6 8,7
1er trim. 2006 7,7 8,8
2e trim. 2006 7,6 8,6
3e trim. 2006 7,5 8,5
4e trim. 2006 7,2 8,0
1er trim. 2007 7,3 8,1
2e trim. 2007 7,0 7,8
3e trim. 2007 6,9 7,6
4e trim. 2007 6,4 7,1
1er trim. 2008 6,1 6,8
2e trim. 2008 6,4 7,0
3e trim. 2008 6,5 7,1
4e trim. 2008 6,9 7,4
1er trim. 2009 7,6 8,2
2e trim. 2009 8,1 8,8
3e trim. 2009 8,0 8,8
4e trim. 2009 8,3 9,1
1er trim. 2010 8,1 9,0
2e trim. 2010 8,0 8,9
3e trim. 2010 7,9 8,8
4e trim. 2010 7,8 8,8
1er trim. 2011 7,8 8,7
2e trim. 2011 7,8 8,6
3e trim. 2011 7,9 8,8
4e trim. 2011 8,0 8,9
1er trim. 2012 8,2 9,1
2e trim. 2012 8,4 9,3
3e trim. 2012 8,4 9,4
4e trim. 2012 8,7 9,7
1er trim. 2013 8,9 9,9
2e trim. 2013 8,8 10,0
3e trim. 2013 8,7 9,9
4e trim. 2013 8,5 9,6
1er trim. 2014 8,6 9,7
2e trim. 2014 8,6 9,7
3e trim. 2014 8,8 9,9
4e trim. 2014 8,9 10,0
  • Note : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Note : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 4Heures consommées d'activité partielle

en indice base 100 au 2009 T1
Heures consommées d'activité partielle (en indice base 100 au 2009 T1)
Auvergne France métropolitaine
1er trim. 2009 100 100
2e trim. 2009 127,06 103,93
3e trim. 2009 91,19 58,44
4e trim. 2009 106,54 81,43
1er trim. 2010 80,18 48,63
2e trim. 2010 47,48 32,47
3e trim. 2010 19,18 12,75
4e trim. 2010 16,69 19,03
1er trim. 2011 15,34 13,52
2e trim. 2011 8,67 11,44
3e trim. 2011 4,57 7,87
4e trim. 2011 10,56 17,81
1er trim. 2012 23,19 21,19
2e trim. 2012 19,9 16,37
3e trim. 2012 9,03 14,71
4e trim. 2012 37,82 39,96
1er trim. 2013 31,17 34,7
2e trim. 2013 26,77 22,17
3e trim. 2013 27,81 16,68
4e trim. 2013 34,31 31,08
1er trim. 2014 29,26 29,54
2e trim. 2014 23,38 21,57
  • Note : données brutes, hors conventions FNE et APLD (activité partielle de longue durée).
  • Source : DARES-DGEFP, extraction Sinapse.

Figure 4Heures consommées d'activité partielle

  • Note : données brutes, hors conventions FNE et APLD (activité partielle de longue durée).
  • Source : DARES-DGEFP, extraction Sinapse.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).