Le bilan économique 2014 en Auvergne

En France, en 2014, l'emploi salarié marchand non agricole recule légèrement (- 0,2 %), en raison du faible rythme de croissance de l'activité. En Auvergne, l'année est encore marquée par la crise. L'emploi salarié se stabilise mais le taux de chômage progresse pour atteindre 8,9 % en fin d'année. Les demandeurs d'emploi séniors sont les plus touchés. Le secteur de la construction est particulièrement affecté tant par les destructions nettes d'emploi que les défaillances d'entreprises ou le nombre, en berne, de mises en chantier. Globalement, le revenu des exploitations agricoles se maintient mais les situations divergent selon les activités. Le tourisme auvergnat est lui aussi en difficulté, le nombre de séjours dans les hôtels de la région est à son plus bas niveau depuis 2010.

Insee Conjoncture Auvergne
Paru le :Paru le29/05/2015
Jean-Yves Pouyet, Dreal
Insee Conjoncture Auvergne- Mai 2015
Consulter

Une année critique pour le secteur du logement

Jean-Yves Pouyet, Dreal

En 2014, les mises en chantier de logements diminuent de près de 17 % en Auvergne. Le marché de la promotion privée se redresse par rapport au niveau plancher très faible atteint en 2013, mais le niveau des transactions reste encore peu élevé.

En 2014, les autorisations de construction de logements continuent de décroitre. Elles atteignent un niveau historiquement bas de 5 200 autorisations. Tous les segments du marché -logements individuels comme collectifs- sont concernés, mais la déprise est plus forte pour les appartements. Dans les quatre départements auvergnats, la tendance est la même. Toutefois le Cantal et l’Allier sont particulièrement touchés. Les autorisations de locaux d’activités, quant à elles, reculent en 2014. Elles sont moins nombreuses qu’en 2012, année déjà plutôt faible. Cette baisse de l’ensemble des permis de construire en 2014 laisse présager une année 2015 plus que morose.

Insee Conjoncture Auvergne

No 5

Paru le :29/05/2015

Les mises en chantier de logements connaissent un recul conséquent

En Auvergne, 5 400 logements sont mis en chantier en 2014. Ce niveau d’activité est en repli de 16,9 % par rapport à l’année 2013. En France métropolitaine, le nombre de logements commencés baisse seulement de 11,0 % durant la même période.

Dans la région, c’est l’activité dans le secteur de la maison individuelle qui est la plus dégradée (– 23,6 % par rapport à 2013). Dans le collectif la baisse est beaucoup moins conséquente (– 3,8 % par rapport à 2013).

Les ouvertures de chantier reculent dans les quatre départements auvergnats, entre – 37,4 % dans l’Allier et – 7,7 % dans le Puy-de-Dôme.

La promotion privée : un niveau d’initiatives et de transactions encore bas mais en progression

En 2014, la baisse des ventes de logements neufs enregistrée depuis 2006 semble enrayée avec un rebond significatif des transactions (+ 13 %) par rapport à 2013. Toutefois le niveau des transactions s’établit à un niveau encore bas. Après le boom des années 2004-2007 (mise en place des dispositifs de défiscalisation), pendant lesquelles le volume annuel des mises en vente et des transactions dépassait les 1 500 unités, seulement 500 logements sont proposés à la vente en 2014 et 522 sont vendus. Toutefois ces niveaux représentent tant pour l’offre que la demande une amélioration du marché par rapport à 2013 (soit 339 mises en ventes pour 469 ventes).

Conséquences d’un nombre important d’abandon de projets et du différentiel ventes/mises en ventes légèrement positif, le stock de logements proposés à la vente diminue fortement en 2014 (– 31,5 %). Il atteint 452 unités, ce qui représente moins d’un an de commercialisation.

Le logement collectif, avec 465 appartements vendus, représente 89 % des transactions de la promotion privée régionale en 2014. Les ventes d’appartements neufs progressent de 13,1 % par rapport à l’année précédente, soutenues par une très légère baisse des prix. Toutefois les prix moyens des appartements se fixent aux alentours de 2 900 €/m2 ce qui place l’Auvergne parmi les régions les moins chères de métropole pour ces biens immobiliers. Par ailleurs, les transactions se concentrent sur l’agglomération clermontoise. Au niveau métropolitain, le marché est encore orienté à la baisse avec un recul annuel de 17,6 % des ventes de maisons et de 2,4 % des ventes d’appartements.

Les autorisations de logements en forte baisse en Auvergne

Au cours de l'année 2014, 5 200 permis de construire sont accordés en Auvergne (estimations en dates réelles). Ce niveau représente une diminution de 19,5 % vis-à-vis de 2013 qui s’inscrivait déjà en repli de 11,3 % par rapport à l’année précédente. Ce niveau d’autorisations apparaît comme l’un des plus faibles jamais observé dans la région. En 2009, au plus fort de la crise économique, les autorisations s’étaient repliées aux alentours de 7 100 logements. En France métropolitaine, le nombre de logements autorisés diminue également en 2014 mais de façon moins marquée(– 10,6 %).

En Auvergne, le nombre de permis de construire diminue plus fortement dans le secteur du logement collectif et de la résidence (– 24,6 %) que dans celui de la maison individuelle (– 16,1 %).

Les autorisations reculent dans les quatre départements auvergnats, avec plus ou moins d'intensité. Dans le Cantal et l'Allier, les baisses enregistrées sont les plus conséquentes, respectivement – 35,0 % et – 29,3 %. Le constat, également inquiétant, est toutefois moins marqué en Haute-Loire (– 14,2 %) et dans le Puy-de-Dôme (– 15,7 %). Ce faible niveau d’initiative laisse présager une année 2015 terne quant à l’activité du secteur du logement.

Diminution des surfaces autorisées de locaux non résidentiels

En Auvergne, 905 000 m2 de locaux non-résidentiels bénéficient d’un permis de construire en 2014, soit une diminution de 22,6 % par rapport à l'année précédente. Au niveau métropolitain, la baisse observée est deux fois plus faible.

En Auvergne, à l’exception de l’hébergement hôtelier pour lequel les surfaces progressent de 15,1 %, toutes les autorisations de locaux non-résidentiels déclinent avec plus ou moins d’intensité. Les surfaces commerciales et celles destinées aux entrepôts chutent respectivement de 37,6 % et 40,1 %. Celles des exploitations agricoles ou forestières, représentant près de la moitié des surfaces autorisées, reculent de 21,2 %. Le secteur industriel, avec une perte de surface de 0,9 %, apparaît quasi stable. Par nature, l’évolution des surfaces autorisées au niveau régional apparaît très fluctuante d’une année sur l’autre. Mais depuis 2005, la baisse des surfaces de locaux autorisés en Auvergne atteint 37 points contre 19 en France métropolitaine.

Figure 1Logements autorisés par département

en %
Logements autorisés par département (en %)
Logements en 2014 (nombre) Évolution 2014/2013 Évolution annuelle moyenne 2013/2008 (1)
Allier 700 – 29,3 – 15,2
Cantal 500 – 35,0 – 5,9
Haute-Loire 900 – 14,2 – 11,7
Puy-de-Dôme 3 200 – 15,7 + 0,9
Auvergne 5 200 – 19,5 – 5,7
France métropolitaine 356 800 – 10,6 – 2,5
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Figure 2Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type

en %
Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type (en %)
Auvergne France métropolitaine
Surfaces autorisées en 2014 (en milliers de m² ) Évolution 2014/2013 Évolution moyenne annuelle 2013/2008 (1) Évolution 2014/2013 Évolution moyenne annuelle 2013/2008 (1)
Artisanat 39 – 16,8 + 80,4 + 5,2 42,1
Bureaux 39 – 10,7 – 7,5 – 22,3 – 1,5
Commerce 109 – 37,6 + 12,7 – 14,1 + 0,6
Entrepôt 65 – 40,1 + 11,0 + 8,3 – 6,6
Exploitation agricole ou forestière 421 – 21,2 – 0,6 – 13,5 – 2,0
Hébergement hôtelier 21 + 15,1 + 5,3 – 16,1 + 3,5
Industrie 87 – 0,9 – 11,3 – 2,0 – 14,9
Service public ou d'intérêt collectif 123 – 19,9 + 1,7 – 19,7 – 0,9
Ensemble 905 – 22,6 + 1,3 – 11,5 – 3,1
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Figure 3Évolution de la construction de logements

en indice base 100 en 2005
Évolution de la construction de logements (en indice base 100 en 2005)
Logements autorisés - Auvergne Logements commencés - Auvergne Logements autorisés - France métropolitaine Logements commencés - France métropolitaine
2005 100 100 100 100
2006 109,01 98,08 109,31 105,82
2007 102,7 92,31 103,75 105
2008 78,38 74,04 85,58 85,5
2009 63,96 60,58 68,27 74,55
2010 72,07 70,19 85,54 89
2011 66,67 63,46 93,89 90,52
2012 65,77 61,54 86,5 85,39
2013 58,56 62,5 75,64 85,77
2014 46,85 51,92 67,27 76,38
  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels et collectifs.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Figure 3Évolution de la construction de logements

  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels et collectifs.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Figure 4Évolution de la construction de locaux non résidentiels

en indice base 100 en 2005
Évolution de la construction de locaux non résidentiels (en indice base 100 en 2005)
Locaux autorisés - Auvergne Locaux commencés - Auvergne Locaux autorisés - France métropolitaine Locaux commencés - France métropolitaine
2005 100 100 100 100
2006 86,53 108,13 109,96 108,65
2007 94,32 100,56 109,61 114,19
2008 75,85 84,13 106,44 103,37
2009 82,53 80,74 94,07 86,68
2010 76,2 69,04 96,06 78,44
2011 90,34 69,25 101,45 81,26
2012 66,86 60,5 97,97 74,29
2013 81,04 61,83 91,16 71,24
2014 62,73 80,7
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Figure 4Évolution de la construction de locaux non résidentiels

  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Figure 5Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Auvergne

en indice base 100 en 2005
Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Auvergne (en indice base 100 en 2005)
Logements neufs disponibles en fin d'année Logements neufs mis en vente Logements neufs vendus (réservés)
2005 100 100 100
2006 168,11 146,06 138,92
2007 210,88 122,27 117,09
2008 187,93 49,12 56,94
2009 101,19 26,79 55,49
2010 81,67 45,83 56,34
2011 98,96 47,24 39,78
2012 128,02 45,06 36,03
2013 98,36 19,92 30,83
2014 67,36 29,38 34,32
  • Note : données brutes.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
  • Source : SOeS, enquête ECLN.

Figure 5Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Auvergne

  • Note : données brutes.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
  • Source : SOeS, enquête ECLN.

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).