Bilan économique 2014 de Guadeloupe
En 2014, l'économie guadeloupéenne reste atone. L'attentisme des ménages maintient la consommation à un niveau relativement faible, tandis que l'absence de visibilité des entreprises a pour conséquence la poursuite des pertes d'emplois notamment dans la construction. Les échanges extérieurs sont en repli. En particulier, les importations de biens d'équipement et intermédiaires diminuent. Toutefois, les entreprises ont poursuivi leur investissement. Si l'activité touristique se maintient avec deux millions de passagers à l'aéroport Pôle Caraïbes, l'activité hôtelière marque le pas.
Commerce extérieur - Les échanges commerciaux se replient
Laurent Huault , Insee
Après une année 2013 positive, le commerce extérieur de la Guadeloupe se contracte en 2014. Le montant des importations est en repli de 5,1 % et celui des exportations hors produits pétroliers baisse de 10,4 %. Ce repli intervient dans un contexte de frilosité des entrepreneurs et de consommation atone des ménages. En corollaire, la demande des entreprises en biens importés diminue et celle des ménages demeure stable.
Insee Conjoncture Guadeloupe
No 01
Paru le :15/06/2015
Baisse modérée des importations
La baisse de la demande des entreprises entraîne une baisse des importations. En 2014, le montant des importations est de 2,59 milliards d’euros, en diminution de 5,1 % par rapport à 2013. Les trois quarts de cette baisse résultent de celle des achats d’équipements mécaniques et de matériels électriques, électronique et informatique. Les importations d'éléments en métal pour la construction chutent d’un quart en 2014 et les importations de ciment baissent de 15 %, traduisant un probable ralentissement du secteur de la construction en 2014. Les importations de pétrole raffiné qui représentent 18,3 % des importations sont en légère baisse. Hors produits pétroliers les importations baissent de 5,2 %.
La demande des ménages en biens de consommation est stable en 2014. Les importations de viandes, de boissons, de vêtements et de véhicules automobiles sont en légère hausse de 2,2 %, et représentent désormais 16,2 % des importations (15,1 % en 2013).
La métropole avec 56,1 % du montant des importations, reste le principal partenaire de la Guadeloupe en 2014, le niveau des importations étant stable en valeur. Derrière la métropole, les pays de l'Union Européenne et les États-Unis restent en deuxième et troisième position, et représentent respectivement 11,0 % et 9,4 % des importations. Ces deux partenaires commerciaux traditionnels perdent du terrain en 2014. Leurs importations baissent respectivement de 27,0 % et 20,4 % en valeur. Les échanges avec les pays voisins chutent : les importations en provenance des pays de la Caraïbe diminuent de plus de la moitié (– 5,0 %). En revanche, les importations de marchandises en provenance de la Chine augmentent de 20,2 % en valeur en 2014. La forte hausse des importations de pétrole raffiné fait plus que doubler l’ensemble des importations en provenance de Martinique.
Les exportations hors réexpéditions de produits pétroliers diminuent de 10,4 %
En 2014, les exportations de marchandises baissent de 21,2 %. Cette évolution s’explique par les variations des volumes de réexpédition de produits pétroliers et par des échanges exceptionnels en 2013 (vente de matériel médical et dentaire et d’un turboréacteur).
En dehors des réexpéditions de produits pétroliers, les exportations guadeloupéennes diminuent de 10,4 %. Les ventes de produits de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche sont en hausse de 2,8 %. Les ventes de bananes et de sucre sont en légère hausse, de respectivement 2,4 % et 2,0 %, celles des melons augmentent plus fortement (10 %). L’activité a été soutenue pour la production de rhum (hausse de 8,8 % des exportations).
Les exportations vers la métropole, partenaire privilégié de la Guadeloupe, sont stables en 2014 et représentent 59,5 % des échanges. Les exportations vers la Guyane s’affaissent de 73,7 %, mais elles étaient principalement composées en 2013 de réexpédition de produits pétroliers. Les exportations vers la Martinique occupent toujours la deuxième place, avec 21,1 % du montant des échanges.
tableauFigure_1 – Chiffres clés du commerce exterieur - Évolution des importations et exportations de la Guadeloupe de 2003 à 2014
2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | |
---|---|---|---|---|---|
Importations | 2 267 | 2 632 | 2 616 | 2 731 | 2 590 |
Exportations | 216 | 262 | 222 | 280 | 221 |
Solde des échanges de biens | -2 051 | -2 370 | -2 394 | -2 450 | -2 370 |
- Source : Douanes, calculs Insee
tableauFigure_2 – Repli des importations de biens d'équipement - Montants et évolutions des importations et des exportations par activité
Importations | Exportations | |||
---|---|---|---|---|
Valeur | Evolution en 2014 | Valeur | Evolution en 2014 | |
AZ - Agriculture, sylviculture et pêche | 52,7 | 2,2 | 39,0 | 2,8 |
DE - Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, éléctricité, déchets | 29,5 | -14,9 | 12,5 | -9,3 |
C1 - Denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac | 424,4 | 2,0 | 59,7 | -3,3 |
C2 - Produits pétroliers raffinés et coke | 475,3 | -4,1 | 12,6 | -73,8 |
C3 - Equipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique | 411,1 | -20,2 | 25,5 | -1,0 |
C4 - Matériels de transport | 246,0 | 4,3 | 16,6 | -44,2 |
dont industrie automobile | 203,2 | 2,1 | 5,6 | -9,5 |
C5 - Autres produits industriels | 932,5 | -2,8 | 54,0 | -13,0 |
dont pharmacie | 161,5 | 3,0 | 0,9 | -40,2 |
Autres | 19,0 | -14,5 | 0,8 | -10,7 |
Total | 2 590,4 | -5,1 | 220,8 | -21,2 |
- Source : Douanes, calculs Insee
tableauFigure_3 – Augmentation des exportations vers la métropole - Répartition des exportations selon leur destination de 2009 à 2014
France métropolitaine | Martinique | Union européenne hors France | Guyane | Etats-Unis | Caraïbe ACP | Caraïbe hors ACP | Autres | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2009 | 73 | 27 | 17 | 65 | 4 | 1 | 0 | 20 |
2010 | 72 | 34 | 14 | 66 | 2 | 2 | 2 | 24 |
2011 | 112 | 69 | 21 | 34 | 2 | 1 | 2 | 22 |
2012 | 126 | 38 | 31 | 9 | 2 | 2 | 4 | 10 |
2013 | 131 | 72 | 10 | 33 | 11 | 2 | 1 | 20 |
2014 | 131 | 47 | 16 | 9 | 3 | 1 | 1 | 13 |
- Source : Douanes, calculs Insee
graphiqueFigure_3 – Augmentation des exportations vers la métropole - Répartition des exportations selon leur destination de 2009 à 2014

- Source : Douanes, calculs Insee
tableauFigure_4 – Baisse des importations venues de la zone Caraïbe - Répartition des importations selon leur destination de 2009 à 2014
France métropolitaine | Union européenne hors France | Etats-Unis | Martinique | Caraïbe hors ACP | Caraïbe ACP | Guyane | Autres | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2009 | 1 160 | 259 | 141 | 99 | 96 | 21 | 6 | 248 |
2010 | 1 379 | 296 | 155 | 78 | 45 | 26 | 6 | 282 |
2011 | 1 395 | 277 | 308 | 66 | 139 | 89 | 7 | 353 |
2012 | 1 458 | 293 | 253 | 119 | 162 | 60 | 8 | 265 |
2013 | 1 476 | 389 | 307 | 73 | 138 | 78 | 6 | 264 |
2014 | 1 454 | 284 | 244 | 175 | 50 | 47 | 7 | 329 |
- Source : Douanes, calculs Insee
graphiqueFigure_4 – Baisse des importations venues de la zone Caraïbe - Répartition des importations selon leur destination de 2009 à 2014

- Source : Douanes, calculs Insee
Échanges de services et flux touristiques
Les chiffres publiés dans cet article portent sur les échanges de biens enregistrés par les douanes. Toutefois, ceci ne concerne qu’une partie des échanges : en effet, ne sont pas comptabilisés les échanges de services et les dépenses des touristes.
Pour information, les dépenses des touristes et les échanges de services représentaient en 2010 respectivement 36,9 % et 40,4 % du total des exportations. Les échanges de services représentaient cette même année 13,8 % de l’ensemble des importations.
En 2014, le nombre de passagers enregistrés par l’aéroport de Pointe à Pitre Pôle Caraïbe a augmenté de 2,7 %. Le développement des gîtes compense sans doute la baisse de 11,2 % du nombre de nuitées enregistréeS dans l’hôtellerie.
Espace Caraïbe
L’espace Caraïbe comprend toutes les îles de la Caraïbe, ainsi que les pays d’Amérique Centrale et du Sud qui possèdent une ouverture maritime sur la Caraïbe. Les échanges avec Porto-Rico sont confondus avec ceux des États-Unis faute de données les isolant. On y distingue un groupe de pays signataires de l’accord de libre échange de Cotonou (pays ACP de la Caraïbe) et ceux qui n’en font pas partie (« Pays non-ACP de la Caraïbe »), dans la mesure où ils ne bénéficient pas du même régime douanier dans leurs relations avec l’Union européenne et donc avec les départements français d’outre-mer.
Documentation
Définitions (pdf, 48 Ko )