Bilan économique 2014 du Limousin

En 2014, l'activité mondiale accélère légèrement : la reprise s'affermit dans les pays avancés tandis que la croissance fléchit dans la plupart des pays émergents. En France, l'économie ralentit nettement (+ 0,2 % après + 0,7 %). Dans ce contexte, l'emploi salarié enregistre une légère hausse et le taux de chômage progresse (+ 0,4 point par rapport à fin 2013 en France métropolitaine). En Limousin, l'activité continue de se dégrader. L'emploi se contracte pour la quatrième année consécutive et tous les secteurs d'activité sont touchés. Parallèlement, le taux de chômage et la demande d'emploi progressent tandis que la création d'entreprises se replie.

Insee Conjoncture Limousin
Paru le :Paru le29/05/2015
William Chateauvieux, Dreal Limousin - Mathieu Jammot, Cellule Économique du Limousin BTP
Insee Conjoncture Limousin- Mai 2015
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Construction : un contexte dégradé, des entreprises inquiètes

William Chateauvieux, Dreal Limousin - Mathieu Jammot, Cellule Économique du Limousin BTP

La crise du logement neuf se poursuit en 2014. Cette année encore, le nombre de mises en chantier est au plus bas depuis plus de deux décennies. Le nombre d’autorisations passe pour la première fois sous la barre des 2 000 logements en Limousin. La situation des entreprises du bâtiment ainsi que celles des travaux publics est de plus en plus inquiétante. La crise observée depuis 2008 se traduit, année après année, par des pertes d’emploi.

Insee Conjoncture Limousin

No 5

Paru le :29/05/2015

Pas de reprise des chantiers de logements

En 2014, avec près de 2 100 constructions neuves de logements, le secteur se replie fortement en Limousin (– 28 % par rapport à 2013) et de façon plus marquée qu’au niveau national (– 11 %). Des trois départements limousins, la Corrèze est la plus affectée (– 33 %), devant la Haute-Vienne (– 27,5 %) et la Creuse (– 13 %). Au final, la Haute-Vienne a comptabilisé 48 % des mises en chantier de logements, la Corrèze 37 % et la Creuse 15 %.

Figure 1Évolution de la construction de logements

en indice base 100 en 2005
Évolution de la construction de logements (en indice base 100 en 2005)
Logements autorisés - Limousin Logements commencés - Limousin Logements autorisés - France métropolitaine Logements commencés - France métropolitaine
2005 100 100 100 100
2006 104,48 94,92 109,31 105,82
2007 91,04 98,31 103,75 105
2008 71,64 76,27 85,58 85,5
2009 49,25 54,24 68,27 74,55
2010 62,69 62,71 85,54 89
2011 53,73 57,63 93,89 90,52
2012 46,27 47,46 86,5 85,39
2013 46,27 49,15 75,64 85,77
2014 29,85 35,59 67,27 76,38
  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels et collectifs.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Figure 1Évolution de la construction de logements

  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
  • Champ : logements individuels et collectifs.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Près de trois logements sur quatre construits dans la région en 2014 sont des maisons individuelles (contre 40 % au niveau national). Ce secteur est en repli pour la quatrième année consécutive en Limousin et ce recul est encore plus marqué cette année (– 31 % par rapport à 2013).

Les chantiers de logements collectifs et en résidences sont également en baisse, mais dans une moindre mesure (– 18 %).

Des autorisations de logements sous la barre des 2 000 logements

Les projets de construction de logements sont également au plus bas et en très forte baisse (– 37 % sur un an). Les trois départements sont affectés : – 33 % en Haute-Vienne, – 36 % en Corrèze et près de – 56 % en Creuse. Le secteur du collectif accentue ces résultats avec un repli de 66 % par rapport à 2013.

Figure 2Logements autorisés par département

en %
Logements autorisés par département (en %)
Logements en 2014 (nombre) Évolution 2014/2013 Évolution annuelle moyenne 2013/2008 (1)
Corrèze 700 -35,6 -8,0
Creuse 200 -55,9 -6,9
Haute-Vienne 1 100 -33,0 -8,9
Limousin 2 000 -37,3 -8,3
France métropolitaine 356 800 -10,6 -2,5
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Promotion immobilière neuve : un marché très difficile en 2014

Le marché du logement neuf poursuit sa baisse depuis le record historique de ventes de 2006.

Figure 3Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Limousin

en indice base 100 en 2005
Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Limousin (en indice base 100 en 2005)
Logements neufs disponibles en fin d'année Logements neufs mis en vente Logements neufs vendus (réservés)
2005 100 100 100
2006 89,15 76,84 110,7
2007 105,8 35,95 55,29
2008 88,72 20,07 18,86
2009 60,91 6,51 18,34
2010 46,89 6,56 15,67
2011 31,3 9,27 14,69
2012 27,29 10,84 12,66
2013 16,02 2,62 7,18
2014 19,07 6,99 5,81
  • Note : données brutes.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers .
  • Source : SOeS, enquête ECLN.

Figure 3Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Limousin

  • Note : données brutes.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers .
  • Source : SOeS, enquête ECLN.

Pour la première fois, le nombre de transactions passe sous la barre des 100 logements. Aucune vente dans le secteur de l'individuel n'a été comptabilisée l'année écoulée. Avec 89 ventes en 2014 (exclusivement des appartements), le recul est de près de 20 % par rapport à l'année précédente. Avec un coût de 2 664 euros par m², le Limousin reste la région la moins chère de France. Le prix des appartements est en légère hausse sur un an (+ 5,3 %). Cette tendance est toutefois peu significative compte tenu du faible volume des ventes.

Figure 4Ventes des maisons et des appartements neufs

en %
Ventes des maisons et des appartements neufs (en %)
Limousin France métropolitaine
En 2014 (nombre ou prix en euro) Évolution 2014/2013 Évolution moyenne annuelle 2013/2008 (2) En 2014 (nombre ou prix en euro) Évolution 2014/2013 Évolution moyenne annuelle 2013/2008 (2)
Maisons neuves
Nombre de ventes (1) 0 -100,0 nd 7 263 -17,6 -3,9
Prix moyen par maison nd nd nd 252 614 2,0 -0,2
Appartements neufs
Nombre de ventes (1) 89 -9,2 -16,7 78 558 -2,4 3,5
Prix moyen au m² 2 664 5,3 -0,2 3 862 -0,4 3,0
  • (1) : réservations avec dépôt d'arrhes.
  • (2) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le nombre de ventes ou le prix moyen si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • nd : donnée non disponible.
  • Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers.
  • Source : SOeS, enquête ECLN.

Les stocks disponibles à la vente en fin d'année (181 logements) ont légèrement augmenté mais restent bien en dessous des volumes observés au cours des dix dernières années (600 en moyenne).

La forte augmentation des mises en vente de nouveaux logements (147 en 2014 contre 55 en 2013) laisse présager une reprise du secteur pour cette année.

La construction de bâtiments non résidentiels en repli

Les surfaces de locaux commencés sont en recul de 14 % sur un an en Limousin. Seule la Corrèze affiche une progression (+ 10 %) alors que la Haute-Vienne et la Creuse sont en retrait (respectivement – 26 % et – 29 %). Seules les mises en chantiers de locaux industriels sont en hausse, mais cela ne compense pas la baisse dans les autres secteurs.

Les autorisations de locaux sont en recul de 11 % en Corrèze et près de 4 % en Creuse. Seule la Haute-Vienne résiste avec un gain de près de 2 % en 2014.

Figure 5Évolution de la construction de locaux non résidentiels

en indice base 100 en 2005
Évolution de la construction de locaux non résidentiels (en indice base 100 en 2005)
Locaux autorisés - Limousin Locaux commencés - Limousin Locaux autorisés - France métropolitaine Locaux commencés - France métropolitaine
2005 100 100 100 100
2006 105,13 110,42 109,96 108,65
2007 101,31 103,11 109,61 114,19
2008 98,83 110,11 106,44 103,37
2009 92,31 98,87 94,07 86,68
2010 87,22 79,89 96,06 78,44
2011 95,94 74,05 101,45 81,26
2012 82,83 70,14 97,97 74,29
2013 72,19 58,57 91,16 71,24
2014 68,47 80,7
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Figure 5Évolution de la construction de locaux non résidentiels

  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

Figure 6Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type

en %
Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type (en %)
Limousin France métropolitaine
Surfaces autorisées en 2014 (en milliers de m² ) Évolution 2014/2013 Évolution moyenne annuelle 2013/2008 (1) Évolution 2014/2013 Évolution moyenne annuelle 2013/2008 (1)
Artisanat 12 23,0 93,2 5,2 42,1
Bureaux 20 -21,8 -8,6 -22,3 -1,5
Commerce 65 25,7 -15,3 -14,1 0,6
Entrepôt 42 53,5 -9,8 8,3 -6,6
Exploitation agricole ou forestière 186 -29,5 -4,3 -13,5 -2,0
Hébergement hôtelier 2 -74,7 20,6 -16,1 3,5
Industrie 64 263,7 -23,4 -2,0 -14,9
Service public ou d'intérêt collectif 75 -14,3 4,8 -19,7 -0,9
Ensemble 466 -5,2 -6,1 -11,5 -3,1
  • (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
  • Note : données brutes provisoires en date réelle.
  • Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.

L’activité entretien-rénovation en repli mais porteuse d’espoir

Un ménage sur quatre est considéré comme vulnérable d’un point de vue énergétique pour ce qui concerne le logement, ce qui fait du Limousin une des régions les plus touchées. Dans ce contexte, l’activité entretien-rénovation résiste mieux que le marché du neuf mais ce secteur est aussi en repli en 2014.

Les différents dispositifs créés pour encourager les travaux tels que le Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) au niveau national ou le dispositif Énergie Habitat+ au niveau régional pourraient permettre à ce segment de l’activité bâtiment d’afficher une meilleure tenue dans les mois à venir.

L’activité des travaux publics se contracte

Le chiffre d’affaires affiché par la Fédération régionale des travaux publics pour les entreprises de travaux publics est en repli pour 2014. L’ensemble des enquêtes régionales disponibles rend compte de l’inquiétude des entrepreneurs. Ainsi, l’enquête menée auprès des entreprises routières fait état d’une baisse de 6 % du chiffre d’affaires sur un an et un solde d’opinion fortement marqué à la baisse concernant l’activité future.

Des conséquences sur l’emploi

La crise que connaît le secteur du BTP au niveau national et particulièrement en Limousin se traduit logiquement par des pertes d’emploi. Ainsi, la baisse observée depuis 2008 se poursuit en 2014 avec un repli des effectifs de 5 % par rapport à 2013 pour le secteur de la construction.

Méthodologie

La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie (MEDDE). Les mouvements relatifs à la vie du permis (dépôts, autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d’ouverture de chantier, déclarations d’achèvement des travaux) sont exploités à des fins statistiques.

Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.

En matière de logement, les séries d’estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d’autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l’ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l’information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d’ouverture de chantier.

Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d’enregistrement de la donnée dans l’application Sit@del2.

Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L’information est restituée selon la date effective de l’autorisation ou de la date de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d’estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.

D’autres données, produites à partir des informations collectées sur les formulaires (permis autorisés, déclaration de mise en chantier,…) sont disponibles sur le site du SOeS (Accueil > Logement – Construction > Construction > Logement (respectivement "Locaux non résidentiels") > onglet "résultats détaillés").

Pour en savoir plus