Note presse documentaire – Les agriculteurs
Afin d’éclairer le débat social, dans cette note presse documentaire, l’Insee propose une compilation de différents travaux, publications, fichiers réalisés ces dernières années et produits par l’Institut et certains autres services de la statistique publique relatifs à la situation des agriculteurs.
EMPLOIS
Insee
Sur l’emploi agricole, à partir de sources administratives, les Estimations annuelles d’emploi :
À fin 2022, l’emploi total dans l’agriculture en France (hors Mayotte) est de
619 000 personnes, soit 2 % de l’emploi total, dont 273 000 salariés et 346 000 non-salariés
– il s’agit pour l’essentiel d’exploitants agricoles.
En 1970 en France métropolitaine, il y avait 2,4 millions d’emplois dans l’agriculture
(dont 2,0 millions d’exploitants agricoles), soit 11,4 % de l’emploi total ; cette
part a diminué quasi continûment jusqu’à 2 % en 2022.
Ces données sont déclinées par départements et régions de France depuis 2011 (tableau 201) :
Une étude est dédiée à un portrait de la profession des agriculteurs, à partir des données de l’Enquête emploi en continu :
En 2019, les trois quarts des agriculteurs exploitants sont des hommes, une proportion
en hausse depuis quarante ans, et plus de la moitié sont âgés de 50 ans ou plus. En
moyenne, les agriculteurs ont une durée de travail hebdomadaire plus élevée que l'ensemble
des personnes en emploi, et ils travaillent très fréquemment le samedi ou le dimanche.
Agreste
Les résultats détaillés (catégorie d'emploi, type de production) sur l'emploi et la main d'œuvre agricole en 2020 (et en évolution par rapport à 2010) à partir du Ouvrir dans un nouvel ongletRecensement agricole , au niveau national, et déclinés par région.
Ouvrir dans un nouvel ongletLes estimations d'emploi agricole 2021 (par catégorie d'emploi, type des production)
REVENUS D’ACTIVITÉ
Insee
Sur les revenus professionnels des agriculteurs : un encadré sur les agriculteurs dans la publication annuelle sur les non-salariés est proposé depuis 2016. Le dernier millésime disponible porte sur 2021 :
Les données sont détaillées par grands secteurs d’activité agricole (culture de
céréales, vigne, etc.).
En 2021, les non‑salariés de l'agriculture imposés au régime réel (290 000 en
2021) retirent en moyenne 1 860 euros par mois de leur activité (2 070 euros en considérant
nul le revenu en cas de déficit). 15,6 % d’entre eux déclarent un revenu nul ou déficitaire.
Dans la production agricole, les revenus varient fortement d’une année sur l’autre,
en raison des fluctuations des prix, des aléas climatiques qui pèsent sur les récoltes,
et des aléas épizootiques qui pèsent sur les cheptels.
Agreste
Ouvrir dans un nouvel ongletHétérogénéité, déterminants et trajectoires du revenu des agriculteurs français, rapport de synthèse du projet de recherche Agr'income (2020)
RETRAITES
Drees
Sur le montant des pensions de retraite Ouvrir dans un nouvel ongletLes retraités et les retraites – Édition 2023 voir le tableau 4 de la fiche 5.
La pension moyenne perçue fin 2021 par les assurés ayant été principalement exploitants
agricoles durant leur carrière est de 840 euros, et de 930 euros pour les retraités
à carrière complète.
PATRIMOINE
Insee
Sur la distribution du patrimoine brut et sa composition, voir figures 1 et 2 de la fiche Insee Références Revenus et patrimoine 2021, ainsi que la fiche « Patrimoine net », figure 1 pour tenir compte des emprunts en cours.
Début 2018, pour un ménage d’agriculteurs exploitants en activité sur deux, le
patrimoine est supérieur à 613 700 euros, et pour un sur dix, il dépasse 1,8 million
d’euros.
Les agriculteurs et les indépendants accumulent des biens indispensables à leur
activité : leur patrimoine professionnel représente 64 % de leur patrimoine total
pour les agriculteurs et 32 % pour les artisans, commerçants et chefs d’entreprise.
Les différences en leur sein sont néanmoins importantes puisque 19 % des ménages dont
la personne de référence est indépendante ou agricultrice ne possèdent pas de patrimoine
professionnel.
NIVEAU DE VIE
Insee
L’Enquête sur les revenus fiscaux et sociaux (ERFS), enquête annuelle de référence sur les niveaux de vie et la pauvreté, fournit des
éléments sur la pauvreté et les niveaux de vie des « agriculteur, exploitant, artisan,
commerçant, chef d’entreprise ».
En 2019, 22,7 % des agriculteurs et artisans vivent sous le seuil de pauvreté
monétaire.
Son échantillon, environ 43 000 ménages en 2021, ne permet toutefois pas de fournir
des chiffres annuels assez précis sur la seule sous-catégorie des agriculteurs.
Pour étudier spécifiquement les niveaux de vie des agriculteurs, l’Insee a réalisé des études ponctuelles mobilisant plusieurs millésimes de l’ERFS ou le dispositif Filosofi s’appuyant sur des données fiscales, afin de disposer d’effectifs suffisants. Les données disponibles dans ces deux dispositifs varient, ce qui conduit à une définition différente des « agriculteurs » : les résultats décrits dans les enquêtes varient en fonction de cette définition.
Le niveau de vie des ménages agricoles est plus faible dans les territoires d’élevage mobilise le dispositif Filosofi 2018 et définit les ménages agriculteurs comme les
ménages déclarant des revenus agricoles dans leur déclaration fiscale.
Au sein des ménages agricoles, définis comme les ménages déclarant des revenus
agricoles dans leur déclaration fiscale, 50 % des personnes ont un niveau de vie par unité de consommation inférieur à 22 200 euros par an en 2018, soit 1 850 euros par mois.
Le taux de pauvreté des ménages agricole indiqué (18,1 %) doit être comparé avec le taux de pauvreté
pour l’ensemble des ménages issu de la même source (15,1 %).
Le taux de pauvreté des ménages agricoles s’élève à un peu plus de 18 % en 2018,
soit environ 3 points de plus que celui de l’ensemble de la population et 5 points
de plus que celui des ménages ayant un revenu d’activité.
Un peu plus d’un indépendant sur dix gagne moins de la moitié du Smic annuel et vit
sous le seuil de pauvreté mobilise l’enquête ERFS sur plusieurs années (2018 et 2019) pour disposer d’effectifs
suffisants, et définit les agriculteurs à partir de la profession déclarée en réponse
à l’enquête.
26 % des agriculteurs, définis comme les personnes se déclarant en tant que tels
en réponse à l’enquête sur les revenus fiscaux et sociaux, vivent sous le seuil de
pauvreté.
Les écarts de définition des ménages agriculteurs dans les deux études conduisent à des résultats différents. Les deux populations ne se recoupent en effet que partiellement : certains ménages déclarent des revenus agricoles sans se déclarer agriculteurs (ils peuvent exercer une autre profession par ailleurs). À l’inverse, certains individus se définissent comme agriculteurs sans déclarer de revenus agricoles (ils peuvent par exemple percevoir des salaires).
Études régionales en complément
- Des revenus agricoles élevés mais des disparités importantes (Hauts-de-France)
- Revenus des ménages agricoles : une affaire de famille (Nouvelle-Aquitaine)
- Des revenus agricoles modestes dans une région aux revenus élevés (Auvergne-Rhône-Alpe)
- Ménages agricoles en Bourgogne-Franche-Comté : des niveaux de vie plus faibles dans les territoires d’élevage bovins viande (Bourgogne-Franche-Comté)
- En Île-de-France, près de 10 000 ménages déclarent un revenu provenant d’une activité agricole (Île-de-France)
RESULTATS ECONOMIQUES DES EXPLOITATIONS AGRICOLES
Agreste
Ouvrir dans un nouvel ongletRésultats économiques des exploitations agricoles en 2022 (et évolutions 1990), détaillées par type de production agricole.
En 2022, dans un contexte de forte inflation liée au conflit en Ukraine et de
hausse de charges, et malgré une année particulièrement chaude et sèche qui a pesé
sur certaines productions, l’excédent brut d’exploitation (EBE) des exploitations
agricoles toutes orientations de production confondues atteint une moyenne de 84 080
€ par équivalent temps plein non salarié, soit une progression de 16,9 % par rapport
à 2021. Cette hausse intervient après une augmentation de 27,9 % entre 2020 et 2021.
Un tel niveau est historiquement haut, au-dessus de ceux observés depuis 1990, supérieur
de 45,2 % à la moyenne des 20 dernières années.
Toutes orientations confondues, seules 3,5 % des exploitations ont un EBE négatif,
proportion stable par rapport à 2021. Ce ratio est 3,5 fois plus élevé parmi les exploitations
maraîchères (12,3 %) et 2,3 fois plus important au sein des structures viticoles (8,3
%). 27,7 % de ces exploitations (soit 1,0 % de l’ensemble des exploitations) avaient
déjà un EBE négatif en 2021.
Après une forte progression de 59,9 % entre 2020 et 2021, le solde disponible
par équivalent temps plein non salarié progresse également en 2022 pour s’établir
à 49 580 € (+30,0 % par rapport à 2021). Ce « disponible » permet normalement de rémunérer
l’exploitant et de développer l’exploitation en investissant (autofinancement pouvant
être complété par un éventuel recours à l’emprunt). Toutes orientations confondues,
les prélèvements privés (prélèvements sur le résultat de l'exploitation effectués
par l'exploitant au cours de l'exercice), nets des cotisations sociales de l’exploitant,
s’établissent à 35 080 € en moyenne par exploitant. Ils progressent de 14,3 % par
rapport à 2021.
Ces augmentations s’expliquent essentiellement par la hausse globale des prix
agricoles. Seules les filières fruitières, horticoles et ovines-caprines connaissent
une baisse de leurs résultats.
RESULTATS MACROECONOMIQUES « Ferme » France
Insee – Comptes de l’agriculture
L’Insee estime un compte de l’agriculture qui permet de Ouvrir dans un nouvel ongletdécrire les résultats de cette activité économique. Sont estimées la production, les consommations intermédiaires, c’est-à-dire les
intrants mobilisés pour la réaliser cette production, et la valeur ajoutée, obtenue
par solde.
Cette valeur ajoutée retrace ainsi la richesse créée par l’agriculture en tant
qu’activité économique. Elle peut être augmentée des subventions perçues nettes des
impôts. Les indicateurs sont disponibles par actif, déflatés de l’évolution générale
des prix.
Le compte prévisionnel de l'agriculture pour 2023 :
Pour 2023, dans un contexte de repli des prix agricoles et d’accroissement des
charges, et selon les comptes prévisionnels de l’agriculture publiés en décembre 2023,
la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif de la "ferme" France diminuerait
de 4,1 % (9,0 % en termes réels, après correction de la hausse des prix).
Pour Ouvrir dans un nouvel ongletplus de détail (40 pages)
L’agriculture (y compris sylviculture et pêche) représente environ 2 % du PIB national.
Agreste
Ouvrir dans un nouvel ongletGraph’Agri - Données générales sur l'agriculture (fiches de synthèse).
Graph’Agri constitue une source d’informations statistiques dans les domaines
de l’agriculture, de la forêt, du territoire, de l’alimentation, de la pêche et des
industries agroalimentaires. L'ouvrage présente des fiches de synthèse sur une grande
variété de thèmes, nourries de tableaux, de graphiques et de cartes.
Services contributeurs
Insee – Institut national de la statistique et des études économiques
Agreste – Service statistique du ministère de l'agriculture et de la souveraineté
alimentaire
Drees – Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques,
service statistique ministériel dans les domaines de la santé et du social
Pour en savoir plus
Contacts presse :
Bureau de presse de l’Insee,
bureau-de-presse@insee.fr – 01 87 69 57 57
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