Insee Flash Centre-Val de Loire · Octobre 2025 · n° 99

La ruralité en Centre‑Val de Loire : neuf communes sur dix et un habitant sur deux

Les territoires ruraux regroupent l’ensemble des communes peu denses au sens de la grille communale de densité. Parmi les 1 754 communes du Centre‑Val de Loire, 1 615 sont classées comme rurales, soit plus de neuf sur dix (92 %). Ces communes accueillent près de la moitié de la population régionale (48 %). Cette proportion place le Centre‑Val de Loire au 6^e rang des régions les plus rurales de France. À titre de comparaison en France de province, la proportion de communes rurales est légèrement inférieure (89 %) et la part de la population qui y réside nettement plus faible (39 %).

Cette présence importante du rural est cependant marquée par une forte disparité entre les départements. D’un côté, l’Indre‑et‑Loire et le Loiret sont les départements les plus urbanisés de la région. Plus de 60 % de la population de ces départements vit dans des communes urbaines, principalement dans les agglomérations tourangelle et orléanaise. À l’inverse, l’Indre et le Loir‑et‑Cher se distinguent par leur caractère fortement rural : près des deux tiers de leurs habitants résident dans des communes rurales. La proportion d’habitants qui résident dans une commune rurale est moindre dans le Cher et l’Eure‑et‑Loir (respectivement 59 % et 53 %).

En Centre‑Val de Loire, sept grands pôles urbains concernent au moins 50 000 habitants (figure 1) : Chartres et Montargis dans les franges franciliennes ; Orléans, Blois et Tours sur l’axe ligérien ainsi que Bourges et Châteauroux au sud. La région apparaît donc organisée entre le sud, où s’étend une ruralité hors influence des grands pôles, et le nord, où l’armature urbaine structure davantage l’espace rural. Caractériser les communes rurales selon l’influence exercée par les grandes aires d’attraction des villes permet de classer ces communes rurales en plusieurs types. Ainsi, les territoires ruraux périurbains et non périurbains comportent des caractéristiques très différentes liées à leur proximité ou non avec un pôle d’emploi. Une commune rurale périurbaine est une commune rurale appartenant à une aire d’attraction des villes de plus de 50 000 habitants.

Plus d’un habitant sur cinq de la région réside dans une commune rurale non périurbaine (22 %) (figure 2), soit 560 000 habitants. Les communes rurales non périurbaines regroupent celles appartenant à des aires d’attraction des villes de moins de 50 000 habitants et celles hors d’aires d’attraction des villes. Dans l’Indre et le Loir‑et‑Cher, le nombre de communes rurales non périurbaines est le plus élevé parmi les départements de la région (168 communes). La proportion d’habitants y résidant est particulièrement forte (41 % et 38 %), soit plus du double de la moyenne observée en France de province (17 %). Dans le Cher, un quart des habitants (26 %) vit dans une commune rurale non périurbaine. L’Eure‑et‑Loir (19 %) et le Loiret (16 %) présentent des proportions plus faibles, tandis que l’Indre‑et‑Loire se distingue avec seulement 12 % de sa population concernée, soit la part la plus faible de la région.

Les habitants âgés de 20 à 30 ans sont sous représentés dans le rural (7,6 % contre 12,1 % dans l’urbain) (figure 3). Ce déficit reflète le départ d’une partie des jeunes vers les communes urbaines, notamment au passage à la vie adulte marqué par différentes transitions (fin des études initiales, insertion professionnelle, accès à un logement autonome, installation en couple, etc) [Insee, 2025; pour en savoir plus (2)] .

Cependant, la situation diffère selon leur proximité aux grands pôles urbains. Dans les communes rurales sous influence d’un pôle urbain de plus de 50 000 habitants la population est plus jeune. L’âge médian y est de 44 ans tandis qu’il atteint 50 ans dans le rural non périurbain.

Dans le rural périurbain 18,5 % des habitants ont moins de 15 ans contre 17,0 % dans l’urbain et 15,1 % dans le rural non périurbain. À l’opposé la part des personnes de plus de 65 ans est plus élevée dans le rural non périurbain (28,7 % contre respectivement 21,0 % dans le rural périurbain et 22,4 % dans l’urbain). En particulier, les communes rurales non périurbaines sont aussi celles où réside la proportion la plus élevée d’habitants de 85 ans ou plus (5,1 %).