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Insee Focus · Décembre 2023 · n° 316
Insee FocusEntre 2015 et 2021, la croissance démographique est deux fois plus élevée dans l’espace urbain que dans le rural 

Chantal Brutel (Insee)

Au 1er janvier 2021, 67 408 000 personnes vivent en France hors Mayotte, soit une croissance moyenne de 0,3 % par an depuis 2015, contre 0,5 % entre 2010 et 2015. Ce ralentissement est dû à une plus faible contribution du solde naturel dans toutes les régions à l’exception de la Guyane. Entre 2015 et 2021, la population baisse en Martinique et en Guadeloupe ; elle est stable dans les Hauts‑de‑France, le Grand Est, en Normandie, Centre‑Val de Loire et Bourgogne‑Franche‑Comté ; elle croît dans les autres régions. En Île‑de‑France, le rythme de croissance de la population est égal à celui de la France en dépit d’un solde migratoire très négatif. Son solde naturel est en effet le plus élevé après ceux de la Guyane et de La Réunion. Les régions ayant connu les plus fortes augmentations de population entre 2015 et 2021 sont les mêmes qu’entre 2010 et 2015. La population diminue dans 23 départements. La croissance démographique est deux fois plus élevée dans l’espace urbain (+0,4 %) que dans le rural (+0,2 %).

Insee Focus
No 316
Paru le :Paru le28/12/2023

Un ralentissement démographique lié à une baisse du solde naturel

Au 1er janvier 2021, 67 408 000 personnes vivent en France hors Mayotte (figure 1, sources). Entre 2015 et 2021, la population augmente de 0,3 % par an en moyenne, soit 203 000 habitants supplémentaires chaque année, l’équivalent de la commune de Reims. Cette augmentation de population est davantage tirée par le (+0,2 %) que par le (+0,1 %), mais il s’agit d’un ralentissement démographique : entre 2010 et 2015, l’augmentation était de 0,5 % par an en moyenne (encadré 1).

Figure 1 - Population des régions et taux de variation de la population

Figure 1 - Population des régions et taux de variation de la population - Lecture : Entre 2015 et 2021, la population de la région Auvergne-Rhône-Alpes augmente de 0,5 % par an, dont 0,3 % dû au solde naturel et 0,2 % dû au solde migratoire apparent.
Région Population 2021 Variation annuelle moyenne 2021/2015 Taux de variation annuel moyen
(en %)
(en nombre d’habitants) 2021/2015 2015/2010
Ensemble Dû au solde naturel Dû au solde migratoire apparent Ensemble Dû au solde naturel Dû au solde migratoire apparent
Île-de-France 12 317 279 39 189 0,3 0,8 -0,5 0,5 0,9 -0,4
Auvergne-Rhône-Alpes 8 114 361 39 444 0,5 0,3 0,2 0,8 0,4 0,3
Nouvelle-Aquitaine 6 069 352 26 312 0,4 -0,2 0,6 0,6 0,0 0,6
Occitanie 6 022 176 41 332 0,7 0,0 0,7 0,9 0,2 0,7
Hauts-de-France 5 995 292 -2 447 0,0 0,2 -0,3 0,2 0,4 -0,3
Grand Est 5 561 287 373 0,0 0,0 0,0 0,1 0,3 -0,2
Provence-Alpes-Côte d'Azur 5 127 840 19 977 0,4 0,1 0,3 0,4 0,3 0,2
Pays de la Loire 3 853 999 22 581 0,6 0,1 0,5 0,8 0,4 0,4
Bretagne 3 394 567 16 786 0,5 -0,1 0,6 0,6 0,1 0,5
Normandie 3 327 966 -1 861 -0,1 0,0 -0,1 0,2 0,2 -0,1
Bourgogne-Franche-Comté 2 800 194 -3 458 -0,1 -0,1 0,0 0,1 0,1 -0,1
Centre-Val de Loire 2 573 303 -882 0,0 0,0 0,0 0,2 0,2 0,0
La Réunion 871 157 3 405 0,4 1,0 -0,6 0,7 1,2 -0,5
Guadeloupe 384 315 -2 279 -0,6 0,3 -0,9 -0,3 0,6 -0,8
Martinique 360 749 -3 355 -0,9 0,1 -1,0 -0,7 0,4 -1,1
Corse 347 597 3 386 1,0 -0,1 1,1 1,1 0,0 1,1
Guyane 286 618 4 459 1,6 2,5 -0,9 2,6 2,3 0,2
France hors Mayotte 67 408 052 202 962 0,3 0,2 0,1 0,5 0,4 0,1
France métropolitaine 65 505 213 200 732 0,3 0,2 0,1 0,5 0,4 0,1
DOM hors Mayotte 1 902 839 2 230 0,1 0,9 -0,8 0,4 1,0 -0,6
  • Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Lecture : Entre 2015 et 2021, la population de la région Auvergne-Rhône-Alpes augmente de 0,5 % par an, dont 0,3 % dû au solde naturel et 0,2 % dû au solde migratoire apparent.
  • Champ : France hors Mayotte, limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2023.
  • Source : Insee, recensements de la population de 2010, 2015 et 2021, état civil.

Ce ralentissement s’explique par une moindre contribution du solde naturel à la croissance démographique, passée de 0,4 % par an en moyenne entre 2010 et 2015 à 0,2 % par an entre 2015 et 2021. Plusieurs facteurs expliquent la diminution du solde naturel. D’une part, le nombre de décès s’accroît, du fait de l’arrivée à des âges avancés des générations nombreuses du baby‑boom et, dans une moindre mesure, de l’épidémie de Covid‑19 sur la dernière année de la période. D’autre part, le nombre de naissances recule, avec la baisse de la fécondité et du nombre de femmes en âge de procréer.

Le rythme de la croissance démographique diminue entre 2015 et 2021 dans presque toutes les régions

Entre 2015 et 2021, le rythme de croissance de la population atteint ou dépasse 0,4 % par an dans neuf régions. Il est le plus élevé en Guyane (+1,6 %), Corse (+1,0 %), Occitanie (+0,7 %), Pays de la Loire (+0,6 %), Auvergne‑Rhône‑Alpes et Bretagne (+0,5 % chacune). À l’inverse, la population baisse en Martinique (-0,9 %) et en Guadeloupe (-0,6 %), sous l’effet de soldes migratoires apparents particulièrement négatifs, qui incluent les mouvements de population avec l’étranger et avec les autres régions françaises. En Centre‑Val de Loire, Normandie, Bourgogne‑Franche‑Comté, Hauts‑de‑France et Grand Est, la population est stable. En Guyane (+1,6 %), à La Réunion (+0,4 %) et en Île‑de‑France (+0,3 %), la hausse résulte d’une combinaison de deux phénomènes opposés : les soldes naturels y sont les plus élevés et les soldes migratoires apparents sensiblement négatifs.

Entre 2015 et 2021, le taux de croissance annuel de la population de la France hors Mayotte diminue par rapport à celui observé entre 2010 et 2015. Ce constat se retrouve dans toutes les régions, à l’exception de Provence‑Alpes‑Côte d’Azur où la croissance (+0,4 %) est stable. Le solde naturel qui était positif dans l’ensemble des régions entre 2010 et 2015, devient négatif en Bourgogne‑Franche‑Comté, Bretagne, Nouvelle‑Aquitaine et Corse. Sa contribution à la croissance démographique baisse dans toutes les régions, à l’exception de la Guyane. Entre les périodes 2010‑2015 et 2015‑2021, le rythme de croissance annuelle de la population diminue d’au moins 0,2 point dans toutes les régions hormis en Bretagne, Corse et Grand Est (-0,1 point chacune), et Provence‑Alpes‑Côte d’Azur (stabilité). Les régions ayant connu les plus fortes augmentations de population entre 2015 et 2021 sont les mêmes qu’entre 2010 et 2015.

Une plus forte croissance démographique dans l’Ouest, le Sud, la périphérie parisienne et la vallée du Rhône

Entre 2015 et 2021, la population baisse à un rythme de diminution moyen d’au moins 0,2 % par an dans 23 départements (figure 2). Le solde naturel est négatif dans la plupart de ces départements à l’exception de Paris, de la Guadeloupe, de la Marne, de la Martinique, du Territoire de Belfort, de la Somme et de l’Aisne. Pour l’essentiel, les départements qui perdent de la population sont localisés dans le quart Nord‑Est, le Centre et le Massif central. La population baisse fortement en Martinique et dans les départements de la Meuse et de la Haute‑Marne. Ces deux départements cumulent déficits naturel et migratoire apparent.

Figure 2a - Taux de variation annuel de la population par département entre 2015 et 2021

Figure 2a - Taux de variation annuel de la population par département entre 2015 et 2021 - Lecture : En 2021, la population de l’Ain est de 663 202 habitants. Entre 2015 et 2021, la population augmente de 0,8 % par an.
Département Population 2021 Taux de variation annuel moyen 2015-2021
(en %)
Ain 663 202 0,8
Aisne 527 468 -0,3
Allier 334 872 -0,3
Alpes-de-Haute-Provence 166 077 0,4
Hautes-Alpes 140 976 0,0
Alpes-Maritimes 1 103 941 0,3
Ardèche 331 415 0,4
Ardennes 268 859 -0,5
Ariège 154 596 0,2
Aube 311 329 0,1
Aude 376 028 0,4
Aveyron 279 649 0,0
Bouches-du-Rhône 2 056 943 0,3
Calvados 700 633 0,2
Cantal 144 226 -0,2
Charente 350 867 -0,1
Charente-Maritime 661 404 0,6
Cher 299 573 -0,5
Corrèze 239 784 -0,1
Côte-d'Or 535 503 0,1
Côtes-d'Armor 605 917 0,2
Creuse 115 702 -0,7
Dordogne 413 730 -0,1
Doubs 547 096 0,3
Drôme 519 458 0,5
Eure 598 934 -0,1
Eure-et-Loir 431 277 -0,1
Finistère 921 638 0,3
Corse-du-Sud 162 942 1,1
Haute-Corse 184 655 0,9
Gard 756 543 0,4
Haute-Garonne 1 434 367 1,2
Gers 192 437 0,1
Gironde 1 654 970 1,1
Hérault 1 201 883 1,2
Ille-et-Vilaine 1 098 325 0,9
Indre 217 228 -0,5
Indre-et-Loire 612 160 0,2
Isère 1 284 948 0,4
Jura 258 555 -0,1
Landes 422 976 0,8
Loir-et-Cher 328 504 -0,2
Loire 769 029 0,2
Haute-Loire 227 284 0,0
Loire-Atlantique 1 457 806 1,1
Loiret 684 561 0,3
Lot 174 942 0,1
Lot-et-Garonne 331 229 -0,1
Lozère 76 519 0,0
Maine-et-Loire 824 743 0,3
Manche 495 508 -0,1
Marne 565 292 -0,2
Haute-Marne 171 042 -0,8
Mayenne 305 933 -0,1
Meurthe-et-Moselle 732 486 0,0
Meuse 181 919 -0,8
Morbihan 768 687 0,5
Moselle 1 049 942 0,1
Nièvre 202 417 -0,7
Nord 2 611 293 0,0
Oise 828 838 0,1
Orne 276 973 -0,6
Pas-de-Calais 1 461 441 -0,1
Puy-de-Dôme 662 285 0,4
Pyrénées-Atlantiques 693 027 0,6
Hautes-Pyrénées 230 956 0,2
Pyrénées-Orientales 487 307 0,6
Bas-Rhin 1 152 662 0,5
Haut-Rhin 767 083 0,1
Rhône 1 893 692 0,6
Haute-Saône 234 296 -0,2
Saône-et-Loire 549 288 -0,2
Sarthe 566 058 -0,1
Savoie 442 468 0,5
Haute-Savoie 841 482 1,0
Paris 2 133 111 -0,6
Seine-Maritime 1 255 918 0,0
Seine-et-Marne 1 438 100 0,6
Yvelines 1 456 365 0,3
Deux-Sèvres 374 587 0,0
Somme 566 252 -0,2
Tarn 393 572 0,3
Tarn-et-Garonne 263 377 0,5
Var 1 095 337 0,7
Vaucluse 564 566 0,2
Vendée 699 459 0,8
Vienne 439 385 0,2
Haute-Vienne 371 691 -0,2
Vosges 360 673 -0,5
Yonne 333 385 -0,4
Territoire de Belfort 139 654 -0,6
Essonne 1 313 768 0,5
Hauts-de-Seine 1 635 291 0,3
Seine-Saint-Denis 1 668 670 0,8
Val-de-Marne 1 415 367 0,5
Val-d'Oise 1 256 607 0,6
Guadeloupe 384 315 -0,6
Martinique 360 749 -0,9
Guyane 286 618 1,6
La Réunion 871 157 0,4
  • Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Lecture : En 2021, la population de l’Ain est de 663 202 habitants. Entre 2015 et 2021, la population augmente de 0,8 % par an.
  • Champ : France hors Mayotte, limites territoriales communales en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2023.
  • Source : Insee, recensements de la population de 2015 et 2021, état civil.

Figure 2a - Taux de variation annuel de la population par département entre 2015 et 2021

  • Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Lecture : En 2021, la population de l’Ain est de 663 202 habitants. Entre 2015 et 2021, la population augmente de 0,8 % par an.
  • Champ : France hors Mayotte, limites territoriales communales en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2023.
  • Source : Insee, recensements de la population de 2015 et 2021, état civil.

Les fortes croissances démographiques se concentrent dans un nombre plus restreint de départements qu’auparavant, autour de Paris, le long de la façade atlantique, dans le Sud et dans le couloir rhodanien. La population de la Guyane, de l’Hérault, de la Haute‑Garonne, de la Loire‑Atlantique, de la Gironde, de la Corse-du-Sud et de la Haute‑Savoie a augmenté de 1 % ou plus en moyenne par an entre 2015 et 2021. À l’exception de la Guyane, l’excédent migratoire y est élevé.

Par rapport à la période quinquennale précédente, la croissance de la population est moindre dans tous les départements, à l’exception des Alpes‑Maritimes, Alpes‑de‑Haute‑Provence, Lot, Lozère et Hautes‑Pyrénées. Dans ces cinq départements, la contribution du solde naturel a diminué ou est restée stable mais est compensée par une hausse du solde migratoire apparent. À l’inverse, la croissance de population est plus faible d’au moins 0,5 point dans neuf départements par rapport à la période 2010‑2015, en raison de la baisse des soldes naturel et migratoire apparent.

La croissance démographique est plus élevée dans l’espace urbain

L’évolution de la population des territoires est différente selon leur degré d’urbanisation ou de ruralité (figure 3, encadré 2). Entre 2015 et 2021, la population augmente deux fois plus rapidement dans l’espace urbain que dans l’espace rural dans son ensemble (+0,4 % en moyenne par an, contre +0,2 %).

Figure 3 - Variation de la population entre 2015 et 2021 et entre 2010 et 2015, selon le type d'espace

Figure 3 - Variation de la population entre 2015 et 2021 et entre 2010 et 2015, selon le type d'espace - Lecture : Entre 2015 et 2021, la population augmente en moyenne de 0,4 % par an dans l’espace urbain, dont +0,4 % dû au solde naturel et 0,0 % dû au solde migratoire apparent.
Type d’espace Population 2021 Variation annuelle moyenne
2021/2015
en nombre d’habitants
Taux de variation annuel moyen
2021/2015
(en %)
Taux de variation annuel moyen
2015/2010
(en %)
Ensemble Dû au solde naturel Dû au solde migratoire apparent Ensemble Dû au solde naturel Dû au solde migratoire apparent
Urbain 45 423 082 164 640 0,4 0,4 0,0 0,5 0,5 -0,1
Urbain densément peuplé 25 664 696 94 112 0,4 0,6 -0,2 0,5 0,7 -0,3
Urbain de densité intermédiaire 19 758 386 70 528 0,4 0,1 0,3 0,5 0,3 0,2
Rural 21 984 970 38 322 0,2 -0,1 0,3 0,5 0,1 0,4
Rural sous influence des pôles 17 587 235 44 197 0,3 0,0 0,3 0,6 0,2 0,4
Rural hors influence des pôles 4 397 735 -5 875 -0,1 -0,5 0,4 0,1 -0,2 0,4
Ensemble 67 408 052 202 962 0,3 0,2 0,1 0,5 0,4 0,1
  • Note : Les taux de variation sont arrondis au plus près de leurs valeurs réelles. La somme des taux dus aux soldes naturel et migratoire peut être de fait légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Lecture : Entre 2015 et 2021, la population augmente en moyenne de 0,4 % par an dans l’espace urbain, dont +0,4 % dû au solde naturel et 0,0 % dû au solde migratoire apparent.
  • Champ : France hors Mayotte, limites territoriales communales en vigueur au 1er janvier 2023.
  • Source : Insee, recensements de la population de 2010, 2015 et 2021, état civil.

Au sein de l’urbain, la population croît au même rythme quelle que soit sa densité, mais les causes en sont différentes. Dans l’urbain densément peuplé, la croissance est soutenue par un solde naturel positif (+0,6 %) malgré un solde migratoire négatif (-0,2 %). À l‘inverse, l’évolution de la population dans l’urbain de densité intermédiaire est portée par un solde migratoire positif (+0,3 %).

La moindre croissance de la population rurale s’explique par un solde naturel négatif malgré la contribution positive du solde migratoire apparent. Au sein de l’espace rural, la population est stable dans les communes hors influence des pôles : le déficit des naissances par rapport aux décès est compensé par un solde migratoire apparent positif. Elle augmente à l’inverse dans les communes sous influence des pôles (+0,3 %), où la croissance démographique est aussi portée par le solde migratoire apparent.

Entre 2015 et 2021, la croissance démographique est plus élevée dans l’espace urbain que dans l’espace rural, alors qu’elle était identique entre 2010 et 2015. La croissance de la population de l’espace urbain est toutefois un peu plus faible qu’au cours des cinq années précédentes. La baisse est plus marquée dans l’espace rural : le solde naturel est devenu négatif et le solde migratoire apparent a diminué. Dans le rural hors influence des pôles, le déficit des naissances sur les décès s’est particulièrement amplifié.

Encadré 1 - Le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant cinq ans) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2015‑2021) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont ainsi fondées sur une période de six ans pour la plus récente (2015‑2021) et une période de cinq ans (2010‑2015) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire apparent et du solde naturel sur ces périodes de durées différentes n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

Encadré 2 - La grille de densité

La grille communale de densité permet de classer les communes en fonction du nombre d’habitants et de la répartition de ces habitants sur leur territoire. Plus la population est concentrée et nombreuse, plus la commune est considérée comme dense.

Plus précisément, la définition retenue par l’Union européenne s’appuie sur le découpage du territoire en carreaux de 1 kilomètre de côté et sur l’agrégation de carreaux de densité équivalente, définissant des « taches » ou « clusters ». Chaque commune est ensuite affectée dans une catégorie en fonction de la part de la population communale comprise dans les différents types de cluster.

Elle permet de distinguer quatre types de commune :

• les communes densément peuplées ;

• les communes de densité intermédiaire ;

• les communes peu denses ;

• les communes très peu denses.

Les communes rurales sont les communes peu denses ou très peu denses. Afin de qualifier plus précisément les communes rurales, le zonage en aires d’attraction des villes est utilisé. Il permet de distinguer les communes rurales sous influence des pôles et les communes rurales hors influence des pôles.

Publication rédigée par :Chantal Brutel (Insee)

Sources

Les données de population au 1ᵉʳ janvier 2021 dans les limites territoriales des communes existant au 1ᵉʳ janvier 2023 sont officielles dès leur authentification par décret. Ces populations officielles entrent en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2024.

Les statistiques sur les naissances et les décès sont issues de l’exploitation des informations d’état civil transmises par les mairies à l’Insee.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une période. On parle d’accroissement naturel ou d’excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.

Le solde migratoire apparent est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire. À l’échelle nationale, il ne comprend que les mouvements de personnes avec l’étranger ; au niveau infranational (région, département, zonage géographique d’étude), il inclut également les mouvements de personnes avec le reste du territoire français. Le solde migratoire apparent national est égal à la somme des soldes migratoires apparents infranationaux. Ce concept est indépendant de la nationalité.

La population municipale (concept défini par le décret n° 2003‑485 publié au Journal officiel du 8 juin 2003, relatif au recensement de la population) comprend les personnes ayant leur résidence habituelle sur le territoire de la commune, dans un logement ou une communauté, les personnes détenues dans les établissements pénitentiaires de la commune, les personnes sans-abri recensées sur le territoire de la commune et les personnes résidant habituellement dans une habitation mobile recensée sur le territoire de la commune.

Pour en savoir plus

Publications régionales parues simultanément.

Brutel C., « En 2021, des déménagements un peu plus nombreux qu’avant la crise sanitaire depuis l’Île-de-France vers les autres régions », Insee Première n° 1954, juin 2023.

Brutel C., « La croissance démographique s’atténue dans presque toutes les régions entre 2014 et 2020 », Insee Focus n° 282, décembre 2022.

D'Alessandro C., Levy D., Regnier T., « Une nouvelle définition du rural pour mieux rendre compte des réalités des territoires et de leurs transformations », in La France et ses territoires, coll. « Insee Références », édition 2021.

Vallès V., « Une croissance démographique marquée dans les espaces peu denses », Insee Focus n° 177, décembre 2019.