Les ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie : plus souvent cadres ou indépendants, quinquagénaires ou sexagénaires, avec un patrimoine diversifié

Niveau de vie et patrimoine sont très liés. En effet, les revenus des ménages conditionnent directement leurs capacités d’épargne (ce qu’ils ne consomment pas) et donc leur capacité à se constituer un patrimoine. Par ailleurs, pour les mieux dotés, le patrimoine génère souvent des revenus du capital (intérêts de produits financiers, revenus locatifs, etc.) qui contribuent à augmenter leur niveau de vie.

En 2021, en France hors Mayotte, 5,3 % des ménages, soit 1,6 million de ménages, font partie à la fois des 10 % des ménages les mieux dotés en patrimoine brut et des 10 % des ménages les plus aisés en matière de niveau de vie (figure 1). Autrement dit, parmi les 10 % des ménages les mieux dotés en patrimoine, 53 % appartiennent également aux 10 % les plus aisés en matière de niveau de vie. Ces ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie disposent d’un patrimoine brut de plus de 716 300 euros et d’un niveau de vie de plus de 39 100 euros par an. 45 % d’entre eux font même partie du top 5 % des niveaux de vie comme des patrimoines : ils possèdent plus de 1 034 600 euros de patrimoine brut, avec un niveau de vie supérieur à 49 500 euros par an.

Deux groupes de ménages leur ressemblent partiellement : ils ont soit uniquement un haut patrimoine, c’est‑à‑dire qu’ils font partie des 10 % les mieux dotés en patrimoine brut mais ont un niveau de vie inférieur au 9^e décile, soit uniquement un haut niveau de vie, c’est‑à‑dire qu’ils font partie des 10 % les plus aisés en niveau de vie mais ont un patrimoine brut inférieur au 9^e décile. Ces deux groupes représentent chacun 4,7 % des ménages en 2021. Ainsi, haut niveau de vie et haut patrimoine sont très liés, mais ce lien n’est pas systématique : parmi les 10 % de ménages aux plus hauts patrimoines, la moitié ne font pas partie des 10 % de ménages aux plus hauts niveaux de vie et parmi les 10 % de ménages aux plus hauts niveaux de vie, la moitié ne font pas partie des 10 % de ménages aux plus hauts patrimoines.

La moitié des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie ont un niveau de vie supérieur à 55 300 euros par an, soit 2,7 fois plus que l’ensemble des ménages, qui disposent d’un niveau de vie médian de 20 700 euros (figure 2 ; sources). L’écart est plus prononcé pour le patrimoine : les ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie ont un patrimoine brut médian de 1 192 300 euros, soit 6,7 fois le patrimoine médian de l’ensemble des ménages. Le patrimoine brut ne comprend pas la déduction des éventuels emprunts. En matière de patrimoine net (c’est‑à‑dire le patrimoine effectivement détenu au moment de l’enquête), ce ratio s’élève même à 8,6 fois, dans la mesure où les ménages les mieux dotés sont également en moyenne moins endettés proportionnellement à leur patrimoine. Les inégalités de patrimoine sont en effet plus fortes que celles de niveau de vie (encadré). Cela s’explique notamment par le fait que le patrimoine s’accumule tout au long de la vie : il s’agit d’un stock, alors que les revenus correspondent à un flux. D’une part, il y a mécaniquement des écarts entre les ménages les plus âgés et les plus jeunes. Ces derniers n’ont eu le temps ni de se constituer un patrimoine grâce à leur épargne, ni de bénéficier d’héritage pour la plupart. D’autre part, les écarts au sein d’une génération entre les ménages les moins et les plus dotés ont tendance à se creuser au fil des années.

Les écarts sont également marqués entre les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie et ceux les mieux dotés sur seulement l’un des deux. En effet, les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie sont mieux dotés sur les deux dimensions : leur patrimoine brut médian est 1,3 fois supérieur à celui des ménages à haut patrimoine uniquement et leur niveau de vie médian est 1,2 fois supérieur à celui des ménages à haut niveau de vie uniquement.

Le patrimoine et les revenus ayant tendance à augmenter pendant la vie active, les ménages dont la personne de référence a entre 50 et 69 ans sont surreprésentés parmi les ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie (51 % de ces ménages contre 36 % de l’ensemble des ménages) (figure 3). C’est encore plus le cas pour les ménages les 5 % les plus aisés en matière de patrimoine et de niveau de vie : 58 % d’entre eux ont entre 50 et 69 ans. Les ménages de 70 ans ou plus sont en revanche en même proportion que dans l’ensemble des ménages. Au contraire, les moins de 40 ans sont trois fois moins nombreux que parmi l’ensemble des ménages (8 % contre 24 %) et les moins de 30 ans en sont même absents.

Le profil par âge des ménages à haut patrimoine uniquement est assez proche de celui des ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie, si ce n’est que les ménages avec une personne de référence âgée entre 40 et 49 ans sont plus nombreux (21 %, soit 4 points de plus) et les 50 ans ou plus le sont moins.

Les ménages à haut niveau de vie uniquement sont, quant à eux, plus souvent jeunes : 23 % des personnes de référence ont moins de 40 ans, soit 15 points de plus que dans les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie. Du fait du processus d’accumulation, il est rare que les jeunes aient eu le temps d’atteindre un haut niveau de patrimoine, alors qu’ils peuvent avoir des salaires élevés.

Dans 58 % des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie, la personne de référence est cadre ou indépendante, qu’il s’agisse d’agriculteurs, d’artisans, de commerçants, de chefs d’entreprise ou de professions libérales (contre 19 % dans l’ensemble des ménages). Parmi les ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie, la personne de référence est environ trois fois plus souvent cadre que parmi l’ensemble des ménages (34 % contre 12 %) ou exerçant une activité d’indépendant (24 % contre 8 %). Parmi les ménages qui ont un patrimoine et un niveau de vie encore plus élevés (dans les deux top 5 %), la part d’indépendants est encore plus élevée et dépasse celle des cadres : 34 %, pour 27 % de cadres. Les indépendants ont souvent du patrimoine lié à leur activité professionnelle, qui s’ajoute aux autres composantes [Insee, 2025]. Les ouvriers et employés représentent seulement 2 % des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie, contre un quart de l’ensemble des ménages : ce sont généralement des ménages qui ont hérité ou reçu une donation au cours de leur vie et ont des revenus du patrimoine élevés. En lien avec les profils par âge, les retraités sont sous‑représentés parmi les ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie par rapport à l’ensemble des ménages (‑4 points), à l’exception des retraités cadres, qui sont surreprésentés (20 % des personnes de référence, contre 6 % dans l’ensemble), et, dans une moindre mesure, des anciens indépendants (8 % contre 4 %).

Les ménages à haut patrimoine uniquement comptent surtout moins de cadres : au sein de ces ménages, 21 % des personnes de référence sont cadres, soit ‑13 points par rapport aux ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie. La part d’indépendants y est un peu plus élevée (+3 points). Les retraités y sont aussi un peu plus nombreux (+4 points), surtout ceux qui ne sont ni anciens cadres ni anciens indépendants.

11 % des ménages à haut niveau de vie uniquement ont pour personne de référence un indépendant, soit ‑13 points par rapport aux ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie. En effet, il est moins fréquent pour les indépendants de disposer d’un haut niveau de vie sans avoir un patrimoine élevé. C’est le groupe où les cadres sont les plus nombreux (37 %). Les professions intermédiaires, les ouvriers et les employés y sont également plus représentés et constituent au total 20 % des ménages à haut niveau de vie uniquement (soit +13 points par rapport aux ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie).

Par rapport à l’ensemble des ménages, ceux cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie vivent nettement plus souvent dans l’agglomération parisienne (38 %, soit 23 points de plus que l’ensemble des ménages) et, à l’inverse, nettement moins souvent en dehors des unités urbaines (11 %, soit ‑9 points). Les ménages à haut patrimoine uniquement vivent quant à eux nettement plus souvent en dehors des unités urbaines que les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie (28 %), et moins souvent dans l’agglomération parisienne (18 %).

La composition familiale des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie diffère de celle de l’ensemble des ménages : il y a nettement plus de couples sans enfant et moins de personnes seules. 47 % des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie sont des couples sans enfant, soit 22 points de plus que dans l’ensemble des ménages. À l’inverse, les personnes seules constituent 20 % de ces ménages, soit 18 points de moins que l’ensemble des ménages, et les familles monoparentales sont près de cinq fois moins représentées.

La part de personnes seules est nettement plus élevée parmi les ménages à haut niveau de vie uniquement (32 %, soit +13 points par rapport aux ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie). Parmi les ménages à haut patrimoine uniquement, ce sont les couples avec enfant(s) qui sont surreprésentés (42 %, soit +12 points par rapport aux ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie).

Ces différences sont en partie liées à la structure par âge, mais également à la façon dont sont mesurés le patrimoine et le niveau de vie. Le patrimoine est évalué sans tenir compte de la composition du ménage, contrairement au niveau de vie qui en tient compte via les unités de consommation. Il est mécaniquement plus facile d’atteindre un patrimoine élevé en couple que seul. De même, qu’un couple ait des enfants ou non, le montant du patrimoine du ménage est inchangé. À l’inverse, pour un même revenu disponible, un couple avec enfant(s) aura un niveau de vie plus faible qu’un couple sans enfant, ou encore qu’une personne seule.

Plus un ménage a du patrimoine, plus celui‑ci est diversifié. Ainsi, bien qu’il reste majoritaire, la part du patrimoine immobilier est moindre parmi les ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie que parmi l’ensemble des ménages (en moyenne, 53 % de leur patrimoine brut, contre 62 %) (figure 4). À l’inverse, le patrimoine financier (28 % contre 21 %) et le patrimoine professionnel (16 % contre 11 %) pèsent davantage.

Les ménages à haut patrimoine uniquement ont encore plus de patrimoine professionnel (25 % de leur patrimoine brut) que les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie ; cela s’accompagne d’une part plus faible de patrimoine financier (16 %). La majorité des ménages à haut patrimoine uniquement détiennent en effet du patrimoine professionnel : ils sont 54 %, contre 37 % des ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie et 16 % de l’ensemble des ménages (figure 5). Parmi les ménages ayant un haut patrimoine (qu’ils aient ou non également un haut niveau de vie), la plupart des ménages possédant du patrimoine professionnel ont une personne de référence ou son conjoint qui exerce ou a exercé une activité d’indépendant (pour les deux tiers) ; les autres détiennent seulement des terres agricoles, des forêts ou d’autres actifs non exploités professionnellement, ou, plus rarement, un autre membre du ménage peut être indépendant ou ancien indépendant. Les montants de patrimoine professionnel possédés par les ménages à haut patrimoine uniquement sont en outre plus élevés. Le patrimoine professionnel médian des ménages détenteurs s’élève à 210 100 euros pour les hauts patrimoines uniquement, contre 162 800 euros pour ceux cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie et 20 400 pour l’ensemble des ménages.

La composition du patrimoine des ménages à haut niveau de vie uniquement est très différente de celle des deux catégories précédentes. Elle est plus proche de celle de l’ensemble des ménages, mais les montants possédés sont bien plus élevés. En particulier, la part de l’immobilier dans le patrimoine des ménages à haut niveau de vie uniquement est en moyenne identique à celle de l’ensemble des ménages (62 %), mais ceux qui en possèdent ont un patrimoine immobilier médian nettement supérieur (239 500 euros, contre 126 200 euros pour l’ensemble des ménages qui en possèdent).

En matière de patrimoine immobilier et financier, les ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie possèdent plus souvent des produits peu répandus parmi l’ensemble des ménages. En particulier, 73 % des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie détiennent des biens immobiliers autres que leur résidence principale (résidence secondaire, logement mis en location, etc.) et 57 % des valeurs mobilières, contre respectivement seulement 19 % et 17 % de l’ensemble des ménages. Les écarts sont également marqués pour des produits plus répandus : 95 % des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie détiennent leur résidence principale, contre 57 % de l’ensemble des ménages, ou encore 80 % détiennent une assurance‑vie, contre 40 % de l’ensemble des ménages.

En lien avec leurs montants de patrimoine respectifs, les ménages à haut patrimoine uniquement ont un portefeuille de produits moins diversifié que les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie. Les écarts de détention sont encore plus marqués avec les ménages à haut niveau de vie uniquement, qui gardent malgré tout un portefeuille plus diversifié que l’ensemble des ménages (par exemple, 32 % détiennent de l’épargne retraite contre 16 % de l’ensemble des ménages).

Les ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie ont plus souvent des prêts immobiliers en cours (pour leur résidence principale ou d’autres biens immobiliers) que l’ensemble des ménages (50 % contre 29 %). Ils ont en revanche moins souvent des prêts à la consommation (18 % contre 26 %). Tous types d’emprunts confondus (privés et professionnels), ils sont plus fréquemment endettés : 55 %, contre 46 % de l’ensemble des ménages, avec – pour les ménages endettés – une dette médiane de 201 800 euros, soit 4,9 fois plus que pour l’ensemble des ménages endettés. En revanche, leur endettement représente en moyenne 10 % seulement de leur patrimoine brut, soit 3 points de moins que pour l’ensemble des ménages.

Plus jeunes, les ménages à haut niveau de vie uniquement sont quant à eux nettement plus endettés : leurs dettes représentent 20 % de leur patrimoine brut, soit 1,9 fois plus que pour les ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie et 1,4 fois plus que pour l’ensemble des ménages.

Les revenus d’activité constituent la majorité du niveau de vie des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie, comme pour l’ensemble des ménages. Leur part est cependant un peu plus élevée : ils représentent en moyenne 70 % du niveau de vie des ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie, contre 64 % pour l’ensemble des ménages (figure 6). En particulier, les revenus issus d’une activité d’indépendant pèsent plus dans leur niveau de vie (10 %, contre 5 % pour l’ensemble des ménages), en lien avec le fait que les personnes de référence de ces ménages sont plus souvent des indépendants.

Les écarts sont plus marqués pour les revenus du patrimoine. La plupart des ménages perçoivent des revenus du patrimoine, car les livrets d’épargne sont très répandus. Ainsi, 97 % des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie perçoivent des revenus du patrimoine, mais aussi 85 % de l’ensemble des ménages. Cependant, les biens ou produits possédés sont très différents, et par conséquent les montants perçus le sont aussi. Ainsi, pour les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie, les revenus du patrimoine représentent en moyenne 33 % de leur niveau de vie, du fait notamment de revenus fonciers ou de valeurs mobilières, contre seulement 10 % pour l’ensemble des ménages. Cette part atteint même 42 % pour les ménages appartenant au top 5 % à la fois en patrimoine et en niveau de vie.

Les retraites et les pensions, les allocations chômage ou encore les autres prestations sociales pèsent moins dans le niveau de vie. Enfin, les impôts directs sont plus élevés pour ces ménages : ils représentent en moyenne 31 % de leur niveau de vie, contre 18 % pour l’ensemble des ménages.

Entre les trois catégories de ménages à haut patrimoine et/ou haut niveau de vie, les écarts sont particulièrement marqués sur les revenus du patrimoine. La part des revenus du patrimoine n’est que de 11 % chez les ménages à haut niveau de vie uniquement, soit nettement moins que chez les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie (33 %) et les ménages à haut patrimoine uniquement (20 %), et à peine plus que pour l’ensemble des ménages (10 %).

Parmi les ménages percevant des revenus du patrimoine, en 2021, la moitié des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie en ont perçu plus de 7 100 euros par unité de consommation au cours de l’année, contre seulement 2 700 pour la moitié des ménages à haut patrimoine uniquement ; parmi les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie, un sur quatre a même perçu plus de 21 600 euros de revenus du patrimoine par unité de consommation, contre 7 600 euros parmi les ménages à haut patrimoine uniquement. Si la plupart des ménages ayant un haut patrimoine et/ou un haut niveau de vie perçoivent des revenus du patrimoine, ceux‑ci peuvent être de différentes natures : 51 % des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie perçoivent des revenus fonciers, essentiellement liés à la location d’immeubles mais également par exemple à des fermages perçus sur des terres agricoles, de même que 46 % des ménages à haut patrimoine uniquement. Cela est beaucoup moins fréquent pour les ménages à haut niveau de vie uniquement : seuls 21 % d’entre eux perçoivent des revenus fonciers, contre 12 % de l’ensemble des ménages.

Enfin, parmi les ménages à haut patrimoine uniquement, les retraites et pensions représentent une part supérieure du niveau de vie (36 %), en lien avec une proportion plus élevée de ménages retraités. Pour les ménages à haut niveau de vie uniquement, la part des salaires dans le niveau de vie est nettement plus élevée (78 %).

Les héritages et les donations favorisent l’accumulation de patrimoine. 62 % des ménages à haut patrimoine et haut niveau de vie déclarent avoir hérité au moins une fois au cours de leur vie, contre 39 % pour l’ensemble des ménages (figure 7a). De manière générale, les plus âgés ont plus de chances d’avoir hérité. Les écarts persistent malgré tout parmi les ménages dont la personne de référence a 60 ans ou plus : 80 % de ceux cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie ont hérité, contre 58 % pour l’ensemble des ménages.

Les ménages ayant uniquement un haut patrimoine ont presque aussi souvent hérité que ceux cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie. En revanche, parmi les ménages ayant uniquement un haut niveau de vie (plus jeunes), seuls 46 % ont hérité ; ils sont plus proches de l’ensemble des ménages. Cette différence s’explique avant tout par un effet d’âge. En effet, parmi les ménages dont la personne de référence a 60 ans ou plus, avoir hérité est presque aussi fréquent pour les ménages à haut niveau de vie uniquement que pour les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie (‑6 points, contre ‑16 points tous âges confondus).

Les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie se différencient encore plus sur les donations, qui concernent les familles les plus dotées, que sur les héritages : 43 % d’entre eux ont reçu au moins une donation, soit 2,4 fois plus que l’ensemble des ménages (18 %) (figure 7b). Cet écart persiste parmi les ménages dont la personne de référence a 60 ans ou plus : 35 % de ceux cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie ont reçu une donation, soit 2,1 fois plus que l’ensemble des ménages de cette tranche d’âge (17 %).

Comme pour les héritages, les ménages à haut niveau de vie uniquement se distinguent des deux autres catégories de ménages du haut de la distribution et sont relativement proches de l’ensemble des ménages : seuls 25 % ont reçu une donation. En revanche, contrairement aux héritages, il ne s’agit pas d’un effet d’âge. En effet, un écart marqué persiste parmi les ménages dont la personne de référence a 60 ans ou plus : seuls 21 % de ceux à haut niveau de vie uniquement ont reçu une donation, soit 14 points de moins que parmi les ménages cumulant haut patrimoine et haut niveau de vie (contre 18 points tous âges confondus). 

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