L’année 2024 se caractérise par des températures globalement douces et une humidité persistante. Dès l’automne 2023, dans les Hauts-de-France, les semis d’hiver sont contrariés par ces conditions, qui rendent difficile l’accès aux parcelles. Cette baisse des surfaces de céréales et oléagineux est associée à une baisse des rendements, car le printemps est très arrosé et le soleil absent. Les productions de blé tendre et de colza sont donc en forte baisse cette année dans la région (figure 1 et figure 2). Sur les marchés mondiaux, ces grains bénéficient de prix soutenus avec des prix moyens annuels de 220 € la tonne pour le blé tendre et de 464 € la tonne pour le colza, mais la parité euro/dollar élevée et la concurrence des origines russes et ukrainiennes freinent les exportations hors UE, en recul de 65 % sur un an.

La hausse des surfaces de betteraves sucrières, due en partie à un report des surfaces prévues initialement pour le blé d’hiver, permet de maintenir la production régionale à son niveau de 2023, malgré la baisse des rendements (figure 3). Les surfaces régionales de pommes de terre de consommation sont également en hausse en 2024, de l’ordre de 10 % par rapport à 2023. La filière profite, à l’instar de celle du sucre, de reports de surfaces des cultures d’hiver. Elle mise également sur les projets d’installation d’usines de transformation dans les Hauts-de-France et sur des cours moyens supérieurs aux valeurs moyennes quinquennales (figure 4). S’agissant enfin de l’endive, les racines de qualité médiocre, suite à leur récolte dans les conditions très humides de l’automne 2023, limitent la production. Cette offre restreinte soutient les cours moyens (figure 5) sur un marché tendu du fait de la faible demande du consommateur.

Concernant l’élevage, les prix moyens à l’entrée en abattoir des jeunes bovins et des gros bovins de races allaitantes, pour la production de viande, dépassent ceux de l’année précédente dans le bassin de production Nord-Est (figure 6 et figure 7). La baisse du nombre des abattages et la forte demande sur le marché communautaire expliquent cette hausse. En revanche, la viande bovine de races de production laitière peine à se valoriser (figure 8), fortement concurrencée par les importations sur le marché de la viande transformée. L’épidémie de fièvre catarrhale ovine affecte également l’espèce bovine et réduit la production de viande bovine. Les mesures prises pour contrer la crise sanitaire permettent une légère hausse de la collecte de lait de vache de 0,74 % par rapport à l’année précédente dans le bassin (figure 9). La conjoncture est favorable et le prix payé aux producteurs, qui débute l’année à un niveau inférieur à celui de 2023, progresse à partir du mois de juin. Il rejoint les niveaux de la campagne précédente de juillet à septembre, puis les dépasse largement jusqu’à la fin de l’année.

L’activité du Port de pêche de Boulogne-sur-Mer est sous pression, avec des volumes en baisse à la vente à la criée de 2,5 % par rapport à 2023 (figure 10). Le prix moyen annuel se maintient au niveau de celui de l’année précédente, mais reste sous la valeur moyenne de l’année 2022.