Insee Conjoncture Ile-de-France ·
Juin 2025 · n° 54
Bilan économique 2024 - Ile-de-France Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 profitent à l’économie francilienne
Comme au niveau national, l’économie francilienne ralentit nettement en 2024. Mais, cette année encore, l’Île-de-France résiste mieux que les autres régions métropolitaines. Ainsi, bien que modérée, la croissance de l’activité économique francilienne est la plus forte des régions métropolitaines. Elle a été soutenue par plusieurs secteurs d’activité dans le domaine des services mobilisés pour la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques à l’été 2024 dans la région. L’accélération du nombre de créations d’entreprises témoigne également de la résilience francilienne.
Parallèlement, les créations d’emplois salariés s’essoufflent. Le nombre de demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues, augmente. Le taux de chômage francilien reste cependant stable et s’établit à 7,0 % de la population active au quatrième trimestre 2024 (-0,1 point sur un an).
Le secteur de la construction reste en difficulté. De nombreux indicateurs comme l’emploi, les heures rémunérées ou bien les autorisations et mises en chantier de logements neufs sont en baisse. Néanmoins, les ventes de logements neufs reprennent en 2024 dans un contexte de légère décrue des taux d’emprunt immobilier, et le stock de logements disponibles à la vente diminue.
La fréquentation touristique a été marquée par le contexte singulier de l’année 2024. La fréquentation dans les hébergements touristiques s’est repliée au cours des trois mois de juin à août, mais elle a été vive au cœur des Jeux. Elle a rebondi en fin d’année, marquée par la réouverture de la cathédrale Notre-Dame et bénéficiant d’un effet de rattrapage par rapport à la saison d’été.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2024 publiés par l'Insee.
Construction - En 2024, la construction et la commercialisation des logements neufs sont en berne Bilan économique 2024
Noémie Oswalt (Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports)
Les autorisations et les mises en chantier de logements neufs ainsi que les mises en vente baissent de nouveau en 2024. Cependant, le stock de logements disponibles à la vente fin 2024 diminue, mais reste à un niveau élevé. Les prix des logements neufs reculent légèrement. Enfin, les surfaces autorisées de locaux d’activité se réduisent, et de façon plus marquée pour l’industrie et les bureaux.
Insee Conjoncture Ile-de-France
No 54
Paru le :26/06/2025
Les autorisations et les mises en chantier de logements neufs poursuivent la baisse entamée en 2023
En 2024, les autorisations pour la construction de logements en Île-de-France diminuent pour la seconde année consécutive (-12,7 % après -21,8 %). La baisse est similaire à celle observée en France hors Mayotte (-12,4 %) (figure 1). Le recul touche un peu plus fortement le logement individuel, qui représente 11 % des autorisations dans la région en 2024 (contre 36 % au niveau national). Avec 54 300 unités, le volume de logements autorisés se situe une nouvelle fois en deçà de l’objectif de 70 000 logements par an fixé par la loi relative au Grand Paris. Ainsi, 46 700 logements ont été mis en chantier, en chute de 5,5 % sur un an, après celle drastique de 2023 (-24,8 %). L’écart entre autorisations et mises en chantier se réduit, le rapport entre la construction commencée et autorisée passant de 79,5 % à 86,0 % en 2024, tout en restant nettement inférieur à celui de 2021 (96,7 %). Que ce soit les autorisations ou les mises en chantier, la construction neuve en 2024 est à son niveau le plus bas depuis la crise économique de 2008.
Les évolutions sont très contrastées selon les départements entre 2023 et 2024. Les autorisations baissent dans quasiment tous les départements hormis à Paris, dans le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine. À Paris, qui représente 8 % des autorisations franciliennes, elles ont plus que doublé en un an alors que, dans les Yvelines, elles chutent de 42,4 %. Les mises en chantier progressent dans trois départements seulement : Paris (+38,1 %), Essonne (+7,7 %) et Hauts-de-Seine (+5,6 %).
tableauFigure 1 – Construction autorisée de logements par département
Zonage | Logements en 2024 (nombre) | Évolution 2023 - 2024 (%) | Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 ¹ (%) |
---|---|---|---|
Paris | 4 300 | 124,1 | -14,3 |
Seine-et-Marne | 6 400 | -1,9 | -9,6 |
Yvelines | 4 400 | -42,4 | -4,7 |
Essonne | 5 500 | -35,9 | -6,9 |
Hauts-de-Seine | 10 200 | 8,6 | -12,3 |
Seine-Saint-Denis | 7 300 | -35,5 | -9,2 |
Val-de-Marne | 12 200 | 16,8 | -0,2 |
Val-d'Oise | 4 000 | -36,4 | -6,2 |
Île-de-France | 54 300 | -12,7 | -7,7 |
France hors Mayotte | 331 600 | -12,4 | -4,0 |
- ¹ : Évolution qui aurait été observée pour la construction autorisée de logements, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Notes : Données en date réelle estimée, extraction du 28/03/2025. Les évolutions sont calculées sur les données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
- Source : SDES, Sitadel.
Les surfaces autorisées de locaux d’activité se stabilisent et leurs mises en chantier progressent
En 2024, les surfaces autorisées de locaux non résidentiels baissent en Île-de-France pour la seconde année consécutive (-0,5 %) pour s’établir à 4,0 millions de m2 (figure 2). Au niveau national, elles sont stables (0,0 %). Avec 667 000 m2 autorisés, les surfaces de bureaux baissent pour la seconde année consécutive (-15,1 %). Après trois années de forte hausse, les surfaces d’industrie se replient de 20,3 % pour s’établir à 464 000 m2 autorisés. Avec 1 224 000 m2, les services publics représentent 30,5 % des surfaces régionales autorisées (16,5 % en France), en progression de 14,5 % par rapport à 2023 (+5,4 % en France).
Les surfaces mises en chantier de locaux d’activité rebondissent dans la région (+7,7 % en 2024 après -30,1 %) pour atteindre 2,6 millions de m2, dans un contexte de baisse au niveau national pour la seconde année consécutive (-10,6 %). La plus forte progression concerne les surfaces d’industrie (+41,8 %), reflétant le volume important de surfaces autorisées dans ce secteur au cours des précédentes années et les délais entre les autorisations et les mises en chantier.
tableauFigure 2 – Construction autorisée de locaux non résidentiels selon le type
Type de locaux | Île-de-France | France entière | |||
---|---|---|---|---|---|
Surfaces autorisées en 2024 (milliers de m²) | Évolution 2023 - 2024 | Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 ¹ | Évolution 2023 - 2024 | Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 ¹ | |
Artisanat | 156 | 3,2 | -3,5 | -9,7 | -0,7 |
Bureaux | 667 | -15,1 | -13,3 | -8,9 | -4,8 |
Commerce | 413 | -5,2 | -4,5 | -3,7 | 0,4 |
Entrepôt | 709 | 11,0 | -2,4 | -3,9 | 5,2 |
Exploitation agricole ou forestière | 117 | -8,0 | -0,2 | 8,0 | -6,1 |
Hébergement hôtelier | 264 | 8,4 | -3,9 | 1,7 | -2,8 |
Industrie | 464 | -20,3 | 7,5 | 3,6 | 3,3 |
Service public ou d'intérêt collectif | 1 224 | 14,5 | -4,1 | 5,4 | -1,5 |
Ensemble | 4 014 | -0,5 | -5,0 | -0,0 | -0,9 |
- ¹ : Évolution qui aurait été observée pour la construction autorisée de locaux non résidentiels, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : Données brutes provisoires en date de prise en compte, extraction du 28/03/2025.
- Source : SDES, Sitadel.
Les mises en vente dans l’immobilier neuf chutent, mais les ventes progressent légèrement
En 2024, les mises en vente de logements neufs baissent pour la troisième année consécutive, comme en France métropolitaine. Celles-ci reculent sensiblement en 2024, dans le sillage de 2023 (-30,7 % après -32,5 %) et sur un rythme proche du niveau national (-28,9 %). Ainsi, 13 200 logements neufs ont été mis en vente en Île-de-France, niveau le plus bas depuis 2009. Les ventes augmentent légèrement dans la région (+1,1 %) pour atteindre 19 000 logements neufs, dans un contexte de baisse des taux d’intérêt même si le niveau reste encore élevé (figure 3). La hausse des ventes est portée par celles des appartements qui rebondissent, les ventes de maisons neuves continuant de refluer. Les mises en vente au cours de l’année 2024 étant inférieures aux réservations sur la même période, le stock de logements neufs disponibles à la vente en fin d’année diminue de 14,4 %. Avec 27 900 logements, le stock est à un niveau élevé, quatre fois supérieur à son niveau le plus bas de 2010.
Le prix moyen au m2 des appartements neufs baisse de nouveau en 2024 (-1,1 %) et amorce également une baisse au niveau national (-0,8 %). En Île-de-France, il s’établit à 5 300 euros/m2, soit 11,8 % de plus que la moyenne nationale (figure 4). Le différentiel de prix entre l’Île-de-France et la France métropolitaine s’est considérablement réduit depuis le milieu des années 2000 où il atteignait 33,5 %. Le prix moyen des maisons individuelles diminue (-3,0 %) pour s’établir à 412 000 euros. L’écart avec le niveau national s’amenuise également, passant de 46,7 % en 2005 à 19,6 % en 2024.
tableauFigure 3 – Évolution de la commercialisation de logements neufs - Île-de-France
Période | Logements neufs disponibles en fin d'année | Logements neufs mis en vente | Logements neufs vendus (réservés) |
---|---|---|---|
2018 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2019 | 84,2 | 84,8 | 105,1 |
2020 | 72,8 | 54,6 | 72,3 |
2021 | 77,9 | 71,4 | 75,2 |
2022 | 96,0 | 70,9 | 63,7 |
2023 | 99,8 | 47,9 | 46,3 |
2024 | 85,4 | 33,2 | 46,8 |
- Notes : Données brutes, extraction du 11/03/2025. Le champ intègre les logements neufs issus de la construction sur existant.
- Champ : Permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers.
- Source : SDES, enquête ECLN.
graphiqueFigure 3 – Évolution de la commercialisation de logements neufs - Île-de-France

- Notes : Données brutes, extraction du 11/03/2025. Le champ intègre les logements neufs issus de la construction sur existant.
- Champ : Permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers.
- Source : SDES, enquête ECLN.
tableauFigure 4 – Prix moyen des appartements neufs en 2024 par région
Zonage | Prix moyen des appartements neufs (en €/m²) |
---|---|
Auvergne-Rhône-Alpes | 4 820 |
Bourgogne-Franche-Comté | 3 677 |
Bretagne | 4 431 |
Centre-Val de Loire | 4 029 |
Corse | 4 275 |
France métropolitaine | 4 751 |
France métropolitaine hors Île-de-France | 4 517 |
Grand Est | 4 126 |
Hauts-de-France | 3 994 |
Normandie | 3 995 |
Nouvelle-Aquitaine | 4 587 |
Occitanie | 4 366 |
Pays de la Loire | 4 367 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 5 338 |
Île-de-France | 5 312 |
- Lecture : La borne 4 751 €/m² correspond à la valeur nationale. Pour la France hors Île-de-France, le prix moyen est de 4 517 €/m².
- Notes : Données brutes, extraction du 11/03/2025. Le champ intègre les logements neufs issus de la construction sur existant.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : SDES, enquête ECLN.
graphiqueFigure 4 – Prix moyen des appartements neufs en 2024 par région

- Lecture : La borne 4 751 €/m² correspond à la valeur nationale. Pour la France hors Île-de-France, le prix moyen est de 4 517 €/m².
- Notes : Données brutes, extraction du 11/03/2025. Le champ intègre les logements neufs issus de la construction sur existant.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : SDES, enquête ECLN.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Pour comprendre
La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique (MTE). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.
Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.
En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.
Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la donnée dans l'application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.
À la date de réalisation de cette publication, les données consolidées en date réelle ne sont pas disponibles ; les données en date de prise en compte ont donc été privilégiées.
Définitions
Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.
Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).
Un logement collectif (appartement) fait partie d’un bâtiment dans lequel sont superposés plus de deux logements distincts et dont certains ne disposent pas d’un accès privatif.
Un logement individuel est un logement dans une maison individuelle. Une maison individuelle peut comporter deux logements individuels s'ils ont été construits par le même maître d'ouvrage d'après le code de la construction et de l'habitation.
Pour en savoir plus
(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.
(2) Druelle S., Gatepaille X., Goussot M., Oswalt N., Prevost É., Richel F., Tafial C., « Au quatrième trimestre 2024, l’économie francilienne est atone », Insee Conjoncture Île-de-France no 53, mars 2025.
(3) Insee, « Au quatrième trimestre 2024, les prix des logements sont quasi stables », Informations rapides no 73, mars 2025.
(4) Site de la Ouvrir dans un nouvel ongletDRIEAT.