Après une année 2023 de forte croissance (+5,8 %) qui avait permis de retrouver quasiment les niveaux d’avant-crise sanitaire liée à la Covid-19, l’activité touristique en Île-de-France, mesurée à travers la fréquentation des hébergements collectifs touristiques, connaît un léger tassement en 2024. Le nombre total de nuitées enregistrées dans ces hébergements (hôtels, campings, autres hébergements collectifs touristiques – AHCT) s’élève à près de 83 millions, en baisse de 1,7 % par rapport à 2023 (figure 1). Le repli est plus marqué qu’en France métropolitaine (-0,6 %).

Ce recul global témoigne principalement de la baisse de fréquentation dans l’hôtellerie. Avec 67,9 millions de nuitées en 2024, les hôtels franciliens accusent une diminution du nombre de nuitées de 3,2 % sur un an, une baisse plus prononcée qu’au niveau national (-1,4 %).

L’année 2024 est caractérisée par une fréquentation touristique atypique, liée aux Jeux Olympiques et Paralympiques, qui se sont respectivement déroulés du 26 juillet au 11 août et du 28 août au 8 septembre. L’évolution mensuelle est négative sur l’ensemble des mois de janvier à septembre par rapport aux mêmes mois de 2023, à l’exception de mars notamment en raison du week-end de Pâques positionné à la fin de ce mois en 2024 (figure 2). Le recul de fréquentation est très marqué en juin et juillet. L’évolution devient à l’inverse nettement positive au cours du dernier trimestre.

La part des nuitées effectuées par la clientèle internationale reste stable à 57 % et demeure largement supérieure à la moyenne nationale (36 %).

Les taux d’occupation mensuels dans l’hôtellerie francilienne en 2024 sont supérieurs à la moyenne nationale, à l’exception du mois d’août (figure 3). Surtout, ils sont très contrastés en raison de la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024 sur la période estivale. Globalement en deçà de ceux observés au cours des trois premiers trimestres de 2023, et notamment en juin et durant les trois premières semaines de juillet, les taux d’occupation journaliers des hôtels ont augmenté fortement durant la période des épreuves olympiques du 26 juillet au 11 août (10 points de plus en moyenne par rapport à la même période en 2023) et plus modérément pendant les épreuves paralympiques du 28 août au 8 septembre (+2 points).

Les hôtels non classés et, dans une moindre mesure, ceux classés 1 à 3 étoiles enregistrent une baisse de fréquentation (figure 4). En revanche, le segment haut de gamme (hôtels 4 et 5 étoiles) progresse de 2,4 %. Il a moins pâti du repli de fréquentation avant les Jeux, et a plus profité de sa dynamisation pendant la période des épreuves.

À l’exception de la Seine-et-Marne qui enregistre une légère hausse de sa fréquentation hôtelière (+1,3 %), tous les autres départements sont en repli (figure 5). La fréquentation hôtelière à Paris, qui concentre la majorité des nuitées, diminue de 2,7 %. Les baisses sont plus marquées dans le Val-de-Marne (-9,5 %) et en Seine-Saint-Denis (-7,1 %).

Les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT), qui incluent résidences de tourisme, villages vacances ou auberges de jeunesse, affichent une belle dynamique. Leur fréquentation augmente de 7,8 % en Île-de-France pour atteindre 13,2 millions de nuitées. En revanche, la fréquentation des campings franciliens baisse de 8,8 % en 2024, soit un recul bien plus important qu’au niveau national (-0,3 %).

En 2024, la fréquentation des grands sites culturels est contrastée dans la région. À Paris, elle baisse dans la plupart des sites comme le musée du Louvre, les musées d’Orsay et de l’Orangerie et la Cité des sciences et de l’industrie (figure 6). Cette baisse se concentre sur les mois de juillet et août, en lien avec les JOP. À l’inverse, la fréquentation du Petit Palais et du Centre Pompidou a bondi. Plusieurs musées notent par ailleurs un retour progressif des clientèles internationales, notamment chinoise, et une hausse des visiteurs jeunes et primo-visiteurs. Dans le reste de la région, la fréquentation est en hausse, en particulier au domaine de Versailles et au château de Fontainebleau dont le nombre de visiteurs augmente légèrement et au château de Vaux-le-Vicomte qui bénéficie d’une forte hausse de fréquentation.