En moyenne en 2021-2022, la part des personnes qui appartiennent au halo autour du chômage est plus importante dans les DOM. Le halo concerne 10 % de la population de 15 à 64 ans à La Réunion, 11 % en Guadeloupe et en Martinique, 20 % à Mayotte et 21 % en Guyane, contre 4 % en France métropolitaine (figure 1). Ces personnes ne sont pas considérées comme étant des chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT), même si leur situation en est proche. Le halo autour du chômage se compose en effet de personnes sans emploi qui ont recherché un emploi mais ne sont pas immédiatement disponibles pour travailler, ou qui n’ont pas effectué de recherche active mais souhaitent travailler (figure 2).

Cette part élevée du halo dans les DOM s’inscrit dans un contexte où les taux d’emploi sont plus faibles et le chômage plus important. Ainsi, la part de la population sans emploi et souhaitant travailler, qu’elle soit au chômage ou dans le halo autour du chômage, est, en 2021-2022, deux à quatre fois plus forte Outre‑mer que dans l’Hexagone : 19 % des 15 à 64 ans en Martinique, 21 % à La Réunion, 22 % en Guadeloupe, 28 % en Guyane et 35 % à Mayotte, contre 10 % en France métropolitaine.

Quel que soit l’âge, la part du halo dans la population est nettement plus élevée dans les DOM qu’en France métropolitaine. En Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion, elle est maximale entre 25 et 34 ans (14 à 15 %) puis décroît entre 35 et 54 ans (11 à 12 %). En Guyane et à Mayotte, le halo rassemble 27 % des 25 à 34 ans, et respectivement 23 % et 24 % des 35 à 54 ans. Les 55‑64 ans sont moins souvent dans le halo, du fait des départs à la retraite : entre 8 % et 13 % dans les DOM. Enfin la part des jeunes de 15 à 24 ans dans le halo varie entre 6 % et 9 % en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion, mais est sensiblement plus élevée en Guyane (20 %) et à Mayotte (13 %). À la différence des DOM, la part du halo en France métropolitaine décroît régulièrement avec l'âge, de 6 % chez les 15 à 24 ans à moins de 3 % chez les 55 à 64 ans.

Le halo est plus féminisé que la population au chômage ou même que la population totale : 6 personnes sur 10 dans le halo sont des femmes, dans les DOM comme dans l’Hexagone.

La suite de l’étude porte sur le halo hors étudiants, ceux-ci ayant un profil particulier vis-à-vis de l’emploi, et sur les DOM hors Mayotte (encadré).

Le halo autour du chômage rassemble des personnes en recherche active d’emploi mais non disponibles pour travailler rapidement, ainsi que des personnes, disponibles ou non, ne faisant pas de recherches actives d’emploi tout en souhaitant travailler. Ces dernières constituent la plus grande partie du halo autour du chômage, et leur part est encore plus élevée Outre-mer que dans l’Hexagone : plus de 85 % aux Antilles et à La Réunion, 95 % en Guyane, contre 78 % en France métropolitaine. C’est en particulier le cas des personnes disponibles pour prendre un emploi mais n’en recherchant pas activement : entre 57 % et 69 % du halo autour du chômage dans les DOM, contre 43 % en France métropolitaine (figure 3). Par ailleurs, entre 25 % et 30 % des personnes du halo dans les DOM souhaitent avoir un emploi, mais n’en recherchent pas activement et ne sont pas disponibles, contre 35 % en France métropolitaine.

En France métropolitaine, 11 % des personnes du halo souhaitent travailler mais ne recherchent pas d’emploi car elles sont découragées ou pensent ne pas pouvoir en trouver un qui leur convienne. En Guadeloupe et à La Réunion, elles sont respectivement 29 % et 25 %, ce qui en fait la raison la plus citée au sein du halo de ces deux DOM. En Martinique, cette situation est un peu moins fréquente (15 %) et une explication pourrait être que le marché du travail y est plus dynamique que dans les autres DOM, avec un taux d’emploi plus élevé.

Les personnes citant le découragement comme principale raison sont plus âgées que les autres personnes du halo : aux Antilles et à La Réunion, leur âge moyen est respectivement de 49 ans et 45 ans.

Les problèmes de santé ou le handicap sont fréquemment cités parmi les autres raisons de non-recherche active aux Antilles et à La Réunion : ils touchent de 11 % à 16 % du halo, contre 15 % en France métropolitaine et concernent surtout les plus de 50 ans.

Enfin, la non-recherche pour s’occuper de ses enfants ou d’un proche concerne majoritairement des femmes, de 35 à 39 ans en moyenne. Ce motif est particulièrement cité à La Réunion où il concerne 18 % du halo, contre 11 % en France métropolitaine, 9 % en Guadeloupe et 13 % en Martinique.

En Guyane, la situation la plus fréquente est la non-recherche pour cause de problèmes de papiers ou de titre de séjour, touchant 31 % des personnes du halo. Le découragement est la seconde cause citée (22 %), puis le fait d’attendre le résultat de démarches antérieures (16 %).

Dans les départements d’outre-mer, les personnes dans le halo autour du chômage sont souvent durablement éloignées du marché du travail. Ainsi, parmi les personnes ayant déjà travaillé, 6 ou 7 sur 10 sont sans emploi depuis deux ans ou plus dans les quatre DOM, contre 4 sur 10 en France métropolitaine.

De plus, au sein du halo, 20 % des personnes n’ont jamais travaillé en Martinique, 22 % à La Réunion, 29 % en Guadeloupe, contre 13 % dans l’Hexagone (figure 4). Les jeunes de moins de 25 ans entrant sur le marché du travail représentent une personne n’ayant jamais travaillé sur quatre aux Antilles, et 4 sur 10 à La Réunion comme en France métropolitaine.

En Guyane, 66 % des personnes dans le halo n’ont jamais travaillé. 39 % d’entre elles ne recherchent pas d'emploi en raison de problèmes de papiers ou de titre de séjour.