Après avoir fortement fluctué pendant la crise sanitaire, la productivité horaire reste, au troisième trimestre 2022 nettement en deçà de son niveau de 2019 en France et en Espagne, tandis qu’elle le dépasse en Allemagne et en Italie. Si un effet ponctuel de composition sectorielle a joué à la hausse sur la productivité horaire en 2020 et 2021, les écarts de productivité à l’avant-crise en 2022 montrent surtout un effet intra-branche, c’est-à-dire les évolutions de productivité des branches d’activité elles-mêmes.

En France, la perte de productivité horaire dans les principales branches d’activité paraît plus importante que chez ses voisins. C’est notamment le cas dans l’industrie, et plus spécifiquement dans la branche d’énergie-eau-déchets (en lien probable avec les difficultés touchant actuellement la production d’électricité) et dans la fabrication de matériels de transport. Dans cette dernière branche, on peut distinguer la construction automobile dans laquelle la production est nettement plus dégradée que le volume d’heures travaillées en France comme en Allemagne ou en Italie. Alors que, s’agissant de la fabrication des autres matériels de transport (construction aéronautique notamment), cet écart apparaît plus marqué en France que dans les trois autres pays. En outre, en France, le fort développement de l’alternance depuis fin 2020 dans toutes les branches explique comptablement une part non négligeable du recul de la productivité...