En 2020, l’activité économique chute fortement en raison des mesures sanitaires prises pour endiguer l’épidémie de Covid-19. Dans le Grand Est, le volume de travail (nombre d’heures rémunérées) dans le secteur privé diminue de 9,9 % sur l’année. La baisse est évidemment plus marquée sur la période de mars à décembre (- 11,9 %), pendant laquelle ont lieu les différentes restrictions de grandes ampleurs. Le repli est comparable au niveau national (- 9,4 % sur l’année et - 11,6 % de mars à décembre).

L’activité chute brutalement et fortement durant le premier confinement (figure 1). Le nombre d’heures rémunérées se contracte de 35,1 % en avril, seul mois complet de premier confinement. La levée partielle des restrictions sanitaires permet ensuite le redémarrage de l’économie. Le volume de travail se redresse jusqu’en août où il n’est inférieur que de 4 % au niveau d’août 2019. Les mesures de couvre-feu et les restrictions du deuxième confinement font à nouveau baisser l’activité, mais plus modérément (- 9,7 % d’heures rémunérées en novembre par rapport à novembre 2019). Les règles moins strictes du deuxième confinement permettent à l’industrie et à la construction de continuer à fonctionner. La liste des commerces autorisés à ouvrir est élargie par rapport au premier confinement.

En décembre, le volume de travail est encore inférieur de 6,8 % à celui de décembre 2019. Au premier trimestre 2021, la situation s’améliore légèrement (- 5,7 % en janvier et en février, - 5,1 % en mars comparés aux mêmes mois de 2019). Les mesures de restriction du troisième confinement, bien que plus souples, devraient sans doute à nouveau peser sur l’activité économique.

Les mesures prises pour freiner l’épidémie ont un impact inégal selon les secteurs d’activité. Ainsi au mois d’avril 2020, le nombre d’heures baisse de 79 % dans l’hébergement-restauration, de 57 % dans les services aux particuliers (incluant les activités culturelles et récréatives), et de 56 % dans la construction, pour une diminution de 35 % tous secteurs confondus. Dans le secteur de l’énergie et de la gestion des déchets, essentiel au fonctionnement du pays, le volume de travail recule de 19 %. Le repli le plus faible concerne les activités financières et d’assurance (- 11 %), dont l’exercice peut être réalisé en grande partie à distance. La reprise entre les deux confinements est très variable selon les secteurs, y compris parmi ceux dont l’activité a le plus fortement ralenti durant le premier confinement (figure 2).

À la fin de l’année 2020, l’activité chute de nouveau brutalement dans l’hébergement-restauration (- 63 % en novembre et en décembre par rapport aux même mois de 2019), du fait de la nouvelle interdiction d’accueillir des clients. Dans les services aux particuliers, l’activité se redresse avec la fin du deuxième confinement, mais demeure nettement ralentie (- 15 % d’heures rémunérées en décembre par rapport à décembre 2019 après - 35 % en novembre). Le volume de travail est beaucoup plus proche de la normale dans d’autres secteurs tels que l’énergie et la gestion des déchets, le transport ou les activités financières et d’assurance (entre - 1 % et - 3 % en décembre par rapport à décembre 2019).

Les dix départements de la région sont tous fortement affectés par la crise, mais à des degrés divers. La baisse du nombre d’heures rémunérées sur l’année s’échelonne de 7,2 % dans la Meuse à 12,4 % dans le Haut-Rhin (figure 3). Les écarts sont encore plus importants sur la période de crise mars-décembre 2020 (de - 9,2 % dans la Meuse à - 14,7 % dans le Haut-Rhin). Les différences entre les départements sont cependant beaucoup moins marquées qu’entre les secteurs d’activité.