Bilan économique 2019 - Bourgogne-Franche-Comté
L’économie régionale globalement bien orientée en 2019 mais à l’épreuve de la crise sanitaire en 2020
Comme dans presque tous les pays avancés, l’économie française ralentit en 2019 mais de façon modérée. La croissance du PIB national est de 1,5 %, contre 1,8 % en 2018. Elle est freinée par la dégradation du commerce extérieur alors que la consommation des ménages accélère et que l’investissement est dynamique. Sur le marché du travail, le nombre d’emplois augmente et le taux de chômage continue sa décrue : il atteint 8,1 % fin 2019. En Bourgogne-Franche-Comté, les tendances sont similaires avec une très bonne fin d’année. Le taux de chômage y est au plus bas depuis 2008, à 7,2 % de la population active. Les gains d’emplois dans le tertiaire et la construction compensent les pertes de l’industrie. Les créations d’entreprises sont nombreuses, notamment pour les micro-entreprises. La fréquentation touristique progresse, portée par l’augmentation des nuitées dans les campings. En revanche, les demandes de permis de construire comme les mises en chantier sont en baisse.
Le contexte conjoncturel de l’année 2019 a été radicalement modifié début 2020 avec l’émergence de l’épidémie du Covid-19. Au mois de mars et au deuxième trimestre 2020, l’activité a fortement chuté. Pendant toute la période de confinement, elle se serait située à environ un tiers en deçà de son niveau en situation « normale » d’activité.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2019 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Cette année, la situation exceptionnelle de la pandémie dans les premiers mois de 2020 introduit une rupture avec la dynamique de 2019 et remet en question les éventuelles prévisions réalisées précédemment. Ainsi, ces bilans rendent également compte de la crise, uniquement sur la période de confinement.
Frontaliers - L’emploi frontalier poursuit sa progression Bilan économique 2019
Frédéric Biancucci (Insee)
En 2019, en Bourgogne-Franche-Comté, la croissance du nombre de travailleurs frontaliers en direction de la Suisse se poursuit à un rythme plus soutenu que l’année précédente et supérieur à celui du niveau national. Les flux de navetteurs de tous les départements de la région augmentent et atteignent leur plus haut niveau. Les liens économiques continuent de se renforcer avec les cantons suisses. Leurs pôles d'emploi attirent de nombreux résidents français prêts à se déplacer quotidiennement pour y travailler. Les cantons de Vaud et Neuchâtel accueillent près des trois quarts de ces travailleurs frontaliers.
Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté
No 22
Paru le :18/06/2020
Cette publication présente le bilan économique annuel de l'année 2019 en Bourgogne-Franche-Comté. Suite à la crise sanitaire liée à la pandémie Covid-19, la situation économique s'est fortement détériorée à partir de mars 2020. Le premier article « Synthèse du Bilan économique 2019 et premiers éléments sur 2020 » fournit des éléments de mesure des impacts économiques de la crise et du confinement de la population.
Fin 2019, près de 37 500 résidents non suisses de Bourgogne-Franche-Comté exercent une activité professionnelle en Suisse, c'est 4,9 % de plus qu'en 2018 et 50 % de plus qu'au début 2011 (figure 1). Sur l'ensemble de l'année 2019, le nombre de travailleurs frontaliers augmente plus fortement qu'en 2018 : + 1 760 contre + 1 400. L'attractivité des pôles d'emploi suisses, en termes d'emplois et salaires, continue de se renforcer. Elle influe fortement sur les dynamiques résidentielle et démographique des territoires limitrophes français.
Croissance régionale de l'emploi frontalier en Suisse supérieure au rythme national
En 2019, la Bourgogne-Franche-Comté devient la deuxième région pour le nombre de travailleurs résidents français en Suisse, derrière la région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle devance désormais la région Grand Est.
Le nombre d'emplois frontaliers en Suisse de la Bourgogne-Franche-Comté progresse sur un rythme supérieur à celui de la France métropolitaine, 4,3 %. Ainsi, plus d'un résident français sur cinq travaillant en Suisse est originaire de la région.
Augmentation dans tous les départements
Comme les années précédentes, le Doubs est le troisième département pourvoyeur de travailleurs à destination de la Suisse derrière la Haute-Savoie et le Haut-Rhin. Près de 3/4 des navetteurs originaires de Bourgogne-Franche-Comté viennent de ce département. Ensuite, 17 % partent du Jura et 9 % du Territoire de Belfort (figure 2).
Le Doubs compte plus de 27 000 navetteurs qui travaillent de l'autre côté de la frontière. Leur nombre continue à progresser à un rythme comparable à l'an dernier, + 4,6 %. En revanche, le Jura enregistre une hausse trois fois plus importante que l'année précédente (+ 5,7 % contre + 1,9 % en 2018) pour atteindre 6 300 navetteurs. Le Territoire de Belfort connaît également une progression solide, + 5,9 %, identique à celle de 2018 et compte désormais 3 400 navetteurs. On note également un rebond marqué en Haute-Saône où le nombre de frontaliers, en baisse de 2,1 % en 2018, progresse en 2019 de 6,7 % (figure 3).
Les quatre autres départements rassemblent 300 navetteurs.
Près des trois quarts des frontaliers vers les cantons de Vaud et de Neuchâtel
Les frontaliers travaillent majoritairement dans les cantons suisses limitrophes : 38 % dans le canton de Vaud, 33 % dans celui de Neuchâtel et 18 % dans le canton du Jura (figure 4).
La très grande majorité des navetteurs domiciliés dans le département du Jura travaillent dans le canton de Vaud (85 %) alors que ceux originaires du Territoire de Belfort travaillent principalement dans le canton du Jura (77 %). Ceux du Doubs se répartissent plus équitablement entre les cantons de Neuchâtel (44 %) et de Vaud (33 %).
En Suisse, le nombre de frontaliers en provenance de Bourgogne-Franche-Comté a, comme l'an dernier, augmenté dans tous les cantons de l'Arc jurassien. Dans le canton de Vaud, le nombre de frontaliers progresse trois fois plus qu'en 2018 avec 600 navetteurs supplémentaires de Bourgogne-Franche-Comté en 2019.
À l'inverse, les flux vers les cantons de Neuchâtel et de Berne augmentent moins que l'année précédente (figure 5). C'est dans celui de Genève que l'augmentation est la plus forte, à + 6,5 % en 2019, une progression à relativiser au vu de son effectif, le plus faible des cinq cantons recevant le plus de navetteurs.
Parmi les cantons suisses employant plus de 100 salariés issus de la région, c'est dans celui de Bâle-Stadt que le nombre de navetteurs progresse le plus en 2019, avec une augmentation d'un quart.
tableauFigure 1 – Évolution du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et occupant un emploi en Suisse
France | Doubs | Jura | Territoire de Belfort | Bourgogne-Franche-Comté | |
---|---|---|---|---|---|
2011 T1 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2011 T2 | 102,4 | 104,7 | 102,8 | 106,9 | 104,6 |
2011 T3 | 104,6 | 107,9 | 106,3 | 109,8 | 107,8 |
2011 T4 | 105,6 | 110,0 | 109,5 | 112,5 | 110,2 |
2012 T1 | 107,8 | 112,5 | 110,4 | 114,2 | 112,5 |
2012 T2 | 109,3 | 116,0 | 113,7 | 116,8 | 116,0 |
2012 T3 | 110,7 | 118,3 | 116,5 | 120,2 | 118,5 |
2012 T4 | 112,6 | 118,6 | 117,7 | 120,7 | 119,1 |
2013 T1 | 113,4 | 119,0 | 117,6 | 123,3 | 119,6 |
2013 T2 | 116,4 | 123,0 | 121,7 | 127,3 | 123,7 |
2013 T3 | 117,6 | 125,7 | 124,3 | 130,5 | 126,5 |
2013 T4 | 118,0 | 125,8 | 125,0 | 132,7 | 126,8 |
2014 T1 | 118,4 | 125,4 | 124,2 | 134,1 | 126,5 |
2014 T2 | 119,9 | 128,2 | 127,0 | 139,1 | 129,6 |
2014 T3 | 120,4 | 129,6 | 128,6 | 142,1 | 131,1 |
2014 T4 | 121,4 | 129,9 | 130,4 | 143,1 | 131,6 |
2015 T1 | 121,4 | 128,4 | 128,8 | 141,0 | 130,1 |
2015 T2 | 124,1 | 130,7 | 131,4 | 142,5 | 132,4 |
2015 T3 | 124,9 | 131,1 | 132,9 | 143,6 | 133,2 |
2015 T4 | 125,5 | 130,7 | 134,3 | 141,6 | 132,9 |
2016 T1 | 125,9 | 129,1 | 134,5 | 141,7 | 131,7 |
2016 T2 | 128,0 | 130,7 | 135,6 | 145,5 | 133,5 |
2016 T3 | 128,7 | 130,3 | 134,7 | 147,3 | 133,2 |
2016 T4 | 129,1 | 129,5 | 133,1 | 145,8 | 132,1 |
2017 T1 | 128,5 | 128,9 | 131,2 | 145,6 | 131,2 |
2017 T2 | 130,6 | 129,9 | 132,7 | 147,8 | 132,4 |
2017 T3 | 131,0 | 129,9 | 134,7 | 148,0 | 132,8 |
2017 T4 | 132,0 | 131,6 | 137,3 | 151,7 | 136,6 |
2018 T1 | 131,5 | 131,1 | 136,4 | 151,5 | 135,8 |
2018 T2 | 132,9 | 133,8 | 138,2 | 155,1 | 138,4 |
2018 T3 | 131,7 | 135,2 | 138,2 | 157,7 | 139,8 |
2018 T4 | 133,7 | 137,5 | 140,0 | 160,8 | 142,1 |
2019 T1 | 134,9 | 139,6 | 142,8 | 167,7 | 147,1 |
2019 T2 | 137,4 | 142,2 | 145,0 | 170,0 | 145,7 |
2019 T3 | 137,4 | 143,7 | 146,3 | 171,6 | 147,1 |
2019 T4 | 139,7 | 145,5 | 148,8 | 174,6 | 149,2 |
- Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)
graphiqueFigure 1 – Évolution du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et occupant un emploi en Suisse
tableauFigure 2 – Répartition du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et travaillant en Suisse au 4ᵉ trimestre 2019 selon le département de résidence
Départements | Nbre de frontaliers fin 2019 |
---|---|
Doubs | 27 005 |
Jura | 6 295 |
Territoire de Belfort | 3 397 |
Haute-Saône | 470 |
Autres départements de Bourgogne-Franche-Comté | 299 |
- Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)
graphiqueFigure 2 – Répartition du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et travaillant en Suisse au 4ᵉ trimestre 2019 selon le département de résidence
tableauFigure 3 – Évolution du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et occupant un emploi en Suisse selon le département de résidence
Lieu de résidence | Effectifs au 4ᵉ trimestre 2019 | Évolution (%) | |
---|---|---|---|
2019 / 2018 | 2018 / 2017 | ||
Bourgogne-Franche-Comté dont : | 37 470 | + 4,9 | + 4,1 |
Doubs | 27 000 | + 4,6 | + 4,4 |
Jura | 6 300 | + 5,7 | + 1,9 |
Territoire de Belfort | 3 400 | + 5,9 | + 5,9 |
Haute-Saône | 470 | + 6,7 | - 2,1 |
France | 180 310 | + 4,3 | + 1,3 |
- Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)
tableauFigure 4 – Répartition du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et travaillant en Suisse au 4e trimestre 2019 selon le canton de travail
Canton | Doubs | Jura | Territoire de Belfort | Autres départements de Bourgogne-Franche-Comté |
---|---|---|---|---|
Vaud | 8 812 | 5 364 | 28 | 139 |
Neuchâtel | 11 944 | 147 | 105 | 111 |
Jura | 4 020 | 14 | 2 615 | 246 |
Berne | 1 602 | 10 | 380 | 41 |
Genève | 198 | 686 | 13 | 119 |
Autres cantons suisses | 429 | 74 | 257 | 770 |
- Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)
graphiqueFigure 4 – Répartition du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et travaillant en Suisse au 4e trimestre 2019 selon le canton de travail
tableauFigure 5 – Évolution du nombre de frontaliers non suisses résidant en Bourgogne-Franche-Comté et occupant un emploi en Suisse selon le canton de travail
Lieu de travail | Effectifs au 4ᵉ trimestre 2019 | Évolution (%) | |
---|---|---|---|
2019 / 2018 | 2018 / 2017 | ||
Suisse dont : | 37 470 | + 4,9 | + 4,1 |
Vaud | 14 340 | + 4,4 | + 1,4 |
Neuchâtel | 12 310 | + 3,9 | + 6,7 |
Jura | 6 900 | + 4,8 | + 4,6 |
Berne | 2 030 | + 4,2 | + 9,4 |
Genève | 1 020 | + 6,5 | + 4,2 |
- Source : Office fédéral de la statistique (Statistiques des Frontaliers)
Sources
Au travers de la source Statistique des frontaliers (Staf), l'Office fédéral de la statistique (OFS) suisse fournit trimestriellement des informations quant à l'effectif de travailleurs frontaliers étrangers en activité et leurs principales caractéristiques. Ces données sont collectées à partir du registre des autorisations frontalières délivrées et celui des assurances sociales.
L'Insee produit également des statistiques de frontaliers à partir des lieux de résidence et de travail déclarés au Recensement de la population. Contrairement à l'OFS, ces données concernent l'ensemble des résidents, quelle que soit leur nationalité.
Pour autant, les deux sources sont concordantes : en 2016, 33 900 frontaliers travaillent en Suisse au Recensement de la population, tandis que l'OFS comptabilise 33 300 frontaliers étrangers en provenance de la Bourgogne-Franche-Comté.
Définitions
Les travailleurs frontaliers comptabilisés par l’Office fédéral de la statistique sont des ressortissants étrangers détenteurs d’une autorisation de travail en Suisse (permis G) et domiciliés dans une zone frontalière étrangère.
L’Arc jurassien désigne les territoires de part et d’autre de la frontière franco-suisse : en France, les départements du Doubs, du Jura et du Territoire de Belfort ; en Suisse, les cantons de Vaud, de Neuchâtel, du Jura et de Berne.
Pour en savoir plus
Des indicateurs et des analyses complémentaires sur le Ouvrir dans un nouvel ongletsite de l’Ostaj (Observatoire statistique transfrontalier de l’Arc jurassien)
Bouriez M., Charton C., René Y., Hmamda N., « Arc jurassien franco-suisse : quatre territoires pour une coopération diversifiée », Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté n° 44, novembre 2018.