Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2019

L’Insee et la Dares présentent dans cette quatrième édition de l’Insee Références Emploi, chômage, revenus du travail un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le02/07/2019
Yohan Coder, Sophie Hamman (Pôle emploi) ; Christophe Dixte (Dares) ; Alexis Hameau, Sylvain Larrieu, Anis Marrakchi, Alexis Montaut (Insee)
Emploi, chômage, revenus du travail- Juillet 2019
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Les chômeurs au sens du BIT et les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi : une divergence de mesure du chômage aux causes multiples

Yohan Coder, Sophie Hamman (Pôle emploi) ; Christophe Dixte (Dares) ; Alexis Hameau, Sylvain Larrieu, Anis Marrakchi, Alexis Montaut (Insee)

Insee Références

Paru le :02/07/2019

Nombres de chômeurs BIT et d'inscrits à pôle emploi : d'où viennent les divergences ? (vidéo, 1'46)

Résumé

En moyenne en 2017, en France métropolitaine, 2,6 millions de personnes de 15 à 64 ans sont au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) et 3,4 millions sont inscrites à Pôle emploi en catégorie A. Entre 2013 et 2017, l’écart entre ces deux mesures s’est accentué, passant de 0,3 à 0,8 million. Deux situations peuvent expliquer ce phénomène : certaines personnes inscrites en catégorie A ne sont pas au chômage au sens du BIT et certains chômeurs au sens du BIT ne sont pas inscrits en catégorie A. L’appariement de données individuelles entre les enquêtes Emploi de l’Insee et le Fichier Historique de Pôle emploi sur cette période permet d’identifier et de dénombrer ces situations.

En 2017, parmi les 2,7 millions d’inscrits en catégorie A ayant pu être associés à des répondants de l’enquête Emploi, 56 % sont au chômage au sens du BIT, 20 % sont inactifs dans le halo autour du chômage, 16 % sont inactifs hors du halo et 9 % sont en emploi. Inversement, selon l’appariement, 22 % des chômeurs au sens du BIT en 2017 ne sont pas inscrits à Pôle emploi au moment de l’enquête et 11 % sont inscrits en catégorie B ou D. Les seniors sont surreprésentés parmi les inscrits en catégorie A inactifs hors halo, tandis que les jeunes le sont parmi les chômeurs au sens du BIT non inscrits à Pôle emploi.

Entre 2013 et 2017, le nombre d’inscrits en catégorie A inactifs au sens du BIT a augmenté de 0,3 million de personnes ; cette hausse a le plus contribué à accroître l’écart entre le nombre de chômeurs au sens du BIT et les demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A. La part des seniors inactifs au sens du BIT et inscrits en catégorie A a particulièrement augmenté, dans un contexte de fin des dispenses de recherche d’emploi et de hausse de l’âge de départ à la retraite. Par ailleurs, la baisse du chômage des jeunes, plus souvent non inscrits à Pôle emploi, a aussi contribué à accroître l’écart entre le chômage au sens du BIT et le nombre d’inscrits en catégorie A.

Deux concepts de référence pour mesurer le chômage

Le chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) et l’inscription sur les listes de Pôle emploi sont deux concepts de référence pour mesurer le chômage, en apparence proches mais qui diffèrent. Un chômeur au sens du BIT est une personne de 15 ans ou plus, n’ayant pas eu d’activité rémunérée lors d’une semaine de référence, disponible pour occuper un emploi dans les 15 jours et qui a recherché activement un emploi dans le mois précédent (ou en a trouvé un commençant dans moins de trois mois). L’inscription sur les listes de Pôle emploi résulte quant à elle d’une démarche administrative. Au sein des demandeurs d’emploi inscrits un mois donné à Pôle emploi, la catégorie A regroupe les personnes sans emploi au cours du mois, tenues d’effectuer des actes positifs de recherche d’emploi. C’est la catégorie conceptuellement la plus proche de celle du chômage au sens du BIT.

L’écart entre le nombre de chômeurs et le nombre d’inscrits en catégorie A s’est accentué entre 2013 et 2017

En 2017, en moyenne sur l’année et en France métropolitaine, 2,6 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans sont au chômage au sens du BIT et 3,4 millions sont inscrites à Pôle emploi en catégorie A (figure 1). Cet écart s’est creusé ces dernières années, puisqu’il est passé de 0,3 million en 2013 à 0,8 million en 2017.

Les enquêtes Emploi en continu (EEC) de l’Insee auprès des ménages permettent de dénombrer, chaque trimestre, les personnes selon leur statut d’activité au sens du BIT : au , en , dans le ou . Le Fichier Historique (FH) de Pôle emploi, de son côté, est une base administrative qui permet de recenser, sur les dix dernières années, l’ensemble des inscrits à Pôle emploi. Les sont classés, à la fin de chaque mois, en cinq catégories statistiques : A, B, C, D ou E. Outre la catégorie A des demandeurs d’emploi sans emploi au cours du mois et tenus d’effectuer des actes positifs de recherche d’emploi, les catégories B, C et E correspondent à des demandeurs d’emploi qui travaillent, tandis que la catégorie D correspond à des demandeurs sans emploi au cours du mois, mais non tenus de rechercher un emploi (personnes en formation, en arrêt maladie, etc.). Les enquêtes Emploi de à 2017 ont été appariées au niveau individuel avec le Fichier Historique et ainsi enrichies avec de nouvelles informations (date d’inscription à Pôle emploi, catégorie au mois le mois, etc.). Sur la période 2013-2017, l’appariement permet de reconstituer 81 % des inscrits en catégorie A du Fichier Historique chaque année (sources). Ainsi, en 2017, sur les 3,4 millions d’inscrits en catégorie A à Pôle emploi, l’appariement permet d’en reconstituer 2,7 millions (figure 1).

Figure 1Nombre de chômeurs au sens du BIT et d’inscrits en catégorie A de 2013 à 2017

en millions de personnes, en moyenne sur l’année
Nombre de chômeurs au sens du BIT et d’inscrits en catégorie A de 2013 à 2017 (en millions de personnes, en moyenne sur l’année) - Lecture : en 2017, 2,6 millions de personnes sont au chômage au sens du BIT et 3,4 millions sont inscrites en catégorie A d'après le Fichier Historique, dont 2,7 millions ont pu être reconstituées dans l'appariement.
Chômeurs au sens du BIT Inscrits en catégorie A d'après le Fichier Historique Inscrits en catégorie A reconstitués via l'appariement
2013 2,8 3,2 2,5
2014 2,8 3,3 2,7
2015 2,9 3,5 2,8
2016 2,8 3,4 2,8
2017 2,6 3,4 2,7
  • Lecture : en 2017, 2,6 millions de personnes sont au chômage au sens du BIT et 3,4 millions sont inscrites en catégorie A d'après le Fichier Historique, dont 2,7 millions ont pu être reconstituées dans l'appariement.
  • Champ : France métropolitaine, personnes de 15 à 64 ans.
  • Sources : Insee, enquêtes Emploi 2013 à 2017 ; Pôle emploi, Fichier Historique du 4e trimestre 2017 ; Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

Figure 1Nombre de chômeurs au sens du BIT et d’inscrits en catégorie A de 2013 à 2017

  • Lecture : en 2017, 2,6 millions de personnes sont au chômage au sens du BIT et 3,4 millions sont inscrites en catégorie A d'après le Fichier Historique, dont 2,7 millions ont pu être reconstituées dans l'appariement.
  • Champ : France métropolitaine, personnes de 15 à 64 ans.
  • Sources : Insee, enquêtes Emploi 2013 à 2017 ; Pôle emploi, Fichier Historique du 4e trimestre 2017 ; Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

Dans la majorité des cas, les statuts d’activité au sens du BIT et les catégories de Pôle emploi sont spontanément cohérents. Ainsi en 2017, sur les 2,7 millions d’inscrits en catégorie A identifiés dans l’appariement, 1,5 million, soit 56 %, sont au chômage au sens du BIT (figure 2). De même, les 2,2 millions de personnes inscrites en catégorie B, C ou E et appariées sont à 87 % en emploi au sens du BIT. Les inscrits en catégories B, C ou E sont plutôt des femmes et relèvent de concentrées dans certaines professions (services à la personne, ouvriers non qualifiés de l’industrie, professions artistiques, encadré). Enfin, les deux tiers des 0,3 million d’inscrits en catégorie D (personnes en formation, en arrêt maladie, etc.) et appariés dans l’EEC sont bien (halo autour du chômage ou hors halo).

Figure 2Superposition des statuts BIT et des catégories de Pôle emploi en 2017

en millions de personnes
  • Note : les effectifs ont été arrondis à la centaine de milliers près. Pour rendre la figure plus lisible, seules les catégories dont les effectifs sont supérieurs à 50 000 personnes (et qui s’arrondissent donc à au moins 0,1 million) sont représentées ici. Dans cette figure, seuls 81 % des demandeurs d’emplois de catégorie A du Fichier Historique ont pu être reconstitués via l’enquête appariée, soit 2,7 millions sur les 3,4 millions (sources). Il en va de même pour les autres catégories. Les 0,2 million de chômeurs délimités par le rectangle en pointillés correspondent à des chômeurs au sens du BIT non retrouvés dans le Fichier Historique, mais qui se déclarent pourtant inscrits à Pôle emploi dans l’enquête.
  • Lecture : en 2017, 1,5 million de personnes sont au chômage au sens du BIT et inscrites en catégorie A.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, personnes de 15 à 64 ans.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

Mais l’appariement permet surtout de mieux comprendre les situations susceptibles d’expliquer la divergence entre les deux mesures : celle des inscrits en catégorie A non chômeurs au sens du BIT d’une part et celle des chômeurs au sens du BIT non inscrits en catégorie A d’autre part.

20 % des inscrits en catégorie A sont dans le halo autour du chômage, souvent pour des raisons temporaires

En 2017, parmi les 2,7 millions d’inscrits en catégorie A qui ont pu être reconstitués dans l’appariement, 20 %, soit 0,5 million, sont inactifs dans le halo autour du chômage. Ces inscrits ne respectent pas les critères de recherche ou de disponibilité pour être au chômage au sens du BIT, mais ils en semblent très proches. Ainsi, les motifs les plus couramment avancés par ces inscrits pour justifier ne pas avoir fait de recherches d’emploi ou ne pas être disponibles sont d’abord des motifs temporaires : des vacances, un déménagement, une maladie de courte durée, l’attente de résultats de démarches antérieures, etc. (37 %, figure 3). De plus, 88 % d’entre eux se déclarent au chômage.

Figure 3Caractéristiques des inactifs en 2017 selon leur appartenance ou non au halo et leur catégorie d’inscription à Pôle emploi

en %
Caractéristiques des inactifs en 2017 selon leur appartenance ou non au halo et leur catégorie d’inscription à Pôle emploi (en %) - Lecture : en 2017, parmi les 0,5 million de personnes dans le halo et inscrites en catégorie A, 55 % sont des femmes, 11 % sont âgées de 15 à 24 ans et 12 % n'ont pas effectué de recherches d'emploi ou ne sont pas disponibles en raison de problèmes de santé ou d'invalidité.
Halo autour du chômage Inactivité hors halo
Catégorie A Catégorie D Non inscrit Catégorie A Catégorie D Non inscrit
Nombre de personnes représentées (en millions) 0,5 0,1 0,8 0,4 0,1 9,2
Femmes 55 55 59 61 68 58
Hommes 45 45 41 39 32 42
De 15 à 24 ans 11 15 29 14 38 45
De 25 à 49 ans 61 66 51 40 54 15
De 50 à 64 ans 28 19 20 46 8 40
Se déclare spontanément chômeur 88 54 38 52 24 2
Se déclare spontanément en emploi 2 5 6 1 5 2
Se déclare spontanément inactif 10 41 56 47 71 96
A recherché, mais n'est pas disponible (halo 1) 26 30 20 /// /// ///
Disponible, mais n’a pas recherché (halo 2) 48 18 41 /// /// ///
Non disponible, n'ayant pas recherché (halo 3) 26 52 39 /// /// ///
Motif d’inactivité
Invalidité, problèmes de santé 12 4 18 38 4 13
S’occuper de sa famille, de son foyer 16 3 20 19 2 9
Retraite 0 0 1 7 1 25
Études, formations 12 76 21 15 90 45
Motifs temporaires1 37 11 23 1 0 0
Découragement 15 3 11 7 0 1
Autres motifs ou motifs non renseignés 8 3 6 13 3 7
  • 1. Vacances, déménagement, attente de résultats de démarches antérieures, maladie de courte durée, a déjà trouvé un emploi qui commence ultérieurement, en cours de création d’entreprise.
  • Note : le motif d’inactivité a été reconstruit à partir des différents motifs de ne pas avoir recherché d’emploi, de ne pas être disponible ou de ne pas souhaiter travailler, ainsi que par quelques modalités du statut spontanément déclaré afin de limiter autant que possible la modalité « autres motifs ». L’étude des libellés en clair a aussi permis de reclasser un grand nombre de motifs « autres » dans la liste des motifs précédents.
  • Lecture : en 2017, parmi les 0,5 million de personnes dans le halo et inscrites en catégorie A, 55 % sont des femmes, 11 % sont âgées de 15 à 24 ans et 12 % n'ont pas effectué de recherches d'emploi ou ne sont pas disponibles en raison de problèmes de santé ou d'invalidité.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, personnes de 15 à 64 ans, inactifs au sens du BIT.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

Enfin, être inscrit en catégorie A tout en étant dans le halo débouche souvent, à court terme, sur le chômage. En effet, en 2017, parmi les inscrits en catégorie A et dans le halo un trimestre donné, seuls 27 % sont encore dans la même situation au trimestre suivant, alors que 33 % se trouvent inscrits en catégorie A et chômeurs au sens du BIT (figure 4). Parmi les inscrits en catégorie A, l’alternance entre chômage et halo est donc courante, pour les raisons précitées.

Figure 4Situation des personnes au trimestre T+1 selon leur situation au trimestre T

en % de la situation en T, en moyenne sur l’année 2017
Situation des personnes au trimestre T+1 selon leur situation au trimestre T (en % de la situation en T, en moyenne sur l’année 2017) - Lecture : parmi les personnes au chômage et inscrites en catégorie A au trimestre T, 53 % restent au chômage et inscrites en catégorie A au trimestre T+1 et 4 % sont au chômage mais inscrites en catégorie B au trimestre T+1.
Trimestre T : statut BIT et inscription à Pôle emploi Trimestre T+1 : statut BIT et inscription à Pôle emploi
Chômage Emploi Halo autour du chômage Inactivité hors halo Autres1 Ensemble
Catégorie A Catégorie B Non inscrit Catégorie A Catégories B, C ou E Non inscrit Catégorie A Non inscrit Catégorie A Non inscrit
Chômage Catégorie A 53 4 4 2 12 6 10 1 4 1 3 100
Catégorie B 20 16 3 2 40 6 5 1 1 0 6 100
Non inscrit 7 1 41 0 1 22 1 12 1 13 1 100
Emploi Catégorie A 16 3 1 33 23 16 3 0 2 1 2 100
Catégories B, C ou E 6 3 0 3 73 11 2 0 1 0 1 100
Non inscrit 1 0 1 0 1 96 0 0 0 1 0 100
Halo autour du chômage Catégorie A 33 2 3 1 7 4 27 3 13 2 5 100
Non inscrit 4 0 15 0 1 11 2 29 1 37 0 100
Inactivité hors halo Catégorie A 15 1 1 1 2 1 13 2 48 11 5 100
Non inscrit 0 0 2 0 0 3 0 3 0 92 0 100
  • 1. La catégorie « Autres » correspond principalement aux personnes inscrites en catégorie D (au chômage, dans le halo, ou inactives hors halo).
  • Lecture : parmi les personnes au chômage et inscrites en catégorie A au trimestre T, 53 % restent au chômage et inscrites en catégorie A au trimestre T+1 et 4 % sont au chômage mais inscrites en catégorie B au trimestre T+1.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, personnes de 15 à 64 ans.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

16 % des inscrits en catégorie A sont inactifs hors halo : souvent des seniors proches de la retraite

En 2017, parmi les inscrits en catégorie A qui ont pu être identifiés via l’appariement, 16 %, soit 0,4 million, sont inactifs hors halo, et . Un tiers d’entre eux sont âgés de 58 ans ou plus et sont donc des seniors proches de la retraite. À l’approche de la retraite, les seniors sans emploi ont de plus en plus de difficultés à trouver un emploi et leur motivation peut également décliner. Entre 58 et 61 ans, parmi les inscrits en catégorie A, la proportion de chômeurs au sens du BIT diminue nettement au profit de celle des inactifs hors halo (figure 5).

Figure 5Principaux croisements des statuts BIT et catégories de Pôle emploi pour chaque âge en 2017

en %
Principaux croisements des statuts BIT et catégories de Pôle emploi pour chaque âge en 2017 (en %) - Lecture : en 2017, 97 % des personnes de 15 ans sont inactives hors halo et non inscrites à Pôle emploi.
Âge Autres Chômeurs et catégorie A Chômeurs non inscrits En emploi et catégories B, C, E En emploi non inscrits Halo et catégorie A Halo non inscrits Inactifs hors halo et catégorie A Inactifs hors halo non inscrits
15 0 0 0 0 2 0 1 0 97
16 0 0 1 0 5 0 2 0 92
17 0 0 2 0 7 0 3 0 88
18 1 2 5 1 14 1 4 0 72
19 2 3 6 2 22 1 4 1 59
20 3 4 7 3 30 1 4 1 47
21 4 5 6 5 37 1 4 1 37
22 5 5 5 6 44 1 3 1 30
23 4 5 6 5 54 2 3 1 20
24 4 6 5 6 57 2 3 2 15
25 4 7 4 8 61 2 3 1 10
26 3 7 4 7 65 3 3 2 6
27 3 6 3 7 68 2 2 1 8
28 3 6 3 6 69 2 2 2 7
29 3 5 3 7 70 2 2 1 7
30 3 6 2 7 70 2 2 1 7
31 3 5 2 7 71 2 2 1 7
32 3 4 2 7 71 2 3 1 7
33 2 5 2 7 71 2 3 1 7
34 3 5 2 7 72 2 2 1 6
35 3 5 2 6 72 2 2 1 7
36 3 5 2 6 72 2 2 1 7
37 2 4 2 7 73 2 2 1 7
38 2 4 1 6 75 2 2 1 7
39 2 4 1 7 75 2 2 1 6
40 2 4 2 6 76 1 2 1 6
41 2 4 2 6 76 1 2 1 6
42 2 4 1 6 78 1 1 1 6
43 2 4 1 5 78 2 1 1 6
44 2 4 2 5 78 1 1 1 6
45 2 4 1 6 78 1 1 1 6
46 2 4 1 6 78 1 1 1 6
47 2 4 1 6 77 1 1 1 7
48 2 4 1 6 76 1 2 1 7
49 2 4 1 6 76 1 1 1 8
50 2 4 1 6 75 1 1 1 9
51 2 4 1 5 76 1 2 1 8
52 2 4 1 6 75 1 1 1 9
53 2 4 1 6 72 2 1 1 11
54 2 4 1 5 73 1 1 1 12
55 2 4 1 5 71 1 2 1 13
56 1 3 1 5 72 1 1 1 15
57 1 4 1 5 68 1 1 1 18
58 1 3 1 4 64 1 1 2 23
59 1 3 1 5 59 1 1 3 26
60 1 3 1 3 44 1 1 3 43
61 1 2 0 2 35 1 1 5 53
62 0 1 1 1 25 0 1 1 70
63 0 1 0 1 19 0 1 1 77
64 0 0 0 0 15 0 1 1 83
  • Lecture : en 2017, 97 % des personnes de 15 ans sont inactives hors halo et non inscrites à Pôle emploi.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, personnes de 15 à 64 ans.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

Figure 5Principaux croisements des statuts BIT et catégories de Pôle emploi pour chaque âge en 2017

  • Lecture : en 2017, 97 % des personnes de 15 ans sont inactives hors halo et non inscrites à Pôle emploi.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, personnes de 15 à 64 ans.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

Par ailleurs, en 2017, 38 % des inscrits en catégorie A qui sont inactifs hors halo déclarent l’être pour raison de santé et 15 % en raison d’une formation (figure 3). En principe, c’est la catégorie D qui a été conçue pour regrouper ces demandeurs d’emplois. Plusieurs raisons peuvent néanmoins expliquer leur présence en catégorie A. Tout d’abord, les personnes ayant un problème de santé mais qui ne disposent pas d’un arrêt de travail ou dont l’arrêt est inférieur à 15 jours, ainsi que celles qui suivent une formation de moins de 15 jours ou une formation non financée par Pôle emploi ne sont pas forcément reclassées en catégorie D. Ensuite, les demandeurs d’emploi qui perçoivent une indemnisation peuvent aussi disposer d’un arrêt maladie supérieur à 15 jours mais . Ils restent alors classés en catégorie A. Enfin, les inscrits en catégorie A qui sont inactifs hors halo basculent moins vers l’activité que ceux du halo. En 2017, parmi les inscrits en catégorie A inactifs hors halo un trimestre donné, 48 % le sont toujours au trimestre suivant ; seuls 15 % sont, le trimestre d’après, inscrits en catégorie A et chômeurs au sens du BIT (figure 4). De plus, la moitié d’entre eux se déclarent , en réponse à la question de l’enquête Emploi sur leur statut.

9 % des inscrits en catégorie A sont en emploi : des situations principalement transitoires

En 2017, parmi les 2,7 millions d’inscrits en catégorie A qui ont pu être identifiés via l’appariement, 9 %, soit 0,2 million, sont en emploi au sens du BIT. Pour le BIT, cette situation indique que la personne a travaillé au moins une heure dans la semaine de référence (ou est absente de son poste pour une durée limitée : congés, etc.), tandis que la catégorie de Pôle emploi indique l’inverse (aucune heure de travail dans le mois qui contient la semaine de référence). Toutefois, cette situation apparemment paradoxale est principalement transitoire puisque seul un tiers des inscrits en catégorie A et en emploi le sont encore le trimestre suivant (figure 4). Dans certains cas, cet apparent paradoxe s’explique par des manières différentes de définir le fait « d’être en emploi » entre l’enquête Emploi et Pôle emploi. Les personnes absentes de leur emploi lors de la semaine de référence (en raison notamment de temps partiel, de congés non rémunérés ou d’activité partielle) ou les conjoints collaborateurs sont par exemple considérés en emploi au sens du BIT, mais peuvent n’avoir déclaré aucune heure de travail à Pôle emploi. Ainsi, 29 % des inscrits en catégorie A en emploi sont dans l’une de ces situations contre 14 % des personnes en emploi non inscrites (figure 6).

De plus, pour certains non-salariés (professions artistiques ou personnes en cours de création de leur entreprise par exemple) et salariés en contrats courts (intérim par exemple), il n’est pas toujours aisé de comptabiliser les heures de travail effectuées dans le mois. Être inscrit en catégorie A et pourtant en emploi pourrait donc s’expliquer aussi par des délais ou erreurs dans la mise à jour des informations à Pôle emploi ou par des biais de mémoire ou d’erreurs de déclarations de la part des enquêtés dans l’enquête Emploi.

Figure 6Caractéristiques des personnes en emploi en 2017 selon leur catégorie d’inscription à Pôle emploi

en %
Caractéristiques des personnes en emploi en 2017 selon leur catégorie d’inscription à Pôle emploi (en %) - Lecture : en 2017, parmi les 0,2 million de personnes en emploi et inscrites en catégorie A, 46 % sont des femmes et 13 % sont âgées de 15 à 24 ans.
En emploi et catégorie A En emploi et catégories B, C ou E En emploi non inscrites
Nombre de personnes représentées (en millions) 0,2 1,9 23,7
Femmes 46 58 47
Hommes 54 42 53
De 15 à 24 ans 13 10 8
De 25 à 49 ans 66 65 62
De 50 à 64 ans 21 25 30
Se déclare spontanément chômeur 10 3 0
Se déclare spontanément en emploi 88 96 99
Se déclare spontanément inactif 2 1 1
CDD 29 42 7
CDI 35 28 81
Intérim 15 20 1
Non-salarié 21 10 11
dont artiste, auteur, journaliste 13 5 3
Conjoint collaborateur 2 0 0
Emploi informel 3 0 0
Absent de l'emploi lors de la semaine de référence 24 9 14
Autre situation d'emploi au sens du BIT 71 91 86
  • Lecture : en 2017, parmi les 0,2 million de personnes en emploi et inscrites en catégorie A, 46 % sont des femmes et 13 % sont âgées de 15 à 24 ans.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, personnes de 15 à 64 ans, en emploi au sens du BIT.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

22 % des chômeurs en 2017 ne sont pas inscrits à Pôle emploi au moment de l’enquête

En 2017, parmi les 2,6 millions de chômeurs au sens du BIT, 22 %, soit 0,6 million (figure 2), ne sont pas inscrits à Pôle emploi au moment de l’enquête : les deux tiers ont été inscrits à un autre moment depuis 2012, tandis que le dernier tiers n’a pas été retrouvé dans le Fichier Historique de Pôle emploi.

Environ 0,4 million de chômeurs au sens du BIT, soit 14 % d’entre eux, ne sont pas inscrits à Pôle emploi au moment où ils sont interrogés dans l’enquête mais ont pu être appariés avec le Fichier Historique ; ils ont donc été inscrits à Pôle emploi au moins une fois au cours de la période 2012-2017 (figure 7). Ces chômeurs sont plutôt jeunes : 38 % d’entre eux ont moins de 24 ans, contre seulement 14 % pour l’ensemble des chômeurs inscrits en catégorie A. Il ne s’agit pas, pour la plupart, de demandeurs d’emploi ponctuellement désinscrits. En effet, 25 % d’entre eux étaient inscrits le mois précédent ou le mois suivant celui de l’enquête.

Par ailleurs, en 2017, 8 % des chômeurs au sens du BIT, soit 0,2 million, n’ont pas été retrouvés dans le Fichier Historique de Pôle emploi et ne se déclarent pas inscrits à Pôle emploi dans l’enquête (figure 7). Ces chômeurs absents des registres de Pôle emploi sont surtout des jeunes qui cherchent un emploi à temps partiel parallèlement à leurs études, ou sont en train de finir leurs études et commencent à chercher du travail. Les deux tiers de ces chômeurs jamais inscrits à Pôle emploi ont en effet moins de 30 ans. Spontanément, la moitié d’entre eux se déclarent inactifs ou en emploi et non pas chômeurs. Ils se caractérisent par une recherche un peu moins intensive, n’ayant effectué en moyenne au cours du mois précédent que 3,0  parmi la liste des démarches proposées dans l’enquête, contre 3,7 démarches en moyenne pour les autres catégories de chômeurs.

Enfin, 8 % des chômeurs au sens du BIT, soit 0,2 million, n’ont pas été retrouvés dans le Fichier Historique, mais déclarent pourtant dans l’enquête être inscrits à Pôle emploi. On peut donc supposer qu’ils représentent en grande majorité des chômeurs réellement inscrits en catégorie A mais . Leurs profils en matière de statut spontanément déclaré, de démarches, de chômage de longue durée, etc., sont d’ailleurs assez proches de ceux des chômeurs inscrits en catégorie A, ce qui conforte cette hypothèse.

Figure 7Caractéristiques des chômeurs au sens du BIT en 2017 selon leur catégorie d’inscription à Pôle emploi

en %
Caractéristiques des chômeurs au sens du BIT en 2017 selon leur catégorie d’inscription à Pôle emploi (en %) - Lecture : en 2017, 1,5 million de chômeurs au sens du BIT sont inscrits en catégorie A à Pôle emploi, soit 59 % de l'ensemble des chômeurs. Parmi eux, 48 % sont des femmes et 14 % sont âgées de 15 à 24 ans.
Chômeurs et catégorie A Chômeurs et catégories B ou D Chômeurs appariés, non inscrits à la date de l’enquête Chômeurs non appariés et ne se déclarant pas inscrits Chômeurs non appariés mais se déclarant inscrits
Nombre de personnes représentées (en millions) 1,5 0,3 0,4 0,2 0,2
En part des chômeurs BIT en 2017 59 11 14 8 8
Femmes 48 49 44 49 46
Hommes 52 51 56 51 54
De 15 à 24 ans 14 20 38 52 26
De 25 à 49 ans 62 60 52 35 57
De 50 à 64 ans 24 20 10 13 17
Se déclare spontanément chômeur 97 84 85 52 94
Se déclare spontanément en emploi 1 12 5 7 3
Se déclare spontanément inactif 2 4 10 41 3
Chômeur de longue durée 22 18 24 13 22
Chômeur de très longue durée 25 10 26 17 25
Chômeur de courte durée 53 72 50 70 53
A déjà travaillé 91 91 70 51 80
Cherche un emploi à temps partiel 12 7 12 25 10
Nombre moyen de démarches actives1 3,7 3,7 3,5 3,0 3,7
  • 1. Nombre moyen de démarches actives différentes, hors celle d’« avoir contacté Pôle emploi, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) ou un autre organisme public ».
  • Lecture : en 2017, 1,5 million de chômeurs au sens du BIT sont inscrits en catégorie A à Pôle emploi, soit 59 % de l'ensemble des chômeurs. Parmi eux, 48 % sont des femmes et 14 % sont âgées de 15 à 24 ans.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, personnes de 15 à 64 ans au chômage au sens du BIT.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

En 2017, 11 % des chômeurs sont inscrits à Pôle emploi en catégorie B ou D

En 2017, 11 % des chômeurs au sens du BIT, soit 0,3 million, sont inscrits dans une catégorie autre que la catégorie A : 0,2 million en catégorie B et 0,1 million en catégorie D. Ici aussi, le statut au sens du BIT et la catégorie de demandeur d’emploi semblent diverger, mais cela peut provenir de périodes de référence différentes : le statut BIT se réfère en effet à une semaine, tandis que la catégorie de Pôle emploi est fondée sur un mois complet. Ainsi, une personne peut, par exemple, être au chômage au cours de la semaine de référence de l’enquête, mais avoir eu une activité rémunérée au cours des autres semaines du mois et donc être classée en catégorie B de Pôle emploi.

Le recul de l’âge de la retraite a accru le nombre d’inactifs inscrits en catégorie A…

Entre 2013 et 2017, le nombre d’inscrits en catégorie A reconstitués dans l’enquête Emploi avec l’appariement a augmenté de 0,2 million, exactement comme le nombre d’inscrits du Fichier Historique. Par ailleurs, le nombre de chômeurs au sens du BIT a diminué de 0,2 million. Dès lors, entre 2013 et 2017, l’écart entre le nombre de chômeurs au sens du BIT et le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’est accentué de 0,4 million. Selon les résultats de l’appariement, s’expliquerait pour 0,3 million par une hausse du nombre d’inscrits qui ne sont pas chômeurs au sens du BIT, et pour 0,1 million par une baisse du nombre de chômeurs au sens du BIT qui ne sont pas inscrits (figure 8)

Figure 8Nombre de personnes selon le statut BIT et la catégorie d’inscription à Pôle emploi de 2013 à 2017

en millions de personnes
Nombre de personnes selon le statut BIT et la catégorie d’inscription à Pôle emploi de 2013 à 2017 (en millions de personnes) - Lecture : en 2013, 0,9 million de personnes sont inscrites en catégorie A sans être au chômage au sens du BIT, dont 0,4 million dans le halo du chômage, 0,3 million inactives hors halo et 0,2 million en emploi.
2013 2014 2015 2016 2017 2013-2017
Inscrits en catégorie A non chômeurs BIT (1) 0,9 1,0 1,1 1,1 1,2 0,3
Inactifs dans le halo autour du chômage 0,4 0,5 0,5 0,5 0,5 0,1
Inactifs hors halo 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,2
En emploi BIT 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,0
Inscrits en catégorie A et chômeurs BIT (2) 1,6 1,7 1,7 1,6 1,5 -0,1
Chômeurs BIT non inscrits en catégorie A (3) 1,2 1,2 1,2 1,2 1,1 -0,1
Non inscrits à Pôle emploi 0,7 0,7 0,7 0,7 0,6 -0,1
Inscrits en catégories B ou D 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,0
Non appariés mais se déclarant inscrits (échecs d'appariement) 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,0
Inscrits en catégorie A reconstitués via l'appariement (1) + (2) 2,6 2,7 2,8 2,8 2,7 0,2
Chômeurs BIT (2) + (3) 2,8 2,9 2,9 2,8 2,6 -0,2
Écart entre inscrits en catégorie A reconstitués via l'appariement et chômeurs BIT (1) – (3) -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,4
  • Lecture : en 2013, 0,9 million de personnes sont inscrites en catégorie A sans être au chômage au sens du BIT, dont 0,4 million dans le halo du chômage, 0,3 million inactives hors halo et 0,2 million en emploi.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, personnes de 15 à 64 ans.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

La hausse des inscrits en catégorie A inactifs hors halo (+ 0,2 million) est portée par les 50-64 ans (figure 9). Sur la période, deux réformes ont plus particulièrement affecté les  : le recul de l’âge de départ à la retraite et la fin des . Le recul progressif de l’âge légal d’ouverture des droits à la retraite sur la période a maintenu sur le marché du travail des personnes susceptibles de rester inscrites à Pôle emploi, sans pour autant être considérées comme chômeurs au sens du BIT. Ainsi, le surcroit d’inactifs hors halo inscrits en catégorie A à l’approche du passage à la retraite était concentré en 2013 entre 58 et 60 ans. En 2017, il s’est étendu aux personnes âgées de 61 ans (figure 10) et, dans une moindre mesure, aux classes d’âges de 62 à 64 ans. Entre 2013 et 2017, le recul de l’âge de départ à la retraite pourrait expliquer de l’ordre de inscrites à Pôle emploi en catégorie A et inactives hors halo autour du chômage.

Figure 9Caractéristiques des inactifs inscrits en catégorie A, halo et hors halo, entre 2013 et 2017

en %
Caractéristiques des inactifs inscrits en catégorie A, halo et hors halo, entre 2013 et 2017 (en %) - Lecture : en 2013, parmi les personnes inscrites en catégorie A et dans le halo du chômage, 84 % ont déjà travaillé, contre 90 % en 2017. Cette proportion s'est donc accrue de 6 points de pourcentage entre ces deux années.
Halo et cat. A Inactifs hors halo et cat. A
2013 2017 2013-2017 2013 2017 2013-2017
Nombre de personnes représentées (en millions) 0,4 0,5 0,1 0,3 0,4 0,2
Femmes 55 55 0 60 61 1
Hommes 45 45 0 40 39 -1
De 15 à 24 ans 13 11 -2 21 14 -7
De 25 à 49 ans 61 61 0 41 40 -1
De 50 à 64 ans 26 28 2 38 46 8
Se déclare spontanément chômeur 88 88 0 49 52 3
Se déclare spontanément en emploi 2 2 0 1 1 0
Se déclare spontanément inactif 10 10 0 50 47 -3
A recherché, mais n'est pas disponible (halo 1) 261 26 0 /// /// ///
Disponible, mais n’a pas recherché (halo 2) 541 48 -6 /// /// ///
Non disponible, n'ayant pas recherché (halo 3) 201 26 6 /// /// ///
A déjà travaillé 84 90 6 75 86 11
dont emploi antérieur terminé par fin de CDD 35 41 6 22 30 8
Motif d’inactivité
Invalidité, problèmes de santé 12 12 0 29 38 9
S’occuper de sa famille, de son foyer 16 16 0 20 19 -1
Retraite 0 0 0 7 7 0
Études, formations 12 12 0 24 15 -9
Motifs temporaires2 37 37 0 1 1 0
Découragement 16 15 -1 10 7 -3
Autres motifs ou motifs non renseignés 7 8 1 9 13 4
  • 1. Données 2014, car la définition des composantes du halo a été modifiée en cours d’année 2013 et n’est pas comparable à celle utilisée à partir de 2014.
  • 2. Vacances, déménagement, attente de résultats de démarches antérieures, maladie de courte durée, a déjà trouvé un emploi qui commence ultérieurement, en cours de création d’entreprise.
  • Lecture : en 2013, parmi les personnes inscrites en catégorie A et dans le halo du chômage, 84 % ont déjà travaillé, contre 90 % en 2017. Cette proportion s'est donc accrue de 6 points de pourcentage entre ces deux années.
  • Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 à 64 ans, inactifs inscrits en catégorie A.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

Figure 10Structure des seniors par âge, statut BIT et catégorie de Pôle emploi, en 2013 et en 2017

en %
Structure des seniors par âge, statut BIT et catégorie de Pôle emploi, en 2013 et en 2017 (en %) - Lecture : en 2013, 10 % des personnes de 50 ans sont inactives hors halo et non inscrites à Pôle emploi, contre 9 % en 2017.
Âge Inactifs hors halo non inscrits En emploi non inscrits Halo non inscrits Chômeurs non inscrits En emploi et catégories B, C ou E Halo et catégorie A Chômeurs et catégorie A Inactifs hors halo et catégorie A Autres
2013 50 10 78 1 1 4 1 3 1 1
51 10 77 1 1 4 1 3 1 2
52 11 76 1 1 3 1 4 1 2
53 12 76 1 1 3 1 4 1 1
54 14 74 1 1 3 1 4 1 1
55 16 71 1 1 4 1 4 1 1
56 20 68 1 1 3 1 4 1 1
57 22 65 2 1 3 1 4 1 1
58 25 61 2 1 3 1 4 2 1
59 32 54 2 1 2 1 4 3 1
60 51 38 1 1 2 1 2 3 1
61 69 26 2 1 1 0 1 0 0
62 77 20 1 1 1 0 0 0 0
63 83 16 1 0 0 0 0 0 0
64 86 13 1 0 0 0 0 0 0
2017 50 9 75 1 1 6 1 4 1 2
51 8 76 2 1 5 1 4 1 2
52 9 75 1 1 6 1 4 1 2
53 11 72 1 1 6 2 4 1 2
54 12 73 1 1 5 1 4 1 2
55 13 71 2 1 5 1 4 1 2
56 15 72 1 1 5 1 3 1 1
57 18 68 1 1 5 1 4 1 1
58 23 64 1 1 4 1 3 2 1
59 26 59 1 1 5 1 3 3 1
60 43 44 1 1 3 1 3 3 1
61 53 35 1 0 2 1 2 5 1
62 70 25 1 1 1 0 1 1 0
63 77 19 1 0 1 0 1 1 0
64 83 15 1 0 0 0 0 1 0
  • Lecture : en 2013, 10 % des personnes de 50 ans sont inactives hors halo et non inscrites à Pôle emploi, contre 9 % en 2017.
  • Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 50 à 64 ans.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

Figure 10Structure des seniors par âge, statut BIT et catégorie de Pôle emploi, en 2013 et en 2017

  • Lecture : en 2013, 10 % des personnes de 50 ans sont inactives hors halo et non inscrites à Pôle emploi, contre 9 % en 2017.
  • Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 50 à 64 ans.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

… tout comme la fin des dispenses de recherche d’emploi

Par ailleurs, jusqu’à fin 2012, les seniors proches de l’âge de départ à la retraite pouvaient bénéficier, à leur demande, d’une dispense de recherche d’emploi de la part de Pôle emploi. Ils n’étaient alors plus considérés comme inscrits à Pôle emploi. L’accès à ce dispositif a été progressivement restreint à partir de 2009 et complètement supprimé en 2012 [Ouvrir dans un nouvel ongletBeauvoir et al., 2013]. Les personnes qui étaient déjà entrées dans ce dispositif avant sa fermeture ont cependant continué d’en bénéficier sur la période 2013‑2017. En moyenne en 2013, 86 000 personnes étaient encore dispensées de recherche d’emploi et seulement 8 000 en 2017. En supposant que les inscrits qui auraient été éligibles à cette dispense ne sont pas en recherche active d’emploi, environ 80 000 personnes supplémentaires se seraient ainsi retrouvées inscrites en catégorie A, tout en étant inactives hors halo en 2017 par rapport à 2013. Sur la période 2013‑2017, il est difficile de séparer de manière certaine les effets des deux réformes (âge légal de départ à la retraite et fin des DRE) car ils peuvent concerner les mêmes personnes, notamment celles âgées de 61 ans. Les deux effets présentés ne peuvent donc être additionnés directement.

Enfin, dans le halo autour du chômage, les inscrits en catégorie A en 2017 ont globalement des caractéristiques socio-démographiques proches de ceux de 2013. Ils semblent toutefois un peu plus éloignés du marché du travail, puisque plus souvent non disponibles et n’ayant pas fait de recherches actives d’emploi.

Sur la période 2013‑2017, Pôle emploi a simplifié les processus d’inscriptions sur les listes (inscription sur internet, actualisation par SMS). Ces facilités pour s’inscrire et s’actualiser pourraient avoir contribué à accroître le nombre d’inscrits à Pôle emploi, en bénéficiant à la fois à des chômeurs et à des personnes un peu plus éloignées du marché du travail. De plus, sur cette même période, le nombre d’embauches en CDD a fortement augmenté [Jauneau et Vidalenc, 2019], ce qui a pu conduire davantage de personnes à demeurer inscrites à Pôle emploi pour des périodes prolongées, qu’elles soient en emploi ou entre deux périodes d’emploi. Ainsi, parmi les inscrits en catégorie A inactifs au sens du BIT (dans le halo ou hors halo), le nombre de personnes ayant déjà travaillé, notamment en CDD, a augmenté entre 2013 et 2017 (figure 9).

La moitié de la baisse du nombre de chômeurs concerne des chômeurs non inscrits

Enfin, la baisse du nombre de chômeurs non inscrits en catégorie A à Pôle emploi a aussi contribué à la divergence entre le nombre de chômeurs au sens du BIT et celui des inscrits en catégorie A. Cette baisse a été surtout concentrée en 2017, lors d’une période d’embellie économique. En moyenne annuelle, le nombre de chômeurs a baissé de 0,2 million en 2017 : – 0,1 million de chômeurs inscrits en catégorie A et – 0,1 million de chômeurs non inscrits (figure 8). La croissance économique et les créations d’emplois de 2017 ont en effet davantage profité aux jeunes [Beck et Vidalenc, 2018 ; Ouvrir dans un nouvel ongletDe Waroquier et al., 2018], lesquels sont plus souvent chômeurs non inscrits.

Ce travail a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence nationale de la recherche au titre du programme Investissement d’avenir portant la référence ANR-10-EQPX-17 (Centre d’accès sécurisé aux données – CASD).

Les inscrits à Pôle emploi en catégorie B, C ou E : des formes d’emploi plus précaires

En moyenne sur l’année 2017, 1,9 million de personnes sont en emploi au sens du BIT et inscrites à Pôle emploi en catégories B, C ou E, dont 1,2 million en catégorie C, 0,5 million en catégorie B et 0,3 million en catégorie E. Les femmes sont surreprésentées en catégorie B (65 %, figure) et dans une moindre mesure en catégorie C (56 %). De plus, les formes particulières d’emploi sont surreprésentés en catégories B et C [Ouvrir dans un nouvel ongletGonthier et Vinceneux, 2017 ; Ouvrir dans un nouvel ongletOurliac et Rochut, 2013], puisque 68 % des inscrits en catégorie C et 55 % de ceux inscrits en catégorie B sont en CDD ou en intérim, contre 8 % parmi les personnes en emploi non inscrites à Pôle emploi.

Les inscrits en catégorie B et C sont particulièrement présents dans certaines professions : les services directs aux particuliers, les professions de l’information, des arts et des spectacles et les ouvriers non qualifiés de l’artisanat. Les ouvriers non qualifiés de l’industrie sont très représentés dans la catégorie C, en lien avec la forte proportion d’intérimaires. Ces quatre professions regroupent à elles seules 49 % des inscrits en catégorie B et 37 % de ceux en catégorie C, contre seulement 13 % des personnes en emploi non inscrites à Pôle emploi. En lien avec leurs contrats et leurs professions, les inscrits en catégories B et C se déclarent plus souvent à temps partiel, avec des horaires de travail atypiques et déclarent plus fréquemment avoir plusieurs employeurs. Ils déclarent plus souvent que leur activité est temporaire ou d’appoint. Enfin, parmi les inscrits en catégorie E, 38 % sont des non‑salariés en 2017, notamment des bénéficiaires de dispositifs d’aides à la création d’entreprise. Lorsqu’ils sont salariés, ils sont souvent bénéficiaires d’emplois aidés dans le secteur public ou dans des associations.

Entre 2013 et 2017, le nombre d’inscrits en catégorie C a particulièrement augmenté, passant de 0,7 million à 1,2 million. La simplification des règles pour pouvoir cumuler une indemnisation du chômage et des revenus d’activité, notamment permise dans le cadre de la convention d’assurance chômage de 2014, pourrait expliquer une partie de cette hausse.

Caractéristiques des personnes en emploi en 2017 selon leur catégorie d’inscription à Pôle emploi

en %
Caractéristiques des personnes en emploi en 2017 selon leur catégorie d’inscription à Pôle emploi (en %) - Lecture : en 2017, parmi les 0,5 million de personnes en emploi et inscrites en catégorie B, 65 % sont des femmes et 10 % sont âgées de 15 à 24 ans.
En emploi et catégorie B En emploi et catégorie C En emploi et catégorie E En emploi non inscrit
Nombre de personnes représentées (en millions) 0,5 1,2 0,3 23,7
Femmes 65 56 53 47
Hommes 35 44 47 53
De 15 à 24 ans 10 10 8 8
De 25 à 49 ans 58 66 64 62
De 50 à 64 ans 32 24 28 30
Se déclare spontanément chômeur 8 1 1 0
Se déclare spontanément en emploi 91 98 99 99
Se déclare spontanément inactif 1 1 0 1
Professions de l’information, des arts et spectacles 7 2 1 1
Personnels des services directs aux particuliers 27 19 5 6
Ouvriers non qualifiés de type industriel 6 12 3 3
Ouvriers non qualifiés de type artisanal 9 4 3 3
Autres professions et catégories sociales 51 63 88 87
CDI 37 29 16 81
CDD/intérim 55 68 46 8
Non-salarié 8 3 38 11
Employeur - Entreprise privée ou association 67 75 62 71
Employeur - Public (État, hôpitaux, collectivités territoriales, etc.) 15 13 37 27
Employeur - Particuliers 18 12 1 2
Emploi d’appoint/temporaire 19 14 5 2
Temps partiel 68 29 46 16
  • Lecture : en 2017, parmi les 0,5 million de personnes en emploi et inscrites en catégorie B, 65 % sont des femmes et 10 % sont âgées de 15 à 24 ans.
  • Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, personnes de 15 à 64 ans en emploi, hors inscrits en catégorie A.
  • Sources : Dares, Insee, Pôle emploi, appariement du Fichier Historique et de l'enquête Emploi.

Définitions

Chômeur au sens du Bureau international du travail (BIT) : un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions : être sans emploi durant une semaine donnée ; être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines ; avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois. Les démarches actives considérées sont variées : étudier des annonces d’offres d’emploi, se rendre à un salon professionnel, mobiliser son réseau social ou prendre des conseils auprès de Pôle emploi, etc.

Demandeurs d’emploi : personnes inscrites sur les listes de Pôle emploi. L’inscription sur les listes de Pôle emploi est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi au cours du mois ;
  • catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (de plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi. Ils peuvent être en stage ou en formation, en maladie, en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple, bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Dispense de recherche d’emploi (DRE) : dispositif fermé depuis 2012. La dispense de recherche d’emploi permettait à certaines personnes seniors indemnisables de conserver leur droit à indemnisation sans nécessité de recherche active d’emploi et sans être inscrites sur les listes de Pôle emploi. Les personnes en DRE après 2012 sont celles qui étaient entrées dans ce dispositif avant le 1er janvier 2012.

Emploi au sens du BIT (population active occupée au sens du BIT) : l’emploi au sens du BIT comprend les personnes âgées de 15 ans ou plus ayant travaillé (ne serait-ce qu’une heure) au cours d’une semaine donnée dite « de référence », qu’elles soient salariées, à leur compte, employeurs ou aides dans l’entreprise ou l’exploitation familiale. Il inclut également les personnes pourvues d’un emploi mais qui en sont temporairement absentes.

Formes particulières d’emploi : sous le terme formes particulières d’emploi (ou parfois emplois précaires) sont regroupés les statuts d’emploi qui ne sont pas des contrats à durée indéterminée. Ce sont l’intérim, les contrats à durée déterminée, l’apprentissage et les contrats aidés.

Halo autour du chômage : le halo autour du chômage est composé de personnes inactives au sens du BIT, mais proches du marché du travail. Il s’agit des personnes sans emploi qui recherchent un emploi mais qui ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler et des personnes sans emploi qui souhaitent travailler mais qui n’ont pas effectué de démarche active de recherche d’emploi dans le mois précédent, qu’elles soient disponibles ou non.

Inactifs au sens du BIT : les inactifs au sens du BIT sont les personnes âgées de 15 ans ou plus qui ne sont ni en emploi ni au chômage au sens du BIT.

Inactifs hors halo : les inactifs hors halo sont les inactifs au sens du BIT (c’est-à-dire ni en emploi, ni au chômage) autres que ceux qui composent le halo autour du chômage.

Sources

Les enquêtes Emploi de 2012 à 2017 sont mobilisées pour ce dossier. Elles sont ici restreintes au champ de la France métropolitaine (l’extension aux Drom n’ayant eu lieu qu’en 2014) et aux personnes de 15 à 64 ans. L’enquête est réalisée auprès des ménages ordinaires. Les chômeurs qui vivent hors de ces ménages (en communautés, habitations mobiles, sans abris, etc.) sont a priori peu nombreux d’après le recensement de la population. L’enquête Emploi est un panel rotatif : les personnes enquêtées le sont six trimestres consécutifs, permettant ainsi d’illustrer les transitions de court terme dans leurs parcours [Bessone et al., 2016]. Dans les exploitations, seules les années 2013 à 2017 sont utilisées. En effet, le questionnaire de l’enquête Emploi a été rénové en 2013, ce qui rend difficile de comparer l’année 2012 aux années suivantes, compte tenu des ruptures de séries sur certains concepts.

Le Fichier Historique de Pôle emploi est une base de données administratives recensant toutes les personnes ayant été inscrites à un moment donné à Pôle emploi entre 2012 et 2017. Sur cette période, 16,9 millions d’individus distincts ont été inscrits. Les inscrits sont classés parmi l’une des cinq catégories définies par Pôle emploi : A, B, C, D ou E.

Les enquêtes Emploi en continu ont été appariées au Fichier Historique de Pôle emploi, ce qui permet de les enrichir avec de nouvelles variables : date d’inscription à Pôle emploi, catégorie de demandeur d’emploi, etc. En pratique, on cherche à retrouver les personnes de l’enquête Emploi dans le Fichier Historique à partir de leur prénom, leur sexe, leur date de naissance et leur(s) adresse(s) sur la période 2012‑2017 (appariement dit « statistique »). Si le sexe et la date de naissance sont codés de la même façon dans les deux bases de données et peu sujets à erreurs, en revanche les prénoms et adresses sont plus difficiles à rapprocher. Différentes méthodes sont donc combinées : comparaison des écritures et des prononciations des prénoms, comparaison des libellés d’adresses et distances géographiques entre les adresses après géolocalisation. L’algorithme d’appariement est décrit plus en détail dans le document de travail n° F1904 de l’Insee [Coder et al., 2019].

L’enquête Emploi est représentative de la population vivant en ménage ordinaire. Dès lors, si l’appariement était techniquement parfait, l’enquête appariée devrait permettre de retrouver, en 2017, les 3,4 millions de demandeurs d’emplois dénombrés en France métropolitaine à partir du Fichier Historique (aux demandeurs d’emploi vivant hors ménage ordinaire près). En pratique, elle ne permet d’en dénombrer que 2,7 millions, soit un taux de couverture de l’appariement estimé à 81 % en catégorie A et à 84 % sur l’ensemble des catégories de demandeurs d’emploi. Il reste donc 0,7 million d’inscrits à Pôle emploi en catégorie A, soit 19 %, qui ne sont pas représentés dans l’appariement. Certains inscrits à Pôle emploi résident dans des communautés (foyers, centres d’hébergements, internats, établissements pour personnes handicapées, etc.), dans des hôtels ou campings, ou encore sont sans domicile fixe et ne peuvent donc être représentés par l’enquête Emploi, laquelle est réalisée uniquement auprès des ménages ordinaires. La méthode d’appariement peut aussi échouer à identifier certaines personnes. Les hommes, les jeunes (15‑24 ans), les franciliens et les personnes nées à l’étranger sont par exemple plus souvent en échec d’appariement, en raison de prénoms orthographiés de manière moins homogène entre les sources, d’adresses moins stables, etc. Toutefois, ces biais restent contenus, puisque ces quatre populations représentent respectivement 50 %, 13 %, 18 % et 20 % des inscrits en catégorie A d’après l’appariement, contre respectivement 52 %, 14 %, 19 % et 21 % des inscrits en catégorie A dans l’ensemble du Fichier Historique. Réciproquement, certains échecs d’appariement peuvent être identifiés à l’aide de l’inscription déclarée dans l’enquête Emploi. Ces chômeurs supposés être inscrits en catégorie A (figure 7) sont un peu plus souvent des hommes ou des jeunes, comme attendu, mais en ce qui concerne leurs autres caractéristiques (statut spontanément déclaré, proportion de chômeurs de longue durée, nombre moyen de démarches actives de recherche d’emploi), elles sont très proches de celles des chômeurs appariés. Cela conforte l’hypothèse selon laquelle l’appariement représente tout de même assez bien l’ensemble des inscrits à Pôle emploi.

Finalement, le taux de couverture global est assez élevé, stable sur la période 2013-2017 (81 % sur les cinq années pour la catégorie A) et les biais sont limités : les évolutions constatées sur le sous‑champ des individus appariés semblent donc permettre de bien retracer celles de l’ensemble de la population.

L’année 2012 a été incluse dans l’appariement, mais elle n’est pas utilisée dans la présentation des résultats. Le questionnaire de l’enquête Emploi a en effet été rénové entre 2012 et 2013, ce qui rend difficile les comparaisons entre 2012 et les années qui suivent pour certains des concepts essentiels de cette étude. Toutefois, l’appariement réalisé pour l’année 2012 permet d’identifier, parmi les chômeurs non inscrits à Pôle emploi les années suivantes, plus de personnes qui ne sont pas inscrites au moment de l’enquête, mais ont déjà été inscrites à un moment ou un autre.

Dans l’enquête Emploi, les enquêtés sont invités à donner spontanément leur statut sur le marché du travail, à travers la question « Quelle est, au mois de l’enquête, votre situation principale sur le marché du travail ? ». Ce statut spontanément déclaré peut toutefois différer du statut au sens du BIT.

Selon les statistiques de Pôle emploi sur le contrôle de la recherche d’emploi [Ouvrir dans un nouvel ongletGaignon et Lieurade, 2018], 12 % des demandeurs d’emploi sont jugés en insuffisance de recherche.

En effet, pour les bénéficiaires d’une allocation, il peut être désavantageux de déclarer un arrêt, surtout s’il est plutôt court, car un délai de carence de trois jours s’applique et peut représenter une perte de revenu. En 2014, la durée moyenne d’un arrêt maladie déclaré à Pôle emploi est ainsi de 180 jours d’après le fichier national des allocataires, contre 33 jours en moyenne pour l’ensemble de la population.

Exemples de démarches actives proposées dans l’enquête Emploi : s’adresser à des relations personnelles (famille, amis), à des relations professionnelles (anciens collègues, syndicats), avoir passé un entretien d’embauche, un concours, avoir envoyé une candidature spontanée, avoir cherché à reprendre un cabinet ou une entreprise, avoir cherché à obtenir un emprunt bancaire, etc. La démarche « avoir contacté Pôle emploi, l’Apec, etc. » est volontairement exclue du nombre de démarches actives, de façon à ne pas accroître artificiellement les écarts entre les chômeurs inscrits à Pôle emploi et les non inscrits.

Dans l’enquête Emploi, les personnes sont interrogées sur leur éventuelle inscription à Pôle emploi. Cette question permet donc ici d’identifier de potentiels échecs d’appariement, c’est-à-dire des personnes qui auraient dû être retrouvées dans les fichiers de Pôle emploi, mais que l’algorithme d’appariement n’a pas pu identifier, en raison d’incohérences entre les deux sources sur les prénoms, les adresses, la date de naissance, etc. Cette question est toutefois sujette à des erreurs de déclaration, notamment lorsqu’un autre membre du ménage répond à la place de l’enquêté : sur le champ des personnes appariées, 15 % de celles qui se disent inscrites en catégorie A ne le sont pas en réalité et 7 % de celles qui sont inscrites en catégorie A ne le déclarent pas. Ainsi, la déclaration d’inscription à Pôle emploi dans l’enquête Emploi peut être sujette à caution et ces échecs d’appariement supposés n’ont donc pas été, ici, regroupés avec les chômeurs inscrits en catégorie A.

Ce résultat de l’appariement confirme des études précédentes fondées uniquement sur l’inscription déclarée à Pôle emploi dans l’enquête Emploi : entre 2013 et 2017, le nombre de personnes supposées en catégorie A et inactives au sens du BIT a augmenté de 0,3 million, pour moitié dans le halo et pour moitié dans l’inactivité hors halo [Marrakchi, 2018].

La hausse de la proportion de personnes invoquant des problèmes de santé comme motif d’inactivité est étroitement liée à la hausse de la part des seniors (figure 9).

En 2017, 60 000 personnes sont inscrites en catégorie A et inactives hors halo et âgées de 61 à 64 ans, contre 10 000 en 2013, soit + 50 000 personnes.

Pour en savoir plus

Beauvoir R., Chanteloup G., Minni C., Nguyen L., Rémy V., Rey M., « Ouvrir dans un nouvel ongletEmploi chômage, population active : bilan de l’année 2012 », Dares Analyses n° 037, juin 2013.

Beck S., Vidalenc J., « Une photographie du marché du travail en 2017. La baisse du chômage se confirme : – 0,7 point par rapport à 2016 », Insee Première n° 1694, avril 2018.

Bessone A.‑J., Cabannes P.‑Y., Marrakchi A., « Halo autour du chômage : une population hétérogène et une situation transitoire », in Emploi chômage et revenus du travail, coll. « Insee Références », édition 2016.

Coder Y. Hamman S., Dixte C., Hameau A., Larrieu S., Marrakchi A., Montaut A., « Appariement entre l’enquête Emploi et le Fichier Historique de Pôle emploi sur la période 2012-2017, méthode et premiers résultats », Document de travail n° F1904, Insee, juillet 2019.

De Waroquier S., Dixte C., Guillaneuf J., Minni C., Rebière S., Rey M., « Ouvrir dans un nouvel ongletEmploi, chômage, population active en 2017 : nouvelle accélération de l’emploi salarié privé et amplification de la baisse du chômage », Dares Analyses n° 031, juillet 2018.

Gaignon A., Lieurade C., « Ouvrir dans un nouvel ongletLe contrôle de la recherche d’emploi : l’impact sur le parcours des demandeurs d’emploi », Éclairages et synthèses, Pôle emploi, août 2018.

Gonthier P., Vinceneux K., « Ouvrir dans un nouvel ongletDes demandeurs d’emploi qui travaillent ? Les 7 visages de l’activité réduite », Document d’études n° 212, Dares, juillet 2017.

Jauneau Y., Vidalenc J., « Les salariés en contrats courts : des allers‑retours plus fréquents entre emploi, chômage et inactivité », Insee Première n° 1736, février 2019.

Marrakchi A, « Comparaison sur la période récente entre l’évolution du chômage au sens du BIT et celle du nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois inscrits à Pôle emploi », Encadré 2 « Le marché du travail en 2017 : l'emploi accélère et le chômage baisse davantage », in Emploi, chômage, revenus du travail, coll. « Insee Références », édition 2018.

Ourliac B., Rochut J., « Ouvrir dans un nouvel ongletQuand les demandeurs d’emploi travaillent. Avec la crise, le nombre de demandeurs d’emploi en activité atteint son plus haut niveau », Dares Analyses n° 002, janvier 2013.

L’année 2012 a été incluse dans l’appariement, mais elle n’est pas utilisée dans la présentation des résultats. Le questionnaire de l’enquête Emploi a en effet été rénové entre 2012 et 2013, ce qui rend difficile les comparaisons entre 2012 et les années qui suivent pour certains des concepts essentiels de cette étude. Toutefois, l’appariement réalisé pour l’année 2012 permet d’identifier, parmi les chômeurs non inscrits à Pôle emploi les années suivantes, plus de personnes qui ne sont pas inscrites au moment de l’enquête, mais ont déjà été inscrites à un moment ou un autre.

Dans l’enquête Emploi, les enquêtés sont invités à donner spontanément leur statut sur le marché du travail, à travers la question « Quelle est, au mois de l’enquête, votre situation principale sur le marché du travail ? ». Ce statut spontanément déclaré peut toutefois différer du statut au sens du BIT.

Selon les statistiques de Pôle emploi sur le contrôle de la recherche d’emploi [Ouvrir dans un nouvel ongletGaignon et Lieurade, 2018], 12 % des demandeurs d’emploi sont jugés en insuffisance de recherche.

En effet, pour les bénéficiaires d’une allocation, il peut être désavantageux de déclarer un arrêt, surtout s’il est plutôt court, car un délai de carence de trois jours s’applique et peut représenter une perte de revenu. En 2014, la durée moyenne d’un arrêt maladie déclaré à Pôle emploi est ainsi de 180 jours d’après le fichier national des allocataires, contre 33 jours en moyenne pour l’ensemble de la population.

Exemples de démarches actives proposées dans l’enquête Emploi : s’adresser à des relations personnelles (famille, amis), à des relations professionnelles (anciens collègues, syndicats), avoir passé un entretien d’embauche, un concours, avoir envoyé une candidature spontanée, avoir cherché à reprendre un cabinet ou une entreprise, avoir cherché à obtenir un emprunt bancaire, etc. La démarche « avoir contacté Pôle emploi, l’Apec, etc. » est volontairement exclue du nombre de démarches actives, de façon à ne pas accroître artificiellement les écarts entre les chômeurs inscrits à Pôle emploi et les non inscrits.

Dans l’enquête Emploi, les personnes sont interrogées sur leur éventuelle inscription à Pôle emploi. Cette question permet donc ici d’identifier de potentiels échecs d’appariement, c’est-à-dire des personnes qui auraient dû être retrouvées dans les fichiers de Pôle emploi, mais que l’algorithme d’appariement n’a pas pu identifier, en raison d’incohérences entre les deux sources sur les prénoms, les adresses, la date de naissance, etc. Cette question est toutefois sujette à des erreurs de déclaration, notamment lorsqu’un autre membre du ménage répond à la place de l’enquêté : sur le champ des personnes appariées, 15 % de celles qui se disent inscrites en catégorie A ne le sont pas en réalité et 7 % de celles qui sont inscrites en catégorie A ne le déclarent pas. Ainsi, la déclaration d’inscription à Pôle emploi dans l’enquête Emploi peut être sujette à caution et ces échecs d’appariement supposés n’ont donc pas été, ici, regroupés avec les chômeurs inscrits en catégorie A.

Ce résultat de l’appariement confirme des études précédentes fondées uniquement sur l’inscription déclarée à Pôle emploi dans l’enquête Emploi : entre 2013 et 2017, le nombre de personnes supposées en catégorie A et inactives au sens du BIT a augmenté de 0,3 million, pour moitié dans le halo et pour moitié dans l’inactivité hors halo [Marrakchi, 2018].

La hausse de la proportion de personnes invoquant des problèmes de santé comme motif d’inactivité est étroitement liée à la hausse de la part des seniors (figure 9).

En 2017, 60 000 personnes sont inscrites en catégorie A et inactives hors halo et âgées de 61 à 64 ans, contre 10 000 en 2013, soit + 50 000 personnes.