En 2018, en Corse, les hébergements touristiques marchands (campings, hôtels et autres hébergements collectifs de tourisme-AHCT), comptabilisent 10,9 millions de nuitées, dont 41 % dans les campings (figure 1). Sur un an, leur fréquentation ralentit. Elle progresse de 0,6 % contre + 4,8 % un an auparavant.

En France métropolitaine, après le rebond de 2017, le nombre de nuitées croît également modérément, de 1,3 % sur un an. Cette croissance n’est pas homogène sur le territoire. Parmi les régions du grand-sud, seule la Corse enregistre une hausse de fréquentation. En revanche, les régions situées au nord du territoire sont les principales bénéficiaires de l’augmentation de la fréquentation.

En Corse, cette évolution est portée par l’hôtellerie de plein air et, dans une moindre mesure, par l’hôtellerie traditionnelle, le nombre de nuitées dans les autres hébergements collectifs étant en baisse.

En 2018, au cours des mois d’avril à septembre, les campings de Corse totalisent 4,5 millions de nuitées. Sur un an, la fréquentation maintient sa cadence avec une hausse de 3,3 % après + 3,6 % en 2017. Elle croît plus fortement qu’au niveau national (+ 0,8 %). Cette hausse résulte de l’augmentation des arrivées (+ 11,1 %) qui compense des séjours en moyenne légèrement plus courts. Le nombre de personnes par emplacement reste stable.

Parallèlement, le nombre d’emplacements occupés progresse de 2,4 % tandis que le nombre d’emplacements offerts évolue modérément (+ 0,4 %). Ainsi, le taux d’occupation moyen des campings sur l’ensemble de la saison s’établit à 43,1 %, soit une progression de 0,8 point sur un an. Cette année, dans l’hôtellerie de plein air de Corse, les nuitées françaises (i.e. résidents en France) et étrangères (i.e. non résidents en France) progressent sensiblement au même rythme. La clientèle française, qui représente près des deux tiers des nuitées, augmente de 3,5 % sur un an contre 3 % pour les étrangers (figure 2). Arrivés plus nombreux dans les campings, ces derniers ont cependant privilégié des séjours plus courts que les touristes français.

Parmi les campeurs étrangers, les Allemands et les Italiens enregistrent la plus forte hausse de fréquentation. A l’inverse, les nuitées des Suisses et des Néerlandais sont en baisse.

L’attrait pour les emplacements équipés se confirme d’année en année. Ils regroupent désormais 46,4 % des nuitées des campings contre seulement 29,2 % en 2010. Ils bénéficient d’ailleurs d’un taux d’occupation supérieur à celui des emplacements nus (figure 3). Au cours de la saison, leur fréquentation progresse de 5,7 %, portée à la fois par les clientèles françaises (+ 5,6 %) et étrangères (+ 5,8 %).

Parallèlement, l’offre en emplacements équipés croît de 3,7 % sur un an. Elle accompagne la montée en gamme des établissements. Cette hausse est ainsi portée par les campings 3 étoiles et plus qui concentrent 83 % des équipés au cœur de la saison 2018. En revanche, le nombre d’emplacements nus tend à diminuer sur un an (- 1 %). Leur fréquentation croît ainsi modérément (+ 1,4 %). Dans ces emplacements, les nuitées étrangères évoluent plus favorablement que les nuitées françaises (+ 1,9 % contre + 0,9 %).

Sur l’ensemble de l’année 2018, les hôtels insulaires enregistrent 3,3 millions de nuitées. Leur fréquentation progresse plus modéremment qu’au niveau national : + 1,2 % sur un an contre + 2,4 %. Dans la région, la hausse est en outre moins marquée qu’en 2017 (+ 4,3%). Elle se contracte principalement sous l’effet du repli des touristes français. Leur nombre de nuitées recule de 1,8 % sur un an en lien avec une diminution du nombre d’arrivées (figure 4). Toutefois, leur durée moyenne de séjour reste stable.

En revanche, la fréquentation étrangère atteint un niveau record. Après une année 2017 en recul, celle-ci culmine à 900 100 nuitées, soit une croissance annuelle de 10 %. Arrivés plus nombreux, ces touristes sont également restés plus longtemps sur l’île. Ce sont les nuitées allemandes et, dans une moindre mesure, italiennes qui ont le plus progressé tandis que les nuitées suisses sont en baisse.

En 2018, le taux d’occupation moyen des hôtels s’établit à 62,9 %, soit 1 point de plus sur un an. Cette évolution résulte d’un repli de l’offre en chambre (- 1,6 %) tandis que le nombre de chambres occupées est stable (figure 5).

La montée en gamme de l’hôtellerie se confirme encore cette année. Dans la catégorie 4 et 5 étoiles, l’entrée de nouveau établissements, et donc l’élargissement de l’offre en chambres, entraîne une hausse des nuitées (+ 5,7 %), et ce pour la 4e année consécutive. En 2018, cette catégorie regroupe un cinquième de la fréquentation. Les hôtels 3 étoiles, qui concentrent plus de la moitié des nuitées, sont en hausse de fréquentation de 2,2 %.

Les hôtels 1 et 2 étoiles ainsi que les non-classés sont en recul (respectivement - 3,2 % et - 5,5 %), du fait notamment d’une baisse de l’offre en chambre.

Durant les mois d’avril à septembre 2018, les touristes ont passé 3,1 millions de nuitées dans les AHCT, soit une baisse de 3,6 % sur un an après une hausse de 6,9 % en 2017. Les résidences de tourisme et hôtelières représentent le segment le plus important avec 87 % des établissements. Elles génèrent également plus des deux tiers des nuitées.