Bilan économique 2018 - Corse
Bonne orientation de l’activité économique 2018
Après les nombreux signaux de reprise de 2017, l’année 2018 confirme la bonne orientation
de l’activité économique régionale. La croissance annuelle de l’emploi salarié se
poursuit et les déclarations d'embauches augmentent. Le taux de chômage recule pour
s'établir à 9,0 % de la population active. Le nombre de demandeurs d’emploi diminue.
Pour la deuxième année consécutive, les entreprises enquêtées par la Banque de France
indiquent une hausse de leur chiffre d'affaires (CA). De même, la croissance des CA
et des investissements des entreprises soumises à TVA confirme la relance amorcée
en 2017. La création d’entreprises est dynamique et les défaillances enregistrent
une nouvelle baisse.
La construction de logements est bien orientée avec des autorisations de mises en
chantier qui continuent de progresser. Pourtant, le nombre de logements commencés
demeure en recul. Parallèlement, l’activité touristique est favorable. Le trafic global
de passagers atteint un nouveau record et les hébergements touristiques marchands
bénéficient d’une meilleure fréquentation, portée par les campings. Enfin, l’agriculture
pâtit d’un climat difficile et affiche des résultats contrastés.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Transports - Record historique de l’aérien qui surpasse le maritime Bilan économique 2018
Bruno Battesti, Observatoire régional des transports de la Corse, Dreal de Corse
En 2018, le nombre de passagers accueillis dans les ports et aéroports de Corse est à nouveau en hausse avec 9,4 millions de voyageurs. La progression de la fréquentation des lignes régulières est due à la croissance toujours soutenue des trafics aériens avec le développement continu des compagnies Low Cost assurant un tiers de la desserte aérienne de l'île. Pour la première année, le trafic aérien surpasse que celui du maritime. Il s’intensifie dans l’ensemble des aéroports insulaire qui battent des records de fréquentation. Les trafics de passagers maritimes et ceux de marchandises perdent en intensité.
Insee Conjoncture Corse
No 25
Paru le :06/06/2019
- 9,4 millions de passagers dans les ports et aéroports corses
- Pour la première fois, l’aérien surpasse le maritime
- Un tiers de la desserte aérienne réalisée par les Low Cost
- Forte progression des autres destinations nationales
- Repli des trafics maritimes
- Le trafic de marchandises en berne
- 407 000 personnes de plus mi-août
9,4 millions de passagers dans les ports et aéroports corses
En 2018, les trafics passagers des ports et aéroports de Corse (croisiéristes compris) atteignent 9,4 millions de voyageurs au départ et à l’arrivée. Grâce à une très forte progression des trafics aériens et malgré un léger recul des trafics maritimes sur lignes régulières (comme en 2017), la croissance des trafics passagers s’accélère et s’élève à 3 % en un an (+ 2 % en 2017) (figure 1).
Les trafics croisières repartent à la hausse à 5,5 %, du fait de la reprise du port d’Ajaccio. Cette progression succède toutefois à une baisse de 20 % l’année d’avant. Ainsi, en 2018, 977 200 croisiéristes ont débarqué ou embarqué en Corse, soit un niveau supérieur à la moyenne des cinq dernières années.
Avec 8,4 millions de passagers, les trafics passagers aériens et maritimes (hors croisières) progressent de 3 % en 2018 et enregistrent un nouveau record historique ; 73 % du trafic annuel est assuré durant la saison estivale, de mai à septembre. Les trafics globaux sur l’étranger continuent de croître (+ 2 %). De même, les lignes françaises consolident leur reprise (+ 3 %).
tableauFigure 1 – Répartition des passagers transportés selon le type de trafic en 2018
Ports et (ou) aéroports | Maritime | Aérien | Total | |
---|---|---|---|---|
Lignes régulières | Croisières | Lignes régulières et charter | ||
Ajaccio | 988 652 | 838 098 | 1 673 196 | 3 499 946 |
Bastia | 2 169 215 | 19 404 | 1 524 921 | 3 713 540 |
Bonifacio | 274 177 | 23 530 | /// | 297 707 |
Calvi | 0 | 37 940 | 335 155 | 373 095 |
Figari | /// | /// | 756 048 | 756 048 |
L'Île-Rousse | 405 297 | 5 508 | /// | 410 805 |
Porto-Vecchio | 194 158 | 12 480 | /// | 206 638 |
Propriano | 65 471 | 40 241 | /// | 105 712 |
Ensemble | 4 096 970 | 977 201 | 4 289 320 | 9 363 491 |
Évolution 2018/2017 | -1,1% | 5,5% | 6,5% | 2,9% |
- Source : Observatoire régional des transports de la Corse (Dreal)
Pour la première fois, l’aérien surpasse le maritime
Avec une croissance annuelle de 6,5 % les trafics aériens atteignent un nouveau record tandis que les maritimes régressent cette année de 1 %. Pour la première fois cette année, les trafics passagers aériens annuels surpassent ceux du maritime (figure 2).
tableauFigure 2 – Évolution des trafics passagers annuels sur lignes régulières et charter au départ et à l'arrivée
Aérien | Maritime | Total | |
---|---|---|---|
1998 | 2 223 | 2 828 | 5 051 |
1999 | 2 402 | 3 107 | 5 509 |
2000 | 2 465 | 3 237 | 5 702 |
2001 | 2 490 | 3 452 | 5 941 |
2002 | 2 456 | 3 741 | 6 196 |
2003 | 2 460 | 3 779 | 6 239 |
2004 | 2 292 | 3 603 | 5 895 |
2005 | 2 320 | 3 620 | 5 940 |
2006 | 2 377 | 3 927 | 6 304 |
2007 | 2 499 | 4 096 | 6 595 |
2008 | 2 653 | 4 264 | 6 917 |
2009 | 2 790 | 4 527 | 7 317 |
2010 | 2 833 | 4 658 | 7 491 |
2011 | 2 940 | 4 447 | 7 386 |
2012 | 2 994 | 4 387 | 7 381 |
2013 | 3 231 | 4 255 | 7 485 |
2014 | 3 357 | 4 070 | 7 428 |
2015 | 3 457 | 4 025 | 7 482 |
2016 | 3 670 | 4 059 | 7 729 |
2017 | 4 026 | 4 145 | 8 170 |
2018 | 4 289 | 4 097 | 8 396 |
- Source : Observatoire régional des transports de la Corse (Dreal)
graphiqueFigure 2 – Évolution des trafics passagers annuels sur lignes régulières et charter au départ et à l'arrivée
En effet, depuis 2005, la croissance des trafics passagers aériens est ininterrompue. En 2018, elle permet d’atteindre les 4,3 millions de voyageurs (figure 3). Toutefois, le trafic des lignes françaises s’intensifient moins vite que celles avec l’étranger. Les quatre aéroports corses battent de nouveaux records de fréquentation grâce à une croissance annuelle notable : 9 % pour Bastia, 7 % pour Ajaccio, 3 % pour Calvi et Figari.
tableauFigure 3 – Trafics aériens
Aéroports | 2016 | 2017 | 2018 | Évolution 2018/2017 (%) |
---|---|---|---|---|
Ajaccio | 1 422 | 1 570 | 1 673 | 6,6 |
Bastia | 1 287 | 1 400 | 1 525 | 8,9 |
Calvi | 321 | 325 | 335 | 3,0 |
Figari | 640 | 731 | 756 | 3,5 |
Total Corse | 3 670 | 4 026 | 4 289 | 6,5 |
dont Low cost | 1 102 | 1 343 | 1 458 | 8,6 |
Corse-continent | 3 154 | 3 415 | 3 613 | 5,8 |
Corse-étranger | 516 | 611 | 676 | 10,8 |
- Note : totaux et évolutions calculés sur données non arrondies.
- Source : Observatoire régional des transports de la Corse (Dreal)
Un tiers de la desserte aérienne réalisée par les Low Cost
L’aérien demeure soutenu par la montée en puissance des compagnies Low Cost. Elles captent désormais 34 % de la desserte aérienne de l'île avec 1,5 million de passagers, soit une hausse annuelle de 9 %. Leurs trafics assurent 44 % de la croissance aérienne annuelle. Ils sont concentrés à 72 % sur la France et à 81 % sur la saison estivale. Volotea et Easyjet assurent respectivement 47 % et 41 % du marché Low Cost. Au niveau des aéroports, les trafics Low Cost augmentent de 10 % sur Ajaccio et Bastia, de 88 % sur Calvi et de 1 % sur Figari.
Forte progression des autres destinations nationales
Les trafics de bord à bord sur Marseille et Nice régressent de 1 %. En revanche, ceux sur Paris gagnent 1 %. L’intensification des échanges s’effectue essentiellement sur les autres destinations nationales. Elles enregistrent une forte progression de 19 % et représentent désormais un tiers du trafic national, soit trois fois plus qu’en 2010. Le trafic aérien augmente ainsi de 6 % sur les lignes françaises.
Les trafics progressent plus rapidement sur l’étranger (+ 11 %), avec notamment + 90 % pour la Grande-Bretagne qui assure les trois quarts de la croissance sur l’étranger.
Repli des trafics maritimes
Avec 4,1 millions de voyageurs, les trafics maritimes se réorientent à la baisse. Ce recul est assez homogène entre la France (- 1 %) et l’Italie (- 1,5 %) (figure 4).
À l’exception de Porto-Vecchio qui affiche un net recul du trafic de 12 %, les évolutions sont peu significatives dans les ports de Corse. Elles affichent - 2 % à Ajaccio, - 1 % à Propriano, - 0,4 % à Bastia, + 2,5 % à l’Île-Rousse et + 0,3 % à Bonifacio.
tableauFigure 4 – Trafics maritimes sur lignes régulières En milliers de passagers au départ et à l'arrivée
Ports | 2016 | 2017 | 2018 | Évolution 2018/2017 (%) |
---|---|---|---|---|
Ajaccio | 968 | 1 012 | 989 | -2,3 |
Bastia | 2 143 | 2 177 | 2 169 | -0,4 |
Bonifacio | 260 | 273 | 274 | 0,3 |
Calvi | 58 | 0 | 0 | NS |
L'Île-Rousse | 381 | 395 | 405 | 2,5 |
Porto-Vecchio | 181 | 220 | 194 | -11,9 |
Propriano | 68 | 66 | 65 | -1,4 |
Total Corse | 4 059 | 4 145 | 4 097 | -1,1 |
Corse-continent | 2 747 | 2 758 | 2 730 | -1,0 |
Corse-Italie | 1 312 | 1 387 | 1 367 | -1,5 |
- Note : totaux et évolutions calculés sur données non arrondies.
- Source : Observatoire régional des transports de la Corse (Dreal)
Côté continent, les ports de Gênes et de Marseille progressent respectivement de 53 % et 6 % alors que ceux situés à Toulon, Nice, Savona et Livourne perdent entre 3 % et 9 % de passagers en un an.
En 2017, trois compagnies progressent : la Moby Line (+ 20 %), Corsica Linea (+ 10 %) et la Méridionale (+ 1 %). La Corsica Ferries recule de 5 % tandis que Blu Navy cède - 21 % (après une hausse importante de 12 % en 2017).
Le trafic de marchandises en berne
En 2018, avec 2,3 millions de tonnes nettes transportées, entrées et sorties cumulées, le trafic maritime de marchandises diminue de 0,5 % en un an. Cette baisse concerne tous les types de fret (figure 5). Elle est notable pour le ciment (- 6 %) et les hydrocarbures (- 4 %). Le trafic roulier (entrée + sortie) recule quant à lui de 1 %. Les échanges diminuent de 1 % sur la France ; en revanche le trafic avec l’Italie s’intensifie (+ 8 %).
tableauFigure 5 – Trafics maritimes de marchandises français et étrangers
2016 | 2017 | 2018 | Évolution 2018/2017 (%) | |
---|---|---|---|---|
Entrées : Roll | 1 406 124 | 1 453 242 | 1 484 895 | 2,2 |
Ciment en vrac | 124 882 | 128 816 | 120 800 | -6,2 |
Hydrocarbures | 403 509 | 414 964 | 399 287 | -3,8 |
Gaz liquide | 19 911 | 25 394 | 22 927 | -9,7 |
Total entrées | 1 954 426 | 2 022 416 | 2 027 909 | 0,3 |
Sorties : Roll | 228 837 | 254 299 | 236 855 | -6,9 |
Total entrées+sorties | 2 183 263 | 2 276 715 | 2 264 764 | -0,5 |
- Source : Observatoire régional des transports de la Corse (Dreal)
407 000 personnes de plus mi-août
Du 6 juillet au 29 août, le solde des arrivées et départs de passagers se traduit par la présence quotidienne de 200 000 à 300 000 personnes supplémentaires sur le territoire insulaire. Elles dépassent 300 000 personnes du 19 juillet au 23 août. En particulier, le 13 août 2018, la Corse a accueilli 407 000 personnes de plus que sa population résidente. La moyenne quotidienne est ainsi de 86 300 personnes contre 85 000 en 2017 soit une progression de 1,5 % (figure 6).
graphiqueFigure 6 – Variation de population quotidienne générée par les trafics maritimes et aériens du 1er janvier au 31 décembre
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Sources
Site du Service de la donnée et des études statistiques (SDES) du Commissariat général au développement durable (CGDD) : thème Ouvrir dans un nouvel ongletTransports
Définitions
Immatriculations de voitures particulières neuves
L'Insee publie mensuellement le nombre des immatriculations des voitures particulières neuves (hors utilitaires et transit temporaire) permettant ainsi de suivre l'évolution du marché automobile français. Le chiffre brut, communiqué par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) est corrigé des jours ouvrables et des variations saisonnières (CJO-CVS).
Tonne-kilomètre
Une tonne-kilomètre est une unité de mesure correspondant au transport d'une tonne sur une distance d'un kilomètre.
Ce terme est défini par analogie avec la notion de « travail » en physique. Par rapport aux tonnes, les tonnes-kilomètres ont l'avantage d'être « additives » : un déplacement de 10 tonnes sur 100 kilomètres suivi d'un déplacement de 10 tonnes sur 50 kilomètres donnent au total 1500 tonnes-kilomètres, alors que l'addition des poids transportés n'a pas de sens.
Transport de marchandises
Le transport de marchandises comprend tout mouvement de marchandises à bord d'un mode de transport quel qu'il soit : ferroviaire, routier, fluvial, maritime, aérien, etc. Il se mesure en tonnes-kilomètres ou, sur un trajet donné, en tonnes.
Transport de voyageurs
Le transport de voyageurs comprend tout mouvement de voyageurs à bord d'un mode de transport quel qu'il soit : ferroviaire, routier, maritime, aérien, etc. Il se mesure en voyageurs-kilomètres ou, sur un trajet donné, en nombre de voyageurs.