Conseil départemental du Rhône et Métropole de Lyon : deux collectivités à compétences départementales Mise à disposition de données sur ces deux territoires
Créée par la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM), la Métropole de Lyon est une collectivité territoriale avec un statut particulier en France. En plus des champs d’action traditionnels de la communauté urbaine, elle exerce sur son territoire les compétences d’un conseil départemental.
Depuis le 1er janvier 2015, le département du Rhône se compose donc de deux collectivités territoriales : le Conseil départemental du Rhône et la Métropole de Lyon.
Cette page a pour objectif de mettre en ligne, sur ces deux territoires, des données habituellement diffusées au niveau départemental.
Rhône et Métropole de Lyon : des territoires contrastés avec une bonne dynamique de l’emploi
France-Line Mary-Portas, Insee
La Métropole de Lyon et le territoire du Conseil départemental du Rhône constituent deux territoires contrastés vis à vis de l’emploi. La Métropole abrite un quart des emplois de la région, avec une forte concentration dans le secteur tertiaire. Le Rhône conserve une spécificité industrielle et bénéficie d'un faible taux de chômage. Les deux territoires connaissent une forte progression de l'emploi, portée par les services marchands et le développement des emplois non salariés. La baisse du chômage confirme leur bonne santé économique.
Depuis 2015, le département du Rhône est divisé en deux collectivités aux profils économiques nettement différenciés.
La Métropole de Lyon est constituée de 59 communes qui regroupent près du quart de l'emploi d'Auvergne-Rhône-Alpes, avec 759 300 emplois fin 2015. Parmi ceux-ci, 8 % concernent des emplois non salariés. L’emploi salarié se compose pour moitié de salariés des services marchands, et pour près du tiers des services non marchands (Figure 1). Cette prépondérance du secteur tertiaire tient à la forte concentration des fonctions métropolitaines (définitions) dans la capitale régionale et dans sa périphérie immédiate.
tableauFigure 1 – L’emploi industriel encore très présent dans le RhôneEmploi salarié total par secteur, fin 2015
Métropole de Lyon | Rhône | |
---|---|---|
Tertiaire marchand | 54 | 46 |
Tertiaire non marchand | 30 | 25 |
Industrie | 11 | 19 |
Construction | 5 | 9 |
Agriculture | 0 | 1 |
Nombre d’emplois | 759 300 | 175 300 |
- Champ : personnes de 15 ans et plus.
- Source : Insee, estimations d’emploi
graphiqueFigure 1 – L’emploi industriel encore très présent dans le RhôneEmploi salarié total par secteur, fin 2015

- Champ : personnes de 15 ans et plus.
- Source : Insee, estimations d’emploi
Le territoire du Conseil départemental du Rhône, qu’on appellera Rhône dans la suite de cette étude, regroupe 219 communes et compte 175 300 emplois. Constitué de territoires présentant des spécificités économiques marquées, particulièrement dans l'industrie et l'agriculture, il bénéficie d'activités diversifiées davantage ancrées dans la sphère productive. L'emploi salarié industriel y représente 19 % de l'emploi salarié et la construction 9 %, contre respectivement 11 % et 5 % dans la Métropole. La part des non-salariés y est également nettement plus élevée (13 % de l'emploi total).
Le tertiaire marchand premier moteur de la croissance de l’emploi
Entre 2014 et 2015, la progression de l'emploi total est bien plus soutenue dans le Rhône (+ 1,4 %) et la Métropole de Lyon (+ 1,3 %) que dans l'ensemble d'Auvergne-Rhône-Alpes (+ 0,4 %). Aucun autre département de la région n’atteint une telle croissance de l’emploi. Cette tendance annuelle conforte une dynamique de moyen terme. Depuis fin 2008, l'emploi a en effet augmenté de + 8,6 % dans le Rhône et de + 5,9 % dans la Métropole, contre seulement + 3,3 % au niveau régional (Figure 2).
Dans les deux cas, la croissance de l'emploi est portée par les activités tertiaires marchandes, qui concentrent près des deux tiers des gains d'emplois réalisés entre 2008 et 2015. Sur la dernière année, l'emploi salarié des services marchands est en hausse de + 2,8 % dans le Rhône et + 2,7 % dans la Métropole, contre + 1,6 % dans l'ensemble de la région.
Le Rhône bénéficie par ailleurs d'une meilleure dynamique dans les autres activités salariées. En 2015, les emplois des services non marchands augmentent deux fois plus rapidement que dans la Métropole, et les pertes dans la construction y sont nettement moins marquées (– 0,5 % contre – 2,4 %). De même, pour la troisième année consécutive, l'emploi industriel résiste dans le Rhône (+ 0,1 % en 2015) alors qu'il continue à reculer dans la Métropole lyonnaise, plus fortement que dans la région (– 1,6 % contre – 1,1 %).
tableauFigure 2 – L’emploi progresse plus rapidement dans la Métropole et le Rhône que dans le reste de la régionEmploi fin 2015, évolution annuelle et sur sept ans
Emploi fin 2015 | Évolution sur un an (%) | Évolution depuis 2008 (%) | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Métropole de Lyon | Rhône | Métropole de Lyon | Rhône | Auvergne-Rhône-Alpes | Métropole de Lyon | Rhône | Auvergne-Rhône-Alpes | |
Emploi salarié | 698 400 | 152 900 | 1,3 | 1,5 | 0,5 | 4,0 | 6,6 | 1,6 |
Agriculture | 500 | 1 500 | ns | ns | 1,8 | ns | ns | 4,4 |
Industrie | 76 000 | 29 700 | -1,6 | 0,1 | -1,1 | -13,3 | -7,7 | -10,7 |
Construction | 31 600 | 13 100 | -2,4 | -0,5 | -2,8 | -8,1 | 0,8 | -10,3 |
Tertiaire marchand | 379 400 | 71 000 | 2,7 | 2,8 | 1,6 | 8,6 | 13,4 | 5,9 |
Tertiaire non marchand | 210 900 | 37 600 | 0,4 | 0,9 | 0,3 | 5,5 | 9,9 | 5,5 |
Emploi non salarié | 60 900 | 22 400 | 1,6 | 0,7 | 0,3 | 35,8 | 25,1 | 19,0 |
Emploi total | 759 300 | 175 300 | 1,3 | 1,4 | 0,4 | 5,9 | 8,6 | 3,3 |
- Champ : personnes de 15 ans et plus.
- Source : Insee, estimations d’emploi
L'emploi non salarié progresse fortement dans les deux territoires
Dans un contexte de développement des micro-entreprises, la Métropole de Lyon et le Rhône se distinguent par un accroissement plus important qu'ailleurs de l'emploi non salarié. Cet essor est particulièrement marqué dans la Métropole, avec une hausse de + 1,6 % sur un an et de + 36 % depuis 2008. La progression est moins rapide dans le Rhône (+ 0,7 % sur un an) mais reste supérieure à celle de la région.
Au-delà de cette tendance commune, le profil des non-salariés différencie nettement les deux territoires, en lien avec leurs spécificités économiques respectives. Un quart des emplois non salariés de la Métropole correspondent à des professions libérales et un autre quart à des commerçants ou assimilés. Ces professions représentent respectivement 10 % et 20 % des emplois non salariés du Rhône. À l'inverse, les artisans et les agriculteurs sont proportionnellement nettement plus nombreux dans le Rhône (31 % et 20 % des non-salariés) que dans la Métropole (24 % et 1 %).
Le chômage à son plus bas niveau depuis 2009
La baisse du chômage confirme la bonne santé économique de chacune des deux collectivités dans la période la plus récente (Figure 3). Au dernier trimestre 2017, le taux de chômage s'établit à 8,6 % de la population active résidant dans la Métropole de Lyon et à 5,5 % dans le Rhône. Pour les deux territoires comme pour l'ensemble de la région, il s'agit du niveau le plus bas atteint depuis 2009.
Au cours de la dernière année, la baisse a été un peu plus forte dans la Métropole (– 1,1 point) que dans le Rhône (– 0,8 point). Néanmoins celui-ci reste nettement moins touché par le chômge puisque dans la région seul le Cantal présente un taux plus faible. Parmi les actifs qui résident sur son territoire, quatre sur dix travaillent dans la Métropole. Comme tout territoire périurbain, il abrite une population active moins précaire et mieux insérée professionnellement que celle résidant en coeur d'agglomération.
tableau Figure 3 – L’évolution du chômage suit la tendance régionaleTaux de chômage en % de la population active
Rhône | Métropole de Lyon | Auvergne-Rhône-Alpes | |
---|---|---|---|
2009 | 5,4 | 8,2 | 7,5 |
2009 | 6,1 | 9,1 | 8,2 |
2009 | 5,9 | 9 | 8,1 |
2009 | 6,1 | 9,4 | 8,4 |
2010 | 6,0 | 9,3 | 8,3 |
2010 | 6 | 9,2 | 8,1 |
2010 | 5,8 | 9 | 7,9 |
2010 | 5,7 | 8,9 | 7,9 |
2011 | 5,7 | 8,9 | 7,8 |
2011 | 5,7 | 8,9 | 7,8 |
2011 | 5,8 | 9 | 7,9 |
2011 | 6 | 9,1 | 8 |
2012 | 6,1 | 9,3 | 8,1 |
2012 | 6,2 | 9,6 | 8,4 |
2012 | 6,2 | 9,5 | 8,4 |
2012 | 6,5 | 9,8 | 8,7 |
2013 | 6,7 | 10,1 | 8,9 |
2013 | 6,8 | 10,2 | 9 |
2013 | 6,5 | 10 | 8,7 |
2013 | 6,3 | 9,8 | 8,6 |
2014 | 6,4 | 9,9 | 8,6 |
2014 | 6,5 | 9,9 | 8,7 |
2014 | 6,6 | 10 | 8,8 |
2014 | 6,7 | 10,1 | 8,9 |
2015 | 6,6 | 10 | 8,9 |
2015 | 6,7 | 10,2 | 9,1 |
2015 | 6,6 | 10,1 | 9 |
2015 | 6,5 | 9,9 | 8,9 |
2016 | 6,5 | 9,9 | 8,9 |
2016 | 6,4 | 9,6 | 8,6 |
2016 | 6,3 | 9,6 | 8,7 |
2016 | 6,3 | 9,7 | 8,7 |
2017 | 6 | 9,2 | 8,3 |
2017 | 6 | 9 | 8,1 |
2017 | 6,1 | 9,4 | 8,3 |
2017 | 5,5 | 8,6 | 7,6 |
- Source : Insee, taux de chômage localisés
graphique Figure 3 – L’évolution du chômage suit la tendance régionaleTaux de chômage en % de la population active

- Source : Insee, taux de chômage localisés
Définitions
Les fonctions métropolitaines, plus présentes dans les plus grandes aires urbaines, tiennent compte de la profession exercée. Il s’agit des fonctions de conception-recherche, prestations intellectuelles, gestion, culture-loisirs et commerce inter-entreprises.
Les estimations annuelles d'emploi sont calculées directement à partir du dispositif Estel (estimations d'emplois localisées) qui réalise une synthèse de sources administratives et permet de mesurer l'emploi en tenant compte de la multi-activité. Les informations complémentaires sur les caractéristiques des non-salariés sont issues du Recensement de la population 2014. Les données relatives à l'emploi sont localisées au lieu de travail.
Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).
Les taux de chômage localisés présentés ici sont estimés suivant une méthode proche de celle adoptée pour les zones d'emploi. Lestaux de chômage sont localisés au lieu de résidence.
Pour en savoir plus
Les données des graphiques sont téléchargeables sur le site insee.fr
« L'économie régionale reste très dynamique en fin d'année 2017 », Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes n° 12, avril 2018
« Rhône hors Métropole : un département dynamique mais aux territoires contrastés », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes n° 4, février 2016
Pour comprendre
La circonscription départementale du Rhône se compose de deux collectivités territoriales :
- la Métropole de Lyon, constituée de 59 communes en 2021 et portant le code géographique “69M” ;
- le territoire du Conseil départemental du Rhône, qui s’étend sur 208 communes en 2021, codé géographiquement “69D”.
Les communes composant chaque collectivité peuvent être déterminées par la table d’appartenance géographique des communes. Chacune des 267 communes de la circonscription départementale du Rhône appartient exclusivement à l’une des deux collectivités.
Sources
Les indicateurs présents sur cette page proviennent des estimations d’emploi localisées (Estel), des taux de chômage localisés, du dispositif sur les revenus localisés sociaux et fiscaux (Filosofi) et des projections de population Omphale.
Définitions
A partir de 2009, les estimations d'emploi annuelles sont calculées à partir du dispositif Estel (Estimations d'emploi localisées), qui se fondent sur l'utilisation des sources administratives en niveau.
Pour les salariés, il s'agit des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS « grand format ») contenant, en plus des DADS stricto sensu, les données du fichier de paye des agents de l'État et celles des particuliers employeurs).
Pour les non salariés agricoles, les sources mobilisées sont les fichiers de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et pour les non salariés non agricoles, les fichiers de l'Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) qui est la Caisse Nationale des Unions de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales (URSSAF).
Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié » : l'emploi est mesuré sur la dernière semaine de l'année et tout emploi déclaré est comptabilisé.
Le passage à Estel permet la production des estimations d'emploi annuelles à un niveau géographique et sectoriel plus fin que l'ancien système (celui de la zone d'emploi croisée avec le niveau A38 de la nouvelle nomenclature d'activités au lieu du niveau départemental) ; de plus on disposera chaque année de la double localisation au lieu de résidence et au lieu de travail pour les salariés et d'informations sur le sexe et la tranche d'âge quinquennale des travailleurs salariés et non salariés.
Omphale (outil méthodologique de projection d'habitants, d'actifs, de logements et d'élèves) est une application qui comprend un modèle théorique de projection de la population, des bases de données démographiques, des techniques d'analyse démographique et des outils de construction de scénarios pour le futur.