Bilan économique 2017 - Grand Est
En 2017, l’emploi salarié des secteurs principalement marchands du Grand Est progresse pour la deuxième année consécutive : + 1,0 % après + 0,7 %. La région se situe à la dixième place en métropole, avec une tendance proche de la Bourgogne-Franche-Comté et des Hauts-de-France. L’emploi dans la construction renoue avec la croissance pour la première fois depuis 2009. L’érosion se poursuit pour l’industrie hors intérim, mais la situation s’améliore en cours d’année et se stabilise au quatrième trimestre. L’emploi intérimaire se maintient à haut niveau pour la troisième année. Le tertiaire hors intérim continue de se développer, timidement dans le commerce, mais avec une embellie dans l’hébergement-restauration et les services aux entreprises.
Viticulture - Vendanges précoces et expéditions dynamiques à l’export Bilan économique 2017
Cécile Biaudet, Rémi Courbou, Sultan Baspinar, Direction régionale de l’alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf)
En 2017, les gelées printanières ont causé des dégâts tant en Champagne que sur le vignoble alsacien. La sécheresse estivale a permis un bon développement des fruits, mais des orages ont perturbé la maturation et avancé les dates de récolte. Les rendements sont pénalisés par ces conditions, mais la production en Champagne est supérieure à son niveau de 2016 (+ 22 %). En revanche, elle recule de 20 % en Alsace.
Du côté de la mise en marché, les exportations de Champagne sont en légère hausse sur un an et les pays tiers tirent la croissance de la filière. Le Brexit semble avoir des répercussions sur les exportations de Champagne au Royaume-Uni, premier marché de la filière. En raison d’une baisse des volumes, les prix des vins alsaciens augmentent, mais les variations diffèrent suivant les cépages.
Insee Conjoncture Grand Est
No 13
Paru le :31/05/2018
En 2017, la production française de vins est exceptionnellement faible en raison d’épisodes gélifs au printemps et d’une sécheresse persistante sur le pourtour méditerranéen. Le niveau des stocks est cependant convenable. Les prix à l’expédition des vins d’appellation sont par conséquent à la hausse sur le début de la campagne de commercialisation, pour une filière qui progresse sur les marchés mondiaux (Europe et pays tiers).
Champagne : des rendements pénalisés par les aléas climatiques
Les aléas climatiques ont perturbé la production 2017 en Champagne. Des gelées printanières en avril ont inégalement touché les secteurs de production en Champagne et causé en moyenne la perte du quart des bourgeons dans les parcelles touchées. Les conditions douces du mois de mai ont permis la reprise de la végétation et limité les pertes de production par le développement de bourgeons secondaires. Des conditions de sécheresse inhabituelles à l’été (déficit de pluviométrie de 50 % par rapport à la normale) ont été une bonne protection contre la pression des maladies. Cependant, des orages fin août ont engendré des dégâts importants, notamment dans l’Aisne, et précipité les vendanges.
En 2017, les vignerons champenois récoltent en moyenne 10 057 kg/ha de raisin en Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), ce qui correspond à une production de 2,2 millions d’hectolitres (en hausse de 22 % comparé à 2016) pour l’ensemble de la Champagne viticole, vignobles de l’Aisne et de la Seine-et-Marne inclus. Cette récolte correspond à 295 millions de bouteilles. Les différents secteurs ont été inégalement touchés par les aléas climatiques : le rendement agronomique dans la Marne est du même ordre de grandeur que l’année précédente, mais en retrait de 17 % par rapport à la moyenne 2011-2015, alors que celui de l’Aube n’est que de 10 % inférieur à la moyenne quinquennale.
À l’étranger, l’attrait pour le Champagne ne se dément pas
En 2017, les expéditions de Champagne sont en hausse de 0,4 % comparées à 2016 et s’établissent à 307,3 millions de bouteilles. Les dynamiques sont différentes selon les catégories professionnelles (maisons, coopératives ou vignerons).
Les expéditions des maisons augmentent de 1,4 % grâce à une forte croissance à destination des pays tiers (+ 8,5 %). Elles représentent 72,4 % des expéditions totales (en progression de 0,7 % par rapport à l’année précédente).
Les ventes des coopératives s’accroissent également de 1,1 %, à la faveur principalement du marché français (+ 0,6 %). Les exportations vers les pays tiers (hors Union européenne) sont particulièrement favorables avec une hausse de 13,2 %. En revanche, le marché européen recule de 5,1 %.
Seuls les vignerons ne profitent pas de cette dynamique puisque leurs expéditions diminuent de 3,8 %. En effet, 87 % des volumes expédiés sont destinés à la France et les ventes en France se réduisent de 4,9 %. Au contraire, et comme pour les autres secteurs professionnels, les expéditions à destination de l’Union européenne et du reste du monde augmentent, respectivement de 2,7 % et 8,4 %.
Le chiffre d’affaires (CA) des expéditions est de 4,9 milliards d’euros en 2017, soit une hausse de 3,5 %. La majorité est réalisée par les ventes à l’étranger avec un CA de 2,8 milliards d’euros : c’est une augmentation de 6,6 % par rapport à 2016.
Avec près de 27,8 millions de bouteilles, soit 9 % des expéditions totales, le Royaume-Uni reste le premier marché en volume, malgré une baisse des importations de 11 %, sans doute liée au Brexit. Les États-Unis conservent la seconde place avec 23 millions de bouteilles (7,5 % des expéditions). Le Japon passe au troisième rang devant l’Allemagne, avec un volume de marché de 12,8 millions de bouteilles (en hausse de 18 %).
En Alsace, précocité, qualité et petits rendements sont les maîtres mots de ce millésime
Le volume de récolte 2017, toutes Appellations d’Origine Protégée (AOP) classées confondues, est proche de 0,907 million d’hectolitres. Cela représente un recul de 20 % comparé à 2016, dont la récolte atteignait 1,18 million d’hectolitres. Malgré une production globalement très affectée par les épisodes de gel printanier, le millésime est de bonne qualité grâce à de bons niveaux d’acidité et de sucre à la récolte. L’état sanitaire des vignes était positif lors des vendanges qui ont débuté le 24 août pour les crémants d’Alsace et le 13 septembre pour tous les cépages. À la fin du mois d’août, l’état sanitaire des raisins était excellent, les attaques de mildiou et le botrytis étant limités à quelques parcelles. Parmi les cépages, ce sont les Gewurztraminers qui souffrent le plus du gel. Les excellentes conditions climatiques de la fin du mois de septembre ont permis l’élaboration de vendanges tardives, voire la sélection de grains nobles. L’année 2017 fait partie des cinq millésimes les plus précoces de ces quarante dernières années.
Le Gewurztraminer recherché par les consommateurs
Fin février 2018, les volumes vendus tous cépages confondus se replient de l’ordre de 36 % par rapport à l’année précédente du fait de la récolte 2017 historiquement basse. Le Gewurztraminer est le cépage le plus affecté par cette évolution (- 63 % en volume), et seul l’Edelzwicker, un vin d’assemblage, présente une dynamique de ventes positive (+ 43 % sur un an).
Le déficit de production entraîne une hausse du prix de vente moyen pour les cépages les plus recherchés. Ainsi le prix moyen du litre de Gewurztraminer est de 4,14 €/l et celui du Riesling est de 3,16 €/l, soit une croissance de respectivement 16 % et de 12 % comparé à 2016.
tableauFigure 1 – Évolution de la production de raisin en Champagne et de vin AOC en Alsace
Production Alsace toutes AOC Alsace en HL | Récolte raisins champagne en milliers de kg | Vins d’Alsace AOC | Raisin en Champagne | |
---|---|---|---|---|
2002 | 1 223 003 | 369 696 | 100,00 | 100,00 |
2003 | 1 004 078 | 257 786 | 82,10 | 69,73 |
2004 | 1 263 564 | 441 666 | 103,32 | 119,47 |
2005 | 1 154 892 | 414 751 | 94,43 | 112,19 |
2006 | 1 081 690 | 420 329 | 88,45 | 113,70 |
2007 | 1 151 749 | 465 876 | 94,17 | 126,02 |
2008 | 1 131 443 | 468 735 | 92,51 | 126,79 |
2009 | 1 166 903 | 406 190 | 95,41 | 109,87 |
2010 | 911 951 | 363 547 | 74,57 | 98,34 |
2011 | 1 160 333 | 445 343 | 94,88 | 120,46 |
2012 | 1 120 382 | 309 259 | 91,61 | 83,65 |
2013 | 976 115 | 403 000 | 79,81 | 109,01 |
2014 | 1 011 897 | 389 300 | 82,74 | 105,30 |
2015 | 985 281 | 358 000 | 80,56 | 96,84 |
2016 | 1 176 353 | 309 777 | 96,19 | 83,79 |
2017 | 917 198 | 350 204 | 75,00 | 94,73 |
- Source : Comité Champagne, Comité interprofessionnel des vins d'Alsace (CIVA).
graphiqueFigure 1 – Évolution de la production de raisin en Champagne et de vin AOC en Alsace
tableauFigure 2 – Évolution des expéditions de Champagne
Moyenne 2012-2016 | 2016 | 2017 | |
---|---|---|---|
France | 162,88 | 157,25 | 153,17 |
Pays tiers | 66,34 | 70,68 | 76,82 |
Union Européenne | 77,00 | 77,17 | 76,47 |
- Source : Comité Champagne.
graphiqueFigure 2 – Évolution des expéditions de Champagne
tableauFigure 3 – Exportations de Champagne par pays
2015 | 2016 | 2017 | |
---|---|---|---|
Royaume-Uni | 34,15 | 31,19 | 27,76 |
États-Unis | 20,51 | 21,81 | 23,10 |
Allemagne | 11,91 | 12,49 | 12,29 |
Japon | 11,80 | 10,95 | 12,87 |
Belgique | 9,21 | 8,33 | 9,07 |
Australie | 8,11 | 7,39 | 8,53 |
Italie | 6,36 | 6,63 | 7,37 |
Suisse | 5,41 | 5,70 | 5,60 |
- Source : Comité Champagne.
graphiqueFigure 3 – Exportations de Champagne par pays
tableauFigure 4 – Évolution de la commercialisation de l’AOC Crémant d’Alsace
Métropole | Exportations | Ventes totales | |
---|---|---|---|
2006 | 21,48 | 4,31 | 25,79 |
2007 | 23,23 | 4,72 | 27,96 |
2008 | 24,34 | 5,40 | 29,74 |
2009 | 26,37 | 5,49 | 31,87 |
2010 | 26,55 | 5,85 | 32,41 |
2011 | 26,22 | 6,17 | 32,39 |
2012 | 26,99 | 6,37 | 33,37 |
2013 | 27,01 | 7,02 | 34,03 |
2014 | 27,54 | 6,99 | 34,53 |
2015 | 27,66 | 7,24 | 34,90 |
2016 | 27,40 | 6,79 | 34,19 |
2017 | 25,77 | 6,59 | 32,36 |
- Source : Comité Interprofessionnel des Vins d'Alsace (CIVA).