Bilan économique 2017 - Grand Est
En 2017, l’emploi salarié des secteurs principalement marchands du Grand Est progresse pour la deuxième année consécutive : + 1,0 % après + 0,7 %. La région se situe à la dixième place en métropole, avec une tendance proche de la Bourgogne-Franche-Comté et des Hauts-de-France. L’emploi dans la construction renoue avec la croissance pour la première fois depuis 2009. L’érosion se poursuit pour l’industrie hors intérim, mais la situation s’améliore en cours d’année et se stabilise au quatrième trimestre. L’emploi intérimaire se maintient à haut niveau pour la troisième année. Le tertiaire hors intérim continue de se développer, timidement dans le commerce, mais avec une embellie dans l’hébergement-restauration et les services aux entreprises.
Commerce extérieur - Échanges extérieurs en hausse mais dégradation du solde commercial Bilan économique 2017
Erwan AUGER, Insee
L’année 2017 marque un rebond des échanges extérieurs du Grand Est après une année 2016 en baisse. La région ne se classe pourtant qu’au neuvième rang national pour les évolutions de ces échanges. Les exportations repartent à la hausse, mais les importations progressent plus vite, dégradant le solde commercial de 900 millions d’euros, même s’il reste excédentaire de 3,7 milliards. Le profil industriel du Grand Est est marqué, les achats et ventes de produits industriels représentant près de la moitié des échanges. Enfin, les exportations à destination de la zone euro sont bien orientées, mais restent limitées, en comparaison avec la hausse globale.
Insee Conjoncture Grand Est
No 13
Paru le :31/05/2018
- Des échanges en nette hausse
- Davantage d’exportations, mais aussi d’importations…
- La branche des produits industriels spécifique à la région
- Les exportations soutenues par la branche des matériels de transports
- Le Grand Est au huitième rang pour l’évolution des importations
- Les ventes vers la zone euro se limitent à + 3 %
En 2017, les échanges extérieurs du Grand Est s’élèvent à plus de 121 milliards d’euros, soit 5,2 % de plus qu’en 2016. L’évolution est légèrement plus élevée au niveau national (+ 5,7 % en un an, à 1 006 milliards d’euros). Ce résultat permet au Grand Est de conserver le deuxième rang des régions, derrière l’Île-de-France (234 milliards), et d’être toujours suivie d’Auvergne-Rhône- Alpes, des Hauts-de-France et de l’Occitanie avec respectivement 120, 109 et 100 milliards. La contribution de la région est stable, à 12,1 % des échanges nationaux.
Des échanges en nette hausse
Depuis 2012, les échanges du Grand Est sont passés de 112,3 à 121,2 milliards d’euros, soit une progression de 8 % en cinq ans.
Favorisée par son positionnement frontalier, la région se place en tête des échanges par habitant avec 21 800 euros. Elle est suivie de près par la Normandie qui bénéficie de la présence du port du Havre puis par l’Île-de-France (21 600 et 19 200 euros). Le solde de ces échanges, différence entre exportations et importations, atteint cette année 3,7 milliards d’euros, en baisse de 900 millions d’euros par rapport à 2016. C’est plus que la Bourgogne-Franche- Comté et moins que l’Occitanie (3,1 et 4,7 milliards d’euros), même si l’écart se resserre. Le Grand Est fait ainsi partie des cinq régions françaises qui présentent un excédent commercial. Le taux de couverture, rapport entre les exportations et les importations, est en légère baisse, plaçant la région au quatrième rang à 106 % (contre 108 % en 2016). La Bourgogne-Franche-Comté affiche le meilleur résultat à 118 %, loin devant le niveau national, qui reste déficitaire (85 %).
Davantage d’exportations, mais aussi d’importations…
En 2017, la région Grand Est a vendu pour 62,5 milliards d’euros et acheté pour 58,8 milliards d’euros, c’est plus qu’en 2016 (respectivement 59,9 et 55,3 milliards d’euros). L’Île-de-France conserve la première place des régions, tant pour les exportations que pour les importations (89,7 et 143,4 milliards d’euros). Le Grand Est se place toujours deuxième pour les exportations et quatrième pour les importations.
Entre 2012 et 2017, les exportations du Grand Est augmentent de 9,3 %, les importations de 6,6 %.
Le Grand Est se caractérise par le poids important pris par les grandes multinationales à capitaux étrangers dans les échanges, surtout suisses et allemands, qui importent des produits puis les exportent après les avoir transformés, conditionnés…
La branche des produits industriels spécifique à la région
Comme l’année précédente, les produits de la branche des produits industriels sont les plus vendus (46 % de l’ensemble). Cette branche est spécifique à la région, elle ne représente que 40 % du total national. On y retrouve principalement des produits chimiques (divers ou de base), des produits pharmaceutiques et des produits sidérurgiques et de première transformation de l’acier (respectivement 10 %, 8 % et 4 % du total). D’autres produits ont un poids non négligeable, compris entre 2 et 3 % du total, comme les métaux non ferreux, les produits en plastique, le cuir, les articles d’habillement, les instruments à usage médical ou encore les articles de joaillerie et bijouterie ou la pâte à papier.
Le deuxième secteur le plus porteur est celui des équipements mécaniques, de matériels électriques, électroniques et informatiques avec 22 % du total. Cette branche représente 20 % au niveau national. Les exportations de machines et équipements d’usage général y sont au premier rang, avec 8 % du total. Viennent ensuite les matériels électriques, les appareils de mesure et les machines diverses d’usage spécifique (entre 3 et 4 %).
La branche des matériels de transport arrive en troisième position pour les exportations du Grand Est, en deçà du niveau national (17 % contre 23 %). On y retrouve quasiment exclusivement des produits de la construction automobile et des équipements associés à hauteur de 10 % et 6 % du total. Enfin, les produits issus de la branche de l’industrie agro-alimentaire représentent quasiment 12 % du total, composés pour plus de moitié de ventes de boissons (plus de 6 % du total), grâce notamment à la bonne santé des ventes de Champagne.
La répartition par branches reste stable entre 2016 et 2017.
Les exportations soutenues par la branche des matériels de transports
Les exportations régionales progressent de 4,2 % entre 2017 et 2016, soit d’environ 2,5 milliards d’euros. À l’échelle nationale, la tendance est similaire avec + 4,7 % représentant 21 milliards d’euros. Parmi les secteurs les plus vendeurs, celui des matériels de transport soutient le plus la croissance avec 6,3 % d‘augmentation en un an.
Les ventes de produits industriels augmentent aussi significativement (+ 4,6 %), en particulier les exportations de produits chimiques (+ 7 %). Les ventes de produits sidérurgiques et de première transformation de l’acier et de métaux non ferreux décollent (entre + 14 % et + 17 %), quand celles des produits pharmaceutiques chutent (- 10 %).
Les exportations d’équipements mécaniques, de matériels électriques, électroniques et informatiques sont également bien orientées (+ 4 %). Elles sont soutenues par les ventes d’appareils de mesure, de machines diverses d’usage spécifique et de machines agricoles et forestières (entre + 10 % et + 14 %), un peu moins par celles de machines électriques et de machines et équipements d’usage général (+ 3 %).
Enfin, les exportations régionales de produits agricoles se contractent à nouveau : - 6 % après - 12 % l’année précédente. Celles de boissons et de produits laitiers et glaces diminuent encore, de 2 %.
Le Grand Est au huitième rang pour l’évolution des importations
De leur côté, les importations ont accéléré de 6,2 %, soit 3,5 milliards d’euros de plus, tandis qu’elles progressent presque au même rythme sur le plan national (+ 6,9 %, soit 35 milliards d’euros de plus). Pour la région, les achats de produits industriels ont largement contribué à ce bond en se renforçant de 10 %, l’équivalent de 2,8 milliards d’euros. Leur part dans l’ensemble des achats a également légèrement progressé. Les produits pharmaceutiques et les produits sidérurgiques et de première transformation de l’acier ont accéléré, soutenant la croissance des importations de la branche (+ 24 % et + 20 %, à 5,4 et 2,5 milliards d’euros). Dans une moindre mesure, les importations de produits chimiques ont aussi augmenté (+ 11 %, à 5,7 milliards d’euros).
Même si leur part dans l’ensemble régional a baissé, les achats d’équipements mécaniques, de matériels électriques, électroniques et informatiques ont progressé de 2,5 %, à 13,4 milliards d’euros. Ils sont majoritairement représentés et soutenus par le matériel électrique, les machines et équipements d’usage général et les machines diverses d’usage spécifique (+ 6 %, soit 9,5 milliards d’euros sur les 13,4 de la branche). En revanche, les importations d’appareils de mesure sont en retrait de 4 % cette année.
Au contraire des exportations, les achats de matériels de transports sont en recul cette année de 3,4 % à 8 milliards d’euros. Ce sont surtout les achats de produits de la construction automobile qui tirent les importations vers le bas, tandis que les importations d’équipements pour automobiles sont en hausse (- 9 % contre + 5 %). Ces deux produits représentent près de 93 % des achats de la branche.
Même s’ils sont minoritaires dans l’ensemble des achats (6 % du total régional, à 3,3 milliards d’euros), les importations de produits de l’industrie agroalimentaire ont augmenté de façon plutôt significative, comme les produits alimentaires divers ou les viandes et produits à base de viande (+ 14 % et + 5 %).
Les ventes vers la zone euro se limitent à + 3 %
En 2017, les exportations de la région Grand Est sont tournées à 75 % vers l’Union européenne et 60 % vers la zone euro, chiffres qui sont en légère baisse par rapport à l’année passée (- 1 point). Ces résultats restent bien supérieurs à ceux de l’échelon national (59 % et 46 %), plus ouvert sur le reste du monde. Quant aux importations, elles proviennent à 71 % de l’Union européenne et à 59 % de la zone euro (59 % et 47 % pour la France).
Bénéficiant d’une large bande frontalière, les deux départements alsaciens pèsent plus de 54 % des exportations régionales.
A contrario, la Marne ne représente que 10 % des ventes, son poids diminuant même de 1,4 point par rapport à 2016. La Moselle se situe entre les deux, regroupant près de 19 % des exportations régionales. Les Ardennes, la Meuse et la Moselle sont les départements qui exportent le plus vers la zone euro, à raison des trois quarts de leur total respectif. En ce qui concerne les importations, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin rassemblent près de 58 % des achats de la région. La Moselle vient ensuite avec 18 % suivie de la Marne (8 %).
Parmi les principaux pays partenaires commerciaux, l’Allemagne est toujours largement en tête avec 26 % des ventes de la région, un total trois fois supérieur au deuxième pays acheteur, l’Italie, qui en totalise à peine 9 %. Le Royaume-Uni est en baisse cette année (7,9 % contre 8,3 % en 2016), peut-être en raison de l’incertitude liée au Brexit. Suivent ensuite l’Espagne et la Belgique avec respectivement 7 % et 6 % du total. Hors d’Europe, les États-Unis pèsent toujours pour 5 % des ventes quand la Chine atteint à peine la barre des 2 %. Au niveau des importations, l’Allemagne est toujours en tête avec 28 % des achats. Elle devance l’Italie avec 8 %, suivie cette année par la Suisse et les États-Unis avec 6 %.
En termes d’évolutions, la hausse des exportations la plus significative concerne l’Italie (+ 12 %, à 5,5 milliards d’euros). Celles vers la Suisse, les États-Unis et la Belgique sont également bien orientées (+ 9 %, + 6 % et + 4 %). Plus globalement, les exportations à destination de la zone euro sont en hausse de 3 %. Pour les importations, la progression de l’Autriche est la plus sensible, à 2,6 milliards d’euros. Les importations en provenance de l’Italie sont également en augmentation, de 10 %. On note toutefois quelques baisses remarquables dans ce contexte général d’augmentation : - 4 % pour la Belgique, - 3 % pour l’Espagne et - 1 % pour les États-Unis et le Royaume-Uni.
tableauFigure 1 – Échanges commerciaux des régions en 2017
Exportations | Importations | |
---|---|---|
Île-de-France | 90 | 144 |
Grand Est | 62 | 59 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 60 | 60 |
Occitanie | 53 | 48 |
Hauts-de-France | 49 | 60 |
Normandie | 33 | 39 |
Nouvelle-Aquitaine | 23 | 21 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 22 | 34 |
Bourgogne-Franche-Comté | 21 | 17 |
Centre-Val de Loire | 19 | 18 |
Pays de la Loire | 19 | 25 |
Bretagne | 11 | 11 |
Corse | 0 | 0 |
- Note : pour la Corse, les importations et les exportations s'élèvent respectivement à 406 et à 105 millions d'euros ; pour l'Ile-de-France, elles sont de 144 et 90 milliards d'euros.
- Lecture : en 2017, la région Grand-est a importé pour 58,8 milliards d'euros et exporté pour 62,5 milliards d'euros, ce qui positionne la région au-dessus de la droite qui représente l'équilibre entre les importations et les exportations.
- Source : Douanes, données brutes de collecte, CAF-FAB hors matériel militaire.
graphiqueFigure 1 – Échanges commerciaux des régions en 2017
tableauFigure 2 – Évolution des échanges extérieurs du Grand Est
Exportations | Importations | Solde commercial apparent | |
---|---|---|---|
2012 | 57 | 55 | 2,0 |
2013 | 58 | 54 | 3,7 |
2014 | 58 | 56 | 2,6 |
2015 | 60 | 56 | 4,0 |
2016 | 60 | 55 | 4,6 |
2017 | 62 | 59 | 3,7 |
- Lecture : en 2017, les importations de la région s'élèvent à 58,8 milliards d'euros et les exportations à 62,5 milliards d'euros (axe de gauche). Le solde commercial apparent, différence entre les exportations et les importations, s'élève donc à 3,7 milliards d'euros.
- Source : Douanes, données brutes de collecte, CAF-FAB hors matériel militaire.
graphiqueFigure 2 – Évolution des échanges extérieurs du Grand Est
tableauFigure 3 – Principales exportations de produits du Grand Est
Produits | Exportations 2017 (en millions d’euros) | Évolution 2017-2016 (en %) |
---|---|---|
Appareils de mesure ; horlogerie | 1 993 | 10 |
Boissons | 3 965 | 2 |
Produits chimiques de base | 3 365 | 9 |
Produits chimiques divers | 2 273 | 5 |
Machines d'usage général | 5 027 | 3 |
Matériel électrique | 2 605 | 3 |
Équipements automobiles | 3 728 | 10 |
Métaux non ferreux | 1 725 | 14 |
Pharmacie | 4 854 | -10 |
Produits sidérurgiques | 2 634 | 17 |
Machines d'usage spécifique | 1 702 | 14 |
Construction automobile | 6 039 | 7 |
- Lecture : en 2017, 6 039 millions d'euros de produits de la construction automobile ont été vendus à l'étranger ; en hausse de 7 % par rapport à 2016.
- Source : Douanes, données brutes de collecte, CAF-FAB hors matériel militaire.
graphiqueFigure 3 – Principales exportations de produits du Grand Est
tableauFigure 4 – Évolution 2017-2016 des principales importations de produits du Grand Est
Produits | Importations (en millions d'euros) | Évolution 2017-2016 (en %) |
---|---|---|
Pharmacie | 5 408 | 24 |
Produits chimiques de base | 4 100 | 12 |
Métaux non ferreux | 1 597 | 9 |
Produits sidérurgiques | 2 492 | 20 |
Produits chimiques divers | 1 637 | 8 |
Matériel électrique | 2 944 | 11 |
Machines d'usage général | 5 163 | 4 |
Coutellerie | 1 724 | 3 |
Plastique | 1 605 | 5 |
Habillement | 1 833 | -1 |
Équipements automobiles | 2 746 | 5 |
Construction automobile | 4 678 | -9 |
Cuir, bagages et chaussures | 2 188 | 20 |
- Lecture : en 2017, 4 678 millions d'euros de produits de la construction automobile ont été achetés à l'étranger, en baisse de 9 % par rapport à 2016.
- Source : Douanes, données brutes de collecte, CAF-FAB hors matériel militaire.
graphiqueFigure 4 – Évolution 2017-2016 des principales importations de produits du Grand Est
tableauFigure 5 – Soldes commerciaux apparents avec les principaux partenaires du Grand Est en 2017
Pays | Exportations | Importations | Solde commercial apparent |
---|---|---|---|
Royaume-Uni | 4951 | 1528 | 3422 |
Espagne | 4387 | 2519 | 1868 |
Pays-Bas | 3212 | 2698 | 514 |
Belgique | 3986 | 3173 | 812 |
Italie | 5459 | 4945 | 514 |
Autriche | 971 | 2626 | -1655 |
Allemagne | 16100 | 16427 | -327 |
États-Unis | 2865 | 3285 | -420 |
Suisse | 2828 | 3338 | -510 |
Chine | 1144 | 3045 | -1901 |
- Source : Douanes, données brutes de collecte, CAF-FAB hors matériel militaire.