Bilan économique 2016 - La Réunion
La croissance s’installe
En 2016, à La Réunion, la croissance économique s’établit à 3,1 %. Le pouvoir d’achat augmente de 3,2 %, soit sa plus forte progression depuis 2007. La consommation des ménages et l’investissement sont particulièrement dynamiques. En contrepartie, les importations augmentent fortement et le solde du commerce extérieur se dégrade, malgré un rebond des exportations.
Le marché du travail poursuit sa rémission : la demande d’emploi est quasiment stable (+ 0,2 %), tandis que l’emploi augmente (+ 1,6 %). Au final, le taux de chômage recule et s’établit à son plus bas niveau historique (22,4 %), même s’il reste deux fois plus élevé qu’en métropole.
Les créations d’entreprises repartent à la hausse en 2016. La production et les revenus agricoles augmentent de concert. L’hôtellerie profite de nouveau d’une belle embellie. En parallèle, l’activité bancaire s’avère solide : progression du nombre de transactions, d’actifs et de crédits. Seul le secteur de la construction peine : l’emploi salarié marchand recule et la construction de logements reste en berne.
Au sein d’une zone euro qui confirme sa reprise, l’économie française accélère légèrement : + 1,2 % après + 1,1 % en 2015, soit sa plus forte croissance depuis 2011. Dans l’océan Indien, la croissance ralentit, mais elle reste soutenue à Maurice.
Agriculture - Les revenus agricoles poursuivent leur progression en 2016 Bilan économique 2016
Nicolas Cambronne, Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (Daaf)
Les revenus nets des entreprises agricoles progressent de 5,4 % en 2016. Ils bénéficient d’une légère hausse de la valeur totale de la production agricole, qui s’établit à 415 millions d’euros, ainsi que d’une baisse du coût des consommations intermédiaires. Malgré une campagne sucrière en demi-teinte, la production végétale augmente (+ 0,5 %), tirée par les fruits et les légumes. La production animale s’accroît également (+ 1,7 %), du fait d’une hausse des abattages dans la filière porcine.
Insee Conjoncture Réunion
No 03
Paru le :29/06/2017
En 2016, la production agricole à La Réunion progresse de 0,8 % en valeur et atteint 415 millions d’euros (figure 1). Dans le même temps, les consommations intermédiaires reculent de 2,1 %, du fait d’une diminution du poids des postes alimentation animale et intrants (engrais et produits phytosanitaires) dans les comptes des exploitations. La valeur ajoutée brute agricole et le résultat net global du secteur progressent tous deux de 3,6 % en 2016 (pour s’établir autour de 220 millions d’euros). Dans ces conditions, les revenus nets des entreprises agricoles progressent de 8 millions d’euros en un an (+ 5,4 %). C’est la troisième année consécutive qu’ils augmentent.
tableauFigure 1 – Troisième année consécutive de hausse des revenus agricolesValorisation de la production agricole
2013 | 2014 | 20151 | 20162 | Évolution 2016/2015 | |
---|---|---|---|---|---|
en millions d'euros | en % | ||||
Production agricole (en valeur) | 395,0 | 402,5 | 411,9 | 415,4 | 0,8 |
Dont : | |||||
Production totale de biens3 | 391,0 | 398,5 | 407,9 | 411,3 | 0,8 |
Production végétale, dont | 281,1 | 284,6 | 289,4 | 290,8 | 0,5 |
Canne à sucre | 130,7 | 131,13 | 136,72 | 135,53 | -0,9 |
Fruits, légumes et tubercules | 126,4 | 129,5 | 128,8 | 131,3 | 2,0 |
Production animale | 110,0 | 113,9 | 118,5 | 120,5 | 1,7 |
Bétail | 37,8 | 37,0 | 37,9 | 43,5 | 14,7 |
Volailles, œufs | 60,2 | 64,4 | 68,4 | 64,8 | -5,2 |
Autres produits de l'élevage | 12,0 | 12,5 | 12,2 | 12,2 | -0,2 |
Consommations intermédiaires | 213,8 | 207,5 | 199,8 | 195,7 | -2,1 |
Valeur ajoutée brute | 181,3 | 195,0 | 212,1 | 219,6 | 3,6 |
Revenu net d'entreprise agricole | 123,8 | 136,3 | 152,4 | 160,6 | 5,4 |
Résultat agricole4 | 180,8 | 194,4 | 211,5 | 219,2 | 3,6 |
- 1. Chiffres semi-définitifs 2. Chiffres provisoires 3. Y compris aides directes aux productions (aides canne dont recette bagasse-énergie, aides POSEI à la production, ADMCA, PPR, PAB) ; hors subventions (ICHN, MAE, calamités) 4. Correspond à la valeur totale des productions et subventions (ICHN, MAE, calamités) diminuée des consommations intermédiaires, impôts et amortissements
- Source : Agreste, Daaf Réunion.
Une campagne sucrière en demi-teinte
La production végétale augmente légèrement (+ 0,5 %) et s’établit désormais à 291 millions d’euros. Culture pivot de l’agriculture réunionnaise, la canne à sucre affiche un résultat contrasté (figure 2). Les deux usines sucrières de l’île ont broyé 1,8 million de tonnes de canne, soit 6 % de moins qu’en 2015. Pour autant, la richesse en sucre augmente, ce qui limite la baisse de la valeur de la production de canne (- 0,9 %). La richesse en sucre approche en 2016 sa moyenne décennale.
tableauFigure 2 – La richesse en sucre compense en partie la baisse du tonnage de canne livréeTonnage de canne récolté et richesse en sucre à La Réunion
Tonnage de canne (en tonne) | Richesse en sucre (en %) | |
---|---|---|
2 007 | 1 635,58 | 13,7 |
2 008 | 1 845,18 | 14 |
2 009 | 1 976,84 | 13,9 |
2 010 | 1 953,21 | 13,6 |
2 011 | 1 902,49 | 13,5 |
2 012 | 1 835,79 | 13,9 |
2 013 | 1 717,67 | 14,1 |
2 014 | 1 763,66 | 13,9 |
2 015 | 1 896,10 | 13,28 |
2 016 | 1 782,56 | 13,64 |
- Source : Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre
graphiqueFigure 2 – La richesse en sucre compense en partie la baisse du tonnage de canne livréeTonnage de canne récolté et richesse en sucre à La Réunion
Le premier volet de la convention canne signée en juin 2015 entre les planteurs, les industriels et l’État a pris fin à la clôture de la campagne sucrière 2016. Dans un contexte de suppression des quotas sucriers en 2017, les termes de cette convention doivent être renégociés avant le démarrage de la campagne 2017, afin de fixer les nouvelles règles et engagements de chacune des parties jusqu’en 2021.
Dans les filières fruits et légumes, les conditions climatiques favorables et le maintien des prix payés aux producteurs, notamment pour les chouchous, pommes de terre, choux et ananas, ont permis une hausse sensible de la valeur de la production (+ 2 %).
Les filières d’élevage augmentent leur production
La production agricole animale augmente de 1,7 % : elle atteint 121 millions d’euros en 2016. L’augmentation des abattages dans la filière porcine explique principalement cette hausse. La filière porcine, en crise depuis fin 2015, a activé en 2016 un mécanisme de soutien du Programme européen de mesures spécifiques liées à l’éloignement et à l’insularité (Posei) aidant à la régulation du marché. Cette mesure a permis d’écouler un stock important d’animaux.
Principale filière animale de l’île en volume et en valeur, la production de la filière volailles diminue pour la première fois depuis 10 ans (5,6 % en valeur). La production locale sature désormais le marché du frais mais se trouve aujourd’hui fortement concurrencée par les produits congelés importés.
De son côté, la production de viande bovine augmente de 2,7 % en 2016. Avec une production de 18,6 millions de litres de lait, la filière laitière stabilise sa production depuis 2013.