Bilan économique 2014 de la Basse-Normandie
En 2014, la Basse-Normandie est toujours confrontée aux difficultés économiques qui pèsent sur la France, mais l'amorce de reprise nationale ne se fait pas trop sentir dans la région. L'emploi poursuit son déclin au même rythme que l'an dernier, et la demande d'emploi s'accroît même plus rapidement. La construction et l'industrie demeurent les secteurs les plus touchés. Toutefois, la Basse-Normandie, au centre de l'actualité en juin et septembre, a attiré bon nombre de touristes et de voyageurs en cette année 2014, offrant ainsi un peu de ciel bleu dans une année encore bien morose.
Construction - La construction et la commercialisation repartent à la baisse
Jean-Pierre Belvezet (Dreal)
En 2014, dans le secteur de la construction, l’activité repart à la baisse après un léger rebond en 2013. Les chantiers de logements, pour des logements individuels aussi bien que pour des ensembles collectifs, sont touchés plus durement en Basse-Normandie qu’en France. Les locaux non résidentiels ne résistent pas mieux et la commercialisation des logements neufs se replie également plus nettement qu’au niveau national.
La construction de logements recule à tous les niveaux
La baisse des autorisations de construire s’est à nouveau accélérée, faisant passer en un an le nombre de logements autorisés de 8 500 en 2013 à 6 900 en 2014, soit un recul de 19 % (– 11 % en France). Le collectif a souffert autant que l’individuel cette année, affichant une diminution de 21 %, alors que le sursaut enregistré l’an dernier dans la construction d’appartements avait permis de compenser une partie de la baisse de la maison individuelle. Sur cinq ans, le Calvados résiste mieux, mais les mauvais résultats de la Manche et de l’Orne placent la région en retrait par rapport à la moyenne nationale (– 4,1 %, contre – 2,4 %). Individuel et collectif faisant face aux mêmes difficultés, la région reste plus orientée que la moyenne vers la construction individuelle : 55 % des logements bas-normands autorisés sont des maisons, contre 42 % en France.
En reculant de 7 500 à 6 100 logements commencés, les mises en chantier s’inscrivent dans la même tendance que les autorisations, affichant des évolutions annuelles identiques : – 19 % en Basse-Normandie et – 11 % en France, où le collectif a mieux résisté (– 3 %) que dans la région (– 19 %).
tableauFigure 1 – Logements commencés par département
Logements en 2014 (nombre) | Évolution 2014/2013 | Évolution annuelle moyenne 2013/2008 (1) | |
---|---|---|---|
Calvados | 3 700 | -20,0 | 0,6 |
Manche | 1 900 | -13,0 | -8,0 |
Orne | 500 | -34,3 | -15,6 |
Basse-Normandie | 6 100 | -19,3 | -4,5 |
France métropolitaine | 342 400 | -11,0 | 0,1 |
- (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de logements, pour le département ou la région, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : SOeS, Sit@del2.
tableauFigure 2 – Évolution de la construction de logements
Logements autorisés - Basse-Normandie | Logements commencés - Basse-Normandie | Logements autorisés - France métropolitaine | Logements commencés - France métropolitaine | |
---|---|---|---|---|
2005 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2006 | 128,57 | 97,35 | 109,31 | 105,82 |
2007 | 111,11 | 107,96 | 103,75 | 105 |
2008 | 83,33 | 84,07 | 85,58 | 85,5 |
2009 | 71,43 | 69,91 | 68,27 | 74,55 |
2010 | 80,95 | 73,45 | 85,54 | 89 |
2011 | 87,3 | 79,65 | 93,89 | 90,52 |
2012 | 72,22 | 65,49 | 86,5 | 85,39 |
2013 | 67,46 | 66,37 | 75,64 | 85,77 |
2014 | 54,76 | 53,98 | 67,27 | 76,38 |
- Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
- Champ : logements individuels et collectifs.
- Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.
graphiqueFigure 2 – Évolution de la construction de logements

- Note : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
- Champ : logements individuels et collectifs.
- Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.
Les locaux non résidentiels ne confirment pas l’embellie de 2013
Les surfaces de plancher des locaux non résidentiels autorisées en Basse-Normandie se sont repliées en 2014 (– 12 %), le secteur ne parvenant pas à consolider le rebond de 20 % enregistré en 2013. Les surfaces de locaux d’activité sont ainsi passées de 1,3 à 1,1 million de m² en un an. La moitié de ces surfaces sont dédiées à l’exploitation agricole ou forestière (contre 30 % au niveau national), elles-mêmes en recul de 10 %. En repli également, les surfaces autorisées pour des locaux commerciaux ou des services publics n’ont pas totalement été compensées par les hausses intervenues dans l’hébergement hôtelier ou l’entreposage.
tableauFigure 3 – Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type
Basse-Normandie | France métropolitaine | ||||
---|---|---|---|---|---|
Surfaces autorisées en 2014 (en milliers de m² ) | Évolution 2014/2013 | Évolution moyenne annuelle 2013/2008 (1) | Évolution 2014/2013 | Évolution moyenne annuelle 2013/2008 (1) | |
Artisanat | 43 | -8,3 | 64,9 | 5,2 | 42,1 |
Bureaux | 58 | 13,5 | -6,9 | -22,3 | -1,5 |
Commerce | 81 | -52,2 | 3,7 | -14,1 | 0,6 |
Entrepôt | 188 | 87,9 | -9,1 | 8,3 | -6,6 |
Exploitation agricole ou forestière | 559 | -10,1 | -11,2 | -13,5 | -2,0 |
Hébergement hôtelier | 11 | 16,9 | 2,7 | -16,1 | 3,5 |
Industrie | 85 | -8,4 | -14,9 | -2,0 | -14,9 |
Service public ou d'intérêt collectif | 103 | -46,2 | 12,4 | -19,7 | -0,9 |
Ensemble | 1 128 | -12,1 | -6,8 | -11,5 | -3,1 |
- (1) : taux d'évolution annuel qu'aurait connu la construction de locaux, si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.
tableauFigure 4 – Évolution de la construction de locaux non résidentiels
Locaux autorisés - Basse-Normandie | Locaux commencés - Basse-Normandie | Locaux autorisés - France métropolitaine | Locaux commencés - France métropolitaine | |
---|---|---|---|---|
2005 | 100 | 100 | 100 | 100 |
2006 | 120,38 | 123,75 | 109,96 | 108,65 |
2007 | 126,34 | 130,62 | 109,61 | 114,19 |
2008 | 126,12 | 135,41 | 106,44 | 103,37 |
2009 | 91,61 | 93,23 | 94,07 | 86,68 |
2010 | 86,19 | 77,43 | 96,06 | 78,44 |
2011 | 89,59 | 78,71 | 101,45 | 81,26 |
2012 | 74,23 | 68,68 | 97,97 | 74,29 |
2013 | 88,61 | 73,47 | 91,16 | 71,24 |
2014 | 77,94 | 80,7 |
- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.
graphiqueFigure 4 – Évolution de la construction de locaux non résidentiels

- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SOeS, Sit@del2, estimations à fin février 2015.
Les ventes d’appartements neufs se replient à nouveau
Avec moins de 840 ventes en 2014, la commercialisation d’appartements neufs se contracte de 35 % par rapport à 2013, année de nette reprise. En comparaison, la baisse de 2,4 % observée au niveau national apparaît bien plus mesurée, même si les ventes françaises avaient stagné en 2013. Sur les cinq dernières années, le marché bas-normand a ainsi été un peu moins dynamique que le marché français (+ 2,4 %, contre + 3,5 %). Malgré la baisse des ventes, les prix, tirés par des transactions à près de 5 000 €/m² sur la Côte Fleurie et sur le littoral de la Manche en début d’année, augmentent de 2 % dans la région tandis qu’ils sont en légère diminution en France. Avec une moyenne s’établissant à plus de 3 750 € le m² en 2014, la Basse-Normandie se situe au niveau des régions Poitou-Charentes et Rhône-Alpes. Les mises en vente ayant été stables, les stocks disponibles en fin d’année progressent légèrement.
Les ventes de maisons individuelles (programmes d'au moins 5 logements) continuent de reculer en 2014 (– 23 %, contre – 18 % en France), passant sous la barre des 140 réservations. Suivant le même schéma que celui dessiné par les appartements, l’augmentation de leur prix moyen (+ 7,5 %, contre + 2 % en France) a été alimentée par des ventes à plus de 300 000 € sur le littoral du Calvados. Une maison commercialisée au sein d’un programme bas-normand se sera donc négociée environ 204 800 € en 2014, contre 252 600 € en France.
tableauFigure 5 – Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Basse-Normandie
Logements neufs disponibles en fin d'année | Logements neufs mis en vente | Logements neufs vendus (réservés) | |
---|---|---|---|
2005 | 100 | 100 | 100 |
2006 | 128,05 | 98,88 | 101,29 |
2007 | 240,4 | 146,67 | 109,11 |
2008 | 263,34 | 75,76 | 65,13 |
2009 | 127,06 | 46,54 | 74,96 |
2010 | 125,56 | 78,73 | 79,42 |
2011 | 191,77 | 106,25 | 79,86 |
2012 | 219,95 | 69,2 | 46,47 |
2013 | 197,38 | 69,33 | 69,88 |
2014 | 216,71 | 60,48 | 46,76 |
- Note : données brutes.
- Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
- Source : SOeS, enquête ECLN.
graphiqueFigure 5 – Évolution de la commercialisation de logements neufs dans la région Basse-Normandie

- Note : données brutes.
- Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers ; France métropolitaine.
- Source : SOeS, enquête ECLN.
Méthodologie
La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie (MEDDE). Les mouvements relatifs à la vie du permis (dépôts, autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d’ouverture de chantier, déclarations d’achèvement des travaux) sont exploités à des fins statistiques. Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.
En matière de logement, les séries d’estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d’autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l’ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l’information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d’ouverture de chantier.
Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d’enregistrement de la donnée dans l’application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles. L’information est restituée selon la date effective de l’autorisation ou de la date de la mise en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas d’estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte les plus récents.
D’autres données, produites à partir des informations collectées sur les formulaires (permis autorisés, déclaration de mise en chantier…) sont disponibles sur le site du SOeS.
Sources
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Définitions
Logement autorisé
Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.
Logement commencé
Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).
Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.
Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).