Économie et Statistique n° 359-360 - 2002 Analyse conjoncturelle : entre statistique et économie

Economie et Statistique
Paru le :Paru le01/04/2003
Cédric Audenis, Pierre Biscourp et Nicolas Riedinger
Economie et Statistique- Avril 2003
Consulter

Le prix des carburants est plus sensible à une hausse qu'à une baisse du brut

Cédric Audenis, Pierre Biscourp et Nicolas Riedinger

La présence d'asymétries significatives dans la transmission des chocs sur le prix du pétrole brut au prix à la pompe hors taxe est confirmée par une approche économétrique sur données françaises. L'analyse est menée pour trois produits raffinés : le super-carburant plombé, le gazole et le fioul domestique. Pour les trois carburants étudiés, un choc à la hausse sur le coût en monnaie française du baril de pétrole brut est incorporé dans le prix à la pompe plus rapidement que ne l'est un choc à la baisse. En réponse à un choc maintenu affectant le prix du brut, le prix de vente des carburants s'ajuste progressivement, à la hausse ou à la baisse, vers un prix d'équilibre de long terme atteint à échéance d'un semestre à un an. Cependant, cet ajustement reste plus faible en valeur absolue à la baisse qu'à la hausse pendant une durée de quelques mois. Cet intervalle de temps mesure la durée de l'asymétrie. Au-delà, il n'est plus possible d'affirmer que l'ajustement du prix en réponse à un choc négatif sur le brut est inférieur en valeur absolue à ce qu'il aurait été en présence d'un choc positif. Cet écart transitoire de vitesses d'ajustement induit une perte de pouvoir d'achat pour le onsommateur, dont l'éventuelle résorption à long terme n'a pu être démontrée dans l'étude. Les asymétries constatées entre les extrémités de la chaîne allant du pétrole brut au prix à la pompe proviennent, en général, de chacune des étapes intermédiaires que sont la production et la distribution. Elles sont néanmoins plus importantes à la production qu'à la consommation. Cette différence peut s'expliquer par le caractère plus oligopolistique du marché à la production qu'à la consommation. Elle peut aussi être reliée à l'asymétrie du coût d'ajustement des stocks à la hausse et à la baisse : il est plus coûteux de déstocker que de stocker. Cette explication n'éclipse pas celles fondées sur la présence d'asymétries d'information, puisqu'il subsiste des asymétries au stade de la ...

Economie et Statistique

No 359-360

Paru le :01/04/2003