Consolidation modérée, croissance ravivée Note de conjoncture - décembre 2025
Éclairage - Le solde commercial alimentaire s’est fortement dégradé en 2025, et ne se redresserait que partiellement d’ici la mi-2026
Alors que les produits agricoles et agroalimentaires sont des segments historiquement excédentaires de la balance commerciale française, le solde de ces produits s’est dégradé en 2025, devenant même légèrement négatif depuis le printemps. Les mauvaises récoltes de l’année 2024 ont entraîné une détérioration du solde agricole, qui se redresse partiellement depuis. Concernant les produits agroalimentaires, le recul du solde en valeur s’explique surtout par celui des viandes, des denrées tropicales (cacao, thé et café), ainsi que des produits laitiers. Ce repli se matérialise principalement vis-à-vis des pays non membres de l’Union européenne, du fait de la progression des importations. En Europe, une telle dégradation vis-à-vis du reste du monde n’est pas propre qu’à la France en 2025, mais elle y est plus forte qu’ailleurs.
La dégradation du solde alimentaire en 2025 par rapport à 2024 s’explique avant tout par un effet prix, avec une détérioration des termes de l’échange, notamment pour les denrées tropicales, ainsi que pour les produits agricoles. Cependant, au-delà de cette dégradation, le solde commercial alimentaire s’était déjà détérioré immédiatement après la pandémie si l’on s’en tient aux volumes échangés, mais cette dégradation avait été masquée jusqu’en 2024 par une amélioration des termes de l’échange, liée notamment aux prix des boissons exportées, qui a disparu en 2025. Ainsi, entre la fin de la décennie 2010 et 2025, 80 % de la dégradation du solde commercial en produits alimentaires provient d’une détérioration des volumes, surtout pour les boissons, les viandes et les produits laitiers, le reste s’expliquant par la détérioration des termes de l’échange.
D’ici la mi-2026, le solde alimentaire ne se redresserait que partiellement : le rebond du solde des produits agricoles se poursuivrait, grâce au rétablissement des disponibilités à l’export des céréales permis par la hausse des récoltes en 2025. La détente des cours des denrées tropicales (cacao et café) depuis l’été 2025, qui restent cependant à un niveau élevé, permettrait une amélioration des termes de l’échange. À court terme, le solde en boissons resterait tributaire de l’évolution des tensions commerciales. En revanche, les facteurs plus structurels (décapitalisation du cheptel bovin, pertes de parts de marché à l’exportation, importation croissante de produits transformés), qui pénalisent le solde extérieur agroalimentaire depuis la décennie 2010, ne se lèveraient pas à court terme...
Note de conjoncture
Paru le :17/12/2025
