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Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes · Septembre 2025 · n° 49
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesDes inquiétudes persistantes pour l'économie régionale, malgré des signaux favorables sur l’emploi Note de conjoncture régionale - 2e trimestre 2025

Philippe Lagarde, Thierry Marault, Grégory Rabatel (Insee)

En Auvergne‑Rhône‑Alpes, les indicateurs économiques du deuxième trimestre 2025 sont contrastés. Le volume d’heures rémunérées par les entreprises témoigne d’une activité en recul sur chaque mois du trimestre. À l’inverse, l’emploi augmente à nouveau après deux trimestres de baisse, mais du seul fait du secteur privé, et plus particulièrement des services marchands. L’emploi intérimaire progresse à nouveau après plus de deux ans de constante diminution. Le taux de chômage croît toutefois légèrement.

Le nombre de permis de construire augmente de façon spectaculaire, ouvrant enfin des perspectives favorables pour la construction, tandis que les mises en chantier présentent une évolution positive mais timide. Les créations d’entreprises progressent assez fortement dans tous les secteurs, aussi bien pour le régime du micro‑entrepreneuriat que pour les autres régimes. La fréquentation touristique dans l’hôtellerie croît, mais moins qu’au niveau national.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 49
Paru le :Paru le25/09/2025

La baisse de l’activité économique se poursuit au deuxième trimestre

L’activité économique régionale, estimée par le nombre d’heures rémunérées par les entreprises, est de nouveau en retrait au deuxième trimestre 2025 par rapport au même trimestre un an plus tôt. Ce recul confirme la baisse engagée en début d’année (‑0,3 % après ‑0,4 % au premier trimestre). La même tendance se retrouve au plan national (‑0,5 % après ‑0,4 %), où la stabilité observée au cours du mois de juin ne compense pas les résultats en berne d’avril et de mai. Dans la région, ce ralentissement de l’activité est porté par un nouveau repli du volume d’heures enregistrées dans la construction (‑1,6 %), dans l’industrie (‑0,4 %) et les services marchands (‑0,3 %). Seul le secteur des services non marchands progresse au cours de ce trimestre (+0,7 %) (figure 1).

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes

(en %)
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes ((en %))
Période Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Auvergne-Rhône-Alpes Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2024 0,8 -3,5 1,8 2,0 1,1 1,1
févr. 2024 1,2 -1,1 1,7 2,1 1,4 1,5
mars 2024 -0,9 -3,1 0,7 1,4 0,1 0,1
avril 2024 1,8 -1,1 1,9 2,4 1,6 1,9
mai 2024 -0,4 -4,0 1,1 1,6 0,3 0,6
juin 2024 -1,8 -3,0 -0,1 0,7 -0,6 -0,6
juil. 2024 1,1 -0,3 1,3 1,8 1,2 1,2
août 2024 -1,1 -4,2 0,0 1,2 -0,4 -0,2
sept. 2024 -0,2 -2,3 0,1 1,6 0,0 0,2
oct. 2024 0,3 -1,6 0,4 1,8 0,3 0,4
nov. 2024 -1,2 -1,8 -0,6 0,8 -0,7 -0,6
déc. 2024 0,2 -5,2 0,4 1,4 0,0 0,0
janv. 2025 -0,4 -0,2 -0,1 0,9 -0,1 -0,1
févr. 2025 -1,2 -2,0 -0,7 0,0 -0,8 -1,0
mars 2025 -0,4 -2,6 -0,3 0,9 -0,4 -0,5
avril 2025 -0,5 -1,2 -0,3 0,5 -0,3 -0,3
mai 2025 -0,9 -1,6 -0,6 0,5 -0,6 -0,8
juin 2025 0,3 -1,9 0,1 1,0 0,1 -0,1
  • Pour une meilleure visibilité, il est possible de cliquer sur les noms des séries dans la légende pour modifier l’affichage.
  • Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN, traitement Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Pour une meilleure visibilité, il est possible de cliquer sur les noms des séries dans la légende pour modifier l’affichage.
  • Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN, traitement Insee.

L’emploi salarié repart à la hausse

En Auvergne‑Rhône‑Alpes, l’emploi salarié augmente légèrement au deuxième trimestre 2025 (+0,3 %), après deux trimestres consécutifs de baisse, tout comme au plan national (+0,2 %). Cette hausse représente 8 200 emplois salariés supplémentaires dans la région en trois mois. L’emploi privé rebondit de 0,3 %, après un recul de 0,2 % (soit +8 300 emplois après ‑4 900), et explique entièrement cette évolution. Dans la fonction publique, l’emploi salarié reste stable au deuxième trimestre 2025 : ‑0,0 % après +0,1 % au premier trimestre (figure 2).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Emploi salarié total - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 100,6 100,7 100,7 100,8
2ᵉ trim. 2019 100,6 100,9 100,7 101,0
3ᵉ trim. 2019 100,9 101,1 101,0 101,3
4ᵉ trim. 2019 101,4 101,5 101,6 101,8
1ᵉ trim. 2020 99,0 99,6 98,6 99,4
2ᵉ trim. 2020 98,9 99,1 98,8 99,1
3ᵉ trim. 2020 101,2 101,2 101,2 101,3
4ᵉ trim. 2020 100,6 101,2 100,3 101,3
1ᵉ trim. 2021 101,3 101,9 101,3 102,2
2ᵉ trim. 2021 103,1 103,0 103,6 103,5
3ᵉ trim. 2021 104,1 103,8 104,7 104,5
4ᵉ trim. 2021 104,6 104,4 105,4 105,3
1ᵉ trim. 2022 105,0 104,9 105,8 105,8
2ᵉ trim. 2022 105,3 105,1 106,2 106,1
3ᵉ trim. 2022 105,5 105,4 106,4 106,5
4ᵉ trim. 2022 106,0 105,8 107,0 106,9
1ᵉ trim. 2023 106,2 106,0 107,1 107,1
2ᵉ trim. 2023 106,2 106,2 107,1 107,3
3ᵉ trim. 2023 106,5 106,3 107,3 107,4
4ᵉ trim. 2023 106,6 106,4 107,4 107,4
1ᵉ trim. 2024 106,9 106,7 107,6 107,7
2ᵉ trim. 2024 106,7 106,6 107,3 107,5
3ᵉ trim. 2024 107,0 106,8 107,5 107,6
4ᵉ trim. 2024 106,8 106,5 107,3 107,2
1ᵉ trim. 2025 106,6 106,4 107,1 107,1
2ᵉ trim. 2025 106,9 106,6 107,4 107,3
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi progresse dans tous les départements ce trimestre, mais plus particulièrement en Haute‑Savoie (+2 200 emplois), dans le Rhône (+1 600) et la Drôme (+1 100).

Sur un an, la région gagne 5 200 emplois salariés. La hausse de l’emploi public explique les deux tiers de cette tendance : il augmente de 0,5 %, soit +3 500 emplois, une tendance commune avec le niveau national (+0,4 % pour 23 400 emplois supplémentaires).

L’emploi privé progresse à peine, +0,1 % en un an, soit +1 700 emplois. Avec 1 600 emplois supplémentaires, l’Ardèche affiche la plus forte croissance du nombre de salariés, devant la Haute‑Savoie (+1 400 emplois). À l’inverse, l’Allier et le Cantal sont les départements où le recul est le plus important, avec des baisses respectives de 600 et 500 emplois sur un an.

L’emploi intérimaire redémarre après neuf trimestres de baisse

En Auvergne‑Rhône‑Alpes, l’emploi intérimaire change de cap pour la première fois depuis début 2023 et augmente de 0,4 % au deuxième trimestre 2025, soit un gain de 400 emplois. Sur un an, la tendance reste néanmoins à la baisse, avec ‑2,7 % (figure 3).

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi intérimaire ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 103,9 103,8
2ᵉ trim. 2019 103,3 103,4
3ᵉ trim. 2019 103,1 102,8
4ᵉ trim. 2019 100,6 100,1
1ᵉ trim. 2020 61,9 61,8
2ᵉ trim. 2020 77,1 75,6
3ᵉ trim. 2020 93,3 91,9
4ᵉ trim. 2020 95,7 94,5
1ᵉ trim. 2021 99,8 97,2
2ᵉ trim. 2021 103,0 100,7
3ᵉ trim. 2021 103,9 101,6
4ᵉ trim. 2021 107,9 105,9
1ᵉ trim. 2022 108,4 104,6
2ᵉ trim. 2022 105,8 102,9
3ᵉ trim. 2022 106,1 104,3
4ᵉ trim. 2022 107,2 104,7
1ᵉ trim. 2023 104,4 102,1
2ᵉ trim. 2023 103,0 101,4
3ᵉ trim. 2023 101,4 99,0
4ᵉ trim. 2023 100,9 97,8
1ᵉ trim. 2024 98,8 97,2
2ᵉ trim. 2024 96,8 94,8
3ᵉ trim. 2024 96,3 93,9
4ᵉ trim. 2024 94,7 91,9
1ᵉ trim. 2025 93,9 91,5
2ᵉ trim. 2025 94,2 91,7
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’Ain et l’Ardèche portent l’essentiel de la hausse trimestrielle avec des progressions respectives de 6,4 % et 12,9 % (correspondant à +500 et +300 emplois) ; concernant l’Ardèche, cette forte progression s’explique par les besoins d’une entreprise industrielle.

Sur un an, l’Ardèche se démarque également avec une croissance de plus de 60 % correspondant à 1 100 emplois supplémentaires sur la période. L’emploi intérimaire augmente aussi dans la Loire (+4,1 %) et dans l’Ain (+5,1 %). Il recule dans les autres départements, notamment dans l’Allier (‑14,3 %), le Cantal (‑13,0 %) et la Haute‑Loire (‑9,5 %). Le Rhône, plus gros pourvoyeur d’emplois intérimaires de la région, en perd 600 emplois par rapport au premier trimestre 2025, et 2 200 sur un an (respectivement ‑1,7 % et ‑5,7 %).

Le tertiaire à l’origine du rebond de l’emploi

Le retour de la croissance de l’emploi au deuxième trimestre 2025 est essentiellement dû au secteur tertiaire, marchand hors intérim (+0,4 % soit +6 400 emplois) et non marchand (+0,2 % soit +2 000 emplois). L’hébergement‑restauration, 11 % de l’emploi total du secteur, explique la hausse du tertiaire marchand hors intérim. Il contribue pour moitié à sa progression trimestrielle, avec 3 100 emplois supplémentaires. Les services aux ménages augmentent de 1,2 % ce trimestre, contribuant à près de 25 % de l’évolution de l’emploi du secteur, alors qu’il n’en représente que 8 %. Le secteur tertiaire progresse dans l’ensemble des départements de la région au deuxième trimestre.

Sur un an, le tertiaire marchand hors intérim croît de 0,3 % (+4 300 emplois) et le tertiaire non marchand de +0,6 % (soit +6 400 emplois) (figure 4).

Figure 4Emploi salarié par secteur

Emploi salarié par secteur
Secteur d’activité Effectif au 2e trimestre 2025 Évolution par rapportau 1er trimestre 2025 Évolution par rapport au 2e trimestre 2024 (en %)
Effectif % France hors Mayotte(en %)
Agriculture 27 100 200 0,7 0,1 2,2
Industrie 510 000 -300 ‑0,1 -0,1 0,0
Construction 193 000 -600 ‑0,3 -0,3 -1,6
Tertiaire marchand hors intérim 1 439 300 6 400 0,4 0,3 0,3
Intérim 101 300 400 0,4 0,2 -2,7
Tertiaire non marchand 996 500 2 000 0,2 0,2 0,6
Ensemble 3 267 200 8 200 0,3 0,2 0,0
  • Note : Données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs.
  • Champ : Emploi salarié total en Auvergne‑Rhône‑Alpes ou en France hors Mayotte.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi stagne toujours dans l’industrie et poursuit sa baisse dans la construction

Dans l’industrie, l’emploi salarié se maintient au cours du trimestre (‑0,1 %) et est stable sur un an. Cette tendance est proche de celle observée au niveau national (‑0,1 % sur un trimestre et ‑0,2 % sur un an). L’emploi continue de progresser dans les secteurs de l’énergie, eau, déchets, raffinage (+0,8 % soit +500 emplois) et de l’industrie agroalimentaire (+0,4 % soit +300 emplois). Ces évolutions permettent de compenser l’arrêt ou la baisse dans le reste de l’industrie, en particulier celle des « autres secteurs industriels » (‑0,4 % soit ‑1 000 emplois) qui représentent près de la moitié des emplois du secteur (figure 5).

Figure 5Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 100,8 100,4 100,8 100,2
2ᵉ trim. 2019 101,2 100,7 100,6 100,3
3ᵉ trim. 2019 101,9 100,9 100,9 100,3
4ᵉ trim. 2019 102,5 101,0 102,1 100,4
1ᵉ trim. 2020 102,4 100,7 99,9 100,3
2ᵉ trim. 2020 103,7 100,3 99,1 99,4
3ᵉ trim. 2020 105,2 100,2 101,7 101,0
4ᵉ trim. 2020 106,3 100,2 99,5 101,4
1ᵉ trim. 2021 107,6 100,7 100,5 101,6
2ᵉ trim. 2021 108,2 101,3 104,2 101,6
3ᵉ trim. 2021 108,8 101,8 105,6 102,1
4ᵉ trim. 2021 109,1 102,0 106,5 101,9
1ᵉ trim. 2022 109,2 102,3 107,1 102,0
2ᵉ trim. 2022 108,9 102,7 107,8 102,2
3ᵉ trim. 2022 108,8 103,1 108,2 102,4
4ᵉ trim. 2022 108,8 103,4 108,9 102,5
1ᵉ trim. 2023 108,2 103,7 109,3 102,8
2ᵉ trim. 2023 107,9 104,0 109,3 103,0
3ᵉ trim. 2023 107,5 104,3 109,6 103,3
4ᵉ trim. 2023 107,4 104,5 109,7 103,8
1ᵉ trim. 2024 107,0 104,7 110,2 104,2
2ᵉ trim. 2024 106,5 104,8 109,9 104,3
3ᵉ trim. 2024 106,1 104,8 110,0 104,9
4ᵉ trim. 2024 105,7 104,8 110,0 104,6
1ᵉ trim. 2025 105,1 104,8 109,7 104,8
2ᵉ trim. 2025 104,8 104,7 110,2 105,0
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Le scénario est semblable sur un an : les hausses conjuguées dans l’énergie, eau, déchets, raffinage et dans l’industrie agroalimentaire compensent la baisse de l’emploi dans les autres secteurs industriels.

Dans les départements de la région, l’emploi industriel est à l’arrêt ou diminue, comme dans l’Allier (‑0,7 %), le Cantal (‑0,6 %) et l’Isère (‑0,3 %). Sur un an, le Rhône (+700 emplois), le Puy‑de‑Dôme (+400 emplois) et la Drôme (+400 emplois) compensent les pertes d’emploi industriels touchant notamment l’Isère (‑600), la Haute‑Savoie (‑300) ou encore la Loire (‑300 emplois).

L’emploi dans la construction poursuit une baisse entamée au printemps 2022 : il recule de 0,3 % ce trimestre (‑600 emplois) et de 1,6 % sur un an (‑3 100 emplois). Le Rhône, l’Isère et la Drôme concentrent près de 80 % des pertes d’emploi du secteur, alors qu’ils représentent seulement la moitié du total de ces emplois dans la région.

Le chômage toujours stable

Le taux de chômage localisé s’établit à 6,5 % de la population active au deuxième trimestre 2025, soit 0,1 point de plus qu’au trimestre précédent et 0,2 point de plus sur un an. Au niveau national, le taux de chômage est stable d’un trimestre à l’autre, à hauteur de 7,3 %, une valeur néanmoins supérieure à celle rencontrée un an auparavant (+0,2 point) (figure 6).

Figure 6Taux de chômage

(en %)
Taux de chômage ((en %))
Période Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 7,5 8,8
1ᵉ trim. 2019 7,5 8,8
2ᵉ trim. 2019 7,3 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,3 8,4
4ᵉ trim. 2019 7,1 8,2
1ᵉ trim. 2020 6,9 7,9
2ᵉ trim. 2020 6,5 7,1
3ᵉ trim. 2020 7,9 9,0
4ᵉ trim. 2020 7,1 8,1
1ᵉ trim. 2021 7,4 8,2
2ᵉ trim. 2021 7,0 7,9
3ᵉ trim. 2021 6,9 7,9
4ᵉ trim. 2021 6,4 7,4
1ᵉ trim. 2022 6,3 7,4
2ᵉ trim. 2022 6,3 7,4
3ᵉ trim. 2022 6,2 7,2
4ᵉ trim. 2022 6,1 7,1
1ᵉ trim. 2023 6,0 7,1
2ᵉ trim. 2023 6,2 7,2
3ᵉ trim. 2023 6,4 7,4
4ᵉ trim. 2023 6,5 7,5
1ᵉ trim. 2024 6,4 7,5
2ᵉ trim. 2024 6,3 7,3
3ᵉ trim. 2024 6,4 7,4
4ᵉ trim. 2024 6,3 7,3
1ᵉ trim. 2025 6,4 7,5
2ᵉ trim. 2025 6,5 7,5
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 6Taux de chômage

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Dans la région, par rapport au trimestre précédent, la seule évolution notable, bien que légère, concerne le département de la Savoie, en hausse de 0,2 point. Dans les autres départements, le taux de chômage n’évolue pas.

En comparaison annuelle, le taux de chômage diminue de 0,2 point en Ardèche, mais augmente de 0,4 point dans le Rhône et de 0,5 point en Savoie.

Les créations d’entreprises repartent à la hausse

En Auvergne‑Rhône‑Alpes, 33 600 entreprises sont créées au cours du deuxième trimestre 2025, soit une augmentation substantielle de 6,8 % par rapport au trimestre précédent, venant rompre un cycle de baisse ayant débuté au troisième trimestre 2024. Le rythme de créations d’entreprises se rapproche ainsi de nouveau de celui du deuxième trimestre 2024 (33 300). À l’échelle nationale, le nombre d’entreprises créées progresse également (+4,3 % par rapport au trimestre précédent) (figure 7).

Figure 7Créations d'entreprises

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Créations d'entreprises ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Auvergne-Rhône-Alpes hors micro-entrepreneurs France hors micro-entrepreneurs Auvergne-Rhône-Alpes y compris micro-entrepreneurs France y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 103,8 105,7 116,0 110,4
2ᵉ trim. 2019 102,4 104,9 116,9 111,5
3ᵉ trim. 2019 102,9 104,2 119,6 112,7
4ᵉ trim. 2019 100,1 103,1 121,6 116,7
1ᵉ trim. 2020 93,8 94,1 111,3 105,7
2ᵉ trim. 2020 78,4 77,2 97,4 91,6
3ᵉ trim. 2020 113,8 115,0 143,0 137,2
4ᵉ trim. 2020 115,1 114,9 139,4 136,5
1ᵉ trim. 2021 116,3 116,3 137,8 139,8
2ᵉ trim. 2021 123,1 123,5 144,1 141,5
3ᵉ trim. 2021 116,6 113,5 135,8 129,8
4ᵉ trim. 2021 117,8 114,5 135,7 133,0
1ᵉ trim. 2022 120,9 117,9 143,8 138,6
2ᵉ trim. 2022 117,6 115,0 135,0 131,9
3ᵉ trim. 2022 119,8 118,1 136,6 137,5
4ᵉ trim. 2022 120,2 118,4 141,4 140,7
1ᵉ trim. 2023 100,2 104,7 128,5 129,6
2ᵉ trim. 2023 101,4 105,5 130,5 131,8
3ᵉ trim. 2023 105,7 110,9 137,0 141,9
4ᵉ trim. 2023 114,5 116,2 143,4 143,9
1ᵉ trim. 2024 113,8 115,7 144,2 146,8
2ᵉ trim. 2024 112,4 112,8 148,0 147,0
3ᵉ trim. 2024 110,6 108,6 143,9 141,6
4ᵉ trim. 2024 110,0 112,3 140,6 143,9
1ᵉ trim. 2025 107,0 112,1 140,0 144,5
2ᵉ trim. 2025 115,9 115,4 149,4 150,5
  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 7Créations d'entreprises

  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Dans la région, l’ensemble des secteurs d’activité bénéficie de ce regain. Le secteur de la construction repart à la hausse (+19,5 %) après trois trimestres consécutifs de baisse. L’industrie progresse aussi fortement (+8,7 %), atteignant même un niveau historique de 2 300 créations d’entreprises sur un trimestre. Les créations dans les secteurs des services et du commerce croissent aussi par rapport au premier trimestre 2025 (respectivement +6,1 % et +4,6 %).

Les entreprises créées sous la forme de micro‑entreprise augmentent moins fortement (+6,0 %) que les autres entreprises (hors statut de micro‑entreprise) dites « classiques » (+8,4 %). La construction (+23,6 %) et l’industrie (+14,5 %) progressent plus particulièrement sous le régime classique. Cette tendance diffère du niveau national, où le statut de micro‑entrepreneur croît plus que le statut d’entreprise classique (+5,1 % contre +2,8 %).

Sur un an, dans la région, les créations sous le statut « classique » progressent plus nettement, (+3,3 %), alors que les micro‑entreprises stagnent (‑0,1 %).

Toutefois, le statut de micro‑entreprise concerne toujours deux nouvelles entreprises sur trois, proportion stable dans le temps, dans la région comme en France.

Les défaillances d’entreprises ont atteint un pic dans la région en avril 2025, avec 8 030 procédures de redressement judiciaire prononcées entre mai 2024 et avril 2025. Une légère décrue semble toutefois s’amorcer, pour s’établir à 7 980 en juin 2025 en cumul annuel. À l’échelle nationale, le nombre de défaillances continue de croître : elles atteignent 67 340 cas, un niveau jamais atteint depuis fin 1990.

Construction : une reprise tant attendue qui demande confirmation

Au deuxième trimestre 2025, le nombre de logements commencés augmente aussi bien au niveau régional que national. Cependant, cette embellie fait suite à une forte baisse au trimestre précédent, et le nombre de logements commencés reste encore sous la barre symbolique des 10 000 logements, seuil dépassé une seule fois en deux ans. Le nombre de logements autorisés, indicateur avancé du nombre de logements commencés, continue d’augmenter pour le second trimestre consécutif, bien plus largement en Auvergne‑Rhône‑Alpes (+28 %) qu’en France (+11 %) (figure 8).

Figure 8Évolution du nombre de logements

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution du nombre de logements ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Logements autorisés - Auvergne-Rhône-Alpes Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - Auvergne-Rhône-Alpes Logements commencés - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 91,8 96,8 93,6 94,8
2ᵉ trim. 2019 105,8 102,0 91,8 91,4
3ᵉ trim. 2019 102,0 97,2 102,6 92,8
4ᵉ trim. 2019 113,2 110,4 97,1 95,6
1ᵉ trim. 2020 117,4 103,8 91,8 90,6
2ᵉ trim. 2020 62,2 63,1 88,6 75,9
3ᵉ trim. 2020 86,3 86,9 109,6 101,2
4ᵉ trim. 2020 96,3 102,2 104,8 95,9
1ᵉ trim. 2021 106,6 101,7 116,5 103,1
2ᵉ trim. 2021 102,6 105,1 111,0 102,0
3ᵉ trim. 2021 108,3 108,9 115,4 98,8
4ᵉ trim. 2021 114,6 107,2 108,6 101,8
1ᵉ trim. 2022 129,9 127,7 105,6 102,5
2ᵉ trim. 2022 121,0 118,5 102,5 97,3
3ᵉ trim. 2022 113,3 114,0 103,0 95,2
4ᵉ trim. 2022 81,7 83,2 103,3 95,5
1ᵉ trim. 2023 85,9 89,9 92,2 84,9
2ᵉ trim. 2023 88,4 85,2 79,7 77,6
3ᵉ trim. 2023 78,4 80,7 65,2 71,3
4ᵉ trim. 2023 75,5 84,7 70,5 67,3
1ᵉ trim. 2024 75,0 77,9 72,5 64,8
2ᵉ trim. 2024 61,6 70,4 71,5 68,6
3ᵉ trim. 2024 64,0 71,5 71,3 66,4
4ᵉ trim. 2024 64,0 74,6 78,0 72,9
1ᵉ trim. 2025 71,4 79,7 69,2 69,5
2ᵉ trim. 2025 91,5 88,8 74,8 74,2
  • Pour une meilleure visibilité, il est possible de cliquer sur les noms des séries dans la légende pour modifier l’affichage.
  • Note : Données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Figure 8Évolution du nombre de logements

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  • Note : Données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Le nombre de logements autorisés dans la région s’établit à 14 300 sur ce trimestre, alors qu’il n’était que de 9 700 il y a un an. Le mois de juin 2025 a été particulièrement riche en matière de logements commencés, aussi bien à l’échelle régionale que nationale, avec un niveau mensuel qui n’avait pas été aussi élevé depuis fin 2022.

Avertissement sur la construction

Si les estimations des autorisations sont solides, celles des logements commencés comportent une part d’incertitude non négligeable du fait des perturbations des délais d’ouverture de chantier depuis la crise sanitaire. Les estimations des mises en chantier présentées dans cette publication sont donc susceptibles de donner lieu à des révisions significatives.

Hôtellerie en bonne santé, toujours grâce à la clientèle non‑résidente

Au deuxième trimestre 2025, les touristes ont passé 5,7 millions de nuitées dans les hôtels de la région, soit une augmentation de 1,1 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. La progression est toutefois plus marquée au plan national, avec un nombre de nuitées en hausse de 5,1 %.

Le dynamisme des nuitées est porté par la clientèle non‑résidente, clientèle qui, quelle que soit sa nationalité, a son domicile principal à l’étranger (+5,3 % par rapport au deuxième trimestre 2024). Ce facteur favorise la bonne santé de l’hôtellerie régionale, alors que la clientèle résidente baisse légèrement (‑0,4 %). On retrouve ce même constat au plan national pour les nuitées hôtelières des non‑résidents (presque +11 %) avec une clientèle résidente qui croît de 1,9 % (figure 9).

Figure 9Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Période Auvergne-Rhône-Alpes France
janv. 2024 -5,2 -2,5
févr. 2024 -0,5 -1,7
mars 2024 6,7 6,9
avril 2024 -9,2 -8,9
mai 2024 1,1 -0,5
juin 2024 0,8 -4,7
juil. 2024 -2,7 -6,1
août 2024 4,1 0,7
sept. 2024 -4,8 -2,8
oct. 2024 0,4 1,3
nov. 2024 5,1 4,1
déc. 2024 1,6 2,1
janv. 2025 4,8 1,9
févr. 2025 -0,7 -0,4
mars 2025 -10,3 -6,9
avril 2025 10,1 9,5
mai 2025 -5,4 0,5
juin 2025 -0,2 5,9
juil. 2025 2,7 7,9
  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Figure 9Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Cette hausse de la fréquentation hôtelière au deuxième trimestre 2025 est surtout imputable à un bon mois d’avril (+10 %), venant compenser un mois de mars en baisse dans la même proportion.

Le nombre d’heures rémunérées dans l’hôtellerie régionale suit une évolution comparable à celle de la fréquentation (+0,7 %) au deuxième trimestre 2025, par rapport à l’année précédente. Dans l’Ardèche et la Drôme, il augmente assez fortement, respectivement de +5,2 % et +4,3 %, tandis qu’il diminue le plus nettement dans l’Allier (‑4,8 %) et la Loire (‑3,7 %). Dans la restauration, le nombre d’heures rémunérées augmente de 1,2 %. Tous les départements progressent, excepté le Puy‑de‑Dôme (‑4,1 %) et le Cantal (‑0,7 %). La Loire, l’Allier et l’Ardèche affichent les taux de croissance les plus importants (respectivement +4,3 %, +3,8 % et +3,3 %).

Encadré 1 - Contexte international - L’économie mondiale résiste au protectionnisme américain, timide lueur pour l’investissement en zone euro

Depuis le début de l’année, l’économie mondiale a résisté à l’augmentation des droits de douane des États-Unis à des niveaux inédits depuis la Seconde Guerre mondiale. Le commerce mondial s’est envolé à l’hiver, les entreprises américaines constituant des stocks avant l’instauration des nouveaux tarifs, puis a connu un repli modéré au printemps.

L’économie américaine ralentit, car le marché du travail se grippe, mais elle semble loin d’une récession. La zone euro est affaiblie, mais une lueur d’espoir y apparaît, car l’investissement y reprend quelques couleurs. Après deux ans de récession, l’Allemagne amorcerait un redressement, tandis que la croissance serait plus vigoureuse en Italie, et surtout en Espagne.

Encadré 2 - Contexte national - En France, pas de confiance mais un peu de croissance

En France, la croissance a bien résisté au printemps (+0,3 % après +0,1 %) et ne décrocherait pas d’ici la fin de l’année (+0,3 % à l’été puis +0,2 % en fin d’année) : le PIB augmenterait ainsi de 0,8 % sur toute l’année 2025, mais essentiellement parce que quelques branches maintiennent l’activité à flot (tourisme, marché immobilier, aéronautique, agriculture). Toutefois, la consommation n’embraye pas : malgré l’inflation modérée (+1,2 % sur un an prévu en décembre), les achats sont peu dynamiques et le taux d’épargne bat chaque trimestre un nouveau record à la hausse.

Au deuxième trimestre 2025, l’emploi salarié a surpris à la hausse (+52 000 emplois). L’effet du durcissement des politiques de l’emploi se matérialiserait toutefois en fin d’année : l’emploi en alternance, pour lequel l’essentiel des embauches ont lieu en septembre, se retournerait en effet en prévision. Le taux de chômage augmenterait un peu, passant de 7,5 % de la population active au deuxième trimestre 2025 à 7,6 % en fin d’année.

Publication rédigée par :Philippe Lagarde, Thierry Marault, Grégory Rabatel (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) « Les incertitudes assombrissent les perspectives d’activité et d’emploi », Insee Conjoncture Auvergne‑Rhône‑Alpes no 48, Juin 2025.

(3) Bilan économique 2024 : « Entre stabilité économique et défis sectoriels », Insee Conjoncture Auvergne‑Rhône‑Alpes no 47, Juin 2025.

(4) « Pas de confiance, un peu de croissance », Note de conjoncture nationale , Insee, Septembre 2025.

(5) « Au deuxième trimestre 2025, l’emploi salarié est en hausse dans la moitié des régions », Insee Informations rapides n°238, Septembre 2025.

(6) Tableau de bord de la conjoncture