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Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes · Juin 2025 · n° 48
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesLes incertitudes assombrissent les perspectives d’activité et d’emploi Note de conjoncture régionale - 1er trimestre 2025

Pierre‑Pascal Housez, Philippe Lagarde, Thierry Marault, Grégory Rabatel (Insee)

En Auvergne‑Rhône‑Alpes, le premier trimestre 2025 n’est pas synonyme d’un retour à l’embellie économique. Il confirme plutôt les premiers signaux d’arrêt enregistrés fin 2024. Le volume d’heures rémunérées par les entreprises indique que l’activité est en recul malgré un mois de janvier presque à l’équilibre. Après une période d’attentisme et de prudence, l’heure semble être aux premiers ajustements. L’emploi salarié se replie légèrement, notamment dans le tertiaire marchand. L’emploi intérimaire continue de baisser mais de manière plus modérée que lors des neufs trimestres précédents. Le secteur de la construction pourrait espérer de meilleurs horizons au vu de l’augmentation du nombre de permis de construire. Les mises en chantier en revanche se réduisent à nouveau et l’emploi du secteur reste mal orienté. Le taux de chômage se dégrade légèrement, s’établissant à 6,4 % de la population active. Les créations d’entreprises retrouvent de la stabilité après deux trimestres de recul, mais les défaillances repartent à la hausse. La fréquentation touristique dans l’hôtellerie marque le pas, notamment en raison d’un mois de mars décevant.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 48
Paru le :Paru le26/06/2025

Baisse de l’activité économique au premier trimestre

Dans un environnement international incertain, l’économie française stagne depuis quasiment deux trimestres consécutifs. Le produit intérieur brut (PIB) en volume évolue très peu : il augmente de 0,1 % au premier trimestre 2025, après une baisse de 0,1 % au quatrième trimestre 2024. La consommation des ménages se replie (‑0,2 %), malgré une inflation de plus en plus contenue (+0,7 % en rythme annuel à fin mai), et l’investissement est à l’arrêt. La fin du cycle de créations d’emplois salariés semble actée après deux trimestres de légère baisse. Dans ce contexte, l’économie régionale d’Auvergne‑Rhône‑Alpes confirme les premiers signaux négatifs enregistrés en fin d’année 2024.

L’activité économique régionale, estimée par le nombre d’heures rémunérées par les entreprises, est restée en retrait tout au long du premier trimestre 2025. Sur chacun des trois premiers mois de l’année, le volume d’heures est en effet en repli par rapport aux mêmes mois de l’année précédente, ce qui conduit à une contraction de ‑0,5 % par rapport au premier trimestre 2024. Une baisse trimestrielle aussi nette est inédite depuis la crise sanitaire. Cette situation fait suite à une année 2024 durant laquelle l’activité a d’abord ralenti, tout en restant en évolution positive, jusqu’au quatrième trimestre où elle a connu un coup d’arrêt (‑0,1 %). La tendance est similaire au niveau national, avec un recul de ‑0,4 % au premier trimestre 2025 après un ralentissement progressif en 2024 (figure 1).

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes

(en %)
Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes ((en %))
Période Industrie Construction Services principalement marchands Services principalement non marchands Ensemble - Auvergne-Rhône-Alpes Ensemble - France hors Mayotte
janv. 2024 0,8 -3,6 1,8 2,0 1,1 1,1
févr. 2024 1,2 -1,1 1,7 2,1 1,4 1,5
mars 2024 -0,9 -3,1 0,7 1,4 0,1 0,1
avril 2024 1,8 -1,1 1,9 2,4 1,6 1,9
mai 2024 -0,4 -4,1 1,1 1,6 0,3 0,6
juin 2024 -1,8 -3,0 -0,1 0,7 -0,6 -0,6
juil. 2024 1,1 -0,4 1,3 1,8 1,2 1,2
août 2024 -1,2 -4,3 0,0 1,2 -0,4 -0,2
sept. 2024 -0,2 -2,3 0,0 1,6 0,0 0,2
oct. 2024 0,3 -1,6 0,4 1,8 0,3 0,3
nov. 2024 -1,2 -1,8 -0,6 0,7 -0,7 -0,6
déc. 2024 0,1 -5,3 0,4 1,4 0,0 0,0
janv. 2025 -0,5 -0,2 -0,2 0,8 -0,1 -0,2
févr. 2025 -1,2 -2,1 -0,7 0,0 -0,9 -1,1
mars 2025 -0,5 -2,7 -0,4 0,9 -0,5 -0,6
  • Pour une meilleure visibilité, il est possible de cliquer sur les noms des séries dans la légende pour modifier l’affichage.
  • Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN, traitement Insee.

Figure 1Évolution sectorielle mensuelle des heures rémunérées par rapport au même mois de l'année précédente - Auvergne-Rhône-Alpes

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  • Notes : Ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré. Le dernier mois est provisoire.
  • Champ : Secteur privé hors secteur agricole.
  • Source : DSN, traitement Insee.

Ce fléchissement concerne l’ensemble des secteurs, mis à part les services non marchands qui, à l’inverse, croissent fortement (+0,6 % et jusqu’à +0,9 % en France). Là encore, la dynamique sectorielle est la même dans la région qu’au niveau national. Depuis plus d’un an, la construction est le secteur le plus touché avec une baisse de ‑1,7 %, cependant moins importante qu’au national où elle atteint ‑2,9 %. L’industrie diminue également (‑0,7 %) ainsi que, pour la première fois, les services marchands (‑0,4 %).

La variation n’est pas régulière tout au long du trimestre. En effet, le recul au mois de janvier est contenu (‑0,1 %), alors qu’il est plus net en février (‑0,9 %), et que le mois de mars confirme l’évolution négative du trimestre (‑0,5 %).

Poursuite de la baisse de l’emploi salarié début 2025

En Auvergne‑Rhône‑Alpes, l’emploi salarié continue de baisser au premier trimestre (‑0,2 % soit 4 900 salariés en moins), confirmant la tendance du dernier trimestre 2024 (‑0,3 %). Cette évolution régionale suit celle de la France, où le recul du premier trimestre 2025 y est plus limité (‑0,1 %). Sur un an, l’emploi diminue de 0,3 %, au niveau national comme au niveau régional. Pour la région, cela représente 10 700 salariés en moins sur quatre trimestres (figure 2).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Emploi salarié total - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 100,7 100,7 100,8 100,8
2ᵉ trim. 2019 100,7 100,9 100,7 101,0
3ᵉ trim. 2019 100,9 101,1 101,0 101,3
4ᵉ trim. 2019 101,3 101,5 101,6 101,8
1ᵉ trim. 2020 99,0 99,6 98,6 99,4
2ᵉ trim. 2020 99,0 99,1 98,8 99,1
3ᵉ trim. 2020 101,2 101,2 101,2 101,3
4ᵉ trim. 2020 100,6 101,2 100,4 101,3
1ᵉ trim. 2021 101,4 101,9 101,4 102,2
2ᵉ trim. 2021 103,1 103,0 103,6 103,5
3ᵉ trim. 2021 104,1 103,8 104,7 104,5
4ᵉ trim. 2021 104,6 104,4 105,4 105,3
1ᵉ trim. 2022 105,0 104,8 105,9 105,8
2ᵉ trim. 2022 105,3 105,1 106,2 106,1
3ᵉ trim. 2022 105,6 105,4 106,5 106,5
4ᵉ trim. 2022 106,0 105,8 107,0 106,9
1ᵉ trim. 2023 106,3 106,0 107,2 107,1
2ᵉ trim. 2023 106,3 106,2 107,1 107,3
3ᵉ trim. 2023 106,5 106,3 107,4 107,4
4ᵉ trim. 2023 106,6 106,4 107,4 107,4
1ᵉ trim. 2024 106,9 106,7 107,7 107,7
2ᵉ trim. 2024 106,8 106,6 107,4 107,5
3ᵉ trim. 2024 107,0 106,8 107,5 107,6
4ᵉ trim. 2024 106,7 106,4 107,3 107,2
1ᵉ trim. 2025 106,6 106,3 107,0 107,1
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

L’emploi public est quasiment stable ce trimestre (+0,1 %) alors que l’emploi privé se replie légèrement (‑0,2 %). Ces tendances inverses s’accentuent sur un an. L’emploi privé se contracte ainsi de 0,6 % (‑15 000 salariés) alors que l’emploi public progresse de 0,6 % (+4 300).

Bien qu’en baisse très légère (‑0,1 %), le Rhône compte pour près d’un tiers de la variation régionale (‑1 400 emplois salariés) : il représente en effet 30 % des effectifs d’Auvergne‑Rhône‑Alpes. Les deux Savoie contribuent également à la diminution régionale (environ ‑800 emplois chacune). Le Cantal recule le plus ce trimestre (‑0,7 % soit ‑300 salariés), suivi de l’Allier avec ‑0,4 % (‑500).

Sur un an, seule l’Ardèche croît (+400 emplois salariés soit +0,5 %) et les plus forts replis relatifs sont localisés dans le Cantal (‑1,3 %) et l’Allier (‑1,2 %). En termes d’effectifs, le Rhône perd le plus de salariés (‑2 300) suivi de l’Isère (‑2 200), pour des évolutions respectives de ‑0,2 % et ‑0,4 %.

Neuvième trimestre consécutif de baisse pour l’emploi intérimaire

L’emploi intérimaire poursuit sa baisse au premier trimestre 2025 (‑0,8 %, soit 800 intérimaires de moins), mais de façon moins marquée qu’au trimestre précédent (‑2,0 %, soit ‑2 100 intérimaires). Sur un an, il recule de 5,0 % (soit ‑5 400 emplois). Les tendances sont les mêmes qu’au niveau national, en repli trimestriel de ‑0,5 % (après ‑2,3 %) et annuel de 5,9 % (figure 3).

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi intérimaire ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 103,9 103,8
2ᵉ trim. 2019 103,3 103,4
3ᵉ trim. 2019 103,1 102,8
4ᵉ trim. 2019 100,6 100,1
1ᵉ trim. 2020 61,9 61,7
2ᵉ trim. 2020 77,1 75,6
3ᵉ trim. 2020 93,3 91,9
4ᵉ trim. 2020 95,7 94,5
1ᵉ trim. 2021 99,8 97,1
2ᵉ trim. 2021 103,0 100,6
3ᵉ trim. 2021 103,9 101,6
4ᵉ trim. 2021 107,9 105,9
1ᵉ trim. 2022 108,4 104,5
2ᵉ trim. 2022 105,7 102,8
3ᵉ trim. 2022 106,3 104,4
4ᵉ trim. 2022 107,1 104,7
1ᵉ trim. 2023 104,4 102,1
2ᵉ trim. 2023 102,9 101,3
3ᵉ trim. 2023 101,6 99,1
4ᵉ trim. 2023 100,9 97,8
1ᵉ trim. 2024 98,9 97,2
2ᵉ trim. 2024 96,8 94,8
3ᵉ trim. 2024 96,6 94,1
4ᵉ trim. 2024 94,6 91,9
1ᵉ trim. 2025 93,9 91,5
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Le Rhône, l’Allier, la Haute‑Savoie et l’Isère perdent chacun près de 300 intérimaires ce trimestre. Sur un an, l’emploi intérimaire dans les départements du Rhône et de l’Isère se réduit respectivement de 1 700 et 1 100, soit ‑4,5 % et ‑6,7 %. L’Allier, le Cantal, la Savoie et l’Ain chutent encore plus fortement (de ‑20 % à ‑7 %).

À l’opposé, l’Ardèche progresse très nettement, aussi bien au cours du dernier trimestre (+13,6 % soit 300 intérimaires supplémentaires) que sur un an (+36 % soit +800 emplois). La Drôme (+2,7 %), la Loire (+1,7 %), le Puy‑de‑Dôme (+0,6 %) et la Haute‑Loire (+0,4 %) augmentent également ce trimestre.

Stabilité dans l’industrie, toujours pas de reprise dans la construction

Au premier trimestre 2025, l’industrie compte 510 200 emplois en Auvergne‑Rhône‑Alpes, tout comme au trimestre précédent. Cette stabilité est proche de l’ensemble du secteur industriel français, qui diminue de 0,1 %. Sur un an, l’emploi industriel est également à l’arrêt tant dans la région qu’à l’échelle nationale (figure 4).

Figure 4Emploi salarié par secteur

Emploi salarié par secteur
Secteur d’activité Effectif au 1ᵉʳ trimestre 2025 Évolution par rapport au 4ᵉ trimestre 2024 Évolution par rapport au 1ᵉʳ trimestre 2024 (en %)
Effectif % France hors Mayotte (en %)
Agriculture 27 700 ‑400 ‑1,3 -1,0 2,7
Industrie 510 200 ‑100 ‑0,0 -0,1 0,0
Construction 193 200 ‑1 400 ‑0,7 ‑0,7 ‑1,9
Tertiaire marchand hors intérim 1 432 300 -4 200 -0,3 ‑0,2 -0,5
Intérim 100900 ‑800 ‑0,8 -0,5 ‑5,0
Tertiaire non marchand 993 500 1 900 0,2 0,2 0,5
Ensemble 3 257 800 ‑4 900 ‑0,2 -0,1 -0,3
  • Note : Données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs.
  • Champ : Emploi salarié total ; données corrigées des variations saisonnières.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Déjà en forte hausse lors des trimestres précédents, le secteur de l’énergie, de l’eau, des déchets et du raffinage poursuit sa croissance avec 300 emplois supplémentaires en trois mois (+0,6 %). Il augmente ainsi de 2,6 % en un an.

Le secteur des autres produits industriels est le seul qui diminue sensiblement ce trimestre. Comme il représente 52 % des salariés dans l’industrie, cette baisse, bien que très mesurée (‑0,3 %), explique l’atonie du secteur industriel.

Les évolutions départementales sont assez diverses sur ce premier trimestre 2025 dans l’industrie ; alors que le Cantal et la Loire se replient de 0,4 %, l’Ardèche et le Puy‑de‑Dôme augmentent dans la même proportion (+0,4 %). En un an, le Cantal recule le plus fortement (‑2,1 %), alors que le Rhône et le Puy‑de‑Dôme, avec une croissance supérieure à 1,0 %, représentent à eux deux un gain annuel de 1 500 emplois.

La morosité perdure dans la construction ce trimestre : 1 400 emplois (soit ‑0,7 %, à l’instar de l’évolution nationale) sont de nouveau perdus dans la région début 2025. Sur un an, le secteur chute de près de 2 %, tendance identique à celle du niveau national. La baisse est constante depuis trois ans.

Tous les départements d’Auvergne‑Rhône‑Alpes reculent, et plus particulièrement l’Ain (‑1,6 %), le Cantal et la Drôme (‑1,2 %) ainsi que l’Ardèche (‑1,0 %). Le Rhône perd 0,7 % de ses effectifs, soit plus de 300 emplois sur ce trimestre, et ‑2,0 % en un an (près de 1 100 salariés). Or, il représente 27 % du secteur de la construction dans la région.

Le tertiaire marchand poursuit sa baisse, le non‑marchand repart à la hausse

Pour le second trimestre consécutif, l’emploi tertiaire marchand hors intérim se replie (‑0,3 %) avec près de 4 200 emplois de moins que fin 2024, et ‑7 000 par rapport au premier trimestre 2024 (‑0,5 %). Ces évolutions régionales coïncident avec celles observées au plan national (‑0,2 % sur le trimestre et ‑0,4 % sur un an) (figure 5). Tous les sous‑secteurs diminuent ce trimestre sauf les services financiers et d’assurance (+0,4 %) et les services aux entreprises (+0,1 %), qui créent 200 à 300 emplois chacun. Les baisses trimestrielles les plus importantes concernent les services aux ménages (‑1,3 %) et les services immobiliers (‑1,2 %). Ce dernier sous‑secteur n’en finit plus de décliner depuis huit trimestres, soit ‑6 % sur deux ans, symbole d’un secteur de l’immobilier touché par la crise de la construction.

Figure 5Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 100,8 100,4 100,8 100,1
2ᵉ trim. 2019 101,1 100,7 100,6 100,3
3ᵉ trim. 2019 101,8 100,9 100,9 100,3
4ᵉ trim. 2019 102,5 101,0 102,1 100,4
1ᵉ trim. 2020 102,4 100,7 99,9 100,3
2ᵉ trim. 2020 103,7 100,2 99,1 99,5
3ᵉ trim. 2020 105,1 100,2 101,7 101,0
4ᵉ trim. 2020 106,3 100,2 99,6 101,4
1ᵉ trim. 2021 107,6 100,7 100,6 101,6
2ᵉ trim. 2021 108,1 101,3 104,2 101,7
3ᵉ trim. 2021 108,8 101,7 105,7 102,1
4ᵉ trim. 2021 109,1 102,0 106,5 101,9
1ᵉ trim. 2022 109,2 102,3 107,2 102,0
2ᵉ trim. 2022 108,9 102,7 107,8 102,2
3ᵉ trim. 2022 108,8 103,1 108,3 102,4
4ᵉ trim. 2022 108,7 103,4 108,9 102,5
1ᵉ trim. 2023 108,2 103,7 109,4 102,9
2ᵉ trim. 2023 107,9 104,0 109,3 103,0
3ᵉ trim. 2023 107,5 104,3 109,7 103,3
4ᵉ trim. 2023 107,4 104,5 109,7 103,8
1ᵉ trim. 2024 106,9 104,7 110,2 104,2
2ᵉ trim. 2024 106,3 104,7 110,0 104,4
3ᵉ trim. 2024 106,1 104,8 110,1 104,9
4ᵉ trim. 2024 105,6 104,8 110,0 104,5
1ᵉ trim. 2025 104,8 104,8 109,7 104,7
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 5Évolution de l'emploi salarié par secteur - Auvergne-Rhône-Alpes

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total hors intérim.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Localement, tous les départements d’Auvergne‑Rhône‑Alpes se replient dans le secteur tertiaire marchand hors intérim, que ce soit sur un trimestre ou sur une année, exception faite de l’Ain qui progresse de 0,5 % en un an. Le Cantal paie un lourd tribut sur ce trimestre (‑1,0 %) et la Drôme diminue de 0,8 %, les autres baisses étant plus modérées.

L’emploi du secteur tertiaire non‑marchand, après un quatrième trimestre 2024 de baisse soudaine, augmente à nouveau, d’une ampleur équivalente en région comme au national, soit +0,2 %. La Loire et la Haute‑Savoie tirent l’évolution vers le haut (respectivement +0,8 % et +0,6 %).

Le chômage quasiment stable au premier trimestre

En Auvergne‑Rhône‑Alpes, au premier trimestre 2025, le taux de chômage localisé atteint 6,4 % de la population active, quasiment le même niveau qu’un trimestre plus tôt (6,3 %), et égal à celui d’un an plus tôt (figure 6).

En France, le chômage s’établit à 7,4 %, suivant ainsi les mêmes évolutions trimestrielle et annuelle qu’au niveau régional. Depuis le troisième trimestre 2021, le taux de chômage régional reste inférieur de 1,0 point (plus ou moins 0,1) à celui observé au national.

Figure 6Taux de chômage

(en %)
Taux de chômage ((en %))
Période Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 7,5 8,8
1ᵉ trim. 2019 7,5 8,8
2ᵉ trim. 2019 7,3 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,3 8,4
4ᵉ trim. 2019 7,1 8,2
1ᵉ trim. 2020 6,9 7,9
2ᵉ trim. 2020 6,5 7,1
3ᵉ trim. 2020 7,9 9,0
4ᵉ trim. 2020 7,1 8,1
1ᵉ trim. 2021 7,4 8,2
2ᵉ trim. 2021 7,0 7,9
3ᵉ trim. 2021 6,9 7,9
4ᵉ trim. 2021 6,4 7,4
1ᵉ trim. 2022 6,3 7,4
2ᵉ trim. 2022 6,4 7,4
3ᵉ trim. 2022 6,2 7,2
4ᵉ trim. 2022 6,1 7,1
1ᵉ trim. 2023 6,0 7,1
2ᵉ trim. 2023 6,2 7,2
3ᵉ trim. 2023 6,4 7,4
4ᵉ trim. 2023 6,5 7,5
1ᵉ trim. 2024 6,4 7,5
2ᵉ trim. 2024 6,3 7,3
3ᵉ trim. 2024 6,4 7,4
4ᵉ trim. 2024 6,3 7,3
1ᵉ trim. 2025 6,4 7,4
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 6Taux de chômage

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Par rapport au trimestre précédent, le taux de chômage augmente en Savoie et dans le Rhône (respectivement +0,3 point et +0,2 point). Il reste stable dans l’Allier et dans l’Ardèche. Les autres départements de la région sont en situation de quasi‑stabilité (+0,1 point).

L’Allier et la Drôme sont les plus touchés, avec respectivement 7,8 % et 7,7 % de la population active au chômage. Il est également élevé dans l’Ardèche et la Loire (7,6 % chacun). Dans le Rhône, il atteint 6,7 %. Le Cantal, avec un taux de 4,3 %, a le taux de chômage le plus bas des départements de France.

Les créations d’entreprises en très légère baisse

En Auvergne‑Rhône‑Alpes, 31 400 entreprises ont été créées au cours du premier trimestre 2025, un niveau quasiment équivalent à celui du trimestre précédent en données corrigées des variations saisonnières (‑0,3 %). La même tendance coexiste au niveau national. Dans la région, cette stabilité fait suite à deux trimestres de baisse plus appuyée (‑3,1 % au quatrième trimestre 2024 et ‑1,9 % au troisième)(figure 7).

Les créations d’entreprises dans le secteur du commerce, plus d’une création sur quatre (27 %), repartent à la hausse en ce début d’année (+2,4 %), et celles de l’industrie sont stables. Les créations dans la construction continuent de diminuer (‑3,8 %) mais moins fortement qu’aux deux précédents trimestres, où la baisse avoisinait les 10 %. Les créations dans le secteur tertiaire se réduisent de 1,1 % ce trimestre ; le secteur représente 58 % des créations.

Les créations sous le statut de micro‑entrepreneur représentent les deux tiers des entreprises créées. Ces dernières sont globalement stables, mais varient selon le secteur d’activité. Les créations sous le régime du micro‑entrepreneur diminuent toujours plus dans le secteur de la construction, (‑4,7 %), comme au trimestre précédent, mais ce repli est bien moins fort qu’au troisième trimestre (‑16,2 %). Dans le commerce, elles augmentent à nouveau (+1,6 %).

Les créations d’entreprises de type classique sont en légère baisse (‑0,5 %). Le rebond du secteur du commerce est davantage marqué (+4,1 %). Les créations dans l’industrie croissent (+1,8 %), mais cela ne suffit pas à compenser les pertes cumulées dans les services (‑2,6 %) et dans la construction (‑2,5 %).

Sur un an, d’avril 2024 à mars 2025, le nombre de créations sous le statut de micro‑entrepreneur augmente de 3,4 % (+2,4 % au niveau national), et celles d’entreprises classiques de 1,3 % (‑0,9 % au niveau national). Au global, la progression nette du nombre d’entreprises créées atteint 2,6 %, avec 128 400 nouvelles immatriculations. La hausse est un peu moins forte en France (+1,2 %) avec 1,1 million de créations.

Figure 7Créations d'entreprises

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Créations d'entreprises ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Auvergne-Rhône-Alpes hors micro-entrepreneurs France hors micro-entrepreneurs Auvergne-Rhône-Alpes y compris micro-entrepreneurs France y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 104,3 106,5 112,6 109,9
2ᵉ trim. 2019 101,8 103,9 113,2 109,4
3ᵉ trim. 2019 104,1 104,3 116,7 111,9
4ᵉ trim. 2019 98,9 101,9 119,3 115,0
1ᵉ trim. 2020 93,5 96,5 108,7 107,6
2ᵉ trim. 2020 77,5 75,6 92,6 88,6
3ᵉ trim. 2020 113,9 114,4 138,7 136,9
4ᵉ trim. 2020 113,7 114,3 135,6 135,1
1ᵉ trim. 2021 116,0 115,9 133,0 137,4
2ᵉ trim. 2021 120,5 122,0 138,1 139,6
3ᵉ trim. 2021 118,0 114,9 132,7 130,4
4ᵉ trim. 2021 118,0 114,1 133,8 131,9
1ᵉ trim. 2022 118,7 116,9 137,5 136,4
2ᵉ trim. 2022 118,4 116,4 132,5 132,7
3ᵉ trim. 2022 122,4 119,3 135,1 137,8
4ᵉ trim. 2022 120,4 118,2 139,7 139,8
1ᵉ trim. 2023 99,8 105,1 124,7 128,9
2ᵉ trim. 2023 102,3 106,4 127,9 132,2
3ᵉ trim. 2023 105,4 111,0 133,7 140,6
4ᵉ trim. 2023 112,6 114,1 138,6 141,1
1ᵉ trim. 2024 114,4 117,3 143,3 148,9
2ᵉ trim. 2024 112,3 113,4 143,8 146,0
3ᵉ trim. 2024 111,9 109,6 141,1 140,9
4ᵉ trim. 2024 108,3 110,6 136,7 141,7
1ᵉ trim. 2025 107,7 111,2 136,3 141,2
  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 7Créations d'entreprises

  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

En Auvergne‑Rhône‑Alpes, entre mai 2024 et avril 2025, 8 000 entreprises ont fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire (soit +12,4 % par rapport à la même période de l’année précédente). Après un mois de janvier en baisse, le nombre de défaillances augmente à nouveau en février et mars. En avril, cette tendance semble s’accélérer. Le nombre de défaillances est supérieur de 3,9 % à celui observé au premier trimestre 2024, mais en recul de 4,7 % par rapport au dernier trimestre 2024.

Permis de construire en hausse, mises en chantier en baisse

Au premier trimestre 2025, en données corrigées des variations saisonnières, l’évolution du nombre d’autorisations de construction et celle du nombre de logements commencés s’opposent, en France comme en Auvergne‑Rhône‑Alpes (figure 8).

Figure 8Évolution du nombre de logements

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018)
Évolution du nombre de logements ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2018))
Période Logements autorisés - Auvergne-Rhône-Alpes Logements autorisés - France hors Mayotte Logements commencés - Auvergne-Rhône-Alpes Logements commencés - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2019 91,8 96,7 94,0 94,9
2ᵉ trim. 2019 106,1 102,1 92,4 91,7
3ᵉ trim. 2019 102,1 97,2 103,0 93,0
4ᵉ trim. 2019 113,4 110,4 97,7 96,3
1ᵉ trim. 2020 117,3 103,8 92,3 90,9
2ᵉ trim. 2020 62,5 63,3 89,3 76,4
3ᵉ trim. 2020 86,5 87,0 110,4 101,5
4ᵉ trim. 2020 96,3 101,9 105,2 96,2
1ᵉ trim. 2021 106,4 101,4 117,1 103,4
2ᵉ trim. 2021 103,0 105,4 111,4 102,3
3ᵉ trim. 2021 108,9 109,1 117,3 99,6
4ᵉ trim. 2021 114,4 106,9 108,8 101,9
1ᵉ trim. 2022 129,3 127,2 105,7 102,8
2ᵉ trim. 2022 121,6 118,5 103,5 97,7
3ᵉ trim. 2022 114,2 114,6 104,5 96,0
4ᵉ trim. 2022 80,9 82,7 103,1 95,4
1ᵉ trim. 2023 84,9 89,4 92,3 84,8
2ᵉ trim. 2023 89,6 85,8 80,1 78,1
3ᵉ trim. 2023 79,5 80,9 67,1 71,6
4ᵉ trim. 2023 75,1 83,8 71,4 67,9
1ᵉ trim. 2024 73,9 76,9 72,9 65,2
2ᵉ trim. 2024 63,3 70,8 73,0 69,5
3ᵉ trim. 2024 66,6 72,1 74,5 68,0
4ᵉ trim. 2024 66,1 75,4 80,4 74,9
1ᵉ trim. 2025 71,2 79,1 72,0 71,1
  • Pour une meilleure visibilité, il est possible de cliquer sur les noms des séries dans la légende pour modifier l’affichage.
  • Note : Données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Figure 8Évolution du nombre de logements

  • Pour une meilleure visibilité, il est possible de cliquer sur les noms des séries dans la légende pour modifier l’affichage.
  • Note : Données en cumul trimestriel CVS-CJO, en date réelle estimée.
  • Source : SDES, Sitadel.

Ainsi, avec un peu plus de 11 000 actes sur le trimestre, le nombre de permis accordés progresse (+7,8 %, +4,9 % au national), et se situe, dans la région, près de son niveau d’il y a un an. En revanche, l’estimation du nombre de logements commencés chute à nouveau (‑10,4 %, et ‑5,0 % au national) et repasse en dessous du seuil de 10 000 (9 400), après une croissance, certes légère, mais continue depuis cinq trimestres. La dynamique de la construction n’est donc toujours pas favorable ce trimestre après une deuxième année de forte crise, loin des niveaux qu’elle avait atteints après la pandémie (13 500 logements commencés par trimestre, en moyenne, en 2022).

Avertissement sur la construction

Si les estimations des autorisations sont solides, celles des logements commencés comportent une part d’incertitude non négligeable du fait des perturbations des délais d’ouverture de chantier depuis la crise sanitaire. Les estimations des mises en chantier présentées dans cette publication sont donc susceptibles de donner lieu à des révisions significatives.

Recul des nuitées hôtelières du fait de la clientèle résidente

Au premier trimestre 2025, en Auvergne‑Rhône‑Alpes, la fréquentation hôtelière s’établit à 6,5 millions de nuitées, en diminution de 2,4 % sur un an.

Ce recul masque deux dynamiques différentes. D’une part, une évolution positive à hauteur de 6,8 % de la clientèle non‑résidente (clientèle résidant hors de France) par rapport au premier trimestre 2024, et, d’autre part, un repli de 6,9 % de la clientèle résidente (figure 9).

Le constat est identique à l’échelle nationale : la fréquentation hôtelière baisse de 2,2 % sur un an avec une tendance similaire au niveau du type de clientèle, mais dans des proportions moindres. Les nuitées de non‑résidents augmentent de 1,2 %, celles des résidents baissent de 3,9 % entre les premiers trimestres 2024 et 2025.

Figure 9Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

(en %)
Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente ((en %))
Période Auvergne-Rhône-Alpes France
janv. 2024 -5,2 -2,5
févr. 2024 -0,5 -1,7
mars 2024 6,7 6,9
avril 2024 -9,2 -8,9
mai 2024 1,1 -0,5
juin 2024 0,8 -4,7
juil. 2024 -2,7 -6,1
août 2024 4,1 0,7
sept. 2024 -4,8 -2,8
oct. 2024 0,4 1,3
nov. 2024 5,1 4,1
déc. 2024 1,6 2,1
janv. 2025 4,8 1,9
févr. 2025 -0,7 -0,4
mars 2025 -10,3 -6,9
avril 2025 11,3 9,1
  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Figure 9Évolution du nombre de nuitées totales dans les hôtels par rapport au même mois de l'année précédente

  • Notes : Le dernier mois est provisoire. Données mensuelles brutes.
  • Source : Insee, enquête de fréquentation dans les hébergements touristiques.

Le nombre d’heures rémunérées dans l’hôtellerie faiblit légèrement au premier trimestre 2025 en Auvergne‑Rhône‑Alpes par rapport à la même période de l’année précédente (‑0,5 %), alors qu’il progresse à l’échelle nationale (+1,2 %). Ce nombre croît seulement dans l’Ain (+3,8 %), le Rhône (+3,3 %) et la Drôme (+2,3 %). Les neuf autres départements de la région sont en baisse, les plus fortes étant localisées dans l’Allier (‑7,9 %) et dans le Cantal (‑5,0 %).

Dans le secteur de la restauration, le nombre d’heures rémunérées est quant à lui en hausse de +0,8 %, proche de la situation nationale (+1,2 %). Tous les départements de la région progressent, à l’exception du Puy‑de‑Dôme (‑1,6 %) et du Rhône (‑0,6 %). Les hausses les plus significatives se situent dans l’Ain (+4,3 %) et la Loire (+3,6 %).

Des perspectives peu lisibles marquent la conjoncture mondiale, notamment sur le commerce extérieur. La stabilisation de l’inflation pourrait créer un contexte plus favorable à une hausse de la consommation des ménages, mais elle dépend en partie de l’évolution des prix de biens et services importés. Dans la plupart des scénarios, la croissance nationale resterait très modeste sur l’année 2025. Les perspectives de rebond d’activité à un niveau régional en seraient d’autant plus limitées, créant un contexte peu favorable à une reprise des créations d’emploi.

Encadré 1 - Contexte international - La zone euro sort lentement de sa torpeur, malgré un « effet Trump » sur l’économie mondiale visible dès le premier trimestre 2025

L’arrivée de la nouvelle administration américaine a chamboulé l’économie mondiale début 2025. Anticipant un relèvement massif des droits de douane, les industriels du monde entier se sont hâtés d’expédier des marchandises : le commerce mondial a bondi de +1,7 %, entraînant un regain d’activité en Europe, en particulier en Allemagne (+0,4 %) et en Italie (+0,3 %). L’embellie du commerce mondial ne serait que temporaire, les droits de douane américains s’établissant désormais à un niveau inédit depuis la Seconde Guerre mondiale.

En dépit de ce contexte, la zone euro sort lentement de sa torpeur. La dynamique intérieure s’affermit : dans toute la zone, notamment en Allemagne, les industriels sont un peu moins pessimistes sur leurs perspectives d’activité et l’investissement s’ébroue, profitant des baisses de taux d’intérêt.

Encadré 2 - Contexte national - La France à contre-courant du mouvement européen, l’épargne des ménages au sommet

Au premier trimestre, la France n’a pas bénéficié de la ruée commerciale : l’activité a à peine progressé (+0,1 %) et les exportations ont plongé (-1,8 %). L’investissement repart moins franchement qu’ailleurs en Europe et les ménages français dépensent au compte-gouttes : hors crise sanitaire, leur taux d’épargne atteint un niveau inédit depuis 45 ans. L’activité resterait fébrile jusqu’à la fin de l’année, sans décrocher (+0,2 % par trimestre) : la croissance atteindrait +0,6 % en 2025, en net ralentissement par rapport à 2024 (+1,1 %).

Sur le marché du travail, l’économie française a détruit plus de 120 000 postes salariés sur les deux derniers trimestres : les entreprises rétablissent leur productivité et les subventions liées aux politiques de l’emploi se compriment. L’emploi salarié baisserait ainsi de 90 000 postes supplémentaires d’ici la fin de l’année, ce qui pousserait le taux de chômage à la hausse à 7,7 % fin 2025.

Publication rédigée par :Pierre‑Pascal Housez, Philippe Lagarde, Thierry Marault, Grégory Rabatel (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Insee, « Au premier trimestre 2025, l’emploi salarié est quasi stable dans la majorité des régions », Informations Rapides no 157, juin 2025.

(3) « L’économie d’Auvergne‑Rhône‑Alpes aborde l’année 2025 sans élan », Insee Conjoncture Auvergne‑Rhône‑Alpes no 46, Mars 2025.

(4) Bilan économique 2024 : « Entre stabilité économique et défis sectoriels », Insee Conjoncture Auvergne‑Rhône‑Alpes no 47, Juin 2025.

(5)« L’épargne des ménages au sommet », Note de conjoncture nationale, Insee, Juin 2025.

(6) Tableau de bord de la conjoncture.