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Insee Conjoncture Hauts-de-France · Mars 2025 · n° 45
Insee Conjoncture Hauts-de-FranceBonne dynamique des créations d’entreprises Note de conjoncture régionale - 4e trimestre 2024

Thierry Bourlard, Élodie De-Vos, Pauline Roger, Emmanuelle Smuerzinski (Insee)

Au 4e trimestre 2024, l’emploi salarié dans les Hauts-de-France diminue de 0,2 % après +0,1 % au trimestre précédent. Le repli de l’emploi salarié est généralisé ce trimestre : tous les départements et les secteurs d’activité sont concernés. Seuls l’emploi privé dans la Somme et l’emploi public dans le Nord atténuent cette baisse. Le taux de chômage diminue cependant pour s’établir à 8,7 % de la population active de la région (-0,4 point). Les créations d’entreprises repartent à la hausse au 4e trimestre. Sur l’ensemble de l’année 2024, 69 900 entreprises ont été créées dans la région, une hausse de 7,8 % par rapport à 2023 ; les deux tiers des nouvelles entreprises sont des micro-entreprises.

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 45
Paru le :Paru le26/03/2025

Un trimestre maussade pour l’emploi salarié

Après une légère reprise lors du trimestre précédent (+0,1 %), l’emploi salarié recule de 0,2 % au 4e trimestre 2024 dans les Hauts-de-France (figure 1), en ligne avec la tendance nationale. En France hors Mayotte, il se replie de 0,3 % après un rebond de 0,1 % le trimestre précédent. Avec une perte de 4 100 emplois dans le secteur privé (-0,3 %) et de 900 emplois dans le secteur public (-0,2 %), la région compte 2 135 700 salariés fin décembre 2024.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Évolution de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Période Emploi salarié total - Hauts-de-France Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Hauts-de-France Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 100,1 100,2 100,0 100,3
2ᵉ trim. 2018 100,0 100,2 100,3 100,4
3ᵉ trim. 2018 99,9 100,3 100,2 100,6
4ᵉ trim. 2018 99,9 100,6 100,2 100,9
1ᵉ trim. 2019 100,4 101,2 100,9 101,7
2ᵉ trim. 2019 100,5 101,4 101,0 101,9
3ᵉ trim. 2019 100,6 101,7 100,9 102,2
4ᵉ trim. 2019 100,8 102,1 101,4 102,7
1ᵉ trim. 2020 99,0 100,2 99,0 100,2
2ᵉ trim. 2020 98,6 99,6 98,9 99,9
3ᵉ trim. 2020 100,8 101,7 101,3 102,1
4ᵉ trim. 2020 101,1 101,8 101,6 102,2
1ᵉ trim. 2021 101,7 102,5 102,4 103,1
2ᵉ trim. 2021 102,6 103,6 103,5 104,4
3ᵉ trim. 2021 103,3 104,5 104,3 105,5
4ᵉ trim. 2021 104,0 105,1 105,1 106,3
1ᵉ trim. 2022 104,2 105,5 105,3 106,8
2ᵉ trim. 2022 104,1 105,7 105,3 107,0
3ᵉ trim. 2022 104,3 106,0 105,6 107,4
4ᵉ trim. 2022 104,3 106,4 105,7 107,9
1ᵉ trim. 2023 104,3 106,6 105,6 108,0
2ᵉ trim. 2023 104,4 106,8 105,7 108,3
3ᵉ trim. 2023 104,1 106,9 105,5 108,3
4ᵉ trim. 2023 104,4 107,1 105,6 108,4
1ᵉ trim. 2024 104,5 107,3 105,8 108,7
2ᵉ trim. 2024 104,4 107,3 105,6 108,6
3ᵉ trim. 2024 104,5 107,4 105,7 108,6
4ᵉ trim. 2024 104,3 107,1 105,5 108,3
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : Emploi salarié total.
  • Sources : Insee, Estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

La contraction de l’emploi concerne tous les départements. En volume, elle est la plus forte dans les départements du Nord (-1 600 emplois salariés, soit -0,2 %), de l’Aisne et de l’Oise (-1 200 emplois salariés chacun, soit -0,7 % pour l’Aisne et -0,5 % pour l’Oise). Suivent le Pas-de-Calais (-900 emplois salariés, soit -0,2 %) puis la Somme (-100 emplois salariés, soit -0,0 %).

Les effectifs salariés privés diminuent dans tous les départements hormis dans la Somme avec 200 emplois supplémentaires (+0,1 % après un regain de 0,3 % au 3e trimestre). 2 200 emplois privés disparaissent dans le Nord (-0,3 %), et 700 dans chacun des départements de l’Oise (-0,4 %) et du Pas-de-Calais (-0,2 %). Pour le 6e trimestre consécutif, le nombre d’emplois salariés du secteur privé chute dans l’Aisne, avec -600 ce trimestre (-0,5 %).

L’emploi salarié public progresse uniquement dans le département du Nord avec un gain de 600 emplois (+0,3 %). À l’inverse, il est en net recul dans l’Aisne (-600 emplois, soit -1,3 %) et dans l’Oise (-500 emplois, soit -0,9 %). Dans les départements de la Somme et du Pas-de-Calais, il continue de régresser mais dans une moindre mesure, avec une baisse de 200 emplois chacun (respectivement -0,4 % et -0,2 %).

Après une reprise dynamique de +0,6 % au trimestre dernier, les effectifs intérimaires chutent de 2,3 % dans les Hauts-de-France au 4e trimestre 2024 (figure 2). Cette baisse est similaire à celle observée en France hors Mayotte (-2,3 %), qui connaît une dégradation de l’emploi intérimaire pour le 8e trimestre consécutif. Avec la perte de 1 500 emplois, la région compte 63 200 intérimaires fin décembre 2024.

Figure 2Emploi salarié en Hauts-de-France par grand secteur

Emploi salarié en Hauts-de-France par grand secteur
Secteur d’activité Emploi au 4e trim. 2024 (en nombre) Évolution par rapport au 3e trimestre 2024 Évolution annuelle (en %)
En nombre En % France hors Mayotte (en %)
Agriculture 22 700 -100 -0,3 0,1 -1,1
Industrie 290 200 -500 -0,2 -0,1 0,2
Construction 117 200 -600 -0,5 -0,6 -1,1
Tertiaire marchand hors intérim 886 000 -1 200 -0,1 -0,2 0,0
Intérim 63 200 -1 500 -2,3 -2,3 -4,4
Tertiaire non marchand 756 400 -1 100 -0,1 -0,4 0,3
Ensemble 2 135 700 -5 000 -0,2 -0,3 -0,1
  • Note : données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d’emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Les effectifs salariés dans le tertiaire marchand hors intérim reculent de 0,1 %, soit 1 200 emplois de moins ce trimestre. Cette baisse est portée principalement par les activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien avec 1 300 salariés en moins (-0,6 %). Dans une moindre mesure, les activités d’information et communication ainsi que celles du commerce, de la réparation d’automobiles et de motocycles contribuent également à la baisse avec 400 emplois en moins chacune (respectivement -1,0 % et -0,2 %). À l’opposé, l’emploi maintient sa progression entamée en 2024 dans les activités de transport et entreposage avec 500 emplois supplémentaires (+0,4 %) et d’hébergement et restauration avec 300 emplois supplémentaires (+0,3 %) ce trimestre.

La situation se dégrade dans le tertiaire non marchand au 4e trimestre avec une perte de 1 100 emplois (-0,1 %), le recul étant porté essentiellement par l’administration publique (-1 900 emplois soit -0,9 %).

Les secteurs de la construction et de l’agriculture repartent à la baisse : leurs effectifs salariés diminuent respectivement de 600 (-0,5 %) et 100 emplois (-0,3 %) ce trimestre, faisant suite à une éclaircie lors du trimestre précédent (+0,1 % pour la construction et +0,7 % pour l’agriculture).

Après avoir gagné 500 emplois au trimestre précédent, l’industrie les perd de nouveau au 4e trimestre (-0,2 %). Amorcée au 1er trimestre 2023, la baisse ininterrompue des effectifs salariés dans les activités de fabrication d’autres produits industriels, par exemple la fabrication d’emballages en papier, se confirme ce trimestre : ce secteur de l’industrie compte 800 emplois en moins au 4e trimestre (-0,5 %).

Embellie sur le front du chômage

Le taux de chômage passe sous la barre des 9,0 % et s’établit à 8,7 % de la population active dans la région au 4e trimestre 2024 (7,3 % en France hors Mayotte) (figure 3). Il diminue de 0,4 point sur le trimestre et se rapproche de son niveau le plus bas du 3e trimestre 2022 (8,6 %). Il reste néanmoins le taux le plus élevé de métropole, à égalité avec l’Occitanie. En un an, il diminue de 0,6 point dans la région et de 0,2 point en France hors Mayotte.

Figure 3Taux de chômage

(en %)
Taux de chômage ((en %))
Période Hauts-de-France France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2017 11,2 9,0
1ᵉ trim. 2018 11,6 9,3
2ᵉ trim. 2018 11,3 9,1
3ᵉ trim. 2018 11,1 8,9
4ᵉ trim. 2018 10,9 8,8
1ᵉ trim. 2019 10,9 8,8
2ᵉ trim. 2019 10,4 8,4
3ᵉ trim. 2019 10,2 8,3
4ᵉ trim. 2019 10,1 8,2
1ᵉ trim. 2020 9,7 7,9
2ᵉ trim. 2020 8,6 7,1
3ᵉ trim. 2020 10,6 9,0
4ᵉ trim. 2020 9,4 8,1
1ᵉ trim. 2021 9,7 8,2
2ᵉ trim. 2021 9,3 7,9
3ᵉ trim. 2021 9,5 7,9
4ᵉ trim. 2021 8,9 7,4
1ᵉ trim. 2022 8,8 7,4
2ᵉ trim. 2022 9,0 7,4
3ᵉ trim. 2022 8,6 7,2
4ᵉ trim. 2022 8,7 7,1
1ᵉ trim. 2023 8,7 7,1
2ᵉ trim. 2023 8,9 7,2
3ᵉ trim. 2023 9,2 7,4
4ᵉ trim. 2023 9,3 7,5
1ᵉ trim. 2024 9,2 7,5
2ᵉ trim. 2024 9,0 7,3
3ᵉ trim. 2024 9,1 7,4
4ᵉ trim. 2024 8,7 7,3
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 3Taux de chômage

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Au sein de la région, le taux de chômage diminue dans tous les départements au 4e trimestre 2024. La baisse atteint 0,4 point dans l’Aisne, le Nord et le Pas-de-Calais, 0,3 point dans la Somme et 0,2 point dans l’Oise. Le taux de chômage dans l’Aisne reste le plus élevé de la région, avec 10,2 % de la population active, mais aussi de France métropolitaine, derrière celui des Pyrénées-Orientales (12,1 %). Les taux de chômage du Nord et du Pas-de-Calais s’établissent respectivement à 9,3 % et 8,2 %. La Somme et l’Oise affichent les taux de chômage les moins élevés de la région, avec respectivement 8,1 % et 7,3 %.

Les créations d’entreprises augmentent de 0,9 % au 4e trimestre 2024 dans les Hauts-de-France

Au 4e trimestre 2024, 17 400 entreprises sont créées dans les Hauts-de-France. Après deux trimestres consécutifs de baisse, le nombre de créations d’entreprises augmente de 0,9 % (figure 4). Cette hausse est semblable à celle observée au niveau national (+0,8 %).

Figure 4Créations d'entreprises

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017)
Créations d'entreprises ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2017))
Période Hauts-de-France hors micro-entrepreneurs France hors micro-entrepreneurs Hauts-de-France y compris micro-entrepreneurs France y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2017 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2018 102,1 99,2 105,2 103,7
2ᵉ trim. 2018 101,9 100,9 105,5 107,5
3ᵉ trim. 2018 102,9 99,0 106,9 107,8
4ᵉ trim. 2018 102,5 100,3 112,0 111,3
1ᵉ trim. 2019 110,6 106,9 122,6 122,2
2ᵉ trim. 2019 106,3 104,3 124,6 121,7
3ᵉ trim. 2019 105,2 104,7 131,8 124,5
4ᵉ trim. 2019 103,5 102,3 133,5 128,1
1ᵉ trim. 2020 95,8 97,1 120,6 120,0
2ᵉ trim. 2020 84,1 75,9 106,5 98,6
3ᵉ trim. 2020 114,8 114,8 161,6 152,3
4ᵉ trim. 2020 115,7 114,6 158,5 150,4
1ᵉ trim. 2021 117,4 116,4 166,3 152,8
2ᵉ trim. 2021 117,0 122,5 166,5 155,4
3ᵉ trim. 2021 110,9 115,3 153,9 145,1
4ᵉ trim. 2021 107,2 114,4 154,9 146,9
1ᵉ trim. 2022 109,9 117,5 160,0 151,8
2ᵉ trim. 2022 109,0 117,0 153,4 147,7
3ᵉ trim. 2022 111,8 119,7 158,1 153,3
4ᵉ trim. 2022 109,0 118,4 158,7 155,7
1ᵉ trim. 2023 95,9 105,8 143,8 143,5
2ᵉ trim. 2023 99,0 106,9 149,4 147,0
3ᵉ trim. 2023 101,6 111,3 162,3 156,4
4ᵉ trim. 2023 108,4 114,2 165,6 157,2
1ᵉ trim. 2024 108,9 118,4 170,9 165,9
2ᵉ trim. 2024 106,5 113,7 169,9 162,1
3ᵉ trim. 2024 100,9 109,9 165,3 156,7
4ᵉ trim. 2024 104,3 110,7 166,8 158,0
  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 4Créations d'entreprises

  • Note : Données CVS-CJO.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Le nombre de créations d’entreprises classiques, c’est-à-dire les sociétés et les entreprises individuelles, augmente de façon beaucoup plus marquée dans la région (+3,4 %) qu’en France (+0,8 %), tandis que celles créées sous le statut de micro-entreprises sont en léger repli (-0,2 %) alors qu’elles progressent au niveau national (+0,9 %).

La hausse du nombre de créations d’entreprises au 4e trimestre 2024 est portée par le secteur du commerce-transport-hébergement-restauration (+3,8 %) et plus modérément par celui des services (+0,6 %). Le nombre de créations décline en revanche dans le secteur de l’industrie (-4,7 %) et dans celui de la construction (-3,4 %).

En 2024, 69 900 entreprises créées dans les Hauts-de-France

En 2024, en données brutes, 69 900 entreprises ont été créées dans les Hauts-de-France (figure 5). Par rapport à 2023, le volume de créations d’entreprises est à la hausse dans la région (+7,8 %), comme au niveau national (+5,7 %).

Cette hausse concerne l’ensemble des départements des Hauts-de-France, elle est particulièrement marquée dans le Pas-de-Calais (+9,5 %), l’Aisne (+8,4 %), le Nord (+8,2 %) département qui enregistre la moitié des créations d’entreprises de la région, et l’Oise (+6,5 %), elle est plus faible dans la Somme (+3,3 %).

Figure 5Créations d'entreprises

Créations d'entreprises
Zonage Nombre de créations des trois derniers mois (de oct. 2024 à déc. 2024) Variation (en %) (*) Nombre de créations des douze derniers mois (de janv. 2024 à déc. 2024) Variation (en %) (**)
Aisne 1 220 0,1 5 000 8,4
Nord 8 730 -2,5 34 560 8,2
Oise 2 620 3,7 10 370 6,5
Pas-de-Calais 3 470 8,0 14 150 9,5
Somme 1 430 -3,4 5 840 3,3
Hauts-de-France 17 480 0,4 69 910 7,8
France 280 870 0,7 1 111 240 5,7
  • (*) Trois derniers mois par rapport aux mêmes trois mois de l'année précédente.
  • (**) Douze derniers mois par rapport aux douze mois précédents.
  • Note : Données brutes.
  • Accès aux séries longues "créations d'entreprises".
  • Champ : Ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, SIDE.

Les deux tiers des nouvelles entreprises sont des micro-entreprises

En 2024, parmi les 69 900 entreprises créées, 67 % sont des micro-entreprises, 22 % sont des sociétés et le reste sont des entreprises individuelles. Parmi les 46 800 créateurs d’entreprises qui se sont immatriculés sous le régime du micro-entrepreneur, 23 % exercent dans le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien (notamment les activités de conseil aux entreprises), 15 % dans celui du commerce, 15 % dans celui des autres activités de service et 14 % dans celui du transport.

Sur un an, les créations de micro-entreprises ont augmenté de 9,9 % dans les Hauts-de-France contre 7,3 % au niveau national. L’ensemble des secteurs d’activités contribue à cette hausse, à l’exception des activités financières (-1,9 %), secteur peu représenté parmi les microentrepreneurs (0,3 %). La hausse est particulièrement marquée dans le secteur du transport (+49,7 %) qui comprend les livreurs, dans celui de l’hébergement et de la restauration (+25,9 %) et dans celui de l’industrie (+20,3 %).

Encadré 1 - Contexte international - Désordre mondial

Fin 2024, l’activité aux États-Unis est restée soutenue (+0,6 % au quatrième trimestre) portant la croissance annuelle à +2,8 %, tandis qu’elle est restée médiocre dans la zone euro (+0,2 %), confirmant l’absence de réelle reprise sur l’année (+0,8 % au total en 2024, après +0,5 % en 2023). Depuis début 2025, la nouvelle orientation de l’administration américaine et les perspectives de guerre commerciale qu’elle entraîne hypothèquent un peu plus l’éventualité d’un redémarrage européen à court terme. L’instauration de droits de douane aux États-Unis mettrait un coup de frein au commerce mondial et frapperait les économies européennes dépendantes de la demande américaine, en particulier l’Allemagne et l’Italie.

Encadré 2 - Contexte national - Croissance en berne

En France, la croissance a plutôt bien résisté sur l’ensemble de l’année 2024 (+1,1 %). Le retournement de l’investissement a été compensé par l’accélération des dépenses publiques, mais ce facteur de soutien s’inverserait en 2025, la France prévoyant un effort significatif de réduction du déficit public. Dans un contexte international dégradé, l'économie française tournerait au ralenti au premier semestre 2025 (+0,1 % au premier trimestre puis +0,2 % au deuxième) et l’acquis de croissance pour 2025 atteindrait seulement +0,4 % à mi-année.

Sur le marché du travail, l’emploi salarié s’est nettement retourné en fin d’année, l’économie française détruisant 90 000 postes sur les trois derniers mois de 2024. En prévision, les entreprises continueraient de réduire leurs effectifs de 50 000 postes salariés au premier semestre, en partie compensés par des créations d’emplois non-salariés. Cette baisse de l’emploi pousserait le taux de chômage à la hausse à 7,6 % mi-2025.

Publication rédigée par :Thierry Bourlard, Élodie De-Vos, Pauline Roger, Emmanuelle Smuerzinski (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Heures rémunérées :

Les heures rémunérées couvrent les heures travaillées ainsi que des heures non travaillées mais rémunérées par l’employeur, notamment pendant les congés payés. Les périodes de chômage partiel indemnisées par l’administration publique et non par l’employeur ne sont à ce titre pas comprises dans les heures rémunérées.

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Revenu de solidarité active / RSA :

Le revenu de solidarité active est une allocation qui complète les ressources initiales du foyer pour qu'elles atteignent le niveau d'un revenu garanti.

Le montant du revenu garanti varie en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfant(s) à charge.

Remarque :

Le revenu de Solidarité active (RSA) se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI) et à l'allocation parent isolé (API).

Le RSA est en vigueur depuis 2009 en métropole, depuis 2011 dans les départements et collectivités d’outre-mer (à l’exception de la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna où il n’est pas applicable) et depuis 2012 à Mayotte (selon des modalités spécifiques).

Prime d'activité :

La prime d’activité est un complément de revenus d’activité s’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes. Elle remplace depuis 2016 le revenu de solidarité active (RSA-activité) et la prime pour l’emploi (PPE).


Sa réglementation s’inscrit dans la continuité de celle du RSA-activité, mais présente cependant quelques spécificités, notamment pour les temps partiels (bonus modulable individuel).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Tableau de bord de la conjoncture des Hauts-de-France sur insee.fr

(3) Insee, « Au quatrième trimestre 2024, l’emploi salarié recule dans presque toutes les régions », Informations Rapides no 78, mars 2025.

(4) « Le secteur de la construction de logements en berne », Insee Conjoncture Hauts-de-France, no 44, janvier 2025

(5) « Au quatrième trimestre 2024, l’emploi salarié se replie de 0,3 % », Informations Rapides no 57

(6) « Au quatrième trimestre 2024, le taux de chômage est quasi stable (7,3 %) et le taux d’emploi se replie de 0,2 point (68,9 %) », Informations Rapides no 34, février 2025

(7) « Désordre mondial, croissance en berne », Insee Note de conjoncture, mars 2025

(8) « Ouvrir dans un nouvel ongletINFO emploi en bref – situation au cours du 4e trimestre 2024 en Hauts-de-France », Dreets Hauts-de-France, janvier 2025

(9) « Ouvrir dans un nouvel ongletUne baisse des effectifs salariés au 4ème trimestre 2024 en Hauts-de-France, un peu moins marquée que sur l’ensemble de la France », Urssaf, Stat’UR no 46, mars 2025