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Insee Conjoncture Ile-de-France · Juillet 2022 · n° 40
Insee Conjoncture Ile-de-FranceAu premier trimestre 2022, l’activité économique francilienne progresse nettement Note de conjoncture régionale - 1er trimestre 2022

Marie-Christine Abboudi, Samuel Deheeger, Sylvie Druelle, Justine Herbet (Insee), Benoît Trinquier (Direction régionale et interdépartementale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités d’Île-de-France)

En Île-de-France, la reprise économique s’accélère au premier trimestre 2022 malgré la crise sanitaire qui se poursuit et le conflit naissant en Ukraine. L’emploi progresse de 0,3 % dans la région comme en France et dépasse désormais les 6 millions de salariés. La demande d’emploi continue de refluer pour passer sous le niveau constaté au quatrième trimestre 2019. Le taux de chômage suit la même tendance pour s’établir à 7,0 %, son niveau le plus bas depuis 2008.

Les créations d’entreprises sont dynamiques, en particulier sous le régime de micro-entrepreneur. Enfin, le tourisme reprend, même si la fréquentation hôtelière peine à retrouver son niveau d’avant-crise.

Insee Conjoncture Ile-de-France
No 40
Paru le :Paru le12/07/2022

L’activité économique francilienne dépasse son niveau d’avant-crise

Au premier trimestre 2022, le volume d’heures rémunérées en Île-de-France augmente de 11 % par rapport au premier trimestre 2021. C’est l’une des plus fortes progressions régionales enregistrées en France, après celles de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Corse. Le volume d’heures rémunérées dépasse désormais de 1,7 % celui du premier trimestre 2019. Toutefois, la progression par rapport à la période d’avant-crise est moins élevée en Île-de-France que sur l’ensemble de la France (+ 2,8 %).

Les autres services principalement marchands (parmi lesquels le commerce) ainsi que l’hébergement et restauration sont les secteurs qui contribuent le plus à la hausse observée par rapport au premier trimestre 2021. En comparaison du niveau d’avant-crise, ce dernier secteur reste cependant en retrait de 7,8 % (figure 1). C’est également le cas de l’industrie (- 3,4 %) et plus particulièrement de la fabrication de matériels de transport. Ce sont les autres services principalement marchands, secteur le plus impacté par la crise, qui portent le plus fortement la reprise économique régionale.

La situation des départements est contrastée. En lien notamment avec les difficultés de l’industrie automobile, le département des Yvelines est le seul dont le volume d’heures rémunérées est inférieur à celui du premier trimestre 2019. À l’inverse, les autres départements connaissent des situations plus favorables, à l’image de Paris grâce en particulier aux activités d’information et communication.

Figure 1Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Île-de-France

en points
Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Île-de-France (en points)
Industrie Construction Hébergement et restauration Autres services principalement marchands Services principalement non marchands
janv. 2020 0,0 0,4 0,2 1,5 0,2
févr. 2020 0,1 0,3 0,2 1,4 0,1
mars 2020 -0,8 -1,8 -2,2 -5,7 -0,5
avr. 2020 -2,4 -4,2 -5,3 -18,0 -1,6
mai 2020 -2,1 -1,9 -4,9 -14,5 -1,2
juin 2020 -1,0 -0,4 -3,7 -8,0 -0,4
juil. 2020 -0,7 -0,2 -2,6 -5,5 -0,2
août 2020 -0,6 0,1 -2,1 -4,1 -0,1
sept. 2020 -0,5 -0,2 -2,0 -3,7 0,0
oct. 2020 -0,6 -0,3 -2,6 -4,0 0,0
nov. 2020 -0,7 -0,2 -4,4 -7,5 0,0
déc. 2020 -0,5 -0,1 -4,2 -4,4 0,2
janv. 2021 -0,8 0,3 -3,5 -4,2 0,2
févr. 2021 -0,5 0,1 -4,1 -4,1 0,3
mars 2021 -0,6 0,3 -4,1 -4,2 0,4
avr. 2021 -0,7 0,0 -4,2 -5,4 0,1
mai 2021 -0,7 0,0 -3,5 -4,6 0,3
juin 2021 -0,3 0,3 -2,1 -1,5 0,5
juil. 2021 -0,4 0,0 -1,3 -1,4 0,4
août 2021 -0,4 0,0 -1,1 -0,9 0,4
sept. 2021 -0,3 0,1 -0,8 -0,3 0,5
oct. 2021 -0,4 0,0 -0,5 -0,3 0,4
nov. 2021 -0,1 0,2 -0,4 0,9 0,5
déc. 2021 0,0 0,2 -0,4 1,2 0,6
janv. 2022 -0,6 0,4 -0,8 0,3 0,5
févr. 2022 -0,2 0,5 -0,6 1,8 0,6
mars 2022 -0,2 0,5 -0,3 2,6 0,7
avr. 2022 -0,5 0,1 -0,3 1,2 0,4
  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

Figure 1Contributions sectorielles mensuelles à l'évolution des heures rémunérées par rapport au même mois de 2019 - Île-de-France

  • Note : ensemble des heures rémunérées des salariés y compris les heures supplémentaires ainsi que les absences pour lesquelles le salarié est rémunéré.
  • Source : DSN - traitement provisoire, Insee.

L’emploi francilien progresse à un rythme proche de celui de 2019

Au premier trimestre 2022, l’emploi salarié francilien augmente de 0,3 % par rapport au trimestre précédent (+ 21 300 emplois), dépassant la barre des 6 millions (figure 2). Cette évolution rejoint celle de la période d’avant-crise sanitaire observée depuis 2015, et ce malgré la vague Omicron de janvier et le début de la guerre en Ukraine. La croissance de l’emploi est identique en France (hors Mayotte). Sur un an, la progression dans la région est du même ordre qu’au niveau national (+ 2,7 % et + 2,9 %).

Ce trimestre, l’emploi est essentiellement porté par le secteur tertiaire marchand (hors intérim) avec 22 700 emplois supplémentaires (soit + 0,6 %) (figure 3). Les créations d’emplois sont quasi stables dans le secteur tertiaire non marchand (+ 0,1 %). Au sein du secteur des services, l’emploi dans l’information et communication poursuit sa hausse (+ 2,4 %). À l’inverse, l’hébergement et restauration perd des emplois (- 1,3 %), dans le contexte de la vague Omicron de début d’année. Cependant, l’emploi dans ce secteur augmente de 10 % en un an. Comme au trimestre précédent, l’emploi est stable dans le secteur de la construction (0,0 %) et de nouveau en baisse dans l’industrie (- 0,2 %). Il recule légèrement dans le transport et l’entreposage (- 0,5 %).

L’emploi est en baisse dans l’intérim (- 1,7 % par rapport au trimestre précédent), en rupture avec la tendance observée depuis le deuxième trimestre 2020. Après une forte chute entre le dernier trimestre 2019 et le premier trimestre 2020 (- 37 %), l’intérim avait augmenté progressivement pour retrouver son niveau d’avant-crise au quatrième trimestre 2021.

À l’échelle départementale, l’emploi progresse le plus à Paris (+ 0,8 %), notamment porté par le secteur de l’information et communication (+ 10 800 emplois ce trimestre). À l’opposé, l’emploi décline légèrement dans l’Essonne (- 0,2 %), notamment du fait de la baisse de l’intérim (- 9,8 %). C’est également le cas dans le Val-de-Marne où l’emploi recule de 0,1 % avec une baisse d’emplois importante dans la fabrication de matériels de transport (- 7,5 %). Les autres départements connaissent une légère hausse de l’emploi (de + 0,2 % dans le Val-d’Oise et les Hauts-de-Seine à + 0,5 % en Seine-et-Marne).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Emploi salarié total - Île-de-France Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Île-de-France Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 100,0 100,0 100,1 99,9
2ᵉ trim. 2015 100,3 100,2 100,4 100,2
3ᵉ trim. 2015 100,4 100,3 100,4 100,3
4ᵉ trim. 2015 100,5 100,4 100,6 100,5
1ᵉ trim. 2016 100,6 100,6 100,8 100,7
2ᵉ trim. 2016 100,8 100,8 101,0 101,0
3ᵉ trim. 2016 101,1 101,1 101,3 101,3
4ᵉ trim. 2016 101,1 101,2 101,4 101,4
1ᵉ trim. 2017 101,6 101,6 102,0 101,9
2ᵉ trim. 2017 101,9 102,0 102,4 102,4
3ᵉ trim. 2017 101,9 102,1 102,4 102,6
4ᵉ trim. 2017 102,3 102,5 103,0 103,2
1ᵉ trim. 2018 102,5 102,7 103,3 103,5
2ᵉ trim. 2018 102,8 102,8 103,7 103,7
3ᵉ trim. 2018 102,9 102,7 103,8 103,7
4ᵉ trim. 2018 103,5 103,1 104,5 104,1
1ᵉ trim. 2019 104,0 103,6 105,1 104,8
2ᵉ trim. 2019 104,5 103,9 105,7 105,0
3ᵉ trim. 2019 105,1 104,3 106,5 105,6
4ᵉ trim. 2019 105,5 104,6 106,9 106,0
1ᵉ trim. 2020 103,7 102,5 104,6 103,2
2ᵉ trim. 2020 102,7 102,0 103,7 102,8
3ᵉ trim. 2020 104,2 103,8 105,1 104,7
4ᵉ trim. 2020 103,8 103,8 104,6 104,6
1ᵉ trim. 2021 104,3 104,5 105,1 105,6
2ᵉ trim. 2021 105,4 105,8 106,5 107,1
3ᵉ trim. 2021 106,5 106,6 107,7 108,1
4ᵉ trim. 2021 106,8 107,2 108,2 109,0
1ᵉ trim. 2022 107,2 107,5 108,7 109,4
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Île-de-France

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Évolution de l'emploi salarié par secteur - Île-de-France (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 99,4 99,7 100,2 99,7
2ᵉ trim. 2015 99,0 99,5 100,6 100,1
3ᵉ trim. 2015 97,7 98,9 100,7 100,1
4ᵉ trim. 2015 97,8 98,6 100,9 100,0
1ᵉ trim. 2016 97,5 98,0 101,2 100,3
2ᵉ trim. 2016 97,3 97,7 101,4 100,4
3ᵉ trim. 2016 97,5 97,5 101,7 100,6
4ᵉ trim. 2016 97,5 97,0 101,7 100,6
1ᵉ trim. 2017 97,8 96,8 102,2 100,8
2ᵉ trim. 2017 98,5 96,5 102,5 101,0
3ᵉ trim. 2017 98,8 96,2 102,5 100,7
4ᵉ trim. 2017 99,9 95,9 103,1 100,7
1ᵉ trim. 2018 101,0 95,6 103,3 100,6
2ᵉ trim. 2018 102,5 95,5 103,8 100,5
3ᵉ trim. 2018 103,7 95,3 103,8 100,5
4ᵉ trim. 2018 105,4 95,5 104,6 100,7
1ᵉ trim. 2019 107,8 95,8 105,0 100,7
2ᵉ trim. 2019 109,6 96,0 105,6 100,9
3ᵉ trim. 2019 111,4 96,2 106,4 101,2
4ᵉ trim. 2019 113,4 96,4 106,8 101,5
1ᵉ trim. 2020 112,8 96,0 105,3 101,5
2ᵉ trim. 2020 113,8 95,2 104,1 99,9
3ᵉ trim. 2020 115,8 94,9 105,1 101,7
4ᵉ trim. 2020 116,8 94,5 103,9 102,5
1ᵉ trim. 2021 118,6 94,3 104,4 103,0
2ᵉ trim. 2021 119,2 94,4 106,1 103,2
3ᵉ trim. 2021 119,5 94,8 107,7 103,2
4ᵉ trim. 2021 119,5 94,5 108,0 103,4
1ᵉ trim. 2022 119,5 94,3 108,6 103,5
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi salarié par secteur - Île-de-France

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS, en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.
Avertissement sur l’emploi salarié localisé

Les Estimations trimestrielles d’emploi au premier trimestre 2022 sont davantage révisées sur le passé qu’habituellement, car elles bénéficient de plusieurs changements méthodologiques.

La Caisse nationale de l’Urssaf a, en juin 2021, basculé l’ensemble de son système statistique vers la source des déclarations sociales nominatives (DSN), générant des révisions des séries longues du nombre de postes salariés sur le champ privé hors intérim. Cette révision est maintenant prise en compte dans les séries diffusées par l’Insee. S’y ajoute la révision, habituelle, liée à la mise à jour des modèles calculant les corrections des variations saisonnières.

Par ailleurs, les alternants (en apprentissage ou contrat de professionnalisation) sont désormais inclus explicitement dans la dynamique de l’emploi salarié sur les années récentes. Cela conduit à comptabiliser 240 000 créations d’emplois supplémentaires entre fin 2019 et fin 2021, l’apprentissage ayant fortement augmenté entre fin 2019 et fin 2021.

Enfin, les niveaux d’emploi en séries longues des Estimations trimestrielles d’emploi sont calés sur les Estimations annuelles d’emploi, qui ont été l’objet d’un rebasement au printemps 2022.

Ces différentes révisions sont détaillées dans la note méthodologique sur l’emploi salarié.

Le taux de chômage est quasi stable

Au premier trimestre 2022, le taux de chômage est quasi stable (- 0,1 point) par rapport au trimestre précédent, s’établissant à 7,0 % de la population active en Île-de-France. Il s’agit de son plus bas niveau depuis 2008, si l’on excepte la baisse ponctuelle en « trompe-l’œil » du printemps 2020, pendant le premier confinement. En France (hors Mayotte), le taux de chômage est également quasi stable (- 0,1 point), à 7,3 % (figure 4).

Au sein de la région, le taux de chômage diminue dans tous les départements (entre - 0,1 et - 0,2 point). Il reste le plus bas à Paris (5,8 %), suivi par les Hauts-de-Seine (6,0 %). L’Essonne (6,3 %) se situe désormais au troisième rang, de peu devant les Yvelines (6,4 %), département qui avait le taux le plus faible depuis plus de dix ans avant la crise sanitaire. La Seine-et-Marne (6,7 %) et le Val-de-Marne (7,2 %) se situent à un niveau proche du niveau régional. Le taux de chômage est le plus élevé dans le Val-d’Oise (8,1 %) et la Seine-Saint-Denis (10,3 %).

Figure 4Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Île-de-France France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2014 9,0 10,5
1ᵉ trim. 2015 8,8 10,3
2ᵉ trim. 2015 9,0 10,5
3ᵉ trim. 2015 8,9 10,3
4ᵉ trim. 2015 8,8 10,2
1ᵉ trim. 2016 8,8 10,2
2ᵉ trim. 2016 8,6 10,0
3ᵉ trim. 2016 8,5 9,9
4ᵉ trim. 2016 8,7 10,0
1ᵉ trim. 2017 8,3 9,6
2ᵉ trim. 2017 8,2 9,5
3ᵉ trim. 2017 8,3 9,5
4ᵉ trim. 2017 7,8 9,0
1ᵉ trim. 2018 8,1 9,3
2ᵉ trim. 2018 8,0 9,1
3ᵉ trim. 2018 7,8 9,0
4ᵉ trim. 2018 7,6 8,7
1ᵉ trim. 2019 7,6 8,7
2ᵉ trim. 2019 7,4 8,4
3ᵉ trim. 2019 7,4 8,4
4ᵉ trim. 2019 7,2 8,2
1ᵉ trim. 2020 7,0 7,9
2ᵉ trim. 2020 6,3 7,2
3ᵉ trim. 2020 8,3 9,1
4ᵉ trim. 2020 7,7 8,1
1ᵉ trim. 2021 7,7 8,1
2ᵉ trim. 2021 7,5 8,0
3ᵉ trim. 2021 7,6 8,0
4ᵉ trim. 2021 7,1 7,4
1ᵉ trim. 2022 7,0 7,3
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

Figure 4Taux de chômage

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données trimestrielles CVS.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

La demande d’emploi poursuit son recul, en particulier pour les jeunes et les demandeurs d’emploi de longue durée

Au premier trimestre 2022, en Île-de-France, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s’établit en moyenne à 632 310, soit - 4,6 % par rapport au trimestre précédent, une baisse moindre qu’en France métropolitaine (- 5,3 %). Sur un an, ce nombre baisse de 15 % (contre - 17 % au niveau national). Pour la première fois, l’Île-de-France passe sous le seuil observé avant-crise (- 3,6 % par rapport au quatrième trimestre 2019) alors que ce niveau avait été atteint au niveau national depuis le troisième trimestre 2021.

Le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B et C) progresse de 1,9 % par rapport au trimestre précédent, traduisant, pour partie, des transferts de la catégorie A vers les catégories B et C.

Au total, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C diminue de 2,4 % au premier trimestre par rapport au quatrième trimestre 2021 (contre - 2,8 % en France métropolitaine). Comme au trimestre précédent, le nombre de demandeurs d’emploi âgés de moins de 25 ans diminue (- 4,1 %), plus fortement que pour les 25-49 ans (- 2,7 %) et les 50 ans ou plus (- 1,3 %). Concernant les demandeurs les plus âgés, leur part dans l’ensemble des demandeurs d’emploi est passée de 20,2 % à 28,3 % en dix ans. Par ailleurs, la demande d’emploi diminue davantage au premier trimestre pour les hommes (- 2,6 %) que pour les femmes (- 2,3 %). Le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée (inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus) reste orienté à la baisse au premier trimestre 2022 (- 4,9 %, soit - 11,0 % sur un an). Ils représentent près de la moitié des demandeurs d’emploi en catégories A, B et C (48 %).

Les créations d’entreprises sous le régime de micro-entrepreneur en nette augmentation

Au premier trimestre 2022, 71 000 entreprises ont été créées en Île-de-France (figure 5). Par rapport au trimestre précédent, le nombre global de créations dans la région progresse nettement (+ 5,1 % contre + 1,0 % au niveau national). Il est supérieur de 13 % au niveau d’avant-crise sanitaire (quatrième trimestre 2019).

Dans la région, la hausse est surtout portée par les créations sous le régime de micro-entrepreneur qui augmentent plus vite (+ 6,9 %) que celles des entreprises classiques (+ 2,5 %). Au niveau national, elle est le fruit des seules créations sous le régime de micro-entrepreneur (+ 2,4 %) alors que celles des entreprises classiques baissent (- 1,3 %).

Par rapport au quatrième trimestre 2021, le nombre de créations en Île-de-France est en hausse de 9,2 % dans les services aux entreprises et aux particuliers et de 2,5 % dans la construction. En revanche, il fléchit dans le commerce, transports, hébergement et restauration (- 3,9 %). Comparé au niveau d’avant-crise (quatrième trimestre 2019), le niveau des créations reste élevé dans les services (+ 23,4 %) mais il diminue dans le commerce, transports, hébergement et restauration (- 4,4 %). Il est en augmentation dans l’industrie (+ 10,4 %) et stable dans la construction (+ 0,9 %), ces deux derniers secteurs ne représentant toutefois que 8,8 % du nombre global de créations au premier trimestre 2022.

Figure 5Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2014)
Île-de-France hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Île-de-France y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
4ᵉ trim. 2014 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2015 94,3 93,3 93,8 94,6
2ᵉ trim. 2015 102,1 93,3 98,5 94,1
3ᵉ trim. 2015 106,6 97,0 101,7 95,8
4ᵉ trim. 2015 107,1 100,4 104,6 98,6
1ᵉ trim. 2016 111,6 103,9 107,6 99,9
2ᵉ trim. 2016 115,5 107,5 114,6 104,4
3ᵉ trim. 2016 109,8 106,4 113,2 102,9
4ᵉ trim. 2016 116,4 110,4 116,9 104,6
1ᵉ trim. 2017 116,1 110,6 119,1 106,2
2ᵉ trim. 2017 116,0 111,6 119,3 107,1
3ᵉ trim. 2017 118,0 115,1 129,0 115,1
4ᵉ trim. 2017 120,9 117,7 136,6 118,5
1ᵉ trim. 2018 119,5 116,8 141,8 122,9
2ᵉ trim. 2018 120,6 118,5 146,6 126,9
3ᵉ trim. 2018 120,4 116,1 147,8 128,2
4ᵉ trim. 2018 121,8 119,7 155,4 134,0
1ᵉ trim. 2019 127,9 125,6 169,7 145,0
2ᵉ trim. 2019 127,6 124,6 169,9 145,2
3ᵉ trim. 2019 130,4 124,7 164,7 150,0
4ᵉ trim. 2019 132,3 120,8 171,7 153,0
1ᵉ trim. 2020 123,0 114,3 153,8 139,3
2ᵉ trim. 2020 91,6 86,5 132,8 114,0
3ᵉ trim. 2020 146,7 132,3 210,0 178,8
4ᵉ trim. 2020 145,9 134,3 203,3 178,9
1ᵉ trim. 2021 147,6 136,0 207,3 182,7
2ᵉ trim. 2021 156,4 139,4 189,1 178,3
3ᵉ trim. 2021 149,1 135,8 183,3 173,0
4ᵉ trim. 2021 151,8 136,6 184,4 176,3
1ᵉ trim. 2022 155,6 134,9 193,8 178,0
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 5Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).
Avertissement sur les créations d’entreprises

Les créations d’entreprises sont calculées selon un dispositif rénové depuis la publication portant sur janvier 2022. Il en résulte un relèvement, en niveau, de l’historique des créations d’entreprises. Pour plus de détails, se référer à la documentation sur le sujet.

Un marché francilien de la construction qui perd en dynamisme

Entre avril 2021 et mars 2022, 71 100 logements ont été autorisés à la construction en Île-de-France, soit une baisse de 0,3 %, alors qu’ils sont en nette hausse sur l’ensemble de la France hors Mayotte (+ 5,6 % avec 494 600 logements autorisés). Durant la même période, le nombre de logements mis en chantier en région francilienne recule de 1,0 % (66 000 logements commencés) alors qu’il augmente au niveau national (+ 0,6 %) (figure 6).

Au cours du premier trimestre 2022, 5 448 logements ont été commercialisés en Île-de-France, soit 13,2 % de moins qu’au premier trimestre 2021, une baisse plus importante qu’au niveau national (- 8,8 %). Ce volume reste nettement inférieur à celui d’avant-crise (- 29 % par rapport au premier trimestre 2019), et ce de façon beaucoup plus marquée qu’en France métropolitaine (- 16 %).

Dans le neuf, les prix de vente au m² des appartements se stabilisent au premier trimestre 2022 par rapport au trimestre précédent, dans la région (- 0,4 %) comme en France hors Mayotte (+ 0,4 %). Cependant, les prix de vente dans le neuf sont en augmentation par rapport au premier trimestre 2021 (+ 1,8 %), une progression moins forte qu’au niveau national (+ 3,7 %).

Dans l’ancien, les prix des logements franciliens augmentent légèrement ce trimestre par rapport au quatrième trimestre 2021 (+ 0,7 %). Sur un an, les prix sont également en hausse (+ 2,5 % entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022). Sur cette même période, l’augmentation des prix dans l’ancien est nettement plus marquée pour les maisons (+ 5,7 %) que pour les appartements (+ 0,9 %).

Concernant les locaux d’activité franciliens, le cumul des autorisations sur les douze derniers mois repart à la hausse par rapport au trimestre précédent (+ 1,7 %) dans les mêmes proportions que dans l’ensemble de la France (+ 1,9 %). Les mises en chantier des locaux augmentent également, en Île-de-France (+ 4,2 %) comme au niveau national (+ 4,6 %).

Figure 6Évolution du nombre de logements commencés

indice base 100 en décembre 2014
Évolution du nombre de logements commencés (indice base 100 en décembre 2014)
Île-de-France France hors Mayotte
déc. 2014 100,0 100,0
janv. 2015 98,7 99,2
févr. 2015 100,0 99,4
mars 2015 98,7 99,3
avr. 2015 98,5 98,3
mai 2015 98,5 97,6
juin 2015 98,9 98,3
juil. 2015 100,6 97,7
août 2015 102,3 98,3
sept. 2015 105,7 98,7
oct. 2015 108,4 98,9
nov. 2015 113,4 100,2
déc. 2015 119,0 101,5
janv. 2016 117,2 101,8
févr. 2016 121,3 103,2
mars 2016 121,1 102,3
avr. 2016 122,6 103,2
mai 2016 126,4 106,0
juin 2016 128,4 106,3
juil. 2016 127,6 106,5
août 2016 128,0 106,6
sept. 2016 126,1 107,1
oct. 2016 126,4 108,3
nov. 2016 125,1 109,1
déc. 2016 128,7 110,1
janv. 2017 134,7 112,2
févr. 2017 134,1 113,0
mars 2017 140,6 116,4
avr. 2017 141,4 117,6
mai 2017 141,6 117,8
juin 2017 144,3 119,4
juil. 2017 150,0 121,6
août 2017 151,1 122,1
sept. 2017 155,2 123,0
oct. 2017 157,1 123,9
nov. 2017 160,0 126,0
déc. 2017 163,2 129,6
janv. 2018 161,9 129,1
févr. 2018 162,5 128,6
mars 2018 160,2 127,5
avr. 2018 160,5 127,7
mai 2018 162,6 127,8
juin 2018 165,7 127,8
juil. 2018 162,3 126,5
août 2018 159,4 125,9
sept. 2018 157,7 125,3
oct. 2018 158,4 125,2
nov. 2018 159,6 123,4
déc. 2018 155,7 119,6
janv. 2019 156,3 119,5
févr. 2019 157,5 119,3
mars 2019 155,7 118,4
avr. 2019 158,6 117,8
mai 2019 155,2 116,6
juin 2019 147,3 115,1
juil. 2019 149,0 115,3
août 2019 149,8 114,9
sept. 2019 148,7 114,7
oct. 2019 148,7 113,7
nov. 2019 145,6 113,8
déc. 2019 144,1 113,8
janv. 2020 142,5 113,8
févr. 2020 139,1 113,6
mars 2020 136,8 111,2
avr. 2020 126,8 106,2
mai 2020 124,9 104,8
juin 2020 128,7 105,4
juil. 2020 127,0 105,1
août 2020 129,1 106,2
sept. 2020 128,0 106,0
oct. 2020 123,8 105,7
nov. 2020 120,5 104,9
déc. 2020 119,2 104,2
janv. 2021 118,4 103,1
févr. 2021 119,3 103,4
mars 2021 121,1 107,3
avr. 2021 126,2 112,2
mai 2021 128,0 114,6
juin 2021 127,8 114,4
juil. 2021 125,5 113,6
août 2021 123,9 113,5
sept. 2021 122,4 113,8
oct. 2021 128,0 114,9
nov. 2021 129,9 116,0
déc. 2021 127,6 116,2
janv. 2022 125,7 116,6
févr. 2022 123,6 116,6
mars 2022 126,4 116,9
avr. 2022 123,6 115,5
mai 2022 120,7 115,2
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 6Évolution du nombre de logements commencés

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

L’activité touristique francilienne poursuit sa reprise mais reste toujours en deçà de son niveau d’avant-crise

Au premier trimestre 2022, les hôtels d’Île-de-France ont enregistré 11,1 millions de nuitées, soit une diminution de 26 % par rapport au premier trimestre 2019. Cette baisse est plus modérée en France métropolitaine (- 16 %).

En Île-de-France, la baisse de 19 % par rapport au trimestre précédent s’explique par la forte réduction du nombre de nuitées hôtelières entre décembre 2021 et janvier 2022 (- 36 %). Cette baisse n’est pas compensée par la reprise amorcée en février (+ 24 % par rapport à janvier) qui s’intensifie entre février et mars (+ 40 %). Les chiffres provisoires d’avril montrent la poursuite de cette reprise (+ 17 % de nuitées par rapport à mars).

Le taux d’occupation dans les hôtels franciliens, au premier trimestre 2022, est supérieur à la moyenne nationale (50 % contre 46 %). Il se situe à 64 % en mars, atteignant un des meilleurs résultats depuis mars 2020. Ce taux demeure toutefois en deçà du taux moyen enregistré à cette même période de l’année avant la crise sanitaire : il était de l’ordre de 75 % en moyenne entre 2017 et 2019 (figure 7).

Le nombre de nuitées du tourisme d’affaires reste inférieur de 31,5 % à son niveau d’avant-crise (premier trimestre 2019), un écart plus important qu’au niveau national (- 20,1 %). Pour autant, les nuitées d’affaires représentent toujours près de la moitié des nuitées hôtelières.

La clientèle hôtelière reste majoritairement résidente (57 %) au cours du premier trimestre 2022. Néanmoins, la proportion de non-résidents dans le volume total des nuitées progresse, passant de 39 % en janvier à 47 % en mars. Avant la crise, cette proportion était de 60 %. Comparé au premier trimestre 2019, le nombre de nuitées de la clientèle chinoise s’effondre de 94 %. Le nombre de nuitées des Britanniques et des Américains est également très inférieur au niveau d’avant-crise (- 45 % et - 40 %). La baisse de la fréquentation des clientèles espagnole (- 26 %), italienne (- 22 %) et allemande (- 19 %) est un peu moins forte. En revanche, la clientèle néerlandaise est de retour (+ 34 % au premier trimestre 2022 par rapport au même trimestre de 2019).

Les hôtels 3, 4 ou 5 étoiles pâtissent moins de l’absence de clientèle que les autres hôtels. Ils enregistrent une baisse de 24 % des nuitées entre le premier trimestre 2019 et le premier trimestre 2022 contre - 31 % pour les hôtels 1 et 2 étoiles ou non classés.

Figure 7Évolution du taux d'occupation des hôtels franciliens

en %
Évolution du taux d'occupation des hôtels franciliens (en %)
Mois 2015 2016 Moyenne 2017-2019 2020 2021 2022
Janv. 62,6 57,2 65,4 69,5 26,9 37,7
Fév. 64,3 57,3 66,1 65,6 27,0 48,7
Mars 70,3 67,9 74,1 27,7 26,1 64,1
Avril 74,4 65,4 76,9 19,0 21,1
Mai 76,1 71,3 75,2 23,0 27,5
Juin 85,6 77,1 85,4 31,9 39,3
Juillet 77,7 67,7 78,6 38,8 46,7
Août 70,1 56,0 67,0 34,0 45,2
Sept. 81,5 75,5 83,5 32,3 57,4
Oct. 78,7 74,7 82,0 28,9 65,9
Nov. 64,7 68,7 76,5 21,7 62,8
Déc. 59,4 64,7 68,4 26,2 54,4
  • Note : les données du dernier mois affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Figure 7Évolution du taux d'occupation des hôtels franciliens

  • Note : les données du dernier mois affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Encadré 1 - Contexte international – L’économie mondiale face aux chocs

Début 2022, les principales économies mondiales ont été confrontées à une situation sanitaire dégradée ainsi qu’au déclenchement de la guerre en Ukraine qui, notamment, a accentué les tensions sur les prix. L’activité économique a ainsi marqué le pas dans les principales économies occidentales, grevée en zone euro par l’inflation et le recul de la consommation des ménages. Au Royaume-Uni et aux États-Unis en revanche, la consommation a progressé, soutenue par les hausses de salaire et la baisse du taux d’épargne des ménages. Au deuxième trimestre, l’activité mondiale aurait progressé à un rythme modéré, affectée par les confinements en Chine et la hausse de l’inflation, et ce malgré l’amélioration de la situation sanitaire en zone euro.

Encadré 2 - Contexte national – En France, l’activité s’est repliée début 2022

Début 2022, l’activité française s’est légèrement repliée (–0,2 % au premier trimestre). La consommation des ménages, en particulier, a nettement reculé (–1,5 %), du fait d’une situation sanitaire dégradée et d’une hausse continue de l’inflation, accentuée fin février par le déclenchement de la guerre en Ukraine (+4,5 % d’inflation sur un an en mars après +2,9 % en janvier). L’emploi, en revanche, a continué de progresser, tout en ralentissant. Il a notamment été porté par l’alternance et de possibles besoins de main-d’œuvre pour pallier les absences liées à la pandémie. Au deuxième trimestre, l’amélioration de la situation sanitaire aurait conduit l’activité à se redresser, tirée par les secteurs ayant pâti de la vague pandémique (hébergement-restauration, services de transport…). La consommation ne se serait reprise que modérément, la hausse de l’inflation continuant de peser sur les décisions d’achat des ménages.

Publication rédigée par :Marie-Christine Abboudi, Samuel Deheeger, Sylvie Druelle, Justine Herbet (Insee), Benoît Trinquier (Direction régionale et interdépartementale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités d’Île-de-France)

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Secteur tertiaire / Tertiaire :

Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale.

Il est composé du :

  • tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
  • tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).

Le périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par complémentarité avec les activités agricoles et industrielles (secteurs primaire et secondaire).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Les créations d’entreprises sont en fait des créations d’unités légales. On parle néanmoins de créations d’entreprises en raison de la spécificité de la situation au moment de la création. En effet, au moment de son immatriculation, il n’est pas possible de déterminer si une unité légale est indépendante ou appartient à un groupe. Par défaut, au moment de la création, toute entité est donc indépendante et considérée comme une entreprise.

La statistique mensuelle des créations d'entreprises est constituée à partir du dispositif SIDE (Système d’information sur la démographie d’entreprises). Ce dispositif est alimenté à partir de données du répertoire Sirene, enrichies d’éléments provenant du répertoire statistique Sirus.

Les créations d'entreprises correspondent aux unités légales du répertoire Sirene qui enregistrent un début d'activité relevant de l'un des cas suivants :

  • l'immatriculation d'une nouvelle unité légale avec création d'une nouvelle combinaison de facteurs de production ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de plus d'un an (il n'y a pas de nouvelle immatriculation mais reprise de l'ancien numéro Siren, en général pour un entrepreneur individuel) ;
  • le cas où l'entrepreneur redémarre une activité après une interruption de moins d'un an, mais avec changement d'activité ;
  • la reprise par une unité légale nouvellement immatriculée de tout ou partie des activités et facteurs de production d'une autre unité légale, lorsqu'il n'y a pas de continuité économique entre la situation du cédant et celle du repreneur.

On considère qu'il n'y a pas continuité économique de l'unité légale si, parmi les trois éléments suivants concernant son siège, au moins deux sont modifiés lors de la reprise : l'unité légale contrôlant l'établissement siège, l'activité économique et la localisation.

Depuis les données relatives à janvier 2009, à la suite de la mise en place du régime de l'auto-entrepreneur (renommé micro-entrepreneur, à compter du 19 décembre 2014), les statistiques de créations d'entreprises incluent les demandes de créations enregistrées dans Sirene au titre de ce régime. Ce dénombrement n'inclut pas les entrepreneurs déjà en activité avant le 1er janvier 2009 et qui avaient demandé, à titre dérogatoire au plus tard le 31 mars 2009, à bénéficier du régime micro-social et du versement fiscal libératoire en 2009.

La statistique de créations d'entreprises couvre l'ensemble des activités marchandes hors agriculture.

Remarque :

Depuis le 1er janvier 2007, la notion de création d'entreprise s'appuie sur un concept harmonisé au niveau européen pour faciliter les comparaisons.


Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Cette procédure intervient lorsqu'une unité légale est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.

Remarque :

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance et la notion de cessation. La notion de cessation correspond à l'arrêt total de l'activité économique d'une entreprise. Toutes les défaillances ne donnent pas des cessations. Par exemple, un jugement d'ouverture de procédure de défaillance (dépôt de bilan d'une entreprise inscrite dans le cadre d'une procédure judiciaire) ne se résout pas forcement par une liquidation.

Toutes les cessations n'ont pas donné lieu à une défaillance. Par exemple, un entrepreneur individuel peut cesser son activité suite à un départ en retraite.

Logement autorisé :

Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.


Logement commencé :

Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).

Un chantier est considéré ouvert lorsque les fouilles en rigole ou les fondations sont entreprises pour une partie ou la totalité des constructions autorisées.

Remarque :

Une « fouille en rigole » est un creusement du sol pour permettre la construction à l'emplacement des « semelles » (ces dernières sont les parties basses).

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Pour en savoir plus

Insee, « Au premier trimestre 2022, toutes les régions sont au-dessus de leur niveau d’emploi salarié d’avant la crise sanitaire », Informations Rapides n° 180, juillet 2022.

Insee, « Tableau de bord de la conjoncture : Île-de-France ».

Cheptitski A., Génin H., Pouget J., Simon O., « Guerre et Prix », Insee, Note de conjoncture, juin 2022.

Insee, « Au premier trimestre 2022, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques est inférieure de 11,3 % à celle de 2019 », Informations Rapides n° 123, mai 2022.

Abboudi M.-C., Chevrot J., Deheeger S., Druelle S., Herbet J., Trinquier B., « Au quatrième trimestre 2021, l’économie francilienne retrouve son niveau d’avant-crise sauf pour le tourisme », Insee Conjoncture Île-de-France n° 38, avril 2022.