En 2021, en Guadeloupe, l’encours de crédits poursuit sa croissance, mais plus lentement qu’en 2020. À fin décembre 2021, l’encours sain atteint 11,0 milliards d’euros et croît de 3,0 % sur un an soit nettement moins qu’en 2020 (+12,2 %). Cette progression annuelle reste inférieure au taux de croissance annuel moyen observé entre 2011 et 2019 (+ 4,8 %) et souligne un ralentissement de l’activité de financement en 2021 par rapport à la moyenne de cette longue période. Il s’explique par les dynamiques des encours de crédits sur les ménages et sur les collectivités locales.

En effet, si les financements accordés aux ménages (4,6 milliards d’euros) sont en hausse (+3,7 % en 2021 après +3,4 % en 2020), leur augmentation demeure bien inférieure au taux de croissance annuel moyen de 6,2 % entre 2011 et 2019.

Du côté des collectivités locales, le ralentissement est plus marqué. Les crédits qui leur ont été consentis en 2021 s’établissent à 1,0 milliard d’euros, diminuant de 4,3 % sur un an alors qu’ils avaient augmenté de 1,5 % en 2020. Ils restent bien éloignés de la tendance de longue période : entre 2011 et 2019, le taux de croissance annuel moyen de l’encours de ces crédits s’établissait à 3,5 %.

L’encours sain des crédits aux entreprises progresse à un rythme 6 fois moins soutenu en 2021 (+4,2 %) qu’en 2020, année où la croissance a été historique avec +25 %. Les entreprises demeurent les premiers emprunteurs sur la place guadeloupéenne, avec 5,0 milliards d’euros d’encours total. Ces encours retrouvent ainsi leur dynamique de long terme où le taux de croissance annuel moyen entre 2011 et 2019 était de +4,2 %. L’évolution exceptionnelle en 2020 était étroitement liée à celle des Prêts Garantis par l’État (PGE). À fin décembre 2021, 627,3 millions d’euros de PGE ont été accordés à 4 147 entreprises en Guadeloupe (dont 80,2 % à des très petites entreprises).

Dans ce contexte, la sinistralité de la place bancaire reste bien maîtrisée. En 2021, l’encours des créances douteuses brutes locales augmente de 7,0 % pour s’établir à 427,3 millions d’euros. Le taux de créances douteuses brutes local s’élève ainsi à 4,0 % à fin décembre 2021 (+0,1 point sur un an).

Au 31 décembre 2021, la progression des actifs financiers détenus par les agents économiques est moins soutenue en Guadeloupe qu’en 2020 : leur hausse s’établit à 4,5 %, pour s’établir à 9,7 milliards d’euros à la fin décembre. En 2020, la croissance de l’ensemble des actifs financiers avait atteint +13,8 %. Bien qu’il marque un ralentissement par rapport à l’année précédente, ce rythme de croissance se rapproche du taux de croissance annuel moyen observé entre 2011 et 2019 (+3,8 %) et témoigne d’un retour à un « rythme de croisière ».

Avec 6,4 milliards d’euros d’actifs, les ménages sont les premiers créanciers des établissements de crédit. La croissance de leurs dépôts ralentit (+4,8 % en 2021 contre +7,3 % en 2020), en lien avec le ralentissement de l’encours des dépôts à vue (+6,8 % en 2020 contre +13,7 % en 2021). En effet, face aux premières répercussions de la crise sanitaire, les ménages guadeloupéens avaient renforcé leurs comptes-courants en 2020, par contrainte de non-consommation. Cette tendance de 2021 reste néanmoins encore supérieure à la dynamique de long terme (+2,8 % en moyenne entre 2011 et 2019).

Les avoirs des entreprises progressent plus lentement (+1,6 % en 2021 contre +31,9 % en 2020) pour atteindre 2,7 milliards d’euros. Cette croissance est en deçà de la dynamique de long terme qui s’établissait à +7,7 % en moyenne entre 2011 et 2019. La dynamique impulsée par l’octroi des PGE aux entreprises en 2020 leur avait permis en effet de constituer des réserves de trésorerie par précaution, avec une partie des PGE non consommée, à l’origine d’une croissance exceptionnelle des dépôts à vue sur cette période. Un an plus tard, dans un contexte sanitaire et social dégradé, les dépôts à vue des entreprises progressent toujours, mais moins vite (+11,0 % en moyenne entre 2011 et 2019). Ils constituent toujours un matelas de sécurité confortable.