Fin 2021, 200 000 personnes résidant en France occupent un emploi en Suisse, soit 12 600 travailleurs frontaliers supplémentaires en un an. En dix ans, ce nombre a été multiplié par 1,5. Parmi eux, 41 000 résident en Bourgogne-Franche-Comté, un nombre record. Deuxième région française ayant le plus d’habitants travaillant en Suisse, la région se place devant le Grand Est et ses 39 000 actifs frontaliers. Elle reste cependant loin derrière l’Auvergne-Rhône-Alpes avec ses 117 000 navetteurs.

En 2021, le nombre de travailleurs frontaliers en Suisse originaires de Bourgogne Franche-Comté augmente de 6,7 %, soit 2 600 navetteurs de plus (figure 1). Cette hausse contraste avec la stagnation de 2020, année marquée par les conséquences économiques de la crise sanitaire, les confinements et les limitations des déplacements. L’activité économique s’est normalisée en 2021 au gré de la levée des restrictions mises en place pour endiguer la pandémie. La croissance de l’emploi frontalier retrouve son niveau d’avant-crise et confirme l’attractivité toujours intacte de la Suisse grâce au dynamisme de son marché du travail et ses rémunérations plus élevés qu’en France.

Les trois départements limitrophes à la Suisse (Doubs, Jura et Territoire de Belfort) concentrent la quasi-totalité des travailleurs frontaliers. Les trois quarts d’entre eux résident dans le Doubs, soit près de 29 400 navetteurs en 2021. Sa frontière commune de 170 km avec la confédération helvétique et les infrastructures en place facilitent les déplacements quotidiens entre les deux territoires. 6 900 Jurassiens et 3 700 résidents du Territoire de Belfort traversent également la frontière suisse quotidiennement pour y travailler (figure 2).

L’année 2021 renoue avec les fortes croissances d’avant-crise, en particulier dans le Doubs (+ 6,8 %) (figure 3).

La grande majorité des frontaliers sont employés dans les trois cantons suisses limitrophes. Sur dix travailleurs frontaliers de Bourgogne-Franche-Comté, quatre travaillent dans le canton de Vaud, trois dans celui de Neuchâtel et deux dans le canton du Jura (figure 4).

En 2021, 16 200 Bourguignons-Francs-Comtois exercent dans le canton de Vaud, en forte hausse sur un an (+ 8,9 %). La plupart d’entre eux résident dans le Doubs et le Jura, respectivement 62 % et 36 % (figure 5).

Dans le canton de Neuchâtel, 13 100 habitants de la région traversent chaque jour la frontière pour y travailler. Leur nombre a augmenté de 4,9 % en 2021 alors qu’il avait baissé en 2020. La quasi-totalité d’entre eux vient du Doubs. Après une légère diminution des effectifs l’année dernière, 7 400 navetteurs exercent dans le canton du Jura en 2021, soit une hausse de 6,2 % sur un an.

Par ailleurs, le canton de Berne compte près de 2 200 travailleurs frontaliers résidant dans la région. Cela représente une hausse de 4,3 % en 2021, soit presque deux fois plus élevée qu’en 2020. La reprise économique stimule l’emploi des frontaliers dans ce canton mais à des niveaux moindres qu’en 2019.

Enfin, 1 200 habitants de la région occupent un emploi dans le canton de Genève. Près des deux tiers d’entre eux résident dans le département du Jura situé le plus à proximité. Le nombre de frontaliers dans ce canton augmente fortement, + 8,0 % en 2021 contre + 3,4 % en 2020.