Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté ·
Juin 2022 · n° 32
Bilan économique 2021 - Bourgogne-Franche-Comté Un rebond économique suspendu à l’évolution de la situation sanitaire et au contexte
international
En 2021, l’économie régionale se rapproche de son niveau d’avant-crise. Le marché du travail se redresse avec un taux de chômage à son niveau le plus bas depuis 2008. L’emploi poursuit sa progression sans pour autant retrouver son niveau de fin 2019. Les créations d’entreprises continuent d’augmenter, portées par les microentreprises et un rebond des immatriculations de sociétés. Malgré l’arrêt progressif des mesures de soutien, les défaillances d’entreprises sont en net recul.
Cette reprise reste suspendue à l’évolution de la situation sanitaire, aux difficultés d’approvisionnement, à l’envolée de l’inflation ainsi qu’à la montée des tensions géopolitiques.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Construction - Un regain d’activité dans le secteur de la construction Bilan économique 2021
Gilles Zemis (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement)
Après une année 2020 où le secteur de la construction avait plutôt bien résisté à la crise sanitaire, 2021 se place sous le signe de la reprise. 13 700 logements ont été autorisés à la construction, soit le niveau le plus haut depuis 2008. Cette forte hausse (+ 2 000) est en partie liée à des anticipations avant l’entrée en vigueur au 1er janvier 2022 de la réglementation environnementale 2020. Grâce aux aides publiques, 43 000 logements ont bénéficié d’une rénovation énergétique. Malgré un resserrement du marché de la promotion immobilière, les ventes de logements neufs ont progressé. Les surfaces de locaux non résidentiels autorisées à la construction sont portées par la hausse des surfaces dédiées à l’entreposage et aux activités industrielles.
Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté
No 32
Paru le :21/06/2022
- Le nombre de logements autorisés est au plus haut depuis 2008
- Les mises en chantier continuent d’augmenter
- Des aides publiques en forte croissance favorisent l’amélioration de l’habitat
- Le marché de la promotion immobilière se resserre
- Les surfaces autorisées pour la construction d’entrepôts sont en forte hausse
En 2021, la croissance a été vive dans le secteur de la construction en Bourgogne-Franche-Comté malgré des difficultés persistantes d’approvisionnement en matières premières et une période de confinement au printemps.
Le nombre de logements autorisés est au plus haut depuis 2008
En 2021, 13 700 logements ont été autorisés à la construction en Bourgogne-Franche-Comté, le niveau le plus haut depuis 2008. C’est plus de 2 000 logements de plus qu’en 2020. Cette forte progression régionale (+ 18,1 % sur un an) est proche de la moyenne nationale (+ 19,2 %). Elle est portée par une vive croissance du secteur pavillonnaire, la hausse étant plus modeste dans le collectif. Elle s’explique par une anticipation du dépôt des permis de construire avant l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2022, de la réglementation environnementale 2020, plus exigeante en matière de règles de construction. Le phénomène a impacté les trois derniers trimestres de 2021 et s’est poursuivi début 2022. Un phénomène similaire s’était produit en 2013 avec l’entrée en vigueur de la réglementation thermique 2012 (figure 1).
Le nombre de logements autorisés progresse dans tous départements de la région, à l’exception du Doubs (– 6,1 %). Avec une hausse de 28,1 %, la Côte-d’Or concentre désormais près de 30 % des logements autorisés de la région.
tableauFigure 1 – Construction autorisée de logements par département
Zonage | Logements en 2021 (nombre) | Évolution 2021/2019 (%) | Évolution 2021/2020 (%) | Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ (%) |
---|---|---|---|---|
Côte-d'Or | 4 100 | 22,6 | 27,3 | 5,4 |
Doubs | 3 100 | -5,9 | -4,7 | 2,8 |
Jura | 1 300 | 27,2 | 21,4 | 1,0 |
Nièvre | 400 | 23,8 | 70,0 | -5,6 |
Haute-Saône | 900 | 17,2 | 10,7 | 1,8 |
Saône-et-Loire | 2 300 | 28,5 | 19,5 | 3,2 |
Yonne | 1 100 | 28,6 | 52,5 | 1,9 |
Territoire de Belfort | 600 | 14,7 | 39,2 | 5,0 |
Bourgogne-Franche-Comté | 13 700 | 15,6 | 18,2 | 3,0 |
France hors Mayotte | 470 000 | 4,1 | 19,2 | 3,4 |
- ¹ : évolution qui aurait été observée pour la construction autorisée de logements, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Notes : données brutes provisoires arrondies à la centaine en date réelle. Les évolutions sont calculées sur données non arrondies. En raison des arrondis, des totaux peuvent légèrement différer de la somme des éléments qui les composent.
- Source : SDES, Sit@del2.
Les mises en chantier continuent d’augmenter
En 2021, 11 000 logements ont été commencés en Bourgogne-Franche-Comté. Les mises en chantier augmentent de 11,1 % dans la région suivant le rythme observé au niveau national (+ 11,7 %) (figure 2).
Le nombre de logements commencés progresse dans les trois principaux départements de la région : la Côte-d’Or (+ 3,1 %), le Doubs (+ 3,7 %) et surtout la Saône-et-Loire (+ 26,7 %). En 2021, ces trois départements regroupent près des trois quarts des constructions de logements de la région. Seule l’Yonne enregistre une baisse des mises en chantier (– 14,3 %).
tableauFigure 2 – Évolution de la construction de logements
Logements autorisés - Bourgogne-Franche-Comté | Logements commencés - Bourgogne-Franche-Comté | Logements autorisés - France hors Mayotte | Logements commencés - France hors Mayotte | |
---|---|---|---|---|
2014 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2015 | 97,1 | 101,1 | 106,3 | 101,6 |
2016 | 112,7 | 101,1 | 121,7 | 110,3 |
2017 | 128,4 | 121,1 | 129,3 | 129,8 |
2018 | 120,6 | 118,9 | 121,2 | 119,4 |
2019 | 115,7 | 108,9 | 118,2 | 113,8 |
2020 | 113,7 | 110,0 | 103,2 | 103,6 |
2021 | 134,3 | 122,2 | 123,1 | 115,8 |
- Note : données estimées provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
- Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
- Source : SDES, Sit@del2.
graphiqueFigure 2 – Évolution de la construction de logements

- Note : données estimées provisoires arrondies à la centaine en date réelle.
- Champ : logements individuels, collectifs et en résidence.
- Source : SDES, Sit@del2.
Des aides publiques en forte croissance favorisent l’amélioration de l’habitat
Le secteur de l’amélioration de l’habitat a bénéficié d’une activité soutenue par la massification des aides publiques. 17,2 millions d’euros du plan de relance ont financé des réhabilitations lourdes de logements sociaux. Dans le parc privé, Ma Prim’Rénov a été étendue au-delà des publics prioritaires de l’Agence nationale de l’habitat « Habiter mieux agilité ». En 2021, plus de 43 000 logements ont bénéficié d’une rénovation énergétique dans la région. Près de 190 millions d’euros d’aides ont généré 570 millions d’euros de travaux et plus de 9 000 emplois. C’est trois fois plus qu’en 2020. L’enjeu est fort, car la région compte la plus forte proportion de passoires énergétiques (25 % soit plus de 300 000 résidences principales).
Le marché de la promotion immobilière se resserre
Avec une progression des ventes de 6,4 % et une baisse des mises en ventes de 18,8 %, le marché de la promotion immobilière se resserre en Bourgogne-Franche-Comté (figure 3). Fin décembre 2021, 1 860 logements neufs restaient en vente. Ce niveau est le plus bas depuis 2010 et est en forte baisse par rapport à 2020 (– 15,5 %).
Un peu plus de neuf ventes sur dix concernent des appartements.
Le prix moyen du m² des appartements neufs est resté stable par rapport à l’an passé, à 3 353 €/m². Dans la région, il est inférieur de 24,1 % à celui observé au niveau national. Cet écart peut s’expliquer par la petite taille et la faible attractivité économique de nos villes.
tableauFigure 3 – Évolution de la commercialisation de logements neufs - Bourgogne-Franche-Comté
Logements neufs disponibles en fin d'année | Logements neufs mis en vente | Logements neufs vendus (réservés) | |
---|---|---|---|
2014 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2015 | 93,1 | 107,3 | 124,6 |
2016 | 104,6 | 142,9 | 145,8 |
2017 | 87,5 | 90,9 | 133,7 |
2018 | 102,9 | 137,0 | 129,6 |
2019 | 90,7 | 94,3 | 132,1 |
2020 | 89,9 | 107,8 | 124,4 |
2021 | 76,0 | 87,5 | 132,4 |
- Note : données 2021 redressées pour les logements neufs disponibles et mis en vente.
- Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers.
- Source : SDES, enquête ECLN.
graphiqueFigure 3 – Évolution de la commercialisation de logements neufs - Bourgogne-Franche-Comté

- Note : données 2021 redressées pour les logements neufs disponibles et mis en vente.
- Champ : permis de 5 logements et plus destinés à la vente aux particuliers.
- Source : SDES, enquête ECLN.
Les surfaces autorisées pour la construction d’entrepôts sont en forte hausse
Après une baisse en 2020 liée à la crise sanitaire et à son climat d’incertitude, les surfaces autorisées de locaux non résidentiels repartent à la hausse en 2021. 1 669 000 m² de locaux non résidentiels ont été autorisés à la construction dans la région, soit une augmentation de 12,7 % par rapport à l’an passé (figure 4). Ce rebond s’inscrit dans la même dynamique que celle observée au niveau national (+ 10,5 %).
Cette croissance est portée essentiellement par l’entreposage, dont les surfaces autorisées ont augmenté de moitié en un an, pour représenter 29,0 % des surfaces régionales (figure 5). Elle résulte de l’expansion continue du commerce en ligne, dopée par les confinements successifs. Les surfaces de locaux industriels et commerciaux repartent également à la hausse cette année (respectivement+ 40,0 % et +18,8 %). En revanche, les surfaces autorisées de locaux agricoles et forestiers diminuent significativement pour la deuxième année consécutive. En deux ans, elles ont baissé de 39,9 %.
En faisant abstraction de l’année 2020 marquée par des conditions exceptionnelles, les surfaces autorisées de locaux non résidentiels dans la région augmentent de 3,2 % par rapport à 2019, contre un recul de 11,3 % au niveau national.
tableauFigure 4 – Évolution de la construction de locaux non résidentiels
Locaux autorisés - Bourgogne-Franche-Comté | Locaux commencés - Bourgogne-Franche-Comté | Locaux autorisés - France entière | Locaux commencés - France entière | |
---|---|---|---|---|
2014 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2015 | 89,6 | 87,4 | 110,5 | 95,4 |
2016 | 113,8 | 91,4 | 117,0 | 100,5 |
2017 | 111,2 | 107,1 | 120,8 | 107,1 |
2018 | 96,0 | 93,9 | 121,0 | 107,2 |
2019 | 108,2 | 90,9 | 127,4 | 112,7 |
2020 | 99,1 | 87,0 | 102,3 | 92,3 |
2021 | 111,7 | nd | 113,0 | nd |
- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SDES, Sit@del2, estimations au 30 avril 2022.
graphiqueFigure 4 – Évolution de la construction de locaux non résidentiels

- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SDES, Sit@del2, estimations au 30 avril 2022.
tableauFigure 5 – Construction autorisée de locaux non résidentiels, selon le type
Secteurs | Bourgogne-Franche-Comté | France entière | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Surfaces autorisées en 2021 (milliers de m²) | Évolution 2021/2019 | Évolution 2021/2020 | Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ | Évolution 2021/2019 | Évolution 2021/2020 | Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ | |
Artisanat | 82 | 18,5 | 11,8 | -14,7 | 8,1 | 16,8 | 5,5 |
Bureaux | 119 | -8,2 | -17,7 | 4,0 | -20,7 | 2,4 | 9,7 |
Commerce | 167 | -20,6 | 18,8 | 7,4 | -14,6 | 6,3 | 0,1 |
Entrepôt | 485 | 105,6 | 55,0 | 1,4 | -5,5 | 35,5 | 14,3 |
Exploitation agricole ou forestière | 326 | -39,9 | -23,9 | 2,0 | -16,4 | -3,0 | 0,2 |
Hébergement hôtelier | 22 | -26,6 | -34,2 | 14,9 | -28,2 | -18,7 | 10,9 |
Industrie | 258 | 27,3 | 40,0 | 4,3 | 2,9 | 22,9 | 5,2 |
Service public ou d'intérêt collectif | 211 | 6,5 | 27,7 | 0,0 | -12,2 | 7,5 | 1,8 |
Ensemble | 1 669 | 3,2 | 12,7 | 1,6 | -11,3 | 10,5 | 5,0 |
- ¹ : évolution qui aurait été observée pour la construction autorisée de locaux non résidentiels, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : données brutes provisoires en date réelle.
- Source : SDES, Sit@del2, estimations au 30 avril 2022.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Pour comprendre
La base de données Sit@del2 rassemble les informations relatives aux autorisations de construire (permis accordés) et aux mises en chantier transmises par les services instructeurs (État, collectivités territoriales) au service statistique du Ministère de la Transition écologique (MTE). Les mouvements relatifs à la vie du permis (autorisations, annulations, modificatifs, déclarations d'ouverture de chantier) sont exploités à des fins statistiques.
Les séries de la construction utilisées pour la conjoncture et le bilan économique sont élaborées à partir de cette base.
En matière de logement, les séries d'estimations en date réelle sont produites mensuellement pour évaluer le nombre d'autorisations et de mises en chantier. Elles visent à retracer dès le mois suivant, l'ensemble des évènements à leur date réelle. Sur la base des données collectées, les séries intègrent une estimation de l'information non encore remontée. Ces séries sont actualisées chaque mois pour prendre en compte les informations les plus récentes. Les estimations en date réelle corrigent des éventuels défauts de collecte des déclarations d'ouverture de chantier.
Pour les locaux non résidentiels, les séries de surface de plancher en date de prise
en compte permettent le suivi conjoncturel de ce secteur. Elles agrègent les informations
issues des permis (autorisés, commencés, etc.) selon la date d'enregistrement de la
donnée dans l'application Sit@del2.
Les séries de surface de plancher en date réelle sont utilisées pour les études structurelles.
L'information est restituée selon la date effective de l'autorisation ou de la mise
en chantier. Ces séries sont présentées nettes des annulations et ne comportent pas
d'estimations : elles minorent donc la réalité, spécialement pour les mois de collecte
les plus récents.
Définitions
Logement autorisé
Un logement autorisé est un logement, non encore réalisé, dont la construction a été autorisée par un permis de construire ou une non-opposition à une déclaration préalable.
Logement commencé
Un logement est considéré comme commencé (ou mis en chantier) après réception de la déclaration d’ouverture de chantier (DOC) envoyée par le pétitionnaire (ou maître d’ouvrage).
Logement collectif
Un logement collectif (appartement) fait partie d’un bâtiment dans lequel sont superposés plus de deux logements distincts et dont certains ne disposent pas d’un accès privatif.
Logement individuel
Un logement individuel est un logement dans une maison individuelle. Une maison individuelle peut comporter deux logements individuels s'ils ont été construits par le même maître d'ouvrage d'après le code de la construction et de l'habitation.