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Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté · Juin 2022 · n° 32
Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-ComtéBilan économique 2021 - Bourgogne-Franche-Comté Un rebond économique suspendu à l’évolution de la situation sanitaire et au contexte international

En 2021, l’économie régionale se rapproche de son niveau d’avant-crise. Le marché du travail se redresse avec un taux de chômage à son niveau le plus bas depuis 2008. L’emploi poursuit sa progression sans pour autant retrouver son niveau de fin 2019. Les créations d’entreprises continuent d’augmenter, portées par les microentreprises et un rebond des immatriculations de sociétés. Malgré l’arrêt progressif des mesures de soutien, les défaillances d’entreprises sont en net recul.

Cette reprise reste suspendue à l’évolution de la situation sanitaire, aux difficultés d’approvisionnement, à l’envolée de l’inflation ainsi qu’à la montée des tensions géopolitiques.

Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté
No 32
Paru le :Paru le21/06/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Transports - Une reprise contrariée Bilan économique 2021

Patrice Perron (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement)

L’activité croît fortement dans le secteur du transport en 2021, sans revenir toutefois au niveau d’avant la crise sanitaire. Les protocoles sanitaires successifs, le changement de comportement des ménages et de l’organisation du travail ont pesé sur la fréquentation. Le transport de passagers reste nettement sous son niveau de 2019. Sous l’effet de la pénurie de semi-conducteurs, le marché automobile s’est tassé en 2021. La baisse des ventes de véhicules particuliers n’a pas été compensée par la hausse des véhicules professionnels. Le dynamisme du marché des véhicules non-polluants se confirme mais à un rythme moins fort que les années précédentes.

Insee Conjoncture Bourgogne-Franche-Comté

No 32

Paru le :21/06/2022

Le transport de passagers est encore loin de son niveau de 2019

La fréquentation du réseau ferré et plus largement, des réseaux de transports en commun, n’ont pas retrouvé leur niveau de 2019. Le développement du télétravail et du covoiturage ont limité les déplacements professionnels. L’annulation de nombreuses manifestations et les restrictions sanitaires ont également pesé. La pandémie a renforcé l’usage du vélo et de la voiture particulière.

Avec la réouverture des frontières et l’allégement des restrictions de déplacements, le trafic aérien voit sa fréquentation rebondir (figure 1). Néanmoins, elle reste très nettement inférieure aux 110 000 passagers comptabilisés en 2019. En 2021, 63 200 passagers ont pris l’avion depuis ou à destination de la Bourgogne-Franche-Comté, soit 61 % de plus qu’en 2020. Cette croissance est deux fois plus forte qu’en moyenne au niveau national. Elle s’explique notamment par la relance, dès l’automne 2020, des vols low cost vers le Maroc depuis l’aéroport de Dole-Tavaux.

En forte baisse depuis 2014, la fréquentation des lignes nationales connait un vif rebond en 2021. 9 600 passagers ont ainsi fréquenté les lignes domestiques cette année. Leur nombre a été multiplié par 2,5 sur un an, le contexte sanitaire international ayant poussé les ménages à privilégier le territoire national comme destination. Cette évolution est portée par les lignes à bas coûts qui concentrent 85 % du trafic dans la région. Leur fréquentation progresse de 50 % sur un an mais reste inférieure de moitié à son niveau de 2019.

Figure 1Passagers des aéroports

en %
Passagers des aéroports (en %)
Type de ligne Bourgogne-Franche-Comté France entière
Passagers 2021 (nombre) Évolution 2021/2019 Évolution 2021/2020 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹ Évolution 2021/2019 Évolution 2021/2020 Évolution annuelle moyenne 2019/2014 ¹
Lignes nationales 9 641 135,5 163,4 -23,0 -41,0 33,3 2,4
Lignes internationales 53 564 -50,3 50,2 -0,8 -64,7 28,7 4,8
Transit 0 -100,0 /// -5,8 -57,7 38,0 -3,9
Total 63 205 -43,7 60,8 -2,5 -58,0 30,5 4,1
dont lignes à bas coût (low cost) 53 384 -48,9 50,2 0,7 -53,9 52,6 10,3
Part des lignes à bas coût (low cost) (%) 84,5 /// /// /// /// /// ///
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour le trafic passager des aéroports, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Source : Union des aéroports français.

Le marché des véhicules particuliers neufs est en panne

Après une chute de 22 % des immatriculations en 2020, sous l’effet notamment de la fermeture des concessions lors du premier confinement, les espoirs de rebond ne se sont pas concrétisés (figure 2). Malgré la forte croissance de l’économie française, le marché se tasse de nouveau.

En 2021, 79 200 véhicules neufs ont été immatriculés dans la région. L’ensemble des immatriculations diminuent ainsi de 1,7 % alors qu’elles progressent de 2,1 % en moyenne en France. Cette baisse se concentre sur les véhicules particuliers (– 3,9 %). Avec 61 200 immatriculations, ils ne représentent plus que 77 % des immatriculations régionales contre 81 % en 2019. Tous les autres segments du marché (utilitaires, poids lourds, etc.) progressent. Les difficultés d’approvisionnement se sont accentuées en cours d’année, avec un transport maritime saturé et surtout une pénurie mondiale de semi-conducteurs. Or, l’électronique joue un rôle de plus en plus prégnant dans la composition des véhicules. Les délais de livraisons se sont allongés, l’offre étant insuffisante pour répondre à la demande. Le marché de l’occasion en a aussi pâti.

Au niveau départemental, l’ensemble des immatriculations sont quasiment stables dans le Jura et en Côte-d’Or. Elles se replient dans les six autres départements, le recul le plus fort étant enregistré dans la Nièvre (- 7,6 %) (figure 3).

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

indice base 100 en 2014
Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs (indice base 100 en 2014)
Bourgogne-Franche-Comté France entière
2014 100,0 100,0
2015 103,6 106,9
2016 104,0 112,5
2017 103,8 117,9
2018 105,9 121,4
2019 106,0 123,4
2020 80,6 92,8
2021 77,5 93,2
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 2Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
  • Source : SDES, Rsvero.

Figure 3Immatriculations de véhicules neufs

Immatriculations de véhicules neufs
Zonage Véhicules particuliers Véhicules utilitaires légers ¹ Véhicules industriels à moteur ² Ensemble immatriculations ³
2021 (nombre) 2021 (nombre) 2021 (nombre) 2021 (nombre) Évolution 2021/2019 (%) Évolution 2021/2020 (%) Évolution annuelle moyenne 2019/2014 * (%)
Côte-d'Or 11 932 4 088 341 16 488 -23,0 -0,0 5,0
Doubs 14 418 3 285 384 18 170 -25,3 -0,4 -2,5
Jura 6 310 1 490 188 8 002 -18,3 0,8 3,2
Nièvre 4 030 921 135 5 108 -24,6 -6,0 1,9
Haute-Saône 4 002 916 149 5 130 -29,6 -7,6 1,8
Saône-et-Loire 11 252 2 867 390 14 536 -18,7 -0,2 2,7
Yonne 6 244 1 633 182 8 071 -26,2 -2,0 2,2
Territoire de Belfort 3 055 542 55 4 000 -25,1 -1,3 2,2
Bourgogne-Franche-Comté 61 243 15 742 1 824 79 157 -23,7 -1,7 1,6
France entière 1 693 037 443 305 45 795 2 189 270 -21,5 2,1 4,5
  • ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
  • ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
  • ³ : y compris immatriculations de transports en commun.
  • * : évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : données brutes.
  • Champ : les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Ces données ne comprennent pas les véhicules immatriculés en transit temporaire (TT), importés en transit (IT), de l’administration civile de l’État, militaires, ainsi que les immatriculations provisoires (plaques W ou WW).
  • Source : SDES, Rsvero.

La part du diesel progresse avec l’augmentation des immatriculations des véhicules professionnels

Contrairement aux tendances observées depuis une dizaine d’années, la part des véhicules diesel repart à la hausse. En 2021, 36 % des nouvelles immatriculations sont à motorisation diesel contre 33 % en 2020. Cette progression est néanmoins en trompe-l’œil. Elle s’explique par l’augmentation des ventes de véhicules professionnels, très majoritairement à motorisation diesel dans un contexte de recul des ventes de véhicules particuliers.

En un an, les prix des carburants ont progressé de 20 %, tant pour le gazole que pour le sans-plomb, favorisant l’adaptation des moteurs essence au bioéthanol et le développement des véhicules non polluants. En Bourgogne-Franche-Comté, 6 000 véhicules électriques ou à hydrogène ont été immatriculés en 2021, soit + 50 % sur un an. Avec un marché essentiellement tourné vers les particuliers, cette croissance est freinée comparée aux années précédentes.

Publication rédigée par :Patrice Perron (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Immatriculations de véhicules neufs :

Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris). Les immatriculations provisoires de véhicules neufs et celles des véhicules en transit temporaire ne sont pas comptabilisées.

Pour en savoir plus

Brion D., « Des différences locales sur le prix des carburants », Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté n° 94, février 2022.

Bourgain N., Brion D., Desnoyers C., « Un parc automobile ancien et toujours à dominante diesel », Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté n° 93, janvier 2022.

« Ouvrir dans un nouvel ongletParc et immatriculations des véhicules routiers », Service des données et études statistiques (SDES), avril 2020.

« Ouvrir dans un nouvel ongletMobilité des personnes », Service des données et études statistiques (SDES), novembre 2018.