Insee Conjoncture Grand Est ·
Juin 2022 · n° 32
Bilan économique 2021 - Grand Est Malgré la pandémie et ses conséquences, l’économie du Grand Est retrouve des couleurs
L’année 2021 est marquée par une reprise de l’activité économique et de l’emploi, dans la région comme au niveau national. La progression des campagnes de vaccination, en France et dans les pays voisins, permet la levée progressive des mesures sanitaires. L’emploi progresse et le chômage recule. Les créations d’entreprises sont toujours plus nombreuses, principalement sous le régime de micro-entrepreneur. Le secteur de la construction fait preuve d’un dynamisme remarquable. Les récoltes agricoles sont globalement dans les normes, et on assiste à un fort rebond des expéditions de champagne. Cependant, hors fret aérien, le transport de marchandises et de passagers demeure très en deçà de son niveau d’avant-crise. Au deuxième semestre, la mise en place d’un pass sanitaire en France pour l’accès à certains lieux publics, et la recrudescence de l’épidémie en toute fin d’année, n’ont pas d’impact sur l’économie régionale.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Agriculture - Des récoltes dans la moyenne, des cours qui progressent, mais des charges qui augmentent Bilan économique 2021
Geneviève Boude, Rémi Courbou, Philippe Wattelier (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt du Grand Est)
En 2021, les récoltes sont dans les normes, voire excédentaires pour l’ensemble des cultures à l’exception du colza. La forte hausse des prix des carburants et les prévisions mondiales de récolte baissière de certaines denrées (blé, maïs) entraînent une croissance notable des prix des produits agricoles à la production. La reprise du secteur des cafés, hôtels et restaurants, après l’allègement des restrictions sanitaires, induit une hausse de la demande pour l’orge de brasserie.
Les filières animales sont fortement touchées par la hausse des coûts des intrants, notamment de l’alimentation animale. La collecte laitière recule légèrement, et les prix se rétablissent sauf pour le lait biologique dont la dynamique plafonne. L’équilibre offre/demande est perturbé pour les marchés bovins et porcins, tandis que le marché des ovins connaît toujours une dynamique positive.
- Céréales et oléagineux : cours haussiers pour une récolte correcte, sauf en colza
- Betterave : une campagne chahutée mais un bilan positif
- Pommes de terre : baisse des surfaces
- Fourrages : une année favorable à la reconstitution des stocks
- Productions laitières : production en baisse et prix en hausse, sauf en biologique
- Productions bovines : une année de croissance
- Productions porcines : des marges en net recul
- Productions ovines : encore une bonne année
Céréales et oléagineux : cours haussiers pour une récolte correcte, sauf en colza
En 2021, la production de céréales dans la région Grand Est s’élève à 10,6 millions de tonnes (Mt), soit une augmentation de 11,6 % par rapport à l’année précédente et de 10,9 % par rapport à la moyenne quinquennale (figure 1). Cette hausse concerne toutes les céréales. L’année est moins favorable aux cultures d’oléagineux, dont la récolte de 574 milliers de tonnes chute de 28 % comparée à 2020 et se situe 40 % au-dessous de la moyenne. La production de protéagineux poursuit sa croissance de 30 % par rapport à 2020 et atteint 167 milliers de tonnes.
Les conditions climatiques de 2021 ont été à nouveau défavorables à la culture du colza. De nombreuses parcelles n’ont pu se développer correctement ou ont dû être retournées. La quantité de colza récoltée en 2021 baisse de 54 % par rapport à 2020 et de 64 % par rapport à la moyenne quinquennale. Les rendements de 27,5 quintaux par hectare (q/ha) reculent de 5 % comparés à 2020, qui affichait déjà de mauvais résultats, soit une diminution de 12 % par rapport à la moyenne. En revanche, le tournesol est de plus en plus implanté avec une hausse des surfaces de 50 %. En 2021, il bénéficie de bonnes conditions de développement, ce qui conduit à une augmentation de la production de 94 % par rapport à la campagne précédente et de 204 % par rapport à la moyenne.
Face à une demande accrue en biodiesel, les cours du colza FOB Moselle progressent tout au long de l’année, suivant la hausse du pétrole, du soja états-unien, du canola canadien et de de l’huile de palme malaisienne. Les cours atteignent 731 €/t en décembre, soit + 317 €/t depuis le début de l’année (figure 2).
Le contexte défavorable à la culture de colza depuis plusieurs années incite les exploitants à remplacer cette production, notamment par des céréales. C’est principalement le blé tendre qui en profite en 2021 avec un accroissement de 14,5 % des surfaces par rapport à 2020. Les céréales ont bénéficié de bonnes conditions de culture, mais la récolte a été perturbée par une pluviométrie exceptionnelle. Les paramètres de qualité des grains se dégradent avec une baisse des poids spécifiques, et pour certains lots, des teneurs en mycotoxines trop élevées ou des grains germés. Les rendements du blé sont corrects malgré tout, à 73,9 q/ha, 6 % au-dessus de la moyenne quinquennale. En conséquence, la production de blé s’élève à 5,5 Mt en 2021, soit 7,4 % de plus qu’en 2020, et elle est 13,5 % supérieure à la moyenne quinquennale.
Dès le début d’année, la demande internationale en céréales est présente, aggravée par les rendements moyens de la campagne précédente. La croissance des cours se poursuit toute l’année. Dans un contexte de récoltes annoncées plus faibles que prévu aux États-Unis et au Canada, et de tensions géopolitiques internationales inquiétant les marchés, les cours du blé tendre FOB Moselle s’élèvent à 273 €/t en décembre 2021, soit + 74 €/t depuis le début d’année.
La production d’orge d’hiver s’accroît également : + 17 % par rapport à 2020, qui s’expliquent par une légère augmentation des surfaces de 1 %, mais surtout par un bon rendement à 70,5 q/ha, soit 16 % de plus qu’en 2020. La récolte d’orge de printemps est également en hausse de 5 %, malgré une baisse des surfaces de 13 %, mais une hausse du rendement de 20 % comparé à la précédente campagne, qui n’avait pas été favorable aux cultures de printemps. Avec un rendement de 63,3 q/ha, l’orge de printemps retrouve le niveau de la moyenne.
La réouverture des cafés, hôtels et restaurants entraîne une croissance de la demande mondiale en orge de brasserie, face à une offre limitée, notamment en raison d’une récolte mondiale en recul. Les cours des orges de brasserie sont orientés à la hausse et en fin d’année, les cotations des orges de printemps FOB Moselle atteignent 380 €/t, soit une hausse de 170 €/t depuis le mois de janvier. Les orges fourragères suivent la tendance initiée en blé tendre, mais souffrent de la concurrence de celui-ci, dont une partie de la récolte est déclassée en blé fourrager. Malgré tout, la demande des fabricants d’aliments du bétail français et espagnols est constante toute l’année. Les cours atteignent 251 €/t en décembre, soit une progression de 53 €/t depuis le début de l’année.
Le maïs qui a bénéficié d’apports d’eau réguliers au cours de son développement atteint un bon niveau de rendement, avec 110 q/ha (+ 19 % par rapport à 2020 et 12 % au-dessus de la moyenne). Ainsi, 1,9 Mt de maïs sont récoltées en 2021, soit 24 % de plus qu’en 2020, année de sécheresse estivale, et 11 % de plus que la moyenne quinquennale.
Les cours du maïs FOB Rhin augmentent face à une demande chinoise importante dans un contexte de sécheresse au Brésil. Les cours sont toutefois plus stables, notamment grâce à une bonne récolte française. En 2021, les cotations des maïs gagnent 33 €/t et atteignent 253 €/t en décembre.
Betterave : une campagne chahutée mais un bilan positif
Après plusieurs campagnes difficiles, les rendements betteraviers retrouvent un niveau optimal en 2021, avec une moyenne régionale de 89 t/ha, soit + 42 % par rapport à l’année précédente et + 7 % par rapport à la moyenne quinquennale. Malgré ces résultats positifs, la campagne 2021 est marquée par les dégâts du gel au printemps, obligeant les agriculteurs à resemer 17 % des surfaces ; de même, ils sont contraints à détruire près de 6 % des betteraves avant la récolte, après la détection d’un herbicide non conforme utilisé sur les cultures.
Les prix du sucre en Europe suivent une tendance haussière en 2021, dans le contexte d’un marché mondial déficitaire et de campagnes successives décevantes dans le bassin betteravier européen. Les prix payés aux producteurs dans le Grand Est sont en hausse pour la récolte 2021 (+ 20 % à + 30 %) et des compléments de prix sont annoncés courant 2022, pour pallier l’inflation des coûts des intrants et préserver l’attractivité de la betterave face au prix des autres cultures.
Pommes de terre : baisse des surfaces
La campagne 2021 se caractérise par des précipitations importantes propices au développement des maladies et notamment du mildiou. La menace de doryphores et de pucerons est restée faible, mais des désordres physiologiques et des attaques de limaces et de taupins ont affecté la qualité des tubercules. Cette campagne se conclut dans le Grand Est par un rendement moyen en pommes de terre de consommation, qui s’établit à 47,7 t/ha au niveau de la moyenne quinquennale, mais 3 % en dessous du rendement de 2020. Après plusieurs années d’augmentation, les surfaces diminuent de 2 % dans la région en 2021. La production régionale baisse de 3 % par rapport à 2020, mais reste supérieure à la moyenne quinquennale de 12 %. La hausse des coûts de production n’est pas favorable à la culture des pommes de terre, face aux cultures de céréales et de colza moins risquées et plus rémunératrices actuellement.
Après deux années difficiles, la campagne de pomme de terre fécule est meilleure en 2021. Le rendement moyen se situe à 45,7 t/ha, soit 30 % de plus qu’en 2020 et 17 % au-dessus du rendement moyen 2016-2020. La production augmente de 17 % comparée à la précédente campagne. Par contre, les surfaces diminuent de 10 %. Dans un contexte de chute des cours à cause des surstocks de 2020, la baisse des surfaces risque de se poursuivre pour la prochaine campagne.
Fourrages : une année favorable à la reconstitution des stocks
Faiblement excédentaire au printemps, la croissance de l'herbe se poursuit sur la période estivale jusqu’à la fin du mois d’octobre. La pousse de 2021 est excédentaire de 18 % par rapport à la pousse de la période de référence 1989-2018 et concerne la totalité de la région.
En 2021, le rendement moyen en maïs fourrage s’établit à 14,2 tonnes de matière sèche par hectare (tMS/ha), soit 5 tMS/ha de plus qu’en 2020. Comparés à leur moyenne quinquennale 2016-2020, le rendement moyen se situe 40 % au-dessus, les surfaces augmentent de 13 %, tandis que la production s’accroît de 50 %. Après plusieurs années de déficit, les bilans fourragers des exploitations deviennent excédentaires et permettent enfin de reconstituer des stocks.
tableauFigure 1 – Productions végétales dans le Grand Est
Production en tonnes | Évolution en % | |||
---|---|---|---|---|
2021 | 2020 | 2021/2020 | 2021/2016-2020 | |
Céréales | 10 569 010 | 9 473 871 | 11,6 | 10,9 |
dont blé tendre | 5 511 502 | 5 129 475 | 7,4 | 13,5 |
dont orge d'hiver | 1 432 274 | 1 225 220 | 16,9 | 0,6 |
dont orge des printemps | 1 400 830 | 1 335 780 | 4,9 | 4,8 |
dont maïs grain | 1 926 440 | 1 559 006 | 23,6 | 11,3 |
Oléagineux | 550 364 | 803 053 | -31,5 | -42,8 |
dont colza | 305 941 | 663 476 | -53,9 | -64,5 |
dont tournesol | 209 529 | 107 707 | 94,5 | 203,6 |
Protéagineux | 173 408 | 129 284 | 34,1 | 36,6 |
dont pois protéagineux | 156 489 | 120 285 | 30,1 | 34,8 |
Betteraves | 8 730 819 | 6 694 546 | 30,4 | -3,2 |
Pomme de terre | 1 004 928 | 992 092 | 1,3 | 10,5 |
dont consommation | 749 894 | 773 760 | -3,1 | 12,0 |
- Source : SRISE DRAAF Grand Est, Statistique agricole annuelle 2016 à 2021.
tableauFigure 2 – Cours des céréales et des oléagineux
Colza | Orge de printemps | Blé tendre | Maïs | |
---|---|---|---|---|
janv.-16 | 360 | 175 | 148 | 158 |
févr.-16 | 350 | 166 | 136 | 151 |
mars-16 | 362 | 161 | 130 | 151 |
avr.-16 | 368 | 161 | 133 | 159 |
mai-16 | 374 | 161 | 138 | 166 |
juin-16 | 359 | 194 | 144 | 171 |
juil.-16 | 359 | 201 | 161 | 160 |
août-16 | 372 | 205 | 166 | 167 |
sept.-16 | 377 | 193 | 160 | 161 |
oct.-16 | 389 | 194 | 162 | 160 |
nov.-16 | 400 | 199 | 161 | 166 |
déc.-16 | 419 | 199 | 161 | 168 |
janv.-17 | 421 | 196 | 166 | 170 |
févr.-17 | 425 | 196 | 166 | 173 |
mars-17 | 411 | 194 | 163 | 174 |
avr.-17 | 398 | 191 | 154 | 168 |
mai-17 | 377 | 190 | 155 | 171 |
juin-17 | 360 | 201 | 154 | 167 |
juil.-17 | 364 | 209 | 163 | 165 |
août-17 | 366 | 213 | 157 | 152 |
sept.-17 | 366 | 212 | 156 | 153 |
oct.-17 | 367 | 214 | 154 | 152 |
nov.-17 | 377 | 213 | 153 | 155 |
déc.-17 | 359 | 214 | 152 | 159 |
janv.-18 | 349 | 194 | 149 | 157 |
févr.-18 | 348 | 188 | 149 | 157 |
mars-18 | 349 | 184 | 153 | 165 |
avr.-18 | 347 | 178 | 154 | 165 |
mai-18 | 350 | 175 | 158 | 168 |
juin-18 | 354 | 201 | 165 | 162 |
juil.-18 | 363 | 209 | 184 | 161 |
août-18 | 380 | 213 | 205 | 181 |
sept.-18 | 370 | 212 | 193 | 174 |
oct.-18 | 374 | 214 | 194 | 173 |
nov.-18 | 375 | 212 | 191 | 173 |
déc.-18 | 370 | 214 | 193 | 175 |
janv.-19 | 371 | 216 | 194 | 175 |
févr.-19 | 369 | 190 | 184 | 169 |
mars-19 | 359 | 178 | 171 | 160 |
avr.-19 | 363 | 181 | 174 | 154 |
mai-19 | 364 | 190 | 167 | 151 |
juin-19 | 368 | 191 | 170 | 162 |
juil.-19 | 372 | 181 | 166 | 167 |
août-19 | 380 | 169 | 158 | 163 |
sept.-19 | 388 | 164 | 157 | 160 |
oct.-19 | 386 | 168 | 167 | 167 |
nov.-19 | 395 | 166 | 168 | 165 |
déc.-19 | 405 | 162 | 170 | 167 |
janv.-20 | 409 | 164 | 177 | 170 |
févr.-20 | 400 | 163 | 176 | 169 |
mars-20 | 361 | 159 | 170 | 164 |
avr.-20 | 370 | 173 | 183 | 165 |
mai-20 | 371 | 178 | 178 | 162 |
juin-20 | 379 | 179 | 173 | 160 |
juil.-20 | 382 | 176 | 174 | 166 |
août-20 | 384 | 175 | 173 | 174 |
sept.-20 | 386 | 178 | 182 | 169 |
oct.-20 | 393 | 186 | 192 | 186 |
nov.-20 | 413 | 204 | 199 | 201 |
déc.-20 | 414 | 207 | 199 | 200 |
janv.-21 | 437 | 210 | 217 | 221 |
févr.-21 | 466 | 212 | 219 | 226 |
mars-21 | 516 | 220 | 213 | 221 |
avr.-21 | 511 | 220 | 220 | 227 |
mai-21 | 534 | 231 | 231 | 252 |
juin-21 | 523 | 226 | 219 | 267 |
juil.-21 | 536 | 234 | 203 | 261 |
août-21 | 565 | 268 | 230 | 275 |
sept.-21 | 601 | 293 | 240 | 275 |
oct.-21 | 677 | 338 | 260 | 257 |
nov.-21 | 702 | 360 | 282 | 253 |
déc.-21 | 731 | 381 | 273 | 253 |
- Source : Marché de Paris.
graphiqueFigure 2 – Cours des céréales et des oléagineux

- Source : Marché de Paris.
Productions laitières : production en baisse et prix en hausse, sauf en biologique
La collecte laitière totale 2021 recule de 3,3 %, avec 2 245 millions de litres livrés aux laiteries, dont 5,7 % en biologique, mais elle est proche de la moyenne quinquennale précédente. La poursuite de la décapitalisation du cheptel laitier, les cessations d’activité sans reprise, le manque de fourrage en début d’année et la forte hausse des coûts de productions contribuent à ce repli.
Le cheptel laitier régional composé de 700 000 têtes est en effet en baisse de 3,7 % sur l’année, dont 8 500 vaches en production de moins. Le nombre d’éleveurs conventionnels diminue quant à lui de 4 %, pour un total de 3 620, tandis qu’en production biologique, les nombres d’apporteurs augmente de 6,8 % pour se situer à 383.
En production conventionnelle, la baisse se situe à 4 % ; à l’inverse, la production biologique s’accroît encore de 10 % sur un an. En conventionnel, la rémunération moyenne est supérieure de 14 € les mille litres (+ 3,8 %), à 369 €, sans toutefois être suffisante pour couvrir les coûts d’intrants : ces derniers augmentent de près de 10 % sur l’année, notamment les postes énergie, engrais et alimentation animale. À l’inverse, le prix du lait biologique baisse de 1 %, à 470 € les mille litres, et ceci, pour la première fois depuis six ans. La demande des consommateurs en produits laitiers biologiques s’essouffle, alors qu’inversement l’offre progresse, contraignant les laiteries à ne plus accepter de nouvelles conversions et à déclasser une partie de la production, et donc à diminuer la rémunération des producteurs.
Productions bovines : une année de croissance
Les cours sont en perpétuelle croissance en 2021. Après une année où l’offre était supérieure à la demande en jeune bovin mâle, et donc des cours orientés à la baisse, la tendance s’inverse en 2021 : les éleveurs ont été prudents sur leurs volumes de reproduction, afin de ne pas revivre la même situation. Les cours dépassent ainsi la barre des 4 € le kilo/carcasse en octobre (figure 4). En femelles également, les disponibilités sont limitées, que se soit en réformes de laitières ou d’allaitantes, tandis que le redémarrage de la restauration hors domicile, après l’allègement des restrictions sanitaires, dope la demande. Malgré tout, l’activité des abattoirs du Grand Est demeure relativement stable. Par ailleurs, le manque d’animaux à l’étranger redynamise également les exportations de jeunes bovins destinés à l’engraissement, de l’ordre de + 5 %.
Productions porcines : des marges en net recul
Comme les années précédentes, le commerce est encore perturbé par la présence de la peste porcine africaine en Europe, notamment en Allemagne, privant dès lors les exportateurs du débouché chinois traditionnel. De fait, le marché se retrouve face à un surplus d’animaux entrant en concurrence, se traduisant par une baisse des cours régionaux d’environ 4 %. À cela s’ajoute l’explosion des coûts de production, menaçant la rentabilité des élevages hors sol, notamment pour le poste alimentation du bétail (60 % du prix des intrants), ce qui accentue l’effet ciseau « coûts de production/produits ». Les abattages régionaux de porcs charcutiers en unité sont légèrement baissiers en 2021, compensés partiellement par des poids unitaires par animal plus importants.
Productions ovines : encore une bonne année
Comme l’an dernier, 2021 est une année de hausse continue des cours, atteignant ainsi des nouveaux sommets et dépassant même la barre des 8 € le kilo/carcasse en fin d’année. La hausse est de 0,6 € entre 2020 et 2021, et le cours s’établit à 1,1 € de plus que la moyenne quinquennale précédente. L’offre comme la demande restent modérées, mais la préférence nationale continue de prévaloir pour la majorité des consommateurs, face aux importations de viande européenne ou néo-zélandaise, principalement congelée. Les quantités totales d’agneaux traités dans les abattoirs régionaux demeurent stables, avec naturellement un pic d’activité en mars, au moment des fêtes cultuelles.
tableauFigure 3 – Productions animales dans le Grand Est
Production (en tonnes) | Variation de la production (en %) | |||
---|---|---|---|---|
2021 | 2020 | 2021/2020 | 2021/2016-2020 | |
Gros bovins | 83 078 | 82 342 | 0,9 | -1,4 |
dont vaches | 27 176 | 28 082 | -3,2 | -6,7 |
dont génisses | 13 238 | 14 145 | -6,4 | 12,1 |
dont taurillons | 33 931 | 32 574 | 4,2 | -0,9 |
dont bœufs | 6 853 | 7 541 | -9,1 | -11,1 |
Veaux de boucherie | 5 997 | 5 998 | 0,0 | 111,8 |
Ovins | 2 491 | 2 482 | 0,4 | 38,1 |
dont agneaux | 2 401 | 2 392 | 0,4 | 31,3 |
Porcins | 28 319 | 28 491 | -0,6 | 17,5 |
dont porcs charcutiers | 28 002 | 28 238 | -0,8 | 16,1 |
Production laitière (en millions de litres) | 2 245 | 2 321 | -3,3 | -0,5 |
- Source : SSP, enquête Abattages et FranceAgrimer, enquête mensuelle laitière.
tableauFigure 4 – Cours des productions animales
Agneau | Jeune bovin | Vache | Porc Charcutier | |
---|---|---|---|---|
janv.-16 | 6,48 | 3,72 | 2,59 | 1,26 |
févr.-16 | 6,22 | 3,71 | 2,63 | 1,28 |
mars-16 | 6,64 | 3,73 | 2,71 | 1,30 |
avr.-16 | 6,56 | 3,56 | 2,70 | 1,30 |
mai-16 | 6,05 | 3,51 | 2,73 | 1,37 |
juin-16 | 5,78 | 3,50 | 2,68 | 1,52 |
juil.-16 | 6,08 | 3,52 | 2,66 | 1,63 |
août-16 | 6,44 | 3,57 | 2,63 | 1,64 |
sept.-16 | 6,57 | 3,56 | 2,51 | 1,68 |
oct.-16 | 6,58 | 3,57 | 2,50 | 1,58 |
nov.-16 | 6,45 | 3,59 | 2,53 | 1,48 |
déc.-16 | 6,52 | 3,71 | 2,54 | 1,48 |
janv.-17 | 6,21 | 3,70 | 2,63 | 1,50 |
févr.-17 | 5,85 | 3,69 | 2,70 | 1,57 |
mars-17 | 6,00 | 3,69 | 2,80 | 1,60 |
avr.-17 | 6,56 | 3,68 | 2,86 | 1,72 |
mai-17 | 6,41 | 3,67 | 2,91 | 1,68 |
juin-17 | 6,46 | 3,68 | 2,94 | 1,67 |
juil.-17 | 6,58 | 3,68 | 2,86 | 1,67 |
août-17 | 6,55 | 3,79 | 2,91 | 1,64 |
sept.-17 | 6,47 | 3,77 | 2,88 | 1,54 |
oct.-17 | 6,44 | 3,87 | 2,87 | 1,42 |
nov.-17 | 6,67 | 3,88 | 2,78 | 1,36 |
déc.-17 | 6,82 | 3,91 | 2,66 | 1,35 |
janv.-18 | 6,59 | 3,80 | 2,73 | 1,31 |
févr.-18 | 6,48 | 3,75 | 2,79 | 1,35 |
mars-18 | 6,94 | 3,78 | 2,88 | 1,42 |
avr.-18 | 6,80 | 3,71 | 2,84 | 1,38 |
mai-18 | 6,55 | 3,62 | 2,91 | 1,37 |
juin-18 | 6,45 | 3,63 | 2,95 | 1,39 |
juil.-18 | 6,42 | 3,64 | 3,00 | 1,41 |
août-18 | 6,33 | 3,62 | 2,92 | 1,42 |
sept.-18 | 6,35 | 3,62 | 2,94 | 1,47 |
oct.-18 | 6,19 | 3,58 | 2,80 | 1,38 |
nov.-18 | 6,20 | 3,63 | 2,60 | 1,35 |
déc.-18 | 6,37 | 3,72 | 2,60 | 1,36 |
janv.-19 | 6,20 | 3,75 | 2,67 | 1,35 |
févr.-19 | 5,98 | 3,78 | 2,75 | 1,37 |
mars-19 | 6,38 | 3,75 | 2,78 | 1,41 |
avr.-19 | 6,74 | 3,67 | 2,78 | 1,58 |
mai-19 | 6,61 | 3,68 | 2,87 | 1,63 |
juin-19 | 6,23 | 3,65 | 2,88 | 1,69 |
juil.-19 | 6,00 | 3,65 | 2,84 | 1,73 |
août-19 | 6,06 | 3,68 | 2,77 | 1,78 |
sept.-19 | 6,22 | 3,70 | 2,78 | 1,88 |
oct.-19 | 6,17 | 3,69 | 2,60 | 1,89 |
nov.-19 | 6,51 | 3,75 | 2,53 | 1,88 |
déc.-19 | 6,82 | 3,79 | 2,53 | 1,87 |
janv.-20 | 6,82 | 3,78 | 2,56 | 1,74 |
févr.-20 | 6,64 | 3,76 | 2,58 | 1,66 |
mars-20 | 6,82 | 3,70 | 2,67 | 1,74 |
avr.-20 | 6,45 | 3,57 | 2,65 | 1,69 |
mai-20 | 6,70 | 3,56 | 2,77 | 1,57 |
juin-20 | 6,77 | 3,61 | 2,86 | 1,54 |
juil.-20 | 6,81 | 3,61 | 2,86 | 1,52 |
août-20 | 6,94 | 3,56 | 2,86 | 1,49 |
sept.-20 | 7,08 | 3,54 | 2,85 | 1,57 |
oct.-20 | 7,08 | 3,53 | 2,84 | 1,55 |
nov.-20 | 7,20 | 3,52 | 2,77 | 1,48 |
déc.-20 | 7,37 | 3,56 | 2,75 | 1,39 |
janv.-21 | 7,35 | 3,60 | 2,78 | 1,37 |
févr.-21 | 7,15 | 3,63 | 2,80 | 1,39 |
mars-21 | 7,41 | 3,75 | 2,91 | 1,50 |
avr.-21 | 7,71 | 3,75 | 2,95 | 1,62 |
mai-21 | 7,57 | 3,73 | 2,98 | 1,74 |
juin-21 | 7,19 | 3,75 | 3,08 | 1,73 |
juil.-21 | 7,08 | 3,75 | 3,14 | 1,57 |
août-21 | 7,08 | 3,85 | 3,24 | 1,54 |
sept.-21 | 7,43 | 3,94 | 3,29 | 1,51 |
oct.-21 | 7,65 | 4,07 | 3,32 | 1,42 |
nov.-21 | 7,96 | 4,28 | 3,41 | 1,42 |
déc.-21 | 8,18 | 4,34 | 3,43 | 1,43 |
- Source : FranceAgriMer - cotations bassin nord-est.
graphiqueFigure 4 – Cours des productions animales

- Source : FranceAgriMer - cotations bassin nord-est.
Définitions
Prix FOB : prix Free on board, qui couvre tous les frais de transport jusqu'au lieu d'embarquement (bateau ou péniche) ainsi que sur le bateau (manutention, arrimage…).