En 2021, avec 9,1 millions de nuitées, la fréquentation hôtelière du Grand Est progresse de 33 % par rapport à l’année 2020, mais reste toujours inférieure de 37 % par rapport à l’année 2019 (figure 1). Le nombre de nuitées hôtelières chute de 62 % au cours du 1^er semestre. Avec la levée des restrictions à partir du mois de juillet, l’écart de fréquentation par rapport à l’année 2019 se réduit, il est de 16 % sur les six derniers mois de l’année. Après l’Île-de-France, le Grand Est est ainsi la région la plus touchée par la baisse de fréquentation hôtelière.

De mai à décembre 2021, 7,8 millions de nuitées sont enregistrées dans la région (figure 2), soit plus d’un quart de moins qu’en 2019 (- 15 % pour les résidents, - 46 % pour les non-résidents). Les hôtels alsaciens, qui rassemblaient 53 % des nuitées régionales sur la même période de 2019, accusent la plus forte baisse (- 33 % pour le Bas-Rhin et - 30 % pour le Haut-Rhin). Cette baisse est essentiellement due à l’absence de touristes venant de l’étranger ; en 2019, plus de quatre nuitées sur dix en Alsace étaient effectuées par des non-résidents.

La clientèle résidente a privilégié les destinations rurales et la moyenne montagne au détriment des zones urbaines. De ce fait, la Haute-Marne et les Vosges s’en sortent mieux (- 7 % et - 12 % respectivement), grâce notamment à un nombre de touristes résidents supérieur à 2019 dans les Hautes-Vosges et au lac du Der.

Les hôtels de haut de gamme, classés 4 ou 5 étoiles, sont les moins touchés par la baisse de fréquentation (- 19 %). La clientèle résidente, en légère hausse par rapport à 2019, ne compense pas la perte de 42 % de la clientèle venant de l’étranger (figure 3). Les nuitées dans les hôtels classés 3 étoiles sont en baisse de 23 % (- 9 % pour les touristes résidents et - 45 % pour les non-résidents). La fréquentation des hôtels plus économiques, classés de 1 à 2 étoiles, est en retrait de 25 % (- 17 % pour les touristes résidents et - 45 % pour les non-résidents). Les hôtels non classés enregistrent une baisse plus importante (- 44 %) qui résulte du recul de la fréquentation des non-résidents, comme des résidents (- 61 % et - 37 %).

De juillet à décembre 2021, la fréquentation hôtelière est inférieure de 16 % à son niveau de 2019 à la même période, dans la région comme en France métropolitaine.

À partir du mois de juillet, les touristes non résidents reviennent timidement, suite à l’allégement des restrictions aux frontières. Au deuxième semestre, leur fréquentation des hôtels reste néanmoins inférieure de 35 % à son niveau d’avant-crise. Près de 60 % de cette clientèle vient de trois pays : la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas. Seuls les Néerlandais sont plus nombreux qu’avant la crise sanitaire (+ 12 %). Les Belges sont à un niveau proche de celui de 2019, mais la fréquentation des Allemands reste inférieure d’un tiers. La clientèle en provenance d’Espagne, d’Italie et du Royaume-Uni est toujours en fort recul par rapport à 2019 (respectivement - 40 %, - 51 % et - 65 %).

Au cœur de l’été, de juillet à septembre, la fréquentation des campings dans le Grand Est recule de 19 % par rapport à l’été 2019, alors qu’au niveau national, elle retrouve quasiment son niveau d’avant-crise. La météo capricieuse des mois de juillet et d’août dans la région contribue à cette baisse (respectivement - 29 % et - 15 %). En revanche, le mois de septembre est beaucoup plus favorable, avec une fréquentation qui se rapproche de celle de 2019.

Les nuitées des résidents ont quasiment retrouvé leur volume de 2019, grâce à une hausse de 12 % des nuitées en septembre par rapport au même mois de 2019.

Pour leur part, les nuitées des non-résidents diminuent de 31 %, légèrement plus qu’au niveau national (- 29 %). Trois pays totalisent 92 % de ces nuitées : la Belgique (15 %), l’Allemagne (28 %) et les Pays-Bas, avec près de la moitié des nuitées des non-résidents dans les hébergements de plein air.

De juillet à décembre, les autres hébergements collectifs touristiques collectifs (AHCT), tels que les résidences de tourisme, les villages de vacances et les auberges de jeunesse, enregistrent 2,3 millions de nuitées, soit 7 % de moins qu’en 2019 à la même période.

Les nuitées des résidents sont en hausse de 4 %, grâce à une forte augmentation de fréquentation en novembre et en décembre (+ 10 %, + 14 %). Les nuitées des non-résidents sont en net repli (- 38 %).

De janvier à mai 2021, le chiffre d’affaires dans l’hôtellerie et la restauration reste encore très inférieur à celui de 2019, dans la région comme au niveau national (figure 4). Avec le confinement du mois d’avril, le chiffre d’affaires baisse de 78 % dans l’hôtellerie par rapport au même mois de l’année 2019, et de 68 % dans la restauration. L’allégement des restrictions à partir du mois de mai entraîne une reprise progressive de l’activité dans ces secteurs.

Le chiffre d’affaires de l’hôtellerie se redresse nettement à partir du mois de juillet, mais il ne rattrape pas son niveau de 2019 sur les derniers mois de l’année (- 7 % en décembre).

Dans la restauration, le chiffre d’affaires du mois de juillet 2021 est supérieur de 5 % à celui de 2019 dans le Grand Est (+ 8 % au niveau national), suite à l’autorisation d’accueillir à nouveau les clients. Sur les cinq derniers mois de l’année, il reste inférieur à 2019 dans la région alors qu’il est en légère hausse sur l’ensemble de la France.